SEANCE DU 28 MARS 2001


M. le président. « Art. 16 bis . - Le chapitre II du titre Ier du livre III du code de l'éducation est complété par une section 9 ainsi rédigée :

« Section 9

« L'éducation à la santé et à la sexualité

« Art. L. 312-16 . - Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles. Ces séances pourront associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements mentionnés au premier alinéa de l'article L. 2212-4 du code de la santé publique ainsi que d'autres intervenants extérieurs conformément à l'article 9 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d'enseignement. »
Sur l'article, la parole est à M. Branger.
M. Jean-Guy Branger. Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, nous arrivons à un point très important de ce projet de loi.
Vingt-six ans après l'adoption de la loi Veil, nous recensons près de 220 000 interruptions de grossesse chaque année en France, dont 7 000 concernent des adolescentes. Une grossesse sur cinq se termine par une IVG. Une femme sur deux, en moyenne, subit une interruption de grossesse dans sa vie.
Ces chiffres, qui sont alarmants puisqu'ils sont similaires à ceux de 1975, sont révélateurs d'un véritable échec des pouvoirs publics, de nous tous en réalité, en matière d'information sur la contraception.
Il est invraisemblable que l'Etat, quels qu'aient été les gouvernements, ait été incapable depuis 1975 de donner en amont les moyens de développer la communication sur la contraception par le biais d'une véritable éducation sexuelle. Ces moyens sont pourtant les seuls qui permettent de préserver les femmes, en particulier les mineures, de l'IVG.
Les pouvoirs publics se doivent de communiquer aux enfants les connaissances de base sur les mécanismes de transmission de la vie, dans la mesure où la cellule familiale ne remplit pas toujours ce rôle.
Nous devrions tirer leçon de l'exemple hollandais. Les Pays-Bas ont l'un des taux les plus faibles d'IVG. Pour parvenir à ce résultat, l'Etat a mis en oeuvre de longue date une politique de prévention et d'éducation sexuelle progressive, dès l'enfance. Ainsi, l'éducation à la contraception fait partie intégrante des programmes pédagogiques, y compris dans le primaire.
C'est à ce moment-là que l'on doit montrer que la contraception est une absolue nécessité si l'on veut éviter de se retrouver face à cette issue souvent dramatique qu'est l'IVG. De cette manière, les générations futures seront en mesure de compléter par le dialogue intrafamilial l'éducation reçue dans le cadre scolaire.
En France, depuis 1996, des cours d'éducation à la sexualité sont prévus dans les programmes des classes de quatrième et de troisième, à raison de deux heures par an. Malheureusement, la réalité est tout autre : à peine plus d'un tiers des collèges auraient mis en place ces séances.
Pour remédier à cette défaillance collective en matière d'éducation scolaire, une véritable politique incitative doit voir le jour. Le Conseil d'Etat, dans une décision du 6 octobre 2000, a d'ailleurs amorcé une prise de conscience en validant tant les campagnes d'information sur la contraception et la sexualité dans les établissements scolaires que la mise en place de modules d'enseignement sur ces thèmes.
L'article 16 bis du projet de loi a pour objet de mettre en place un dispositif d'information à la sexualité et à la contraception dans les collèges et lycées, sans pour autant lui donner des moyens efficaces.
C'est pourquoi je souhaite une mise en place effective des cours d'éducation sexuelle au collège, de même que leur extension à l'école primaire. Je soutiens donc avec force et conviction l'amendement déposé par la commission des affaires sociales, qui vise à étendre ces cours aux écoles et prévoit cinq séances annuelles au lieu des trois initialement envisagées.
A cet égard, il m'a semblé judicieux de proposer un sous-amendement qui tend à préciser le nombre d'heures de cours chaque année. Pourquoi, en effet, resterions-nous dans le flou législatif et le vague réglementaire ? J'estime qu'au moins dix heures annuelles sont nécessaires pour un enseignement de qualité et que celui-ci doit être assuré par des personnes extérieures à l'établissement scolaire, notamment par des conseillères du Planning familial.
La commission des affaires sociales a également pris une initiative remarquable en proposant l'organisation d'une réunion annuelle à l'intention des parents d'élèves. L'implication des parents est en effet fondamentale : par ce biais, ils auront connaissance du contenu et des modalités de ces séances et pourront ainsi nouer plus facilement un dialogue à la maison.
L'information sur la contraception passe aussi par des campagnes nationales, notamment télévisuelles. Je ne peux que déplorer leur nombre insuffisant : trois campagnes en vingt ans ! Le Gouvernement nous dit être sur le point d'en lancer une nouvelle. J'aimerais savoir s'il a pris la peine d'y impliquer les médecins, acteurs essentiels de la contraception.
