SEANCE DU 19 AVRIL 2001


ORDRE DU JOUR

M. le président. Voici quel sera l'ordre du jour de la prochain séance publique, précédemment fixée au mardi 24 avril 2001 :
A neuf heures trente :
I. - M. Philippe Richert attire l'attention de M. le Premier ministre sur le décret n° 2000-654 du 13 juillet 2000 qui institue une mesure de réparation au profit des orphelins dont les parents ont été victimes des persécutions antisémites. C'est un geste important, et incontestablement une avancée sur le chemin de la reconnaissance des souffrances endurées par les enfants de déportés juifs. Mais il est important aussi de manifester un geste envers les milliers d'autres déportés, notamment les résistants, qui ont été victimes de graves atrocités. Aussi, il souhaiterait savoir ce que le Premier ministre envisage en faveur des enfants de déportés non juifs. (N° 993.)
II. - M. Gérard Delfau attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la mise en place du nouveau statut des caisses d'épargne, auquel le Parlement accorde une attention toute particulière. Il constate une inquiétude chez les personnels, à qui la nouvelle direction a fixé des critères de rentabilité dignes du secteur privé ; ces salariés, soumis à une logique de productivité très forte, craignent de devoir se désengager de leur mission traditionnelle auprès de la clientèle populaire ; ils se demandent si nombre de caisses locales ne risquent pas d'être regroupées, au détriment du service de proximité. Il souhaiterait savoir, en outre, si les grandes orientations fixées par la Caisse centrale au sujet des « missions d'intérêt général » sont conformes à l'esprit de la loi n° 99-532 du 25 juin 1999, en termes d'engagements financiers et dans le choix des chantiers. S'agissant de la synergie avec le Crédit foncier, il voudrait savoir si les objectifs fixés par le ministère de tutelle seront atteints. Plus généralement, il voudrait connaître son sentiment sur le rôle que la Caisse des dépôts et consignations peut jouer dans cet ensemble d'établissements financiers publics et semi-publics. (N° 1007.)
III. - M. Ambroise Dupont appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la récente décision de retirer du port de Ouistreham les dix-huit personnes de la police de l'air et des frontières (PAF) qui y travaillent. Cette décision est très préoccupante ;
- d'une part, il paraît fort improbable que la douane et la gendarmerie puissent assurer le travail de la PAF, comme il nous l'a été dit. Deux entités ayant déjà leur propre travail et responsabilité peuvent-elles remplacer dix-huit personnes dont les moyens sont plus importants ?
- d'autre part, la douane n'a pas de compétences judiciaires pour interpeller les clandestins. Et que se passera-t-il si la gendarmerie dépasse, pour arriver sur les lieux d'appréhension des passagers clandestins, le délai de garde à vue récemment réduit à une heure ?
Le port d'Ouistreham accueille des cargos en provenance de tous les continents, et notamment d'Afrique. Il enregistre un transit de plus de 1 million de passagers et 100 000 camions. Un nouveau car-ferry sera bientôt mis en service entre Ouistreham et Portsmouth. Le développement du transport de passagers et marchandises qui devrait s'ensuivre risque fort d'être nul, car les transporteurs routiers vont hésiter, voire renoncer à passer par Ouistreham s'il n'y a plus de police de l'air et des frontières. Les transporteurs britanniques doivent payer de fortes amendes si des passagers clandestins sont découverts dans leur véhicule.
Pour toutes ces raisons et dans un contexte d'augmentation continue du nombre de passagers clandestins, c'est moins le moment que jamais de relâcher le contrôle. C'est pourquoi il insiste avec la plus grande vigueur pour que le personnel de la PAF soit maintenu sur le port d'Ouistreham. (N° 1024.)
IV. - M. Jean-Claude Carle souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les difficultés que rencontrent un certain nombre d'établissements scolaires pour entretenir leur réseau informatique. Bien évidemment, on ne peut que se réjouir des efforts entrepris par l'Etat et les collectivités locales pour doter les collèges et lycées en matériel performant. Néanmoins, chacun sait que l'entretien de ce type d'équipement nécessite de réelles compétences en la matière. Or, force est de constater que ce personnel qualifié fait actuellement défaut. Cette carence nuit gravement à la bonne utilisation des matériels.
Cette situation n'est pas sans rappeler celles que connaissent de nombreux lycées et collèges en matière d'entretien et de maintenance des bâtiments.
Départements et régions, dans le cadre des lois de décentralisation, ont réalisé des investissements considérables pour construire, restructurer ou rénover les établissements dont ils ont la charge.
Parallèlement, l'Etat n'a pas accompagné l'effort des collectivités locales et n'a pas créé les postes de personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service (ATOS) nécessaires au bon entretien et à la maintenance de ces bâtiments.
Il a déjà eu l'occasion de le souligner à maintes reprises. C'est d'autant plus regrettable que, dans le même temps, de nombreux postes d'enseignants ont été créés, alors que ces derniers sont déjà en surnombre. Aussi, il souhaite savoir si le Gouvernement compte prendre des mesures pour faire face au problème spécifique de l'entretien des matériels et des réseaux informatiques par la création de postes d'agents spécialisés, la reconversion du personnel au sein du ministère ou encore par l'externalisation de cette activité à l'instar de la restauration dans certains établissements.
Il s'interroge également sur l'action du Gouvernement face au déficit chronique en personnel ATOS, maillon indispensable au bon fonctionnement de la chaîne éducative. (N° 1033.)
V. - M. Roland Courteau expose à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité que la proportion des salariés français victimes de ce que l'on nomme harcèlement moral au travail ou harcèlement psychologique a tendance à s'accroître.
Il lui rappelle que ce phénomène se traduit de différentes manières et de façon répétitive par des agressions verbales, humiliations, vexations, refus de communication ou encore pressions psychologiques diverses - mutations ou changements de postes - dans le but de déstabiliser le salarié.
Si le harcèlement moral au travail peut être le fait de dérives perverses de supérieurs, et plus rarement de collègues, il peut aussi, en certains cas, être un moyen de pousser le salarié à la démission et d'échapper ainsi aux procédures légales de licenciement.
Par ailleurs et selon certaines sources, « les personnes de plus de cinquante ans et celles occupant une responsabilité syndicale sont davantage exposées que les autres. »
Ainsi, la répétition de ces agressions ou autres brimades constitue des atteintes à la dignité humaine, conduisent les salariés qui en sont victimes à de dures souffrances, anxiété généralisée, troubles du sommeil, voire à des tendances suicidaires, et se traduisent par une détérioration « intentionnelle » des conditions de travail, ce qui constitue un abus de droit indiscutable et inacceptable.
Or, si le harcèlement sexuel est puni depuis la loi n° 92-1179 du 2 novembre 1992, il apparaît que les dispositions du droit en vigueur concernant le harcèlement moral au travail manquent en réalité d'efficacité.
C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui faire connaître son sentiment sur les dispositifs actuellement applicables au harcèlement moral au travail et s'il ne lui apparaît pas nécessaire et urgent de proposer le renforcement des mesures législatives permettant de mieux prévenir et de sanctionner de telles pratiques, comme c'est le cas pour d'autres législations européennes. (N° 1035.)
VI. - M. Bernard Dussaut appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur le devenir de l'hôpital de La Réole en Gironde et de ses services de chirurgie et d'urgence. En effet, la décision de fermeture du service de maternité au 30 mars 2001 prise par l'Agence régionale d'hospitalisation d'Aquitaine conduira à une situation désastreuse et entraînera la disparition quasi automatique des urgences et du service de chirurgie car il n'y aura plus de médecin anesthésiste sur le site réolais. Pourtant, avec 258 accouchements réalisés au cours de l'année 2000, on constate un taux de progression de 50 % par rapport à 1999 du nombre d'accouchements pratiqués. Si cette décision était confirmée, l'hôpital ne serait plus, à terme, en mesure d'assurer sa mission de service public. Les répercussions sur le développement économique local et sur la sécurité des habitants seraient alors très préoccupantes. Lui demandant de bien vouloir prendre en compte également la démission, dès l'annonce de la fermeture, des sept médecins pompiers du centre de secours de La Réole qui travaillaient avec l'hôpital ainsi que la mobilisation des médecins libéraux qui ont déposé un préavis de grève à compter du 26 février dernier, il souhaiterait savoir comment il envisage l'avenir de l'hôpital de La Réole. (N° 1036.)
VII. - Mme Gisèle Printz appelle l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur les conséquences de l'implantation des multiplexes cinématographiques en périphérie pour le cinéma de proximité.
En effet, beaucoup de salles situées au coeur des villes, des villages et des quartiers ont dû fermer alors qu'elles constituaient souvent l'unique forme de sortie culturelle et d'animation sociale de la commune. Les « survivants », exploitants privés, associatifs ou publics, sont aujourd'hui très inquiets quant à leur avenir au même titre que les élus et les citoyens.
Si l'heure n'est plus aujourd'hui de remettre en cause l'existence même des multiplexes, il semblerait opportun de contrôler leur prolifération. Elle cite l'exemple de son département ou deux complexes étaient implantés à 30 kilomètres l'un de l'autre, un troisième a ouvert entre les deux et un quatrième a récemment obtenu l'autorisation de construire. Elle comprend donc les craintes des petits exploitants, dont l'imagination, les initiatives ne pourront bientôt plus rien faire, face à des adversaires aux armes démesurées et de plus en plus nombreux.
Lui rappelant son attachement à la culture de proximité accessible à tous, à une diversité de programmes, à une animation des centres-villes en partenariat avec les associations, ainsi qu'à un développement des actions culturelles au coeur des villages et des quartiers, elle en appelle à sa vigilance et lui propose des pistes de réflexion en vue de la survie des cinémas de quartiers, et pour que soit maintenue l'égalité d'accès à l'offre cinématographique sur l'ensemble du territoire. Celles-ci tiennent tout d'abord en la création d'un fonds public pour le maintien et la modernisation des salles de proximité ainsi que pour l'encouragement à la diffusion des films d'art et d'essai. Elles tiennent ensuite à une réforme des commissions départementales d'équipement commercial, responsables semble-t-il de l'implantation abusive des multiplexes ; enfin, elles plaident pour la tenue d'assises régionales du cinéma afin que tous les acteurs concernés se rencontrent et conviennent ensemble de solutions pour préserver l'avenir du cinéma de proximité.
Elle lui demande de bien vouloir lui faire savoir si le Gouvernement entend agir vers l'une ou l'autre de ces alternatives ou s'il entend prendre d'autres mesures favorisant la survie des salles obscures de proximité. (N° 1037.)
VIII. - M. Ivan Renar attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur les multiples inquiétudes suivies des mouvements sociaux qui naissent aujourd'hui dans les services publics de l'audiovisuel autour des thèmes de la sauvegarde et de la promotion de la production audiovisuelle publique.
Il demande ce que seront les axes de sa politique permettant de redonner une place originale au service public de l'audiovisuel et notamment à France-Télévision, en le dotant de véritables moyens de production publique de nature à permettre un rééquilibrage entre la production audiovisuelle publique et la production audiovisuelle privée. (N° 1038.)
IX. - M. Georges Mouly appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'excellent bilan du service de garde à domicile pour personnes âgées créé en 1992 par l'association intercantonale d'aide à domicile pour personnes âgées des quatre cantons de Tulle, en Corrèze, service dont l'existence est remise en cause par la direction départementale du travail et de l'emploi qui lui refuse la reconnaissance de « chantier d'insertion » et, par conséquent, le renouvellement de son personnel.
Compte tenu du service rendu, aussi bien aux personnes âgées qu'aux chômeurs en grandes difficultés, il lui demande de bien vouloir faire en sorte que cette action, inscrite au plan départemental d'insertion adopté chaque année par le conseil général de la Corrèze et l'Etat, soit reconnue chantier d'insertion et puisse être pérennisée. (N° 1040.)
X. - Le 21 mars 2001 - L'intervention des départements en faveur des établissements privés du second degré pour les opérations d'investissement s'inscrit dans le cadre de la loi Falloux (article L. 151-4 du code de l'éducation), c'est-à-dire dans la limite légale de 10 % des dépenses annuelles des établissements.
M. Roland du Luart souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les graves problèmes de sécurité existant dans ces établissements privés dont font état les commissions de sécurité et qu'il convient de juguler au plus tôt s'agissant de la protection des enfants et des adolescents.
Au regard des programmes lourds engagés depuis de nombreuses années par les conseils généraux dans les collèges publics, il apparaît indispensable que la collectivité départementale s'intéresse au problème posé dans les établissements privés et puisse intervenir largement au-delà des 10 % actuellement autorisés par la loi pour les seules opérations relevant de la sécurité, afin de permettre un accueil sans risque des élèves et de la communauté éducative. Il est en effet impensable à cet égard de faire une différence entre les collégiens selon qu'ils sont accueillis dans un établissement public ou un établissement privé.
Pour permettre aux associations de gestion des collèges privés d'entreprendre, dans les plus brefs délais, les travaux les plus urgents exigés par les commissions de sécurité et soulignés par les bureaux de contrôle technique, il conviendrait que les assemblées départementales soient le plus rapidement possible habilitées à intervenir de manière significative dans le financement des travaux de mise aux normes de sécurité des établissements privés car il est insupportable d'imaginer que la sécurité soit assurée pour certains élèves et pas pour d'autres. (N° 1042.)
XI. - M. Dominique Leclerc souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur l'état d'avancement de l'autoroute A 28. Cette dernière, engagée depuis plusieurs années, s'arrête actuellement à Ecomoy, dans le département de la Sarthe, alors que les travaux se poursuivent en direction d'Alençon et permettent d'envisager la mise en service de la section concernée pour la mi-2001. Cette incertitude, l'absence même de tout calendrier pour la section Ecomoy-Montabon-Tours, ne sont plus tolérables compte tenu des conditions de circulation sur la RN 138. C'est la raison pour laquelle il lui demande de bien vouloir s'engager sur un échéancier de réalisation de cette autoroute. (N° 1043.)
XII. - M. Jean Besson sollicite l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les modalités de financement du fonctionnement du service de l'enlèvement et de l'élimination des ordures ménagères.
Il existe essentiellement deux types de mécanismes fiscaux et financiers, comme outil des collectivités en charge de cette compétence : la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) et la redevance d'enlèvement des ordures ménagères (REOM).
Les élus locaux doivent donc choisir entre ces deux alternatives alors que les assiettes de calcul et de recouvrement sont totalement différentes. La redevance, calculée en fonction du service rendu, présente des difficultés de recouvrement et donc déséquilibre financièrement les structures compétentes. La taxe permet d'assainir cette situation, puisqu'elle a un caractère d'imposition, mais constitue une injustice flagrante puisque totalement indépendante du service rendu.
Il souhaite savoir si une évolution de ce dispositif fiscal est actuellement à la réflexion et propose que des critères supplémentaires, comme le nombre de personnes au foyer, soient introduits dans le calcul de l'assiette de la taxe pour la rendre plus équitable pour nos concitoyens. (N° 1044.)
XIII. - M. Jacques Pelletier appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les conditions de détention en garde à vue.
Du port des menottes aux conditions d'hygiène élémentaires non respectées dans les lieux de détention provisoire, les témoignages se multiplient de part et d'autre et font état de similaires atteintes à la dignité des droits individuels. Il souhaiterait savoir s'il entend prendre des mesures pour réglementer de manière très précise les conditions de garde à vue. (N° 1045.)
XIV. - M. Martial Taugourdeau rappelle à M. le ministre délégué à la santé qu'en 1980, Mme Simone Veil, ministre de la santé, avait supprimé la vaccination antivariolique chez les enfants. Cette décision était intervenue après plusieurs accidents provoqués par des encéphalites varioliques. On avait alors jugé que le risque causé par la vaccination était plus grand que le risque d'être atteint par la maladie.
La crise grave créée par l'épizootie de fièvre aphteuse chez les animaux ne devrait-elle pas nous amener à nous interroger sur notre attitude face à la variole chez l'homme ?
En effet, certains vétérinaires avaient très tôt prévu, dès 1990, une réapparition de la fièvre aphteuse vers 1998-2000, considérant alors qu'il n'y aurait plus d'animaux vaccinés. La durée de vie d'un animal non vacciné est de cinq à six ans. Le nombre de sujets non immunisés tend vers zéro assez rapidement et on arrive au spectacle actuel.
De la même manière, s'agissant pour l'homme de la variole, on peut considérer qu'il y a peu de risques chez les adultes de plus de vingt-cinq ans, qui ont tous été vaccinés. Il lui demande s'il ne pense pas, en revanche, que d'ici quinze à vingt-cinq ans, s'il existe toujours des foyers endémiques, il existera alors un risque de réapparition de la variole chez l'homme, maladie qui est malheureusement mortelle dans un cas sur deux ?
Par ailleurs, il avait été indiqué, à l'époque, que quelques centaines de milliers de doses de vaccins seraient conservées à Genève. Il lui demande de confirmer que ces stocks existent bien et sont renouvelés. (N° 1046.)
XV. - M. Jean-Jacques Hyest rappelle à M. le ministre de l'intérieur que les secours départementaux d'incendie et de secours sont de plus en plus sollicités pour des interventions dites de « secours à personnes ». En effet, si le nombre d'interventions en matière de lutte contre l'incendie ou d'accidents de circulation est relativement stable, les secours à personnes connaissent une croissance non contrôlée de l'activité opérationnelle des sapeurs-pompiers. C'est ainsi qu'en Seine-et-Marne, ce type d'intervention a connu une croissance de près de 50 % en cinq ans.
Il apparaît que les usagers font de plus en plus appel aux sapeurs-pompiers pour les interventions ne relevant pas strictement de la notion de secours, en raison de la faiblesse des moyens des services médicaux d'urgence, de leur indisponibilité fréquente et aussi de la gratuité des secours. La restructuration de certains centres hospitaliers risque d'aggraver cette situation, dans la mesure où les équipages seront amenés à transporter des victimes à des distances de plus en plus éloignées.
Pour l'an 2000, l'évaluation du surcoût de ces interventions a pu être établie en Seine-et-Marne à plus de 30 millions de francs. S'il est impossible pour les sapeurs-pompiers de refuser les interventions, il serait normal que, comme pour les interventions des services médicaux d'urgence et de réanimation (SMUR) ou des ambulanciers privés, les services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) soient remboursés au titre de l'assurance maladie du coût de ces interventions, d'autant qu'ils ont été amenés à se doter de services médicaux de plus en plus importants pour faire face à cette situation.
En conséquence, il lui demande de bien vouloir préciser les mesures qu'il compte prendre pour faire face à cette situation inquiétante pour l'équilibre des budgets des SDIS. (N° 1047.)
XVI. - M. Georges Othily attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation extrêmement difficile que connaît la Guyane sur le plan de la sécurité publique.
Les personnes âgées hésitent à se rendre en ville à partir d'une certaine heure, les jeunes se voient proposer en permanence des substances illicites, les phénomènes de prostitution se développent. Les services de police, en particulier dans l'île de Cayenne, ont du mal à faire face à l'accroissement d'une délinquance de plus en plus violente, et ce d'autant plus que les effectifs manquent ou ne sont pas adaptés aux tâches de police de proximité.
En effet, le nombre actuel de policiers en service en Guyane ne semble pas tenir compte de la densité réelle de population dans une région où la porosité des frontières favorise l'immigration clandestine. Dans les zones urbanisées, la mise en place de la police de proximité nécessite une fidélisation des personnels et une connaissance approfondie du terrain. En Guyane, cela suppose de limiter autant que faire se peut le recours à des personnels qui vivent leur affectation comme une expatriation, ou une expérience exotique limitée dans le temps, et qui ne restent en poste que deux ou trois ans avant de retourner en métropole. Or, ce retour se fait au moment même où la maîtrise du terrain d'intervention se réalise.
Il lui semblerait plus judicieux de faire appel à des fonctionnaires originaires de la Guyane et qui, pour la plupart, souhaitent retourner dans leur département d'origine. L'efficacité de la police de proximité en Guyane serait renforcée par la présence de femmes et d'hommes connaissant tout particulièrement le terrain.
La formation du personnel dans la pratique des langues guyanaises (créole, brésilien, taki-taki, sranatango...) serait de nature à faciliter et à renforcer l'efficacité des actions sécuritaires.
En tant qu'élu de Guyane, il est souvent sollicité par ces fonctionnaires dont l'administration connaît les voeux de mutation.
Il est convaincu que l'avenir harmonieux de la Guyane, au sein de la République, passe par une amélioration sensible de la sécurité. (N° 1048.)
XVII. - M. Jean Chérioux souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les conséquences de l'application du décret n° 99-752 du 30 août 1999, qui a profondément modifié la réglementation du transport routier de marchandises. Ce texte prévoit, notamment, l'inscription au registre des transporteurs et des loueurs de toutes les entreprises de transport public routier de marchandises exerçant leur activité à l'aide de véhicules d'au moins deux essieux.
Cette inscription est soumise à trois conditions : l'honorabilité, la capacité financière et la capacité professionnelle. Or, cette dernière condition pose de graves problèmes d'application aux professionnels qui, dotés d'une longue expérience, doivent passer un examen destiné à apprécier leur qualification, alors même qu'ils exercent leur métier depuis plusieurs dizaines d'années.
Nul ne saurait contester l'intérêt de renforcer le niveau de qualification des dirigeants d'entreprises de transport. Cependant, la réglementation actuelle contraindra certains dirigeants, en exercice depuis de nombreuses années, à mettre la clé sous la porte. C'est pourquoi il serait souhaitable de n'appliquer le décret précité qu'aux « nouveaux entrants » du secteur du transport. (N° 1050.)
XVIII. - M. Xavier Darcos appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au logement sur les difficultés de gestion auxquelles est sérieusement confronté l'office public d'HLM de Périgueux et qui résultent de deux causes majeures : d'une part, cet office doit faire face à des locataires indélicats qui quittent leur logement sans préavis, sans remettre les clefs qui leur ont été confiées et, bien entendu, sans payer leur loyer. Plusieurs années sont parfois nécessaires pour que l'office soit en mesure de récupérer matériellement le logement abandonné.
L'article 14 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 stipulant : « qu'en cas d'abandon de domicile, tout contrat de location continue à bénéficier à un certain nombre d'ayants droit », ce qui encourage les mauvais payeurs, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les dispositions susceptibles d'être prises afin de mieux définir cette notion d'abandon et de prévoir qu'en cas de relance de loyers impayés par lettre recommandée restée sans réponse, la clause résolutoire du bail s'applique aussitôt.
D'autre part, l'office rencontre des difficultés de gestion dues à des logements laissés vacants après le décès d'un locataire. L'article 1324 du nouveau code de procédure civile dispose : « qu'un mois après le décès d'un locataire, lorsqu'il n'y a pas de successible connu, le juge d'instance peut autoriser le propriétaire des locaux sur lesquels ont été apposés les scellés à procéder à ses frais à l'enlèvement des meubles ».
Or, en l'état, cet article est inapplicable : des biens vacants sont gelés parfois plus d'un an sans que l'office puisse pénétrer dans les lieux ou les récupérer alors même que les demandes de logements sociaux déposées auprès de l'office public d'HLM de Périgueux et non satisfaites s'élèvent à plus de mille par an.
Il souhaite donc connaître sa position sur une amélioration de la rédaction de l'article 1324 précité tendant ainsi à prévoir : - un délai maximum de six mois permettant au bailleur d'un bien locatif laissé vacant à la suite du décès du preneur de récupérer ce bien ; - une clause stipulant qu'en cas d'héritier connu et après relance par lettre recommandée demeurée infructueuse, la clause résolutoire du bail s'applique également aussitôt en cas de non-paiement des loyers.
Il lui demande enfin de lui faire connaître les conditions d'indemnisation d'un bailleur qui ne perçoit plus de loyer pour un bien sur lequel ont été apposés les scellés et de lui confirmer que les services des domaines chargés de la gestion de ce bien continuent à l'assurer après le décès du locataire. En effet, il paraît difficile d'exiger d'un bailleur de se substituer aux obligations locatives d'assurance qui sont imposées au preneur. (N° 1052.)
A seize heures et, éventuellement, le soir :
Présidence : M. Jean-Faure, vice-président.
2. Discussion du projet de loi (n° 185, 2000-2001), adopté par l'Assemblée nationale, après déclaration d'urgence, de modernisation sociale.
Rapport (n° 275, 2000-2001) de MM. Claude Huriet, Bernard Seillier, Alain Gournac et Mme Annick Bocandé, fait au nom de la commission des affaires sociales.
Avis (n° 276, 2000-2001) de M. Jacques Legendre, fait au nom de la commission des affaires culturelles.
Rapport d'information (n° 258, 2000-2001) de M. Philippe Richert, fait au nom de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 23 avril 2001, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : ouverture de la discussion générale.

Délai limite pour les inscriptions de parole
et pour le dépôt des amendements

Conclusions de la commission des lois (n° 271, 2000-2001) sur la proposition de loi de MM. Jean-Jacques Hyest et Guy-Pierre Cabanel, relative aux conditions de détention dans les établissements pénitentiaires et au contrôle général des prisons (n° 115, 2000-2001) :
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : mercredi 25 avril 2001, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 25 avril 2001, à dix-sept heures ;
Conclusions de la commission des affaires sociales (n° 277, 2000-2001) sur la proposition de loi de M. Claude Huriet et plusieurs de ses collègues relative à l'indemnisation de l'aléa médical et à la responsabilité médicale (n° 221, 2000-2001) :
Délai limite pour le dépôt des amendements : mercredi 25 avril 2001, à dix-sept heures.

Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.

(La séance est levée à dix-sept heures vingt.)

Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON