SEANCE DU 29 MARS 2001


ORDRE DU JOUR

M. le président. Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 3 avril 2001 :
A neuf heures trente :
1. Questions orales suivantes :
I. - M. Bernard Fournier appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les difficultés rencontrées par les maîtrises de musique et de chant, et engendrées par l'interprétation des textes relatifs au travail des enfants.
Les maîtrises tombent en effet sous le coup de la législation lorsqu'elles assurent des spectacles dans lesquels les enfants se produisent, lorsque ces prestations font l'objet de droit d'entrée pour les auditeurs.
La présomption légale découlant de l'application de l'article L. 762-1 du code du travail confère ainsi aux maîtrises le statut d'employeur lorsqu'elles donnent des concerts.
Des mises en examen d'artistes ont eu lieu sur le fondement de la prohibition du travail des enfants.
Une insécurité juridique majeure est donc née de l'application stricte des textes du droit du travail.
S'il n'est pas question de revenir sur la prohibition du travail des enfants, il lui demande de bien vouloir lui préciser le cadre légal dans lequel les maîtrises peuvent continuer à assurer des concerts où les enfants se produisent, lesquels constituent nécessairement un volet capital de la formation de ces jeunes chanteurs et musiciens. (N° 982.)
II. - M. Daniel Goulet, considérant l'engouement pour les téléphones portables et les négociations en cours pour les attributions des autorisations pour les téléphones dits « de la prochaine génération », souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation de certaines parties de la région de Basse-Normandie, et en particulier sur le département de l'Orne, en butte à des graves et persistants dysfonctionnements. En effet, notamment les zones de Tourouvre, de Vimoutiers, de Sées, de Carrouges ne sont pas couvertes par les réseaux de téléphonie mobile, quel que soit d'ailleurs l'opérateur. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour remédier à cette situation intolérable. (N° 989.)
III. - M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation des titulaires d'un doctorat occupant un emploi-jeune. Malgré leur qualification importante et les discours ministériels des 23 juin 2000 et 11 octobre 2000 tenus respectivement devant les directeurs des instituts universitaires de formation des maîtres, les IUFM, et dans le cadre du projet de rénovation des IUFM, il semble que l'éducation nationale se désintéresse de leur sort, leur faible nombre, il est vrai, une soixantaine, ne risquant pas de provoquer de gros désordres devant le ministère. Pour autant, ne pas prendre en compte leur revendication c'est avaliser les dysfonctionnements d'un système mais c'est aussi les mépriser alors qu'ils ont fait bénéficier les IUFM de leur temps et de leur savoir. Il demande si le Gouvernement prévoit une solution globale pour régulariser une situation ubuesque mais ô combien dramatique pour les intéressés. (N° 1004.)
IV. - M. Alain Gournac attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les conséquences de la mise en oeuvre de la loi n° 96-1111 du 19 décembre 1996 relative à la professionnalisation des armées. En effet, à un an de la fin définitive de la conscription, il lui demande, tout d'abord, de bien vouloir lui préciser le nombre global d'appelés incorporés au titre de la coopération et plus spécialement le nombre d'appelés servant, à ce titre, dans les services de nos ambassades et de nos consulats. Il lui demande enfin de bien vouloir lui faire savoir quels personnels il envisage d'affecter à ces postes qui, à partir du 1er janvier 2002, ne seront plus pourvus par la conscription. (N° 1011.)
V. - M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le financement du réseau d'eau potable.
La plupart des collectivités distributrices d'eau potable (syndicats intercommunaux ou communes) ont recours à la perception d'un droit fixe de branchement en accueillant les nouveaux abonnés.
La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies fait part, dans sa lettre n° 161, d'une décision du Conseil d'Etat mettant en cause le versement d'un droit de branchement à l'occasion d'un nouveau raccordement au réseau de distribution d'eau potable.
Les collectivités publiques, dès les années cinquante, ont entrepris une oeuvre considérable en dotant les milieux ruraux de réseaux d'eau potable. Certes, des subventions des pouvoirs publics ont été obtenues mais la majeure partie de ces importants investissements a été assurée par des emprunts à long terme. Le principe des droits de branchement est alors apparu comme une obligation pour honorer la charge de la dette.
A ce jour, ces collectivités se trouvent encore lourdement endettées. Par ailleurs, elles doivent faire face à de coûteux investissements pour se conformer dans les meilleurs délais aux normes européennes.
