SEANCE DU 10 DECEMBRE 2002


M. le président. « Art. 60 A. - Pour les années 2003 à 2007, le Gouvernement remet chaque année au Parlement, au plus tard le 1er mars, un rapport sur la préparation de la mise en oeuvre de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances.
« Ce rapport comprend des éléments relatifs à l'état d'avancement de l'élaboration de la nouvelle nomenclature budgétaire, et notamment :
« - la présentation des actions et des objectifs associés ;
« - l'architecture envisagée par missions et programmes pour ces actions ;
« - les indicateurs de performances retenus pour chaque programme.
« Il comprend en outre des éléments relatifs aux solutions retenues ou envisagées dans le cadre des réflexions thématiques et transversales sur :
« - le caractère interministériel des missions ;
« - le traitement de l'emploi public ;
« - l'évolution du contrôle financier ;
« - la gestion déconcentrée des crédits.
« Le rapport fait également le point sur les expérimentations menées ou envisagées pour préparer la mise en oeuvre de la loi organique et sur les difficultés que ces expérimentations soulèvent. »
L'amendement n° II-109 présenté par M. Marini, au nom de la commission, est ainsi libellé :
« Rédiger ainsi cet article :
« Pour les années 2003 à 2005, le Gouvernement remet chaque année au Parlement, au plus tard le 1er juin, un rapport sur la préparation de la mise en oeuvre de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances.
« Ce rapport présente les structures chargées de la mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances et les moyens mis à leur disposition. Il fait le point sur les principales actions menées par ces structures au cours de l'année précédente et présente leur programme pour l'année en cours.
« Il présente l'état de préparation de la nomenclature budgétaire prévue à l'article 7 de la loi organique.
« Il présente, le cas échéant, les choix envisagés et effectués concernant :
« - le dépôt des disponibilités des collectivités locales auprès de l'Etat ;
« - les taxes parafiscales.
« Il présente, en outre, les réflexions et, le cas échéant, les choix effectués ou envisagés concernant :
« - le traitement des dépenses de personnel ;
« - la déclinaison de la loi organique au niveau déconcentré ;
« - l'évolution de la chaîne de contrôle de la dépense publique.
« Le rapport fait également le point sur les expérimentations menées ou envisagées pour préparer la mise en oeuvre de la loi organique et sur les difficultés que ces expérimentations soulèvent. »
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Comme chacun le sait maintenant, notre discussion s'inscrit dans la perspective de la mise en oeuvre progressive de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances. Nous avons déjà commenté à de nombreuses reprises cette évolution pour dire nos impatiences comme nos satisfactions à cet égard.
Le ministre délégué au budget est également chargé de la réforme budgétaire. C'est à ce titre que, voilà quelques jours, il a présenté, sous l'appellation générique de « MODERFIE », l'ensemble des mesures qu'il souhaite mettre en oeuvre au sein de son administration pour veiller à la bonne mise en oeuvre de la loi organique.
Nous voudrions accompagner le mouvement et, pour cela, disposer des informations indispensables. C'est l'objet du présent amendement, par lequel, à partir d'un dispositif voté par l'Assemblée nationale sur l'initiative de l'ancien rapporteur général, M. Didier Migaud, nous nous efforçons de libeller de façon plus précise ce texte, de manière que le dispositif soit plus opérationnel encore.
Comme on peut le lire dans le rapport écrit, nous avons estimé qu'il fallait prévoir, pour la remise des rapports sollicités du Gouvernement, des dates plus réalistes. Nous avons surtout considéré qu'il était nécessaire d'insister sur le cheminement de l'Etat en ce qui concerne deux catégories de choix, significatifs de notre point de vue : le devenir du dépôt des disponibilités des collectivités territoriales auprès de l'Etat et le devenir des taxes parafiscales.
Nous voudrions aussi que le Gouvernement puisse nous associer, dans la durée de cette réforme, à ses propres choix et aux préconisations qu'il peut envisager sur des aspects aussi stratégiques que le traitement des dépenses de personnel, la déclinaison de la loi organique au niveau déconcentré et l'évolution de la chaîne de contrôle de la dépense publique.
Enfin, nous avons mis l'accent sur les expérimentations qui seront menées et dont nous souhaiterions avoir connaissance autant qu'il est possible, et avec précision.
Telles sont les raisons pour lesquelles la commission des finances estime nécessaire de réécrire l'article 60 A, en respectant l'esprit du dispositif voté par l'Assemblée nationale mais en s'efforçant de le rendre encore plus opérationnel et réaliste. Nous pensons donc être tout à fait en conformité avec l'esprit de nos collègues députés et contribuer à une amélioration réelle de leur texte.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Alain Lambert, ministre délégué. Sur le fond, cet amendement ne présente pas de difficulté. Lors de la discussion à l'Assemblée nationale, le Gouvernement a fait part à la fois de sa volonté déterminée d'associer le Parlement à la mise en oeuvre de la nouvelle constitution financière et de la nécessité que les parlementaires eux-mêmes, et directement, travaillent sur le sujet. Le rapport ici demandé au Gouvernement participe de cette volonté étant entendu qu'il ne doit pas pour autant empêcher le Parlement de mener lui-même d'autres travaux.
A l'Assemblée nationale, le Gouvernement avait cependant souhaité que des corrections de forme soient apportées à cet article, et je me réjouis, monsieur le rapporteur général, qu'elles aient pu être introduites sur votre initiative. La rédaction que vous proposez semble, en effet, plus claire et plus précise.
Qu'il me soit permis d'ajouter, en écho à votre commentaire, que nous sommes dans une démarche de coresponsabilité. La nouvelle constitution financière est issue de la volonté du Parlement, avec le soutien du Gouvernement. Il faut que sa mise en oeuvre soit une coréalisation.
Je me suis même demandé s'il n'y avait pas une ambiguïté derrière l'idée d'un rapport, qui donne le sentiment que le Parlement observe le Gouvernement, qui est chargé de la mise en oeuvre de la loi.
Je vous propose beaucoup mieux, c'est-à-dire d'être les coacteurs de cette mise en oeuvre ; le positionnement d'observateur ne me semble pas suffisant. Vous l'avez montré puisque vous avez auditionné le directeur de la structure chargée de la mise en oeuvre de cette constitution financière, la MODERFIE.
Il faut que vous sachiez qu'à tout moment l'équipe de l'exécutif qui y travaille est à la disposition du Parlement. Nous pourrions également nous communiquer nos programmes de travail respectifs. Vous pourriez enfin inviter des ministres pour savoir où ils en sont dans la préfiguration des programmes qu'ils proposeront à l'occasion de la mise en oeuvre de la loi organique.
Je souhaite qu'il soit clair et sans ambiguïté entre le Sénat, l'Assemblée nationale et le Gouvernement que nous travaillons en commun. Il ne s'agit pas d'une action classique dans laquelle l'exécutif agit sous le contrôle du Parlement, même s'il convient que cette action soit coordonnée. C'est à un travail en commun que j'appelle.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Une oeuvre commune !
M. Alain Lambert, ministre délégué. Le Gouvernement émet donc un avis favorable sur cet amendement.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-109.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, l'article 60 A est ainsi rédigé.

Articles additionnels après l'article 60 A