Je tiens par ailleurs à exprimer ma grande inquiétude quant à la formation lacunaire des médecins en la matière, question qui n'est pas du tout abordée dans le projet de loi.
Alors que l'ensemble de la profession médicale souligne qu'il est humainement impossible de maîtriser une fécondité, qui, dans la vie d'une femme, s'étend sur une période de trente ans en moyenne sans l'aide de médecins compétents, il s'avère que la plupart des jeunes médecins ne connaissent que peu de chose en matière de contraception.
Dans les facultés de médecine, l'enseignement peut ne consacrer que deux heures à la contraception, selon le Bulletin de l'Ordre des médecins de mai 2000. Comment, dès lors, s'étonner que 90 % des généralistes n'exercent aucune activité de gynécologie courante, tels la mise en place des moyens techniques de contraception ou les examens de routine ? Les femmes qui ne recourent pas régulièrement aux services d'un gynécologue sont alors dans un état de sous-information évident.
Enfin, je pense nécessaire d'évoquer à ce sujet l'avenir des gynécologues médicaux. Le déficit de ces professionnels est criant. C'est pourquoi cette filière doit être restaurée au plus vite, même en tenant compte des harmonisations européennes. Sans cela, nous irions à l'encontre des besoins fondamentaux des femmes en matière de santé, plus particulièrement en matière de contraception.
M. le président. Je suis saisi de trois amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 18, M. Francis Giraud, au nom de la commission, propose de rédiger comme suit le texte présenté par cet article pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation :
« Art. L. 312-16. - Une éducation à la sexualité et une information sur la contraception sont dispensées dans les écoles, collèges et lycées à raison d'au moins cinq séances annuelles. Ces séances associent les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements mentionnés au premier alinéa de l'article L. 2212-4 du code de la santé publique ainsi que d'autres intervenants extérieurs, notamment des médecins exerçant à titre libéral, conformément à l'article 9 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d'enseignement. Une réunion annuelle est organisée à l'intention des parents d'élèves au cours de laquelle ces derniers sont informés du cadre, du contenu et des modalités de ces séances. »
Cet amendement est assorti de quatre sous-amendements.
Le sous-amendement n° 29 est présenté par M. Branger.
Il vise à compléter la première phrase du texte proposé par l'amendement n° 18 pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation par les mots : « représentant dix heures de cours par an ».
Le sous-amendement n° 25 est présenté par M. Neuwirth.
Il a pour objet de rédiger comme suit la dernière phrase du texte proposé par l'amendement n° 18 pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation : « Des réunions associant nécessairement les parents d'élèves seront organisées dans ces établissements pour définir une action menée conjointement sur l'information concernant la sexualité et la fécondité. »
Le sous-amendement n° 75 est présenté par M. Seillier.
Il tend à compléter le texte proposé par l'amendement n° 18 pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation par une phrase ainsi rédigée : « En cas de contestation, les parents peuvent faire appel au Conseil supérieur de l'éducation affective et sexuelle selon des modalités définies par décret. »
Le sous-amendement n° 50 est présenté par Mmes Campion, Dieulangard et les membres du groupe socialiste et apparentés.
Il vise à compléter le texte proposé par l'amendement n° 18 pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans le cadre de leur formation continue, les enseignants se verront proposer des stages destinés à les sensibiliser à une approche pédagogique de l'éducation sexuelle et de la contraception. »
Par amendement n° 67, Mme Terrade, MM. Fischer, Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent de rédiger comme suit la premier phrase du texte présenté par l'article 16 bis pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation : « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins six séances annuelles. »
Par amendement n° 76 rectifié, M. Seillier propose de compléter le texte présenté par l'article 16 bis pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation par un alinéa ainsi rédigé :
« Il est créé un Conseil supérieur de l'éducation sexuelle. Il doit définir le contenu et les modalités de l'éducation sexuelle, dans son environnement affectif, et de l'information contraceptive données dans les écoles, les collèges et les lycées. Sa composition et son fonctionnement sont définis par décret en Conseil d'Etat. »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 18.
M. Francis Giraud, rapporteur. Cet article additionnel introduit par l'Assemblée nationale en première lecture prévoit l'organisation de séances d'information et d'éducation à la sexualité dans les collèges et lycées. La commission est, naturellement, favorable à cette initiative.
J'ai eu l'occasion de souligner, lors de la présentation de l'amendement n° 1, qu'il était de la responsabilité du Gouvernement de définir une politique ambitieuse d'éducation à la sexualité et d'information sur la contraception qui mobilise autant le corps enseignant que le corps médical et qui ouvre le dialogue au sein des familles.
