Séance du 20 mai 1998






ACCORD AVEC LE LIBAN
SUR L'ENCOURAGEMENT ET LA PROTECTION
RÉCIPROQUES DES INVESTISSEMENTS

Adoption d'un projet de loi

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi (n° 288, 1997-1998) autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République libanaise sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements (ensemble un échange de lettres). [Rapport n° 356 (1997-1998).]
Dans la discussion générale, la parole est à M. le ministre.
M. Pierre Moscovici, ministre délégué chargé des affaires européennes. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, les dispositions générales des accords sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements viennent de vous être exposées ; je ne les répéterai donc pas, s'agissant de l'accord signé avec le Liban le 28 novembre 1996.
Comme vous le savez, nous entretenons depuis très longtemps une relation particulière faite d'amitié, de valeurs et d'intérêts communs avec ce pays.
Depuis la fin des hostilités, le Liban s'est engagé dans une vaste et courageuse entreprise de reconstruction. Nous y avons apporté notre aide financière. La France, avec ses entreprises, se place au premier rang, en termes de parts de marchés, des grands contrats liés à la reconstruction. Nous avons dégagé, en 1997, avec 4,5 milliards de francs, notre quinzième solde commercial excédentaire.
Certes, la situation économique du Liban, marquée notamment par d'importants déficits internes et externes, paraît aujourd'hui fragile. Les autorités libanaises, qui en sont conscientes, sont en train d'engager des réformes de structure.
Symbole des liens particuliers qui unissent nos deux pays, les entreprises françaises sont restées présentes tout au long des affrontements.
Telles sont, monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, les principales observations qu'appelle l'accord aujourd'hui soumis à votre approbation.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Serge Vinçon, rapporteur de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous sommes invités à autoriser la ratification d'un accord d'encouragement et de protection réciproques des investissements conclu entre le Liban et la France. Notre position de premier investisseur au Liban confère tout son intérêt à un accord qui participe également au renforcement des liens de toute nature qui unissent nos deux pays.
Le Liban poursuit sa lente normalisation politique et économique. Les données économiques démontrent la réalité des progrès accomplis : une inflation ramenée à 9 %, une croissance soutenue et un triplement du PIB en sept ans. Cela étant, cette croissance se fait au prix d'un déficit interne et externe qui pèse désormais lourdement sur l'économie.
La France est un partenaire économique majeur du Liban. Avec environ 130 implantations, elle est, de loin, le premier investisseur dans le secteur industriel et dans les services.
Avec 12,6 % du marché, la France est le deuxième partenaire commercial du Liban, derrière l'Italie. Nos exportations ont été multipliées par quatre depuis 1990. La participation des entreprises françaises à la reconstruction du pays est très significative puisque le montant total des affaires attribuées à des entreprises françaises depuis 1992 dépasse 7 milliards de francs.
Chacun, ici, connaît les dispositions des accords de protection et d'encouragement réciproques des investissement. Je n'y reviens donc pas.
Mes chers collègues, le Liban, qui se reconstruit, reste, sur la scène régionale, un acteur diminué : la Syrie contrôle étroitement sa diplomacie, ce qui pèse lourdement sur le règlement du contentieux israélo-libanais quant au devenir de la partie sud du pays. Les récentes propositions israéliennes d'un retrait conditionné de cette « zone de sécurité » pourraient malgré tout laisser entrevoir l'amorce d'une évolution.
Pour l'heure, cependant, la priorité demeure la poursuite de la reconstruction économique du pays. Le présent accord, en offrant une meilleure garantie juridique aux investisseurs français, contribue à cet objectif.
C'est pourquoi, au nom de la commission, j'invite le Sénat à adopter le présent projet de loi.
M. le président. Personne ne demande la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Nous passons à la discussion de l'article unique.
« Article unique. - Est autorisée l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République libanaise sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements (ensemble un échange de lettres), signé à Paris le 28 novembre 1996, et dont le texte est annexé à la présente loi. »
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article unique du projet de loi.

(Le projet de loi est adopté.)

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