La perte éventuelle de la ressource des droits de branchement entraînerait une augmentation substantielle du prix de l'eau et ferait ainsi supporter aux abonnés, ayant déjà financé cette partie de l'investissement, une deuxième contribution, ce qui paraît injuste, immoral, et violerait le principe de l'équité des usagers devant le service public.
Il est à noter que l'article L. 35-4 du code de la santé publique autorise la perception d'un droit de branchement pour le raccordement aux réseaux d'eaux usées.
L'application de cette même mesure aux réseaux d'eau potable semble découler de la même logique. S'il en est autrement, on peut redouter de graves conséquences sur les équilibres financiers et les projets d'investissement des collectivités distributrices d'eau potable.
Il lui demande de lui faire part de son sentiment sur ce problème. (N° 1015.)
VI. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation des locataires taxis. La Cour de cassation a rendu le 19 décembre 2000 un arrêt qui requalifie en contrat de travail un « contrat de location d'un véhicule équipé taxi ».
En effet, le contrat de location aboutit à exonérer le loueur de toutes les responsabilités qu'un employeur normal devrait assumer et à priver le locataire, ni salarié, ni artisan, ni travailleur indépendant, de tout droit social. Lors de la rupture du contrat, il ne peut prétendre à des indemnités, pas plus qu'à des allocations de chômage et, lorsqu'il travaille, il ne peut exiger le respect ni du repos hebdomadaire ni des congés payés.
La jurisprudence de la Cour de cassation est un coup de boutoir porté à cette réorganisation ultra-libérale du travail. Les parlementaires communistes ont déposé en mars 1998 une proposition de loi en ce sens, qui prévoit la suppression des contrats de louage.
Il est plus que temps de mettre sa discussion à l'ordre du jour pour mettre fin au système de la location.
Elle lui demande les intentions du Gouvernement à ce sujet. (N° 1016.)
VII. - M. Xavier Darcos appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation des médecins généralistes de Dordogne, réquisitionnés par arrêté préfectoral entré en vigueur pour la période du 23 décembre au 2 janvier dernier.
D'une part, il s'étonne qu'il ait été fait usage à l'encontre de 120 médecins, sur les 400 que compte ce département, de mesures exceptionnelles résultant d'une loi du 11 juillet 1938 applicable en temps de guerre sans la moindre concertation préalable avec la profession qui l'avait pourtant réclamée ; d'autre part, il constate que la préfecture de Dordogne, pour assurer la continuité du service public, a soumis ces praticiens à des conditions de travail inacceptables : 228 heures consécutives d'injonction de travail obligatoire pouvant mettre en danger la santé des médecins et la vie des patients.
Dès lors, il lui demande de bien vouloir lui apporter des précisions sur les motifs qui ont pu conduire à ces conditions exceptionnelles de réquisition, qui ne répondent aucunement aux pratiques utilisées dans les secteurs d'activité mettant en jeu la responsabilité ou la sécurité collective et de lui faire connaître les mesures qu'elle envisage de prendre pour réparer le préjudice subi par ces médecins.
Par ailleurs, il souhaite connaître sa position sur l'opportunité d'apporter des modifications à la législation ou à la réglementation sur le droit de réquisition afin d'éviter que les abus dont ont été victimes les médecins généralistes de Dordogne et, par voie de conséquence, la population ne se reproduisent. (N° 1017.)
VIII. - M. le secrétaire d'Etat à l'industrie a indiqué le vendredi 8 décembre 2000 que l'accès forfaitaire à Internet était un dossier majeur pour le développement d'Internet, que cette mesure devait être effective au début de 2001, et que son coût serait financé par France Télécom. Or, à ce jour, les conditions d'une véritable concurrence entre les différents opérateurs, les conditions de fixation d'un niveau de prix susceptible de favoriser la démocratisation d'Internet et le délai dans lequel l'offre d'interconnexion forfaitaire illimitée (IFI) sera opérationnelle restent très vagues. M. Jean-Paul Hugot demande à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie de préciser les informations dont il dispose sur l'avancée de l'IFI ainsi que les initiatives qu'il envisage de prendre afin que soient respectés les engagements pris par le Gouvernement en décembre dernier. (N° 1018.)
IX. - M. Kléber Malécot attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les obligations des collectivités territoriales par rapport à leurs personnels en matière de prévoyance et d'assurance maladie complémentaire.
