SEANCE DU 21 DECEMBRE 2000


M. le président. « Art. 25. - I. - L'article 302 bis ZD du code général des impôts est ainsi modifié :
« 1° Au b du II, après les mots : "abats transformés", sont insérés les mots : ", et autres produits à base de viande" ;
« 2° Au III, la somme : "2 500 000 francs" est remplacée par la somme : "5 000 000 francs" ;
« 3° Au V, les taux : "0,6 %" et "1 %" sont respectivement remplacés par les taux : "2,1 %" et "3,9 %".
« II. - Au B de l'article 1er de la loi n° 96-1139 du 26 décembre 1996 relative à la collecte et à l'élimination des cadavres d'animaux et des déchets d'abattoirs et modifiant le code rural, après les mots : "à compter du 1er janvier 1997", sont insérés les mots : "et jusqu'au 31 décembre 2000".
« III. - Les dispositions du I sont applicables à compter du 1er janvier 2001. »
Par amendement n° 20, M. Marini, au nom de la commission, propose de supprimer cet article.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Yann Gaillard, rapporteur. Tout a été dit sur la taxe d'équarrissage ! Il est évident que la modification proposée est inappropriée pour faire face à la crise que nous traversons et que toute augmentation du prix de la viande ne manquerait pas d'aggraver la crise de cette filière.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Défavorable.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 20.
M. Denis Badré. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Badré.
M. Denis Badré. Madame la secrétaire d'Etat, vous vous souvenez que, lorsque nous avions examiné en première lecture la première partie du projet de loi de finances pour 2001, nous avions adopté un amendement visant à supprimer la taxe d'apprentissage perçue sur les bouchers et artisans bouchers. Vous aviez refusé cet amendement en arguant que nous renviendrons sur ce problème lors de la discussion du projet de loi de finances rectificative. Nous y sommes !
Nous vous avions démandé à l'époque de respecter et les droits du Parlement dont le rôle est de légiférer, et les bouchers et les artisans bouchers, qui souffrent de la crise bovine, en les entendant tout de suite plutôt que d'attendre demain pour, éventuellement, les entendre.
Vous avez d'ailleurs usé des mêmes arguments tout à l'heure s'agissant des ristournes de CSG et de CRDS. C'est toujours pareil !
Sur cette affaire de la taxe d'équarrissage, nos inquiétudes se sont avérées. Vous nous dites toujours : on verra demain ! mais demain, on ne voit pas toujours ce que vous aviez dit qu'on allait voir !
Nous avions proposé de supprimer la taxe d'équarrissage payée par les bouchers et artisans bouchers, mais vous continuez à jouer sur le seuil de ressources au-delà duquel elle continue à être perçue, et vos services tentent chaque année de réhausser un peu le seuil.
Cette taxe ne rapporte pas grand-chose à l'Etat, mais elle occupe beaucoup de fonctionnaires. Cela me paraît vraiment d'une autre époque !
Par rapport à l'amendement que nous avions adopté en première lecture sur la première partie de la loi de finances pour 2001, alors que vous sembliez partager notre souci, vous êtes aujourd'hui bien en retrait.
Vous nous aviez demandé également de ne pas nous inquiéter, que cette affaire devait être examinée dans le cadre d'une réflexion d'ensemble sur la taxe d'équarrissage, que vous aviez engagé la réflexion, et que nous nous livreriez ses conclusions lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative. Je trouve aujourd'hui que ces conclusions sont un peu maigres !
Dans le contexte de la crise bovine que nous vivons nous ne pouvons pas ne pas nous interroger sur le fond, sur le devenir et sur le financement du service public de l'équarrissage. Ce service public doit-il continuer à être financé par une taxe ? Si taxe il y a, en quel point de la filière doit-elle être perçue ?
Si nous voulons éviter toute difficulté, cette taxe doit être perçue soit tout à fait en l'amont de la filière, c'est-à-dire à la sortie de l'abatttoir, soit tout à fait en aval, c'est-à-dire au niveau du consommateur. Si elle est perçue à ce dernier niveau, à ce moment-là, madame la secrétaire d'Etat, on s'apercevra tout naturellement que c'est une sorte de TVA, une taxe à la consommation.
Dans quelle situation serons-nous alors ? Dans une situation où tous les produits alimentaires seront soumis à une TVA de 5,5 %, excepté, puisque vous ne l'avez pas accepté, le chocolat, et la margarine, et maintenant la viande bovine, qui supportera une taxe de 9 % alors que c'est précisément le secteur qui souffre le plus.
Cela n'est pas acceptable un seul instant, madame la secrétaire d'Etat ! Nous sommes en pleine contradiction ! Vous aviez promis que vous régleriez le problème, vous en êtes très loin ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'Union centriste.)
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 20, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 25 est supprimé.

Article 26