Séance du 22 décembre 1998






ORDRE DU JOUR

M. le président. Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 19 janvier 1999 :
A neuf heures trente :
1. Questions orales sans débat suivantes :
I. - Mme Anne Heinis attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur l'implantation de délinéateurs sur la RN 13. Il s'agit de balises munies de dispositifs réfléchissants blancs placés le long d'une route dont elles matérialisent le tracé. Ces équipements ont été implantés de façon relativement systématique il y a quelques années, puis ont été supprimés.
La direction départementale de l'équipement, interrogée, a répondu que si ces délinéateurs amélioraient le confort des usagers, notamment par temps de pluie et - ou - de brouillard, ils favorisaient une vitesse plus élevée et pouvaient donc avoir des effets globalement négatifs sur la sécurité, alors que leur maintenance génère des contraintes et des coûts.
Les usagers sont nombreux et ont formé pétition, estimant au contraire que ces équipements améliorent la sécurité la nuit, par temps de pluie et de brouillard, sur des sections de route considérées comme dangereuses, alors que de nombreux projets coûteux sont à l'étude pour diminuer le nombre d'accidents mortels.
Elle lui demande quel est son avis sur cette question et si des études sérieuses ont réellement été menées pour apprécier l'effet des délinéateurs sur la sécurité routière. (N° 353.)
II. - M. Michel Duffour attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les incertitudes quant au devenir du Centre national des télécommunications, le CNET.
Depuis plus de cinquante ans, cet organisme public a, de par ses missions, permis d'assurer l'indépendance technologique de notre pays en aidant aux développements de nouvelles technologies de pointe. Dans les deux sites des Hauts-de-Seine, Issy-les-Moulineaux et Bagneux, des missions ont été abandonnées, des fermetures d'équipements et de laboratoires sont programmées.
Tout retard pris dans le domaine du développement des technologies permettant d'élargir la capacité de produire, de diffuser et de partager l'information risque de pénaliser lourdement l'avenir de notre pays. Ces décisions, si elles devaient se confirmer, se traduiraient par des suppressions d'emplois, annoncées par la direction et refusées par les personnels et leurs syndicats.
Aussi, il lui demande de lui faire connaître les mesures et les initiatives que le Gouvernement compte prendre pour assurer le potentiel technologique du CNET, la pérennité de ses établissements, le maintien de ses emplois et pour répondre aux demandes de concertation des personnels. (N° 363.)
III. - M. Philippe Richert souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les importantes distorsions de concurrence existant au sein de l'Union européenne dans le domaine du transport de voyageurs du fait des législations sociales, fiscales et techniques très disparates d'un pays de l'Union à l'autre.
Ainsi, tandis qu'en France la journée de travail ne peut excéder douze heures, aucune limite de temps n'est prévue dans le règlement social européen.
Dans un autre registre, la longueur maximale des véhicules en France est de 12 mètres, alors qu'elle est de 15 mètres en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas.
Enfin, les transporteurs français effectuant des voyages en Allemagne sont tenus d'acquitter une taxe sur la valeur ajoutée de 16 %, alors que les transporteurs allemands sont exonérés de la TVA française lors de leur passage sur notre territoire.
Ces disparités, combinées à de nombreuses autres, pénalisent lourdement les transporteurs français par rapport à leurs homologues européens et, en particulier, les sociétés de transports des régions frontalières comme l'Alsace.
Alors que le Marché unique en matière de transport routier est entré en vigueur le 1er juillet dernier, permettant aux transporteurs européens de répondre aux appels d'offres des collectivités partout au sein de l'Union européenne, les compagnies de transport de voyageurs allemandes peuvent proposer des prix très compétitifs par rapport à ceux pratiqués par leurs collègues français : 9 000 francs par exemple pour le transport de 90 personnes entre Strasbourg et Paris, contre 15 000 francs en France.
Il leur est d'autant plus facile d'afficher des tarifs aussi bas que le Gouvernement allemand leur verse des subventions d'un montant de 160 000 DM - 540 000 francs - lorsqu'elles assurent des transports réguliers ou scolaires.
Il lui demande si ces problèmes de distorsion de concurrence, spécifiques au transport routier de voyageurs dans les zones transfrontalières, sont pris en compte dans le cadre des négociations menées actuellement au niveau communautaire et visant à harmoniser les législations des pays de l'Union européenne en matière de transport routier. (N° 372.)
IV. - M. Patrick Lassourd alerte M. le secrétaire d'Etat au logement sur les effets pervers provoqués par la « bureaucratisation » du système de perception du supplément de loyer de solidarité, le SLS.
Le principe très légitime du SLS visait, à l'origine, à faire contribuer ceux des locataires du parc social dont les ressources avaient sensiblement augmenté depuis leur entrée dans le parc HLM.
Toutefois, les coûts des enquêtes annuelles, l'adaptation permanente des outils de gestion des organismes, la complexité et l'encadrement toujours plus important du dispositif ont progressivement affecté le sens même du SLS. Vidé de sa substance, le système ne remplit plus son rôle initial d'équité sociale.
Le relèvement récent des plafonds de ressources, qui a limité encore le nombre d'assujettis, ainsi que le décret d'application de la loi d'orientation n° 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la loi contre les exclusions prévoyant le plafonnement du coefficient de dépassement du plafond de ressources alourdissent encore davantage le dispositif.
Il lui demande donc si on ne peut pas laisser aux conseils d'administration des organismes HLM le soin de déterminer le montant plafond de ce SLS au regard des services rendus et des loyers du parc privé sur le même territoire géographique. (N° 373.)
V. - M. Christian Demuynck attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le projet de prolongement de la ligne de tramway n° 1 de Bobigny jusqu'à la gare de Noisy-le-Sec.
Ce projet est actuellement bloqué par faute de majorité au conseil régional permettant d'octroyer les crédits nécessaires aux travaux.
Il subsiste en effet un contentieux majeur sur la définition du tracé, tant à Bobigny qu'à Noisy-le-Sec, puisque deux projets ont été proposés, l'un par la Régie autonome des transports parisiens, la direction départementale de l'équipement et le Syndicat des transports parisiens, et l'autre par une association locale de protection des riverains, dont le projet a d'ailleurs été validé par les autorités techniques compétentes. De plus, il est moins cher que le projet officiel et préserve totalement l'emploi, l'activité économique, la sécurité des riverains et des écoliers.
Aujourd'hui, deux hypothèses s'offrent à l'Etat : le gel définitif du dossier par faute de crédits compte tenu de la position de la majorité au conseil régional d'Ile-de-France, défavorable au tracé initial du fait du manque de concertation entre les pouvoirs publics et les associations et riverains locaux ; le déblocage rapide du dossier conformément à l'intérêt général, qui suppose une réouverture des négociations entre la RATP et les habitants avec mise en oeuvre du projet alternatif.
Il lui demande quelle hypothèse est d'ores et déjà retenue. (N° 374.)
VI. - M. Daniel Eckenspieller attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la situation des jeunes gens qui ont bénéficié des dispositions de la loi n° 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national.
L'article L. 5 bis A du code du service national prévoit que les jeunes gens titulaires d'un contrat de travail de droit privé à durée déterminée peuvent bénéficier d'un report d'incorporation d'une durée de deux ans pouvant être prolongée. Les commissions instituées dans chaque région - afin d'apprécier si l'incorporation immédiate du demandeur a pour conséquence de compromettre son insertion professionnelle ou la réalisation d'une première expérience professionnelle - viennent de rendre les premières décisions accordant de tels reports.
Plusieurs interrogations demeurent toutefois s'agissant de l'implication de ce dispositif législatif pour les jeunes qui viennent d'obtenir ce report.
Dans deux ans, ils demanderont de nouveau le bénéfice de l'article L. 5 bis A du code du service national. A quelles conditions leur sera-t-il accordé ? La situation professionnelle des jeunes au sein de l'entreprise qui les emploie sera-t-elle considérée comme suffisamment stable pour garantir une insertion professionnelle réelle et durable ?
En tout état de cause, ils devront théoriquement effectuer tôt ou tard leur service militaire. Mais ne serait-il pas paradoxal, voire inopportun, de rappeler sous les drapeaux des individus qui pourraient alors être âgés de plus de trente ans et souvent soutiens de famille, alors que la phase de transition vers l'armée professionnelle devrait être achevée en 2002 ?
En conséquence, il lui demande de clarifier la portée de la loi pour ces jeunes gens. (N° 376.)
VII. - M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur un nombre d'informations particulièrement inquiétantes faisant état de la remise en cause du calendrier de réalisation de la ligne nouvelle à grande vitesse sur le tronçon Perpignan-Barcelone.
Il lui rappelle que lors des débats sur la ratification de l'accord franco-espagnol au Parlement pour la construction de cette ligne entre Figueras et Perpignan la date de mise en service en 2004 avait été annoncée à plusieurs reprises.
Tout en lui indiquant qu'il s'agit là d'un maillon essentiel du projet TGV Languedoc-Roussillon, sur l'axe Londres-Paris-Montpellier-Barcelone-Madrid-Séville, reconnu à la fois comme le plus européen des projets européens, le plus rentable et le plus porteur de développement économique, il lui demande de lui apporter toutes précisions sur l'évolution de ce dossier - depuis la date de ratification du traité franco-espagnol -, les différentes phases mises en oeuvre à ce jour, ainsi que le calendrier précis de réalisation des travaux et de mise en service. (N° 377.)
VIII. - M. Francis Giraud appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la situation des médecins rapatriés d'Algérie au regard de l'assurance volontaire vieillesse.
Il lui rappelle qu'à ce jour la prise en compte des dix années d'activité professionnelle pourtant effectuées sous conventionnement par ces praticiens avant leur réintégration en métropole demeure en suspens. En effet, des conditions équitables de rachat de points ne leur sont pas proposées.
En se référant aux propos tenus devant l'Assemblée nationale, le 9 novembre 1998, il lui demande quelles démarches ont été entreprises pour régler ce dossier. Il lui serait reconnaissant de bien vouloir lui confirmer notamment que les conditions de rachat de points par les intéressés seront bien celles fixées en 1962, lors de la création de l'assurance volontaire vieillesse.
Enfin, peut-il lui indiquer à quelle date les intéressés peuvent escompter bénéficier de la totalité de leurs droits à la retraite ? (N° 378.)
IX. - M. René-Pierre Signé attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur un projet de création de brevet de technicien supérieur aquacole - BTS - au lycée agricole de Château-Chinon.
La direction régionale de l'agriculture et de la forêt de Bourgogne a présenté, en octobre 1998, la candidature du lycée professionnel agricole du Morvan de Château-Chinon pour bénéficier de l'ouverture d'un BTS aquacole. Cette candidature était le voeu numéro 1 de la direction régionale de l'agriculture et de la forêt de Bourgogne. La sous-direction de la politique des formations pédagogiques et programmes l'a classé comme voeu numéro 3.
Les remarques sont les suivantes.
A ce stade, le projet n'a pas reçu l'aval de la sous-direction pour la raison principale suivante : le statut du lycée professionnel agricole en lui-même - lycée professionnel - ne permet pas d'avoir des classes de brevet de technicien supérieur agricole ; seul un changement de statut en lycée d'enseignement général et technique - LEGTA - permet d'obtenir un BTSA, mais, en Bourgogne, ces cinq dernières années, les LPA de Semur-en-Auxois, de Châtillon-sur-Seine et de Plombières-lès-Dijon sont devenus des LEGTA par création, semble-t-il, d'un cycle BTSA.
Il est prévu dans la loi d'orientation agricole que, d'ici à cinq ans, les LPA et LEGTA se regrouperont en un seul type de lycée.