En application de la circulaire du ministère de l'intérieur et de la sécurité publique n° B 9300063 C du 5 mars 1993, les collectivités territoriales ont la possibilité d'inscrire à leur budget des subventions en faveur de mutuelles dont leurs agents sont adhérents en application du principe de parité avec ceux de l'Etat et comme cela est admis en matière de prestations d'action sociale. Ces subventions sont limitées à 25 % des cotisations effectivement versées par les membres participants sans pouvoir excéder le tiers des charges entraînées par le service des prestations qui leur sont allouées. Elles sont destinées notamment à développer l'action sociale et à participer à la couverture des risques sociaux assurée par les mutuelles et ne peuvent prendre le caractère de complément de traitement.
La circulaire n° 248 du 11 avril 1996 relative à la mise en oeuvre de la taxe sur les contributions pour le financement de prestations complémentaires de prévoyance indique que l'Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics sont, en tant qu'employeurs, assujettis à la taxe dans les conditions de droit commun. Ainsi, la fraction d'une subvention allouée à une mutuelle représentant la part des prestations complémentaires de prévoyance dans l'ensemble des actions de cette mutuelle est soumise à la taxe.
L'assiette de la taxe est constituée par les contributions à la prévoyance complémentaire servies par les régimes de base de sécurité sociale concernant les capitaux décès et allocations d'obsèques, les rentes de conjoint survivant ou d'orphelin, les prestations d'incapacité, les rentes d'invalidité, le remboursement de soins de santé.
Il lui demande en premier lieu si une mutuelle de fonctionnaires et agents des collectivités territoriales qui assure à ses membres adhérents, en contrepartie de leurs cotisations, des remboursements en complément de ceux de la sécurité sociale (de frais médicaux pharmaceutiques, d'hospitalisation, soins dentaires, optique, des secours exceptionnels d'urgence, ainsi que des primes forfaitaires de mariage, naissance et décès, tant à l'adhérent qu'à son conjoint et à ses enfants à charge, qu'ils soient en activité ou retraité) peut être considérée comme un organisme tiers financé pour des prestations relevant de la prévoyance lorsqu'elle perçoit des collectivités employeurs de ses adhérents en activité une subvention calculée à raison de 25 % de leur cotisation.
Dans un tel cas, la subvention est versée à la mutuelle mais ne vient pas en déduction de la cotisation. Il ne s'agit donc pas d'une prise en charge même partielle de la cotisation sociale.
Les prestations versées par la mutuelle étant financées en totalité et même au-delà par les seules cotisations des adhérents, la contribution des collectivités est une ressource qui assure le financement partiel des charges de la structure.
Il lui demande enfin si, dans ces conditions, les collectivités sont assujetties à la taxe de prévoyance de 8 % et si leurs agents doivent subir les retenues contribution sociale généralisée, la CSG, et contribution au remboursement de la dette sociale, la CRDS, sur 25 % de leur cotisation. (N° 1019.)
X. - M. Jacques Oudin attire l'attention de M. le ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat sur le problème du recours excessif, par l'ensemble des ministères, à la procédure de mise à disposition des agents publics dans d'autres organismes ou administrations que ceux où ils sont censés travailler.
Cette pratique facilitée par les dispositions des lois n° 84-16 du 11 janvier 1984 et n° 84-53 du 26 janvier 1984 et n° 91-715 du 26 juillet 1991 est un obstacle majeur à la transparence des comptes publics et à la connaissance des effectifs de la fonction publique.
Les personnes concernées sont réputées occuper un emploi dans une administration ou un établissement public alors qu'en fait elles exercent leurs fonctions dans un autre organisme, qu'il soit de statut public ou privé.
Les administrations ou établissements publics d'origine continuent à les rémunérer sans bénéficier de contreparties financières. Leurs moyens d'action sont donc diminués d'autant alors même qu'ils ont, à leur demande, bénéficié de dotations budgétaires ou obtenu des ressources financières pour assumer des missions qu'ils ne remplissent pas.
Quant aux organismes ou administrations bénéficiaires, ils disposent ainsi de moyens supplémentaires qui échappent au contrôle du législateur.
La pratique des mises à disposition fausse donc de façon particulièrement grave la sincérité et la transparence des comptes publics, comme l'a trop souvent dénoncé la Cour des comptes sans que ses remarques aient été suivies de la moindre action correctrice.
De surcroît, ces pratiques rendent encore plus difficile, voire impossible, la connaissance des effectifs réels occupés par la fonction publique, comme l'a montré la lenteur, l'imprécision voire l'absence de réponse aux questions posées à ce sujet par l'intervenant aux différents ministres dont les administrations sont concernées par ces errements.
