SEANCE DU 17 DECEMBRE 2001


M. le président. « Art. 2 ter. - I. - Dans le premier alinéa du 1 bis de l'article 206 du code général des impôts, après les mots : "et du Haut-Rhin," sont insérés les mots : "les syndicats régis par les articles L. 411-1 et suivants du code du travail,".
« II. - Le 1° du 1 de l'article 207 du même code est ainsi rédigé :
« 1° Les syndicats professionnels, quelle que soit leur forme juridique, et leurs unions pour leurs activités portant sur l'étude et la défense des droits et des intérêts collectifs matériels ou moraux de leurs membres ou des personnes qu'ils représentent et à condition qu'ils fonctionnent conformément aux dispositions qui les régissent ; ».
« III. - Le 2° bis du 1 du même article est abrogé.
« IV. - L'article 1461 du même code est complété par un 7° ainsi rédigé :
« 7° Les syndicats professionnels, quelle que soit leur forme juridique, et leurs unions pour leurs activités portant sur l'étude et la défense des droits et des intérêts collectifs matériels ou moraux de leurs membres ou des personnes qu'ils représentent et à condition qu'ils fonctionnent conformément aux dispositions qui les régissent. »
« V. - Les dispositions des II et III s'appliquent aux exercices clos à compter du 1er janvier 2001. »
L'amendement n° 7, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :
« A. Après le IV de l'article 2 ter, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« IV bis. - Dans la première phrase de l'article 1679 A du code général des impôts, les mots : "les syndicats professionnels et leurs unions visés au chapitre Ier du titre Ier du livre IV du code du travail" sont remplacés par les mots : "les syndicats professionnels, quelle que soit leur forme juridique, et leurs unions pour leurs activités portant sur l'étude et la défense des droits et des intérêts collectifs matériels ou moraux de leurs membres ou des personnes qu'ils représentent et à condition qu'ils fonctionnent conformément aux dispositions qui les régissent. »
« B. Pour compenser les pertes de recettes résultant pour l'Etat du A ci-dessus, compléter in fine cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
« VI. - Les pertes de recettes résultant pour l'Etat de la modification du champ d'application de l'abattement de taxe sur les salaires pour les syndicats professionnels sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Cet amendement, déposé par souci de cohérence et de coordination avec les dispositions du présent article vise à appliquer l'abattement de la taxe sur les salaires prévu par l'article 1679 A du code général des impôts à l'ensemble des syndicats professionnels qui bénéficieraient de l'exonération de la taxe professionnelle et de l'impôt sur les sociétés prévue par le présent article.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. A ce jour, l'abattement de taxe sur les salaires est réservé aux syndicats et à leurs unions au sens du code du travail. L'amendement n° 7 vise, semble-t-il, à étendre cet abattement à d'autres organismes, tels que les ordres des professions libérales, médecins ou experts-comptables, par exemple.
Cette extension ne me paraît pas opportune, car ces ordres n'exercent pas la même activité et ne sont pas dans la même situation que les syndicats. Alors qu'un syndicat défend les intérêts matériels et moraux de la population concernée, un ordre gère, pour une bonne part, la profession, notamment sous l'angle déontologique et disciplinaire, ce qui lui donne une sorte de pouvoir régalien envers les professionnels. Au regard du mode de financement, l'adhésion à l'ordre n'est pas facultative ; elle est obligatoire, de même que la cotisation.
Ces différences entre syndicats et ordres professionnels nous conduisent à ne pas souhaiter l'alignement de leur régime pour la taxe sur les salaires.
Il y aurait en outre un risque d'extension à d'autres organismes professionnels. Pour cette raison, je suggère le retrait de l'amendement n° 7.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 7, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)

(M. Daniel Hoeffel remplace M. Bernard Angels au fauteuil de la présidence.)

PRÉSIDENCE DE M. DANIEL HOEFFEL
vice-président

M. le président. L'amendement n° 91, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :
« Compléter l'article 2 ter par un paragraphe ainsi rédigé :
« VII. - Au premier alinéa de l'article L. 115-27 du code de la consommation, il est ajouté après les mots : "effectuée à des fins commerciales" les mots : "ou non commerciales." »
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Cet amendement vise à permettre aux associations, aux syndicats professionnels, aux organismes publics et aux collectivités qui le souhaitent de s'engager dans un processus de certification de leurs services alors que la rédaction actuelle de l'article L. 115-27 du code de la consommation limite l'accès à la certification des services aux seules activités ayant une fin commerciale.
Cet amendement recueille un large consensus au sein de la commission des finances. Il a été défendu par notre collègue Bernard Angels qui a eu l'initiative de cette idée. Il compléterait utilement le dispositif proposé par l'article 2 ter.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 91. Il s'agit là, en effet, d'une très heureuse initiative.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 91.
M. Bernard Angels. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Angels.
M. Bernard Angels. Je voudrais brièvement remercier M. le rapporteur général et la commission d'avoir accepté et repris cet amendement, pourtant déposé tardivement.
Il s'agit de compléter la loi du 4 janvier 1994, qui avait pour objet d'élargir la certification, de produits aux services.Cet élargissement présente néanmoins l'inconvénient d'être trop limité, car il exclut tout un ensemble d'activités à but non lucratif de la procédure de certification, alors même que l'intérêt d'une telle procédure est d'offrir un champ le plus vaste possible. Cette orientation est d'ailleurs conforme aux propositions validées par les professionnels et par les représentants des consommateurs contenues dans le rapport du Conseil national de la consommation du 31 décembre 1998 sur la certification des services.
Cet amendement tend donc à prendre acte de cette évolution, souhaitée par l'ensemble des acteurs - pouvoirs publics, consommateurs, professionnels et milieux associatifs - et à ouvrir largement le dispositif en supprimant une restriction inappropriée.
En votant ce texte, le Sénat montrera une fois de plus son utilité.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 91, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je constate que cet amendement a été adopté à l'unanimité.
Je mets aux voix l'article 2 ter, modifié.

(L'article 2 ter est adopté.)

Article 3