La commission vous propose d'adopter un amendement tendant à augmenter le nombre minimum de ces séances annuelles, qui passerait de trois à cinq, à les étendre aux écoles primaires - l'information est d'autant plus utile qu'elle est délivrée précocement - et à ouvrir ces séances aux médecins libéraux.
En outre, l'amendement prévoit l'organisation d'une réunion annuelle à l'intention des parents d'élèves, réunion au cours de laquelle ces derniers seront informés du cadre, du contenu et des modalités de ces séances. Il s'agit moins d'instaurer un contrôle des parents sur ces séances d'information destinées à leurs enfants que de leur fournir une information identique, de sorte que les conditions soient réunies pour que s'ouvre un véritable dialogue au sein de la famille.
M. le président. La parole est à M. Branger, pour défendre le sous-amendement n° 29.
M. Jean-Guy Branger. Je maintiens ce que j'ai dit tout à l'heure : le nombre d'heures consacrées à l'éducation de notre jeunesse à la sexualité, tant dans le primaire qu'au collège, est insuffisant, et, je le répète, je pense qu'il ne faut pas laisser ce point dans un flou artistique, législatif ou réglementaire nous devons donc fixer un nombre d'heures.
J'ai la chance d'avoir un fils de quinze ans et de pouvoir parler de ces questions avec lui, et je sais de combien d'heures d'enseignement de la sexualité il a bénéficié. J'ai également parlé avec des jeunes filles, ses camarades, et j'ai pu constater que l'on nous critique là-dessus, que l'on dit : « Mais c'est votre faute ! »
Dès lors, pourquoi rester dans ce flou, dans cette inconsistance ? Je ne veux pas critiquer l'école, c'est trop facile. Critiquer, c'est simple. Mais nous sommes là pour légiférer, pour dire ce que nous voulons, pour dire quel enseignement et quelle formation notre jeunesse doit recevoir. Il faut l'écrire et ne pas se contenter d'en parler, comme cela, pour faire bien, en restant inconsistants.
Je souhaite donc que le sous-amendement n° 29 soit voté par la Haute Assemblée et que le Gouvernement en tienne le plus grand compte.
M. le président. La parole est à M. Neuwirth, pour défendre le sous-amendement n° 25.
M. Lucien Neuwirth. J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt les définitions qu'a données tout à l'heure Mme Luc des campagnes nécessaires à l'information et à l'éducation ; je crois que nous sommes nombreux à pouvoir en reprendre une grande partie.
Contrairement à mon collègue Branger, je ne pense pas que nous soyons les mieux placés pour déterminer le nombre d'heures nécessaires : il y a des spécialistes pour cela, et je ne crois pas que nous ayons la qualification pour apprécier de telles questions.
Je voudrais cependant insister sur un point particulier, qui fait l'objet du sous-amendement n° 25.
Il est impératif non seulement d'informer, mais d'associer dans le même temps les parents d'élèves aux démarches entreprises par les établissements scolaires, afin d'initier - et cela est important ! - une action conjointe en matière d'éducation et d'information sur la transmission de la vie, sur la sexualité et sur la fécondité.
En effet, beaucoup de parents, retenus par une sorte de pudeur, éprouvent une certaine gêne, voire ne se sentent pas compétents pour apporter une telle information. Pour formaliser les choses et parvenir à une coordination dans les actions d'information et d'éducation, je crois qu'il faut plus d'une réunion annuelle commune entre les parents d'élèves et les établissements scolaires.
Dans un autre domaine, lors d'une mission au Japon dans le cadre de la commission des finances de l'Assemblée nationale, mon collègue Emmanuelli et moi-même avions été très impressionnés par ce que nous avions vu dans une maternelle où on apprenait à lire aux enfants de trois ans - et j'aime autant vous dire que les signes japonais sont autrement plus compliqués que notre alphabet de vingt-six lettres ! En effet, les mamans disponibles étaient présentes et lors de leur retour à la maison, elles pouvaient prolonger cet apprentissage. En matière d'information sur la contraception et d'éducation sexuelle, ce serait une bonne chose.
Monsieur le ministre - et ce n'est pas vous qui êtes visé puisque vous n'étiez pas là - pourquoi a-t-on mis sous le boisseau le conseil supérieur d'éducation sexuelle, qui fonctionnait remarquablement bien ? Y siégeaient les représentants des syndicats, des représentants des enseignants, l'école des parents, toutes les associations familiales, y compris les associations familiales catholiques. Il a rendu de grands services, après le vote de la loi sur la contraception. J'espère que ses activités n'ont pas été interrompues définitivement.
Je reviens au sous-amendement n° 25. Je souhaite vivement que ces réunions associant les parents d'élèves soient organisées dans les établissements pour définir une action menée conjointement sur l'information concernant la sexualité et la fécondité, qui sont les deux domaines naturels qui régissent la transmission de la vie.
M. le président. La parole est à M. Seillier, pour défendre le sous-amendement n° 75.
M. Bernard Seillier. Avec ce sous-amendement, j'ai voulu attirer l'attention sur les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, au-delà de la position de principe unanime sur la nécessité de l'éducation et de l'information ici visées.
Ainsi, l'amendement présenté par M. le rapporteur me satisfait pleinement, si ce n'est qu'il se termine par une phrase indiquant que les parents « sont informés du cadre, du contenu et des modalités de ces séances », M. le rapporteur ayant pris le soin de préciser dans sa présentation qu'il ne s'agissait pas de donner aux parents la possibilité de contrôler cette éducation.
Il s'agit là d'une question de fond. Je suis d'accord avec M. le rapporteur s'il s'agit de ne pas autoriser les parents à contrôler, c'est-à-dire à définir, dans chaque établissement, le contenu de cette éducation, à condition toutefois que ce contenu soit précisé pour que des garanties puissent être données aux parents, dont c'est tout de même une responsabilité fondamentale !
La responsabilité éducative appartient d'abord aux parents. Pour toutes les matières scolaires, ils sont obligés de la déléguer car ils sont incompétents. En revanche, s'agissant de l'éducation sexuelle, a priori , ils ne devraient pas avoir à la déléguer - sauf que nous sommes obligés de constater qu'il ne l'assument pas toujours correctement. Nous sommes donc face à une situation qui impose la création d'une institution, d'une autorité supérieure indépendante et incontestable, ayant pour mission de définir, pour l'ensemble des établissements, le contenu de cette formation et ses modalités. Cela nous évitera d'ailleurs de devoir préciser, par des amendements, le nombre d'heures ou les modalités de fonctionnement de chaque réunion.
Je rejoins les propos de mon collègue Lucien Neuwirth, s'agissant en tout cas de l'interrogation sur l'existence et le fonctionnement du Conseil supérieur d'information sexuelle, de régulation des naissances et de l'éducation familiale. J'avais posé récemment une question sur ce sujet au ministre de l'éducation nationale. Si ce conseil a rempli, c'est vrai, un rôle très important, il n'a pas été conçu spécifiquement pour définir un contenu éducatif dans les programmes des écoles et des lycées, même si cela faisait partie indirectement de l'un des aspects de sa mission. Mais j'ai pris soin de relire le texte qui, au sein de la loi de 1973, le créait, ainsi que les différents textes qui ont suivi. Il est vrai qu'aujourd'hui il est au point mort, à cause d'ailleurs d'une erreur de codification qui fait qu'il ne peut pas être activé à l'instant.
Par ce sous-amendement n° 75, je dis, anticipant sur ce que pourrait être cette autorité supérieure - que j'appelle dans le texte de mon sous-amendement « conseil supérieur de l'éducation affective et sexuelle » - que les parents pourront, en cas de contestation sur le contenu de l'éducation donnée à leurs enfants dans l'établissement scolaire au cours de cette réunion prévue par l'amendement n° 18 de la commission, non pas agir directement au niveau de l'établissement pour contrarier l'organisation de cette éducation, mais avoir une possibilité de contrôle authentique, par la voie de l'appel, sur la définition même du contenu de cette éducation.
M. le président. La parole est à Mme Campion, pour défendre le sous-amendement n° 50.
Mme Claire-Lise Campion. Dans l'optique qui est la nôtre de renforcer l'éducation sexuelle et une information adaptée et même éclairée de la contraception, il paraît important de former convenablement les personnes qui ont un rôle prépondérant à jouer dans ce domaine.
En effet, il apparaît clairement que, face à de tels sujets, les enseignants se trouvent trop souvent démunis, faute d'une formation pédagogique. De plus, tous les jours, on constate que des informations inexactes, incompréhensibles, obsolètes, voire un peu délirantes ou trompeuses, circulent et sont véhiculées au sein des établissements, et ce n'est pas acceptable.
Comment accepter, en effet, qu'un professeur de sixième explique la puberté à des jeunes filles en la définissant comme une horloge qui se déclenche dans la tête ? Comment supporter que la méthode Ogino soit encore présentée comme une technique de contraception ? Comment concevoir que, lorsque des séances d'éducation à la sexualité sont mises en place, on sépare les filles des garçons ? Il convient d'agir, et d'agir vite et concrètement.
Je sais bien que le Gouvernement va nous dire que, bien qu'il soit d'accord sur le principe de notre sous-amendement, ce dernier relève non pas du domaine législatif, mais du domaine réglementaire. Nous en convenons, mais il n'en reste pas moins que l'on ne peut plus admettre certaines pratiques ou explications hasardeuses sur des sujets aussi importants. Il est grand temps de prévoir des programmes adaptés, d'organiser des formations pédagogiques et des sensibilisations à l'éducation à la sexualité et à la contraception à destination des enseignants.
M. le président. La parole est à Mme Luc, pour présenter l'amendement n° 67.
Mme Hélène Luc. Comme nous l'avons dit, avec mes amis Odette Terrade et Guy Fischer, dans la discussion générale, l'une des qualités majeures du texte réside dans sa prise en compte globale des questions d'IVG, de contraception et d'éducation sexuelle.
Nous avons insisté, tout au long du débat, sur le fait que, pour une femme qui se retrouve enceinte et qui ne le désire pas, l'avortement constitue en lui-même non pas un moyen de contraception, mais une solution de dernier recours. Nous ne le dirons jamais assez : l'IVG n'est pas un acte banal ou anodin. Il ne s'agit pas de l'encourager. Il s'agit, au contraire, de privilégier la contraception sous toutes ses formes et l'éducation sexuelle, comme moyen pour les femmes de se libérer de la tyrannie des lois de la nature et de la reproduction, ainsi que de l'injustice d'une grossesse non désirée.
Afin de réduire le nombre d'avortements et pour permettre aux femmes de bénéficier de tous les moyens possibles de contraception, il nous semble indispensable de promouvoir une réelle politique de contraception et d'éducation sexuelle, et de se donner les moyens de cette politique.
Sur ce plan, le projet de loi présente des avancées indéniables, notamment en ce qui concerne l'accès des mineurs à la contraception. Ces progrès ont été largement exposés par mes amis du groupe communiste républicain et citoyen et par certains autres collègues. Aussi, je n'y reviendrai pas.
Cela étant dit, notre pays - et, par conséquent, le Gouvernement et nous tous - ne peut faire l'économie d'une réflexion globale sur ses lacunes en matière de contraception.
En premier lieu, je tiens à souligner l'effort à entreprendre afin d'impliquer, plus qu'il ne l'est actuellement, le corps médical dans l'information relative à la contraception et à l'éducation sexuelle.
Une réforme des études de médecine faisant une par plus large à ces questions dans la formation des médecins est en cours. Par ailleurs, le ministre de l'éducation nationale a recommandé l'enseignement de l'éducation sexuelle dans les instituts universitaires de formation des maîtres, les IUFM. Il faudra faire énormément de choses. Cette réforme ne portera pas ses fruits si les médecins, en particulier les médecins généralistes, n'y sont pas très étroitement associés, dans une grande campagne pour relancer la contraception.
Nous n'allons pas rouvrir aujourd'hui le débat sur la gynécologie médicale, mais le fait est que les femmes parlent plus volontiers de leur sexualité et de la contraception à un gynécologue qu'à un médecin généraliste. C'est pourquoi nous soutenons les revendications des gynécologues.
Il faudra bien aussi trouver une solution à un manque d'intérêt certain des laboratoires de recherche pour la contraception. Ce problème est rendu plus aigu encore par l'absence de remboursement qui frappe les pilules les mieux dosées et les plus efficaces. Certes, la mise sur le marché d'une pilule générique de troisième génération, prise en charge par la sécurité sociale, est prévue pour cette année. Quand sera-t-elle commercialisée ? Il semble que ce soit pour très bientôt.
Il nous faut d'ores et déjà réfléchir à une prise en charge intégrale de la contraception par la protection sociale.
M. Jean Delaneau, président de la commission. C'est hors sujet !
Mme Hélène Luc. Cette politique ambitieuse de santé publique permettrait, à terme, de diminuer de façon importante le nombre d'IVG, et, par là même, de réaliser des économies.
Monsieur le ministre, je terminerai mon intervention en vous posant une question. Il est nécessaire de relancer la réunion et par conséquent l'activité du Comité national de pilotage pour la contraception et l'éducation sexuelle. Pouvez-vous nous informer sur ce qui est prévu dans l'immédiat et, je l'espère, très rapidement ?
M. Patrick Lassourd. Assez rapidement !
M. le président. La parole est à M. Seillier, pour défendre l'amendement n° 76 rectifié.
M. Bernard Seillier. Il s'agit de prévoir la création du conseil supérieur de l'éducation sexuelle, que j'ai évoqué quand j'ai présenté le sous-amendements n° 75.