En conséquence, et dans le cadre des préoccupations manifestées par le Parlement pour la réforme de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont ses intentions pour réduire ces pratiques, modifier les textes qui les autorisent et engager une plus grande moralisation de la gestion des effectifs de la fonction publique.
Il souhaite, enfin, savoir si le Parlement pourra disposer très rapidement des tableaux exhaustifs et précis faisant apparaître la totalité des effectifs concernés par ces pratiques et indiquant à la fois les administrations ou organismes d'origine et ceux qui en bénéficient. (N° 1020.)
XI. - M. Jean-Louis Lorrain appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur l'état d'avancement des études sur la future viabilité du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines, qui est fermé aux poids lourds depuis le 1er mars 2000.
Parmi les conséquences de la suppression de ce passage, on note le transit et le report du flux des camions qui génèrent des nuisances pour la population concernée et l'impact économique pour les entreprises de fret. La logistique riveraine s'est considérablement compliquée. Le cabinet mandaté par la région pour élaborer une étude d'impact économique a évalué la perte à 252,4 millions de francs par an, ce qui représente sur quatre ans une perte de 600 millions de francs, qui serait majoritairement subie par les entreprises de la région.
Les travaux nécessaires à la réouverture, hors danger, du tunnel sont axés sur deux possibilités : soit la construction d'un second tunnel, soit celle d'une galerie de sécurité servant de passage technique et d'évacuation des usagers.
Cette dernière solution a été sélectionnée et des études sont en cours. La clé de répartition des financements n'a pas été fixée. Cette négociation de répartition était annoncée pour décembre 2000 mais elle n'a toujours pas eu lieu. Tout retard risque d'être mal perçu des populations, car il a des conséquences financières qui s'ajoutent aux nuisances précitées sur les routes concernées.
Il lui demande à quel stade en sont les négociations en cours et quelles sont ses intentions au sujet de ce passage qui fait sérieusement défaut aux transporteurs locaux. (N° 1021.)
XII. - M. Jacques Donnay attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation de la délinquance dans le département du Nord et sa possible évolution, après la dépénalisation du cannabis en Belgique.
En effet, la récente publication des chiffres de la délinquance en France pour l'année 2000 soulève de nombreuses inquiétudes.
Le Nord - Pas-de-Calais n'échappe pas à la tendance nationale et affiche des pourcentages parfois étonnamment élevés. Lille accuse une recrudescence de la délinquance de 3,31 %, Roubaix de 6,62 %, Tourcoing de 7 %, Douai de 4 %, Dunkerque de 2,32 %, Valenciennes de 2,1 %, Maubeuge de 1 % et Cambrai de 5 %.
Dans ce contexte, il est à craindre, au lendemain de l'annonce de la dépénalisation de l'usage du cannabis en Belgique, que l'exemple belge ne tarde pas à avoir une influence certaine sur les deux maux nordistes très présents : la délinquance croissante des mineurs et les trafics des stupéfiants.
Le Nord était déjà l'une des régions les plus touchées par ce dernier phénomène en raison de sa proximité avec le marché libre des Pays-Bas ; que va-t-il désormais en être puisque l'offre va incontestablement croître avec le cannabis qui circulera librement de l'autre côté d'une frontière, qui, pratiquement, n'existe pas ?
Inéluctablement, cette nouvelle situation va entraîner une augmentation des trafics générateurs d'économie souterraine, une augmentation des trafics de stupéfiants, une augmentation des phénomènes de violence et, plus généralement, une montée de la délinquance dans les villes, les milieux périurbains et les zones rurales.
En conséquence, il lui demande, face au risque de cette spirale, et donc d'une montée en puissance de la délinquance dans le département du Nord, quel plan d'actions il entend mettre en oeuvre. (N° 1022.)
XIII. - M. Fernand Demilly attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la question des effets de seuil de la couverture maladie universelle, la CMU.
Ainsi, le plafond des ressources arrêté par les pouvoirs publics, soit 3 600 francs, pour bénéficier de la CMU complémentaire entraîne des cas d'exclusion : bénéficiaires de l'allocation adultes handicapés, minimum vieillesse entre autres.
L'Etat, par l'intermédiaire des caisses primaires d'assurance maladie, demande aux départements de s'associer à une action d'incitation et de soutien envers ces personnes dont le revenu est compris entre 3 600 francs et 3 800 francs (seuil de pauvreté) et qui n'adhèrent pas à un organisme complémentaire.
