SEANCE DU 18 DECEMBRE 2001


M. le président. L'amendement n° 59, présenté par M. Miquel et les membres du groupe socialiste et apparentés, est ainsi libellé :
« Après l'article 45, insérer un article additionnel rédigé comme suit :
« I. - Les agents non fonctionnaires de l'administration territoriale de la Polynésie française affectés, à la date de la promulgation de la présente loi, dans les services pénitentiaires sont intégrés dans les corps des services déconcentrés du ministère de la justice correspondant aux fonctions qu'ils exercent dans la limite des emplois nécessaires au fonctionnement du service sur le territoire.
« Ces intégrations interviennent au plus tard le 31 décembre 2002.
« II. - Les agents intégrés en application des dispositions de la présente loi ne pourront être mutés en dehors des limites territoriales de la Polynésie française que sur leur demande ou par mesure disciplinaire.
« III. - Un décret fixe les conditions d'application de la présente loi. »
La parole est à M. Miquel.
M. Gérard Miquel. Cet amendement a pour objet d'appeler l'attention du Gouvernement sur une situation qui n'est pas satisfaisante.
La solution qu'il propose n'est sans doute pas idéale, elle peut être discutée, mais elle a au moins le mérite de poser le problème.
Les compétences du territoire de la Polynésie française en matière pénitentiaire ont été transférées à l'Etat. L'intégration des agents non fonctionnaires du territoire et travaillant dans les services de l'administration pénitentiaire a été prévue par le décret n° 95-583 du 6 mai 1995, qui a mis en place une procédure d'examen professionnel.
Après l'organisation de cet examen professionnel et l'intégration progressive des agents non titulaires qui l'ont passé avec succès, il apparaît que douze agents exerçant leurs fonctions en établissement pénitentiaire demeurent à ce jour contractuels du territoire.
Cette situation ne peut plus évoluer, car la loi du 3 juin 1944 prévoit le 31 décembre 1999 comme date limite pour les intégrations dans la fonction publique d'Etat des agents non titulaires du territoire. En conséquence, vous l'aurez compris, ces douze agents ne peuvent plus bénéficier de l'intégration prévue par la loi.
Le territoire continue toutefois à les employer tout en bénéficiant du remboursement de leur rémunération par l'Etat via une convention, car il y a eu transfert de compétences.
L'amendement proposé vise à intégrer ces douze personnes dans la fonction publique d'Etat. Il ne s'agit pas d'une dérogation à la règle du concours, ce que n'est pas un examen professionnel. Il s'agit d'un aménagement à des modalités d'intégration qui ont parfaitement rempli leur rôle dans la majorité des cas, mais pas dans tous. Je crois que l'intérêt général commande cette intégration.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général. Il s'agit d'une question très particulière, et nous ne disposons pas de tous les paramètres pour l'apprécier. Au demeurant, la solution proposée ne paraît pas très conforme aux principes habituels de la fonction publique. La commission ne peut donc qu'émettre un avis défavorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 59, repoussé par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement n'est pas adopté.)

Articles 46 et 47