Séance du 5 décembre 1998







« Crédits de paiement : 979 191 000 francs. »
La parole est à M. Renar.
M. Ivan Renar. En deux ans, le budget du patrimoine a nettement augmenté : c'est un effort très important que je tenais à souligner.
Cela dit, je souhaite évoquer une fois encore - puisse-t-elle être la dernière ! - comme le titrait le journal Le Monde, le « martyre de la villa Cavrois de Mallet-Stevens ».
Mon propos ne s'éloigne pas de vos préoccupations en matière patrimoniale, au premier rang desquelles figure le patrimoine du xxe siècle.
En 1987, quelques mois après la mort de la veuve de l'industriel Cavrois, la villa était encore entièrement meublée et en bon état. Aujourd'hui, en dépit des efforts de l'association de sauvegarde de la villa, le bâtiment est en ruine.
Cette villa réalisée par l'architecte Mallet-Stevens est l'un des exemples les plus remarquables de l'architecture de l'entre-deux-guerres, ce qui justifie pleinement qu'elle soit classée monument historique. Ce symbole ne doit pas subir les outrages du temps et être livré aux vandales.
Si l'association de sauvegarde de la villa Cavrois et de nombreux architectes du monde entier mènent un travail remarquable qui a déjà permis certaines avancées, une intervention de la puissance publique est nécessaire et indispensable pour permettre de sauvegarder un monument essentiel de l'architecture de notre siècle, dans une région qui est soucieuse de protéger les traces de son histoire.
Les propositions avancées par l'association de sauvegarde, à savoir la restauration et l'ouverture au public de la villa, son utilisation à des fins culturelles, permettraient de doter notre région et notre pays d'un équipement culturel conforme à ce qu'il convient de faire en matière de sauvegarde patrimoniale.
Il s'agit non pas de « sanctuariser » le site mais, à l'inverse, d'ouvrir un lieu où s'expriment la créativité et la richesse culturelle de notre époque, ce que vous avez appelé, madame la ministre, l'appropriation citoyenne.
Plus nous tarderons, plus les travaux seront coûteux et les dommages irréparables.
Il est urgent de traiter cette question, un pan important du patrimoine national et universel risque en effet de disparaître.
Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication. Monsieur le sénateur, je me préoccupe personnellement de cette question, puisque j'en avais été saisie directement lors de mon arrivée au ministère par l'association qui défend la protection de ce bâtiment.
Nous avons engagé de façon très intensive les discussions. Vous savez que cette maison appartient à un propriétaire privé qui ne veut pas la vendre et qui a laissé se dégrader ce bâtiment.
M. Ivan Renar. Il veut même faire un lotissement !
Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication. Pour l'instant, les collectivités locales se sont réunies, et je me suis engagée à tout faire pour sauver cette villa, qui fait partie des constructions les plus remarquables du patrimoine du xxe siècle.
Il s'agit vraiment d'un des points les plus sensibles. Je ne peux pas vous dire aujourd'hui que j'ai trouvé la solution miraculeuse pour faire céder ce propriétaire, mais j'espère que nous y arriverons.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les crédits figurant au titre VI.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. Nous avons achevé l'examen des dispositions du projet de loi de finances concernant la culture.

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