A l'occasion de la présentation de l'amendement n° 76 rectifié, je voudrais insister sur l'environnement affectif de l'éducation sexuelle. En ce domaine, il importe, sauf à commettre un erreur qui aboutirait à des échecs, de concevoir l'éducation à donner comme une véritable éducation, qui ne se limite pas simplement à l'aspect physiologique et génitale. Nous sommes en effet des êtres entièrement sexués. La personne elle-même est sexuée. La sexualité exprime la personne et s'exprime à travers la personne dans sa totalité. C'est pourquoi il est important de spécialiser un conseil supérieur sur cette question du contenu de la formation et de l'éducation à donner aux enfants dans les établissements scolaires, d'une manière indépendante, dans le respect de la liberté de conscience et de la responsabilité des parents. Cette autorité que j'appelle « conseil supérieur de l'éducation sexuelle » doit impérativement dépasser l'aspect purement informatif pour revêtir la dimension d'une véritable éducation.
Cela nécessite une grande exigence, des personnes compétentes, car n'importe qui ne peut pas être compétent en ce domaine.
Un des défauts du conseil supérieur d'information sexuelle, de régulation des naissances et d'éducation familiale, c'était justement d'être un immense forum. Certains de mes amis y ont participé. Un travail intéressant y a effectivement été accompli au départ. Mais, par la suite, c'est devenu un lieu où l'on ne pouvait plus s'entendre et discuter sérieusement. Je crois qu'il faut ramasser les compétences qui étaient les siennes dans une autorité nationale compétente en ce domaine, spécialisée pour définir le contenu et les méthodes d'éducation dans les établissements scolaires.
Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, la secrétaire d'Etat aux droits des femmes fera entendre sa voix particulière aux côtés du ministre délégué à la santé, en restant dans le champ de ses compétences.
Je souhaite répondre à certains d'entre vous, particulièrement sur la contraception, car cela me semble majeur, comme à chacun d'entre vous.
Savez-vous que, lorsque le Premier ministre m'a confié le secrétariat aux droits des femmes en décembre 1998, huit mois après avoir accepté d'assumer des compétences ministérielles en matière de formation professionnelle, j'ai découvert que le budget dévolu aux droits des femmes était un tout petit budget de 80 millions de francs ? Néanmoins, ma conviction sur la contraception était telle que j'ai décidé d'en faire une réelle priorité d'action politique. Nous avons donc mis en place un comité de pilotage dans lequel siégeaient, bien sûr, des médecins, des personnalités qualifiées, des représentants du monde associatif, tous ceux qui pouvaient apporter leur voix et leurs compétences dans la définition de ce qui devait être une grande campagne nationale.
Sur ce budget global de 80 millions de francs, j'ai consacré 20 millions de francs à la traduction de cette priorité politique.
Cette campagne s'est déroulée tout au long de l'année 2000, au travers, à la fois, de spots télévisés, qui coûtent très cher, et de documents d'information : sur les 12 millions de guides de poche, que nous avons appelés « cartes Z », la moitié, soit 6 millions, ont été distribués par l'éducation nationale et l'autre moitié par l'ensemble des acteurs qui touchent la jeunesse, le sport, la culture et les missions locales, pour essayer aussi d'atteindre celles et ceux qui sont les plus éloignés de l'information.
Nous avons demandé - à l'époque, je travaillais auprès de Martine Aubry - à l'institut BVA de procéder à une évaluation de cette campagne. Le résultat a été encourageant, mais les conclusions nous ont démontré que nous devions faire d'une grande campagne nationale d'information sur la contraception un enjeu annuel parce que, chaque année, une nouvelle classe d'âge s'éveille à la sexualité.
Mme Hélène Luc. Tout à fait !
Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat. On croit que, en 2000, le dialogue familial va de soi. La militante que j'ai été une partie de ma vie dans le cadre du planning familial ne pensait pas que, vingt-cinq ans après, ce dialogue serait encore difficile à instaurer.
Quand je vais dans les lycées ou dans certaines facultés voir comment se déroule ce dialogue, je prends acte qu'à côté des échanges que, heureusement, beaucoup de jeunes peuvent avoir avec leur famille, bien d'autres n'ont pas la chance d'obtenir des informations. La société se doit de suppléer à cette absence d'informations.
J'ai demandé un arbitrage au Premier ministre pour que soient engagés 20 millions de francs. Il a rendu un avis positif : nous lancerons donc à nouveau, à partir de l'automne 2001, une grande campagne d'information sur l'ensemble des moyens de contraception, relayée par des spots télévisés, les radios, la presse locale, les télévisions régionales et les supports écrits.
Je ne parlerai pas de la contraception d'urgence, ni de bien d'autres sujets qui relèvent plus directement de la santé.
En ce qui concerne le Conseil supérieur de l'information sexuelle, le CSIS, quand j'ai pris en charge ce champ de compétence, j'ai, bien sûr, réuni ce conseil. J'ai constaté qu'il comptait beaucoup de membres, et qu'il était permis de s'interroger, non pas sur leur qualité, mais sur l'efficacité de leurs conclusions.
La dernière réunion plénière que j'ai présidée a eu lieu le 31 mai 2000, et nous avons, ensemble, décidé de restreindre la composition de ce conseil pour en faire davantage une assemblée consultative et de propositions. Les quatre groupes de travail qui ont été mis en place fin 1996 m'ont remis leurs rapports respectivement intitulés : Violences à caractère sexuel , Information, éducation des jeunes à la sexualité , Soutien des parents dans leur tâche éducative et Régulation des naissances , autour desquels nous avons débattu en mai dernier.
La prochaine réunion plénière nous permettra de mieux définir encore le rôle du CSIS puisque ses membres devraient être renouvelés. Pour la petite histoire, cette année, le CSIS, qui était traditionnellement placé sous la tutelle du secrétariat d'Etat aux droits des femmes, au travers d'un toilettage du code de la santé publique, a changé de tutelle. Pendant trois ou quatre mois, il y a eu une période de flottement, mais je suis certaine qu'après avoir réétudié cette question, un décret et deux arrêtés seront pris très prochainement afin de remettre de nouveau le CSIS sous l'autorité de la secrétaire d'Etat aux droits des femmes. (Bravo ! et applaudissements sur les travées socialistes et sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur les sous-amendements n°s 29, 25, 75 et 50, ainsi que sur les amendements n°s 67 et 76 rectifié ?
M. Francis Giraud, rapporteur. La commission souhaite que le sous-amendement n° 29 de M. Branger soit retiré, car la formule des heures de cours ne lui semble pas forcément la meilleure, d'autant que l'amendement n° 18 de la commission reprend l'idée qui sous-tend cet amendement avec les cinq séances annuelles.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 25 de M. Neuwirth, la commission émet un avis favorable.
Pour ce qui est du sous-amendement n° 75 de M. Seillier, la commission souhaite également qu'il soit retiré, car il semble satisfait par le sous-amendement n° 25.
S'agissant du sous-amendement n° 50, présenté par Mme Campion, la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
L'amendement n° 67 est satisfait par l'amendement de la commission.
Enfin, la commission émet un avis favorable sur l'amendement n° 76 rectifié. Toutefois, elle suggère à M. Seillier de transformer cet amendement en sous-amendement à l'amendement n° 18 de la commission.
M. le président. Monsieur Seillier, acceptez-vous les suggestions de M. le rapporteur de retirer votre sous-amendement n° 75 et de transformer votre amendement n° 76 rectifié en un sous-amendement à l'amendement n° 18 de la commission ?
M. Bernard Seillier. Oui, monsieur le président.
M. le président. Le sous-amendement n° 75 est retiré.
Je suis saisi, par ailleurs, d'un sous-amendement n° 76 rectifié bis , présenté par M. Seillier, tendant à compléter le texte proposé par l'amendement n° 18 pour l'article L. 312-16 du code de l'éducation par un alinéa ainsi rédigé :
« Il est créé un Conseil supérieur de l'éducation sexuelle. Il doit définir le contenu et les modalités de l'éducation sexuelle, dans son environnement affectif, et de l'information contraceptive données dans les écoles, les collèges et les lycées. Sa composition et son fonctionnement sont définis par décret en Conseil d'Etat. »
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 18, sur les sous-amendements n°s 29, 25, 50 et 76 rectifié bis , ainsi que sur l'amendement n° 67 ?
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. S'agissant de la gynécologie médicale, monsieur Branger, nous avons réformé profondément le diplôme d'études spéciales qui permettra, en quatre ans, d'accéder à cette spécialité à laquelle nous tenons autant que vous : nous savons quel rapport entretiennent les femmes avec leur gynécologue, qui est un peu différent de celui qu'elles ont avec leur médecin généraliste.
Cela dit, ce n'est pas facile : il faut des enseignants. Mais nous avons beaucoup travaillé ; Gérard Lévy en particulier suit ce dossier. Je crois que tout le monde est satisfait. Trois ou quatre ans seront nécessaires pour former ces gynécologues, qui devront être en nombre suffisant. Mais n'ayez crainte, la gynécologie médicale - privilège français en Europe, vous le savez, parce que se posait un vrai problème de spécialité - sera maintenue.
La réforme des études médicales, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé depuis quatre ans, permettra de dispenser quatre heures d'enseignement sur la sexualité, la contraception, etc., dans le deuxième cycle. Cette disposition est prévue dans un décret qui est paru en septembre 2000.
Dans le troisième cycle de médecine générale, les édudes s'étaleront sur trois ans, avec trois mois de stage obligatoire dans un service de consultation gynécologique et de surveillance de la grossesse.
M. Lucien Neuwirth. Très bien !
M. Bernard Kouchner, ministre délégué. De plus, six heures seront consacrées à l'enseignement théorique sur la contraception et la manière de communiquer avec les femmes et les jeunes filles sur ces questions, au travers d'entretiens dirigés. Je tenais à apporter cette précision, car elle me paraît importante par rapport à ce qui nous préoccupe tous.
J'en viens maintenant à l'avis du Gouvernement sur les différents amendements et sous-amendements.
Sur l'amendement n° 18, je partage entièrement la préoccupation de M. le rapporteur. Simplement, je crois que l'on ne peut pas imposer par la loi un nombre de séances. Par conséquent, je m'en remets à la sagesse du Sénat.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 29, il ne me paraît pas non plus nécessaire d'insister sur ce point, car cela serait très mal pris par l'éducation nationale. Mais le ministre s'est engagé à réaliser votre souhait, monsieur Branger.
S'agissant du sous-amendement n° 25 de M. Neuwirth, le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat, pour les mêmes raisons. On ne doit pas imposer l'information, mais agir localement, avec les parents d'élèves et les enseignants, pour décider de ce qui convient à chacun des établissements.
En ce qui concerne le sous-amendement n° 50, le Gouvernement en demande également le rejet, car il s'agit d'une disposition d'ordre réglementaire.
Quant à l'amendement n° 67, le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
Enfin, pour ce qui est du sous-amendement n° 76 rectifié bis , le Gouvernement y est défavorable. En effet, la loi du 11 juillet 1973 a créé le Conseil supérieur de l'information sexuelle, dont les missions sont définies à l'article 3 : il s'agit d'assurer la liaison entre les associations et les organismes qui contribuent à l'éducation sexuelle, de faire effectuer des recherches en matière d'information sexuelle, de régulation des naissances, d'éducation familiale, de formation, et de proposer aux pouvoirs publics les mesures à prendre en vue de favoriser l'information sur les problèmes d'éducation sexuelle. Cette instance doit être renouvelée, nous l'avons dit. L'amendement proposé est donc inutile.
M. le président. Monsieur Branger, le sous-amendement n° 29 est-il maintenu ?...
M. Jean-Guy Branger. Je souscris à la démarche de la commission et de M. le ministre, et je retire mon sous-amendement.
Si j'ai voulu mentionner un nombre d'heures de cours par an, c'est tout simplement en raison d'une insuffisance notoire. En effet, force est bien de constater que tout ce qui a été entrepris jusqu'à présent s'est soldé par un échec. Je l'ai relevé en déposant ce sous-amendement qui, je le sais bien, peut constituer un trublion dans l'éducation nationale. Mais il faut avoir un engagement ferme, et je remercie M. le ministre des précisions qu'il a bien voulu apporter dans sa réponse sur les moyens qu'on va mettre en oeuvre pour éduquer les jeunes à la contraception.
M. le président. Le sous-amendement n° 29 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 25, accepté par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président. Maintenez-vous le sous-amendement n° 50, madame Campion ?
Mme Claire-Lise Campion. Accédant à la demande de M. le ministre, nous allons le retirer, non sans lui avoir demandé de se rapprocher de son collègue de l'éducation nationale, pour le convaincre de l'importance qu'il y a à entendre tout ce qui a été dit ce soir sur ce sujet.
M. le président. Le sous-amendement n° 50 est retiré.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 76 rectifié bis.
M. Bernard Seillier. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Seillier.
M. Bernard Seillier. J'ai bien entendu ce qu'ont dit M. le ministre et Mme le secrétaire d'Etat sur l'évolution de la composition et des modalités de fonctionnement du conseil supérieur de l'information sexuelle.
J'ai beaucoup insisté, en présentant le sous-amendement, et j'insiste encore à l'occasion de cette explication de vote sur l'importance qu'il y a à ne pas séparer l'éducation, au sens plein, de sa dimension affective, de ne pas scinder la personnalité. Voilà ce qui doit présider à l'évolution du conseil supérieur actuel ! Une évolution législative est nécessaire, ne serait-ce qu'au niveau de la terminologie.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 76 rectifié bis, accepté par la commission et repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 18, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'amendement n° 67 n'a plus d'objet.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 16 bis ainsi modifié.

(L'article 16 bis est adopté.)

Articles additionnels après l'article 16 bis