SEANCE DU 2 DECEMBRE 2002


La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Jean Arthuis, président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation. Chacun ici apprécie l'initiative prise par la commission des finances tendant à réduire les crédits dont dispose le Gouvernement, initiative qui est la conséquence directe de la révision à la baisse des ressources fiscales pour 2003.
Monsieur le ministre, j'étais tenté de proposer un amendement de réduction des crédits figurant au titre III sur les mesures générales intéressant les agents du secteur public. J'y ai renoncé, ayant conscience qu'il s'agit de crédits évaluatifs, de dépenses de constatation. En définitive, notre initiative, si elle avait été votée, aurait été exposée à une présomption d'affichage, en contradiction avec les principes qui régissent nos travaux budgétaires, à savoir une exigence de sincérité et de transparence.
Mais je lance un appel au Gouvernement : si nous voulons maîtriser la dépense publique, peut-être faudrait-t-il, monsieur le ministre, retarder quelque peu pendant cette année 2003 les recrutements d'agents de la fonction publique prévus par le Gouvernement, de sorte que la masse des crédits engagés soit révisée à la baisse en conséquence.
Enfin, je veux vous remercier, monsieur le ministre, des indications que vous avez bien voulu apporter s'agissant de la restructuration du capital et des moyens mis à la disposition de France Télécom. J'ignore quelle sera la décision du Gouvernement, mais, quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse d'une consolidation du capital ou du recours à un établissement public, qui, sans être capitalisé, ferait appel à l'emprunt, l'option qui sera retenue mettra à contribution, directement ou indirectment, les finances publiques et devra donc être autorisée par le Parlement.
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué.
M. Alain Lambert, ministre délégué. Je ne veux pas esquiver les questions et les remarques de M. le président de la commisssion des finances.
Le choix qui a été fait de ne pas déposer d'amendement sur un crédit évaluatif me paraît sage, car nous sommes dans une démarche de grande sincérité et nous pourrions, en effet, être accusés de sous-estimer la dépense.
D'ailleurs, si la dépense était surestimée, il y aurait, comme l'on dit, une économie de constatation. Cela étant, monsieur le président de la commission, vous connaissez sur le sujet mon point de vue personnel, qui est aussi celui du Gouvernement.
Les collectivités territoriales, dont le souci est précisément de faire l'usage le plus parcimonieux possible des deniers prélevés sur nos concitoyens, procèdent à l'occasion des recrutements à un examen très attentif de leur nécessité et, par ailleurs, elles font en sorte que ces recrutements s'opèrent dans des délais propres à concilier la qualité des services et leur moindre coût pour nos compatriotes.
Ce qui est vrai de la gestion dans nos collectivités locales doit l'être au niveau de l'Etat.
Il ne viendrait à l'idée de personne, je l'espère, d'imaginer que les crédits autorisés par le Parlement doivent être absolument dépensés. Viendrait-il à l'idée d'un maire de considérer que les crédits qu'il a sollicités de son conseil municipal doivent être impérativement dépensés ? Ne demandons pas à l'Etat de faire ce que nous ne faisons pas dans nos collectivités territoriales. Par conséquent, monsieur le président de la commission, le Gouvernement est tout à fait conscient que la fonction publique constitue la dépense sur laquelle il faut en permanence « avoir l'oeil », un haut niveau de service rendu à nos compatriotes et l'optimisation des ressources humaines de l'Etat étant par ailleurs conciliables.
M. le président. Je mets aux voix les crédits figurant au titre III.

(Ces crédits sont adoptés.)
M. le président. « Titre IV : 441 708 912 euros. »