La décision ne concerne donc pas le projet pédagogique. C'est une décision politique à prendre pour l'évolution du lycée et en fait pour l'aménagement du territoire. Le LPA du Morvan développe un enseignement pour une agriculture particulière qui a une spécificité et une authenticité. Il mérite donc d'être soutenu pour qu'il puisse jouer pleinement son rôle d'appui en soutien de cette agriculture fragile. Ajouter à l'enseignement dispensé un BTS aquacole, dans ce pays d'eaux vives et de lacs, semble une demande justifiée. (N° 381.)
X. - M. Jean-Paul Hugot appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences de l'application de l'instruction fiscale du 15 septembre 1998 portant sur le régime fiscal des organismes sans but lucratif aux établissements d'enseignement supérieur privés organisés en association et régis par la loi du 1er juillet 1901.
Il souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour contrecarrer la menace évidente contre la liberté d'enseignement, et donc contre l'équilibre de l'enseignement supérieur français, qu'entraînerait l'application de cette instruction à ces établissements. (N° 383.)
XI. - M. Xavier Darcos attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le retard apporté à la réalisation de l'autoroute A 89 Bordeaux-Clermont-Ferrand.
Les travaux de cette autoroute, d'une longueur de 288 kilomètres - dont 111 kilomètres affectant directement la Dordogne et traversant quatre-vingt-dix communes - devaient débuter, selon un échéancier prévu, entre le deuxième trimestre 1996 et l'été 1998. Or, le dernier bulletin de septembre 1998, publié par la Société des autoroutes du sud de la France et intitulé Le Journal de l'autoroute A 89 Bordeaux-Clermont-Ferrand, précise : « Il n'y a plus aucun calendrier de retenu pour l'axe Mussidan-Brive, alors que celui-ci n'était déjà pas respecté. »
En conséquence, préoccupé par l'actuel enclavement de la Dordogne, il souhaite connaître le détail des engagements financiers précis retenus par le ministère afin que le retard constaté pour le financement de l'autoroute A 89 ne pénalise davantage les Périgourdins. (N° 384.)
XII. - M. Alain Dufaut attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les préoccupations exprimées par les responsables des associations organisatrices de spectacles au regard des conséquences de la réforme du régime fiscal des associations. En effet, l'instruction du 15 septembre 1998, dont le louable objectif est de clarifier la fiscalité des structures issues de la loi de 1901, suscite toutefois un certain nombre d'interrogations pour le cas particulier de ces associations gérant des théâtres locaux ou des festivals et bénéficiant à ce titre de subventions des collectivités publiques.
Il est permis de s'interroger, en particulier, sur la qualification juridique de leurs activités. Si ces associations sont reconnues comme étant à but lucratif, elles verront leurs excédents assujettis à l'impôt sur les sociétés au taux de 36,66 %.
Dans le cas, en revanche, où elles seraient considérées à but non lucratif, les impôts et taxes qu'elles auraient à acquitter s'avéreraient sans doute encore plus importants, le remboursement des crédits de taxe sur la valeur ajoutée devenant impossible et les taxes sur les salaires augmentant alors sensiblement.
En tout état de cause, cette situation risque de remettre en cause l'existence même de ces structures, ce qui entre assurément en contradiction avec l'esprit ayant présidé à l'élaboration de l'instruction précitée. Et, une nouvelle fois, ce sont les collectivités locales qui constateront un désengagement de l'Etat à leur détriment, puisque celles-ci seront sans doute condamnées à abonder le budget des théâtres et festivals.
Aussi, il souhaiterait connaître sa position sur ce problème et les mesures qu'il envisage de prendre pour le résoudre. (N° 385.)
XIII. - M. Franck Sérusclat interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les modalités du prélèvement de la taxe d'habitation au sein d'un couple.
Après réception de la demande de paiement de la taxe d'habitation pour le logement occupé en commun par les deux membres d'un couple marié - sous le régime matrimonial de la séparation des biens -, adressée à « M. ou Mme X », demande à laquelle était accroché un RIB aux nom et numéro de compte de Mme X, cette dernière le renvoie dûment signé.