Les crédits consacrés par le département à la prise en charge de l'aide médicale des bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés et du minimum vieillesse ont été prélevés sur la dotation globale de fonctionnement et restitués à l'Etat. Or, aujourd'hui, on sollicite les départements pour qu'ils consacrent de nouveaux crédits dans une aide facultative destinée à pallier les effets de seuil introduits par la loi. De surcroît, cela aurait pour conséquence de contredire le caractère universel de la CMU et introduirait une nouvelle aide individuelle donnée après appréciation de la situation particulière des intéressés et donc différente selon chaque département.
Il lui demande donc de lui préciser les intentions du Gouvernement pour ne pas solliciter, encore une fois, les deniers des collectivités pour un programme centralisé. (N° 1025.)
XIV. - M. René-Pierre Signé attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur les nouvelles technologies où il semble que le discours soit sensiblement en avance sur les technologies elles-mêmes. Est-il besoin de préciser que cet état de fait est plus vrai encore en zone rurale, sans nier les changements radicaux entraînés par l'introduction des nouvelles technologies de l'information dans nos sociétés ? Internet, notamment et surtout, permet en effet de modifier en profondeur les méthodes de productivité, puisqu'il abaisse fortement le coût de l'information entre les acteurs économiques. La relation avec les clients s'en trouve par ailleurs modifiée, l'offre de produit s'individualisant de plus en plus. Mais les changements ne se limitent pas à la sphère marchande puisque les citoyens voient eux aussi leurs rapports aux administrations évoluer vers plus de transparence, vers plus d'accessibilité. Internet est donc le vecteur d'une transformation essentielle de l'organisation de notre économie, et partant de là de notre société. C'est précisément ce qui doit nous pousser à fournir cette technologie à l'ensemble de la population, donc sur l'ensemble de notre territoire.
Or les opérateurs n'investissent pas là où il n'y a pas de réseau dense d'entreprises, pas assez de population ; il s'agit avant tout des zones rurales.
Les nouvelles technologies sont donc loin de constituer la panacée pour le désenclavement de nos campagnes. La responsabilité des pouvoirs publics est ici clairement engagée. En somme, quelles actions peuvent être menées afin d'éviter l'affaiblissement annoncé des zones rurales, puisqu'elles semblent exclues de la dernière révolution technologique ? Moins radicalement, n'y a-t-il pas des mesures qui pourraient inciter les opérateurs à s'investir dans nos campagnes ? (N° 1026.)
XV. - M. Nicolas About attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la concession de terrain faite par la SNCF à une entreprise privée de concassage industriel sur la commune de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines).
Le 9 janvier dernier, la SNCF a annoncé que, pour la première fois depuis plus de quinze ans, tous ses comptes seraient positifs, à l'issue de l'exercice 2000. M. Louis Gallois, son président, s'est même félicité d'avoir vécu une « année de croissance historique ».
Or, parallèlement, la SNCF continue de concéder ses terrains _ qu'elle n'utilise plus _ à des entreprises privées qui mènent des activités bien peu compatibles à ce que l'on est en droit d'attendre d'un service public. Ainsi, la société Ypréma, implantée sur la commune de Montigny-le-Bretonneux dans les Yvelines, exploite un centre de recyclage de matériaux de démolition sur un terrain appartenant à la SNCF. A aucun moment, le concessionnaire public ne s'est interrogé sur les risques sanitaires qu'elle faisait courir à la population, en acceptant une telle activité industrielle sur ses propres terrains. Sait-on si, parmi les milliers de mètres cubes de poussières et de particules générées dans l'atmosphère, aucun résidu d'amiante ou de produits toxiques n'a jamais été dispersé, au gré des vents, jusqu'aux habitations voisines, depuis de si longues années ?
En tant que maire de cette commune, il réclame la visite immédiate de M. le préfet sur les lieux de cette exploitation. Il est impératif que des prélèvements soient effectués dans l'air, ou dans les matériaux stockés, afin d'évaluer en toute impartialité les nuisances générées et les risques sanitaires que cette activité industrielle fait courir aux populations riveraines.
Il lui demande enfin s'il trouve normal qu'en dépit d'un tel excédent financier une entreprise publique continue de gagner de l'argent, en louant ses terrains à une entreprise privée de concassage industriel, en plein coeur de ville, au mépris des pollutions atmosphériques que ces activités sont susceptibles d'engendrer pour la population, sans même s'inquiéter des retombées qu'elles peuvent avoir sur la santé publique de nos concitoyens. (N° 1027.)
XVI. - M. Robert Bret rappelle à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité que l'association Sol en Si connaît de sérieux problèmes financiers pouvant être lourds de conséquences, à savoir de très probables restructurations, dans chacun des sept centres d'accueil, allant de la fermeture d'accueil de nuit à des licenciements économiques, restructurations qui remettraient en cause, bien évidemment, les divers services de soutien mis en place pour répondre aux besoins des enfants et de leurs parents touchés par le sida.
Créée en 1990 et reconnue d'utilité publique par décret du 5 juillet 1996, l'association Sol en Si a pris son envol et affirmé sa raison d'être à une époque où un grand vide faisait face aux familles touchées par le sida.
Il serait inconcevable et inacceptable de voir ce réseau d'aide péricliter à l'heure où l'efficacité des nouveaux traitements permet à de nombreuses familles de pouvoir enfin envisager l'avenir, non plus sur du court terme, mais avec des échéances un peu plus lointaines.
L'association, qui a toujours fonctionné grâce à des fonds privés pour l'essentiel et publics pour un tiers, voit ses moyens financiers baisser de façon très inquiétante.
Pourtant, le sida « frappe » toujours et l'efficacité des nouveaux traitements a modifié le rôle et le fonctionnement de Sol en Si, qui apporte un soutien psychologique, moral et matériel dans la durabilité dorénavant.
Il lui demande de nouveau quelles sont les intentions de l'Etat pour subvenir aux besoins de cette structure et mettre fin à cette crise financière. (N° 1028.)
XVII. - M. Paul Blanc attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la très inquiétante diminution des effectifs dans les perceptions rurales des Pyrénées-Orientales. (N° 1029.)
XVIII. - M. Henri de Richemont attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la situation de plus en plus difficile des éleveurs de bovins en région Charentes-Poitou.
En effet, comme la plupart des régions en France, la région Charentes-Poitou subit de plein fouet la crise de la vache folle qui menace de faillite un grand nombre d'élevages bovins.
La colère monte chez les producteurs, qui sont désormais dans une situation très difficile et souhaitent la prise en charge des pertes de revenus liées à la chute des cours. Mais la crise de la vache folle qui dure depuis quelques mois touche, plus largement, tous les maillons de la filière bovine : certains abattoirs, notamment, enregistrent des pertes de près de 5 millions de francs par semaine, ce qui, on le comprend aisément, entraîne des risques de chômage technique pour les salariés...
Se pose, plus largement, le problème de l'arrêt des ventes de jeunes bovins à destination des pays membres de la Communauté qui assuraient une source de revenus réguliers. Le refus de certains pays de l'Union européenne d'acheter les jeunes bovins en provenance de France constitue, d'une part, un manque à gagner pour les éleveurs et, d'autre part, représente un coût de plus en plus lourd à supporter pour ces éleveurs qui doivent désormais assumer la charge de l'entretien de ces jeunes bovins.
Une aide significative de l'Etat et de l'Union européenne est donc nécessaire et urgente. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer les dispositions que le Gouvernement entend proposer pour permettre, d'une part, le maintien du régime des primes spéciales jusqu'en 2006 et, d'autre part, l'instauration d'une aide directe aux éleveurs et aux différents maillons de la filière touchés par la crise mais aussi pour permettre aux éleveurs de compenser le manque à gagner lié à la « non-vente » des jeunes bovins à l'exportation. (N° 1030.)
A seize heures et le soir :

2. Eloge funèbre de Pierre Jeambrun.
3. Discussion du projet de loi (n° 217, 2000-2001), adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, portant création d'une prime pour l'emploi.
Rapport (n° 237, 2000-2001) de M. Philippe Marini, fait au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation.
M. Charles Descours, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 2 avril 2001, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 2 avril 2001, à seize heures.
4. Discussion du projet de loi (n° 408, 1999-2000), adopté par l'Assemblée nationale, d'orientation sur la forêt.
Rapport (n° 191, 2000-2001) de M. Philippe François, fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan.
Avis (n° 190, 2000-2001) de M. Roland du Luart, fait au nom de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 2 avril 2001, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 3 avril 2001, à douze heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.

(La séance est levée à dix-neuf heures trente.)

Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON