SEANCE DU 19 NOVEMBRE 2002


M. le président. L'amendement n° 42, présenté par M. Gouteyron, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :
« Après l'article 2 bis , insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Le Gouvernement présentera au Parlement, d'ici au 1er avril 2003, un rapport relatif aux mesures à mettre en oeuvre afin de substituer aux dispositions des articles L. 131-8 à L. 131-11 du code de la sécurité sociale un nouveau dispositif permettant de financer, dans le respect des dispositions de l'article L. 131-7 dudit code, les exonération de cotisations sociales. »
La parole est à M. le rapporteur pour avis.
M. Adrien Gouteyron, rapporteur pour avis de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation. Monsieur le ministre, cet amendement s'inscrit dans la suite logique de la discussion que nous avons eue hier soir après les propositions de la commission des affaires sociales qui tendaient à clarifier les relations entre l'Etat et les différentes caisses.
Vous avez fort bien expliqué que ces propositions étaient d'un grand intérêt, car elles ouvraient la voie dans laquelle vous souhaitiez vous engager. Vous avez annoncé la constitution d'un groupe de travail qui vous fera des suggestions sur la base desquelles nous serons sans doute amenés à débattre.
Cet amendement n° 42 a pour objet d'inviter le Gouvernement à présenter au Parlement les mesures permettant précisément d'avancer sur la voie ainsi ouverte. C'est donc une disposition non pas de fond, mais de méthode, en quelque sorte. Je ne sais pas comment vous allez réagir, mais elle me semble en cohérence avec vos propos d'hier soir puisqu'elle vous donnerait l'occasion d'expliquer devant le Parlement, le Sénat en particulier, les mesures que vous serez amené à prendre. En effet, j'ai noté, comme tous mes collègues, votre volonté ferme et clairement exprimée d'avancer et d'avancer vite !

(M. Serge Vinçon remplace M. Christian Poncelet au fauteuil de la présidence.)

PRÉSIDENCE DE M. SERGE VINÇON
vice-président

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle, rapporteur de la commission des affaires sociales, pour les équilibres financiers généraux et l'assurance maladie. Je ne suis pas surpris par cet amendement n° 42, qui va dans le sens des préoccupations exprimées par la commission des affaires sociales et qui tend à demander qu'un rapport soit présenté avant le 1er avril pour connaître le sort qui sera réservé au fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de sécurité sociale, le FOREC, dont le Gouvernement a annoncé l'éventuelle suppression.
Hier, nous avons imaginé un processus tendant à améliorer la clarification des financements entre l'Etat et la sécurité sociale.
M. Gouteyron souhaite que le Gouvernement fasse connaître le plus vite possible ses intentions en la matière. Je crois pouvoir dire, comme M. Gouteyron l'a reconnu lui-même, que le Gouvernement a déjà fait part à la Haute Assemblée de sa volonté d'aller dans cette direction, puisqu'il a proposé la constitution d'un groupe de travail qui comprendrait des membres du Parlement, et j'imagine que M. le ministre le confirmera dans un instant.
Je ne sais pas si le Gouvernement sera en mesure de donner des engagements plus précis en ce qui concerne le calendrier, mais la commission des affaires sociales a souhaité s'en remettre à l'avis du Gouvernement sur ce point, de manière à éclairer la commission des finances, mais aussi la Haute Assemblée.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées. Bien entendu, j'ai apprécié, hier, la démarche et l'initiative des rapporteurs, M. Gouteyron pour la commission des finances et M. Vasselle pour la commission des affaires sociales.
Je renouvelle aujourd'hui l'engagement pris par le Gouvernement d'organiser ce groupe de travail.
En revanche, comme M. Vasselle vient d'ailleurs de le pressentir, je ne peux pas m'engager sur la date du 1er avril : je ne sais pas, en effet, si ce groupe de travail sera en mesure de livrer ses conclusions à cette date. Je vous rappelle qu'il faut, d'abord, que nous nous mettions d'accord, puis que nous procédions à une harmonisation entre le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Par conséquent, il me semble que le 1er avril est une date prématurée. En outre, je ne voudrais pas que ce soit une farce ! (Sourires.)
M. le président. Monsieur le rapporteur pour avis, l'amendement n° 42 est-il maintenu ?
M. Adrien Gouteyron, rapporteur pour avis. Je vais retirer cet amendement, car j'ai bien noté l'engagement du Gouvernement.
Monsieur le ministre, je ne vous demande ni précisions ni engagements que vous ne pourriez pas tenir, car je connais l'étendue du problème et sa complexité, que vous avez vous-même, très souvent, relevées. Mais pensez-vous que vous serez en mesure de nous présenter les conclusions du groupe de travail lorsque nous examinerons le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale ? Pourrons-nous, à ce moment-là, débattre sur les bases nouvelles que vous aurez établies à partir des conclusions du groupe de travail ?
Vous l'avez compris, nous voulons, comme vous, avancer et nous souhaitons que le Gouvernement s'engage fermement devant le Parlement. C'est l'objet de l'amendement n° 42 !
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-François Mattei, ministre. Monsieur Gouteyron, sachez que le Gouvernement apprécie beaucoup l'amicale pression que vous exercez. C'est d'ailleurs le rôle du Sénat, comme celui de l'Assemblée nationale, que de contraindre le Gouvernement à hâter le pas !
Monsieur le rapporteur, d'ici au prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, je pense que nous aurons deux rendez-vous importants : d'une part, le collectif sanitaire et social et, d'autre part, la réunion de la commission des comptes de la sécurité sociale au printemps. Ces étapes exigeront que nous avancions et que nous fassions état des propositions du groupe de travail. Pour la souplesse de la négociation, du travail et du dialogue social, mieux vaut ne pas fixer de date butoir, mais il ne faut y voir aucune volonté de laisser filer le dossier ou de l'oublier !
M. le président. L'amendement n° 42 est retiré.

Article additionnel après l'article 4