Or le montant de la taxe est prélevé automatiquement sur le compte chèque postal de M. X. Devant l'étonnement de ce dernier et lors de son appel aux services concernés, il lui est répondu que c'est au « chef de famille » de payer.
Il l'interroge sur cette pratique qui peut conduire à une situation de découvert alors que tout avait été prévu pour l'éviter, qui remet en cause le régime matrimonial de la séparation des biens et qui revient, pour les services concernés, à prélever l'argent « où cela les arrange » alors qu'un accord signé a été donné pour un compte précis. (N° 386.)
XIV. - M. Hubert Durand-Chastel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur les conditions de délivrance des cartes de résident pour étrangers en Côte d'Ivoire et ses conséquences pour la communauté française de ce pays.
Un décret du 4 août 1998 du Gouvernement ivoirien a, en effet, triplé le coût de la carte de résident des ressortissants étrangers, passant de 50 000 francs CFA à 150 000 francs CFA, soit 1 500 francs français.
Bien que le ministre des affaires étrangères ivoirien ait indiqué que ces dispositions ne sont pas applicables aux ressortissants de la République française, et ce jusqu'aux réunions franco-ivoiriennes prévues à la mi-décembre 1998, les commissariats, n'étant pas avisés, exigent cette somme de nos compatriotes.
Cette situation intervient dans un contexte où les Français sont contraints à renouveler tous les ans leur carte de résident, en contradiction avec les accords bilatéraux en vigueur. Ainsi, la convention conclue entre la République de Côte d'Ivoire et la République française sur la circulation des personnes, signée à Paris le 8 octobre 1976 - décret du 9 juin 1977- , prévoit à l'article 6 qu'à l'issue de la première délivrance de carte de résident d'un an les titulaires de ces cartes peuvent obtenir des cartes de résident valables trois ans renouvelables.
Egalement, le décret du 29 mai 1990 portant application de la loi relative à l'entrée et au séjour des étrangers en Côte d'Ivoire - publiée au Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire du 9 août 1990 - stipule, en son article 2, que, pour les ressortissants de la République française ayant au moins un an de séjour en RCI, le renouvellement se fera tous les trois ans. Or nos compatriotes ont dû renouveler leur carte de résident tous les ans.
Au vu de ces faits préjudiciables à nos compatriotes, il lui demande s'il compte intervenir vigoureusement auprès du Gouvernement ivoirien afin que la réciprocité soit respectée et que les accords bilatéraux soient enfin appliqués. (N° 387.)
XV. - M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la publication, par son cabinet, d'un document de cadrage relatif à la gestion des enseignants-chercheurs et des enseignants et à la reconnaissance de leurs fonctions.
Ce document prévoit que le nombre d'heures complémentaires par enseignant serait ramené, sur une période de trois ans, à cinquante maximum par an. Ce document précise que les heures complémentaires n'ont pas vocation à être effectuées par des enseignants-chercheurs, sauf à permettre des ajustements à la marge. Elles doivent retrouver leur finalité, qui est l'intervention de professionnels ou de personnalités extérieures dans les cursus professionnalisés.
La démarche adoptée serait, dans un premier temps, de limiter les heures complémentaires afin de dégager les besoins ; puis, dans un second temps, d'envisager des créations de postes afin de couvrir ces besoins. Or, même s'il est certain qu'une intervention devient urgente en matière d'heures complémentaires, les besoins sont déjà appréciables et cette démarche risque de conduire à une dégradation des enseignements.
Aussi, il lui demande s'il ne serait pas plus opportun d'inverser la procédure en créant d'abord des postes puis en limitant le nombre des heures complémentaires. (N° 388.)
XVI. - Mme Marie-Claude Beaudeau demande à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie de lui exposer les moyens envisagés de modifier la loi n° 92-677 du 17 juillet 1992 afin que la directive du Conseil des Communautés européennes (CEE) n° 91-680 complétant le système commun de la taxe sur la valeur ajoutée et modifiant, en vue de la suppression des contrôles aux frontières, la directive (CEE) n° 77-388 et la directive (CEE) n° 92-12 relative au régime général, à la détention, à la circulation et au contrôle des produits soumis à accise, ne s'applique pas.
Elle attire plus particulièrement son attention sur les effets négatifs de la suppression des ventes hors taxes, menaçant 140 000 emplois en Europe, 14 000 en France, dont 3 700 sur le seul littoral calaisien. (N° 389.)
XVII. - M. Nicolas About attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la récente publication au Journal officiel des derniers décrets relatifs à l'instruction budgétaire et comptable M 14 des collectivités locales. Cette publication, beaucoup trop tardive, va fortement pénaliser les communes qui ont fait le choix, depuis plusieurs années, de voter leur budget au mois de décembre.
Elles seront pénalisées, car elles n'auront pas les moyens matériels de s'adapter. Le simple travail d'adaptation des logiciels informatiques réclamera en moyenne cinquante jours pour les sociétés prestataires de services. Les nouvelles maquettes budgétaires ne seront donc pas disponibles avant le mois de février 1999 ! Les communes qui auront voté leur budget en décembre, sur la base de la précédente nomenclature, devront donc transposer leur budget dans sa nouvelle version, annuler celui de décembre, et revoter le budget primitif pour 1999, et ce avant le 31 mars 1999.
A titre de curiosité, il serait intéressant de savoir comment les communes, et notamment celles qui ont moins de 5 000 habitants, pourront, dans un laps de temps si court, gérer la période de transition de trois mois que leur concède l'Etat.
Au-delà des difficultés matérielles qui vont inévitablement se poser, il dénonce les changements perpétuels de nomenclature que l'Etat fait subir aux collectivités locales depuis dix ans. Bien sûr, il est louable de vouloir ajuster la M 14 aux réalités fonctionnelles des communes, plutôt que de s'en tenir à la nomenclature fonctionnelle des administrations, NFA. Mais, aujourd'hui, cette instabilité de textes est une véritable calamité pour les petites communes, qui ont bien d'autres charges à assumer.
Conscient que ces textes ont fait l'objet d'une concertation avec le comité des finances locales, il lui rappelle tout de même que la gestation de la M 14 s'est faite en dix ans. Ne pouvait-on prévoir une solution durable dès le départ ? Quand donc les préoccupations réelles des acteurs locaux seront-elles prises en compte ? Il lui demande surtout quand l'Etat respectera enfin le principe fondamental de la libre administration des collectivités locales, inscrit dans notre Constitution, et pourtant si souvent écorné. (N° 390.)
XVIII. - M. Georges Mouly appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la nécessité de répondre aux interrogations légitimes des Corréziens quant à la réalisation rapide des projets de désenclavement de la région Limousin.
Alors que la liaison routière Montauban-Brive-Paris par l'A 20 avance dans de bonnes conditions, il lui demande quelle suite doit être attendue des essais du train pendulaire sur la liaison Paris-Limoges-Toulouse et si la continuité de la liaison autoroutière Bordeaux-Clermont-Ferrand entre les deux principales villes du département de la Corrèze n'est que provisoirement remise en cause par les problèmes techniques rencontrés, comme cela a été avancé lors de la dernière réunion du comité départemental de pilotage du 1 % paysage. (N° 393.)
A seize heures :
2. Discussion du projet de loi (n° 18, 1998-1999) d'orientation agricole, adopté par l'Assemblée nationale, après déclaration d'urgence.
Rapport (n° 129, 1998-1999) de M. Michel Souplet, fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan.
Avis (n° 132, 1998-1999) de M. Albert Vecten, fait au nom de la commission des affaires culturelles.
Avis de M. Dominique Leclerc, fait au nom de la commission des affaires sociales.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 18 janvier 1999, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 19 janvier 1999, à onze heures.
Personne ne demande la parole ?...
Avant de lever la séance, je vous renouvelle, mes chers collègues, mes meilleurs voeux.
La séance est levée.

(La séance est levée à dix-neuf heures quarante.)

Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON