Mme Nicole Bricq. Cet amendement arrive en discussion maintenant ; le service de la séance en a décidé ainsi. Mais il est relatif à la taxe sur les bonus qui était au centre des débats que nous avons eus cet après-midi.

Il faut bien comprendre ce qu’a fait le Gouvernement à l’Assemblée nationale, une fois qu’il a été obligé d’admettre que la volonté parlementaire était de financer le budget de l’État avec le produit de la taxe.

Il a proposé un fléchage du produit de la taxe pour assurer, souhait noble et louable que nous partageons, le financement des PME via OSEO. Mais il a, me semble-t-il, opéré une petite manipulation comptable.

En effet, alors qu’il nous dit que cela allait accroître le financement aux PME, on constate, à l’issue du vote au Palais-Bourbon, que les 500 millions d’euros pour OSEO étaient déjà prévus initialement. Il ne s’agit donc pas d’une somme supplémentaire.

Quand on fait le bilan, on s’aperçoit que les traders ne paient rien, puisque ce sont les banques qui paient un peu, et que OSEO ne gagne rien non plus, puisque les 500 millions d’euros figuraient déjà dans le projet de collectif budgétaire et y demeurent.

Mais cela permet au Gouvernement de ne pas inscrire au titre des recettes la taxe sur les bonus, procédé quand même assez peu ordinaire, qui me paraît être une petite manipulation comptable ! On ne peut donc pas dire, comme Mme la ministre l’a encore affirmé tout à l’heure, qu’il y a plus pour les PME !

Nous, nous voulons que le produit de la taxe sur les bonus alimente le budget de l’État, mais de recettes vraiment supplémentaires – c’est là qu’il y a une petite manipulation comptable – et non sous la forme d’une diminution des dépenses budgétaires, par rapport au financement qu’il était prévu d’affecter à OSEO.

Constater qu’une dépense budgétaire de 500 millions d’euros prévue par le collectif est réduite de 360 millions d’euros grâce à la taxe ne nous empêche pas de faire la distinction, qui doit être faite sur le plan budgétaire, entre une majoration de recettes et une diminution de dépenses.

Voilà pourquoi nous avons déposé un amendement visant à faire en sorte que le produit de la taxe ne remplace pas le financement déjà prévu d’OSEO, mais alimente le budget de l’État de recettes vraiment supplémentaires pour accroître, si besoin est, les moyens de financement que l’État est en droit de demander aux établissements de crédits.

M. le président. Quel est l’avis de la commission ?

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. La commission ne comprend pas très bien l’intérêt de cet amendement.

En effet, les 270 millions d’euros qui représentent la recette nette de l’opération bénéficient bien au budget de l’État. Le produit de la taxe est, certes, affecté à OSEO, mais il permet en quelque sorte de libérer un montant de subvention à due concurrence, c’est-à-dire de 270 millions d’euros, qui n’est plus nécessaire. Par conséquent, cela participe à une amélioration du solde budgétaire de 270 millions d’euros.

Fallait-il passer par OSEO pour constater cette amélioration ? Était-il préférable de rattacher ce nouveau produit fiscal au budget général de l’État ? Pour moi, c’est neutre et cela n’a strictement aucune importance. Ce qui importe, c’est bien de réduire le solde de 270 millions d’euros et, à cet égard, nous devons remercier nos collègues députés qui sont à l’origine de cette écriture.

Je souhaite donc le retrait de cet amendement, qui ne me semble pas nécessaire.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Éric Woerth, ministre. Même avis, monsieur le président.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 89.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. La parole est à M. Thierry Foucaud, pour explication de vote sur l’article 5 et l’état A annexé.

M. Thierry Foucaud. Depuis le début de ce débat, on dit à qui veut l’entendre que, grâce à d’astucieux procédés, la dette publique n’est pas en situation de s’accroître, notamment pour ce qui concerne le fameux grand emprunt.

Cette assertion est directement combattue par la seule lecture des faits.

Ainsi, dans le texte de la loi de finances initiale pour 2010, le besoin de financement de l’État était établi à 213,4 milliards d’euros, dont 175 milliards d’euros d’émissions à moyen et long termes.

Dans cet article 5, relatif à l’équilibre du budget, le besoin de financement de l’État est porté à 236,1 milliards d’euros, avec, notamment, une autorisation d’émission de titres de moyen et long termes de 188 milliards d’euros. Il y a donc bel et bien accroissement de 22,7 milliards d’euros de ce besoin de financement qui va immanquablement conduire à la progression du montant de la dette publique.

Au demeurant, et pour faire bonne mesure, le plafond de variation de cette dette, fixé à 83,1 milliards d’euros en loi de finances initiale, est porté à 105 milliards d’euros dans ce collectif.

Pour aller vite, c’est bel et bien à un accroissement de la dette publique qu’il va sans doute falloir nous préparer, avec tout ce que cela implique, et en particulier le fait que nous allons émettre 83 milliards d’euros pour amortir la dette antérieure...

Cette course vers l’abîme, qui fait que la dette publique est de moins en moins liée aux efforts d’équipement de la nation et de plus en plus à la « digestion » elle-même de plus en plus difficile des cadeaux et allégements fiscaux et sociaux antérieurs, nous n’en voulons plus ! Par conséquent, nous ne voterons pas cet article 5.

M. le président. Je mets aux voix l'ensemble de l’article 5 et de l’état A annexé.

(L'article 5 et l’état A sont adoptés.)

M. le président. Personne ne demande la parole ?...

Je mets aux voix l’ensemble de la première partie du projet de loi de finances rectificative pour 2010.

Je rappelle que, en application de l’article 47 bis du règlement, lorsque le Sénat n’adopte pas la première partie d’un projet de loi de finances, l’ensemble du projet de loi est considéré comme rejeté.

(La première partie du projet de loi de finances rectificative pour 2010 est adoptée.)

SECONDE PARTIE

MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES

TITRE IER

AUTORISATIONS BUDGÉTAIRES POUR 2010

CRÉDITS DES MISSIONS

Article 5 et état A
Dossier législatif : projet de loi de finances rectificative pour 2010
Article 7 et état C

Article 6 et état B

I. – Il est ouvert aux ministres, pour 2010, au titre du budget général, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement supplémentaires s’élevant à 34 584 832 039 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi.

II. – Il est annulé, au titre du budget général, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement pour 2010 s’élevant à 1 848 042 029 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi.

ÉTAT B

RÉPARTITION DES CRÉDITS POUR 2010 OUVERTS ET ANNULÉS, PAR MISSION ET PAR PROGRAMME, AU TITRE DU BUDGET GÉNÉRAL

BUDGET GÉNÉRAL

 

 

(En euros)

Mission / Programme

Autorisations d'engagement supplémentaires ouvertes

Créditsde paiement supplémentaires ouverts

Autorisations d'engagement annulées

Créditsde paiement annulés

 

 

 

 

 

Action extérieure de l'État

 

 

13 616 785

13 616 785

Action de la France en Europe et dans le monde

 

 

7 433 318

7 433 318

Rayonnement culturel et scientifique

 

 

4 997 461

4 997 461

Français à l'étranger et affaires consulaires

 

 

1 186 006

1 186 006

Administration générale et territoriale de l'État

 

 

15 215 999

15 215 999

Administration territoriale

 

 

5 604 000

5 604 000

Vie politique, cultuelle et associative

 

 

4 395 150

4 395 150

Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur

 

 

5 216 849

5 216 849

Agriculture, pêche, alimentation, forêtet affaires rurales

444 827 539

444 827 539

10 833 228

10 833 228

Économie et développement durable de l'agriculture, de la pêche et des territoires

444 827 539

444 827 539

 

 

Forêt

 

 

4 743 193

4 743 193

Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation

 

 

3 845 891

3 845 891

Conduite et pilotage des politiques de l'agriculture

 

 

2 244 144

2 244 144

Aide publique au développement

 

 

23 419 679

23 419 679

Aide économique et financière au développement

 

 

22 761 398

22 761 398

Développement solidaire et migrations

 

 

658 281

658 281

Anciens combattants, mémoireet liens avec la Nation

 

 

2 412 353

2 412 353

Liens entre la Nation et son armée

 

 

384 769

384 769

Mémoire, reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant

 

 

1 027 584

1 027 584

Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale

 

 

1 000 000

1 000 000

Culture

 

 

2 966 500

2 966 500

Patrimoines

 

 

2 000 000

2 000 000

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

 

 

966 500

966 500

Défense

 

 

56 520 599

56 520 599

Environnement et prospective de la politique de défense

 

 

859 345

859 345

Préparation et emploi des forces

 

 

29 499 224

29 499 224

Soutien de la politique de la défense

 

 

1 949 579

1 949 579

Équipement des forces

 

 

24 212 451

24 212 451

Direction de l'action du Gouvernement

 

 

4 730 486

4 730 486

Coordination du travail gouvernemental

 

 

4 000 000

4 000 000

Protection des droits et libertés

 

 

730 486

730 486

Écologie, développementet aménagement durables

3 600 000 000

3 600 000 000

113 309 411

113 309 411

Infrastructures et services de transports

 

 

81 579 528

81 579 528

Sécurité et circulation routières

 

 

1 154 493

1 154 493

Sécurité et affaires maritimes

 

 

562 903

562 903

Urbanisme, paysages, eau et biodiversité

 

 

7 558 267

7 558 267

Prévention des risques

 

 

7 062 615

7 062 615

Énergie et après-mines

 

 

7 930 184

7 930 184

Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer

 

 

7 461 421

7 461 421

Démonstrateurs et plateformes technologiques en énergies renouvelables et décarbonées et chimie verte

1 600 000 000

1 600 000 000

 

 

Transport et urbanisme durables

1 000 000 000

1 000 000 000

 

 

Véhicule du futur

1 000 000 000

1 000 000 000

 

 

Économie

6 640 000 000

6 640 000 000

18 079 723

18 079 723

Développement des entreprises et de l'emploi

 

 

13 217 922

13 217 922

Tourisme

 

 

1 089 002

1 089 002

Statistiques et études économiques

 

 

236 095

236 095

Stratégie économique et fiscale

 

 

3 536 704

3 536 704

Croissance des petites et moyennes entreprises

2 140 000 000

2 140 000 000

 

 

Développement de l'économie numérique

4 500 000 000

4 500 000 000

 

 

Engagements financiers de l'État

500 000 000

500 000 000

3 918 918

3 918 918

Charge de la dette et trésorerie de l'État (crédits évaluatifs)

500 000 000

500 000 000

 

 

Majoration de rentes

 

 

3 918 918

3 918 918

Enseignement scolaire

500 000 000

500 000 000

14 733 678

14 733 678

Enseignement scolaire public du premier degré

 

 

2 500 000

2 500 000

Enseignement scolaire public du second degré

 

 

5 500 000

5 500 000

Vie de l'élève

 

 

5 233 678

5 233 678

Enseignement privé du premier et du second degrés

 

 

500 000

500 000

Soutien de la politique de l'éducation nationale

 

 

1 000 000

1 000 000

Internats d'excellence et égalité des chances

500 000 000

500 000 000

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gestion des finances publiqueset des ressources humaines

 

 

59 184 971

59 184 971

Gestion fiscale et financière de l'État et du secteur public local

 

 

29 020 178

29 020 178

Gestion fiscale et financière de l'État et du secteur public local : expérimentations Chorus

 

 

314 874

314 874

Stratégie des finances publiques et modernisation de l'État

 

 

4 225 419

4 225 419

Conduite et pilotage des politiques économique et financière

 

 

8 164 531

8 164 531

Conduite et pilotage des politiques économique et financière (hors Chorus)

 

 

1 044 968

1 044 968

Facilitation et sécurisation des échanges

 

 

9 744 360

9 744 360

Fonction publique

 

 

4 179 734

4 179 734

Entretien des bâtiments de l'État

 

 

2 490 907

2 490 907

Immigration, asile et intégration

 

 

1 501 877

1 501 877

Intégration et accès à la nationalité française

 

 

1 501 877

1 501 877

Justice

 

 

25 367 598

25 367 598

Justice judiciaire

 

 

5 815 649

5 815 649

Administration pénitentiaire

 

 

12 846 174

12 846 174

Protection judiciaire de la jeunesse

 

 

4 516 800

4 516 800

Accès au droit et à la justice

 

 

258 934

258 934

Conduite et pilotage de la politique de la justice

 

 

1 870 719

1 870 719

Conduite et pilotage de la politique de la justice (hors Chorus)

 

 

59 322

59 322

Médias

 

 

13 564 329

13 564 329

Presse

 

 

6 500 000

6 500 000

Contribution au financement de l'audiovisuel

 

 

7 064 329

7 064 329

Politique des territoires

 

 

6 926 211

6 926 211

Impulsion et coordination de la politique d'aménagement du territoire

 

 

6 244 834

6 244 834

Interventions territoriales de l'État

 

 

681 377

681 377

Recherche et enseignement supérieur

21 900 000 000

21 900 000 000

125 301 976

125 301 976

Formations supérieures et recherche universitaire

 

 

27 637 029

27 637 029

Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires

 

 

40 000 000

40 000 000

Recherche spatiale

 

 

12 362 971

12 362 971

Recherche dans les domaines de l'énergie, du développement et de l'aménagement durables

 

 

24 413 480

24 413 480

Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle

 

 

16 093 176

16 093 176

Recherche duale (civile et militaire)

 

 

2 729 842

2 729 842

Recherche culturelle et culture scientifique

 

 

1 300 000

1 300 000

Enseignement supérieur et recherche agricoles

 

 

765 478

765 478

Instituts thématiques d'excellence en matière d'énergies décarbonées

1 000 000 000

1 000 000 000

 

 

Projets thématiques d'excellence

3 050 000 000

3 050 000 000

 

 

Pôles d'excellence

15 350 000 000

15 350 000 000

 

 

Recherche dans le domaine de l'aéronautique

1 500 000 000

1 500 000 000

 

 

Nucléaire de demain

1 000 000 000

1 000 000 000

 

 

Relations avec les collectivités territoriales

 

 

63 000

63 000

Concours spécifiques et administration

 

 

63 000

63 000

Remboursements et dégrèvements

 

 

1 194 000 000

1 194 000 000

Remboursements et dégrèvements d'impôts d'État (crédits évaluatifs)

 

 

1 134 000 000

1 134 000 000

Remboursements et dégrèvements d'impôts locaux (crédits évaluatifs)

 

 

60 000 000

60 000 000

Santé

 

 

13 311 767

13 311 767

Prévention et sécurité sanitaire

 

 

12 794 040

12 794 040

Offre de soins et qualité du système de soins

 

 

517 727

517 727

Sécurité

 

 

28 498 252

28 498 252

Police nationale

 

 

12 034 094

12 034 094

Gendarmerie nationale

 

 

16 464 158

16 464 158

Sécurité civile

 

 

3 998 820

3 998 820

Intervention des services opérationnels

 

 

2 085 369

2 085 369

Coordination des moyens de secours

 

 

1 913 451

1 913 451

Solidarité, insertion et égalitédes chances

4 500

4 500

60 769 717

60 769 717

Lutte contre la pauvreté : revenu de solidarité active et expérimentations sociales

 

 

51 061 560

51 061 560

Handicap et dépendance

4 500

4 500

 

 

Égalité entre les hommes et les femmes

 

 

335 947

335 947

Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales

 

 

9 372 210

9 372 210

Sport, jeunesse et vie associative

 

 

7 271 724

7 271 724

Sport

 

 

1 816 950

1 816 950

Jeunesse et vie associative

 

 

3 652 205

3 652 205

Conduite et pilotage de la politique du sport, de la jeunesse et de la vie associative

 

 

1 802 569

1 802 569

Travail et emploi

500 000 000

500 000 000

5 562 832

5 562 832

Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail

 

 

1 479 437

1 479 437

Conception, gestion et évaluation des politiques de l'emploi et du travail

 

 

4 083 395

4 083 395

Investissements dans la formation en alternance

500 000 000

500 000 000

 

 

Ville et logement

500 000 000

500 000 000

22 961 596

22 961 596

Développement et amélioration de l'offre de logement

 

 

9 629 380

9 629 380

Politique de la ville

 

 

13 332 216

13 332 216

Rénovation thermique des logements

500 000 000

500 000 000

 

 

Totaux

34 584 832 039

34 584 832 039

1 848 042 029

1 848 042 029

M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet, sur l'article.

Mme Nathalie Goulet. Monsieur le président, je développerai plus précisément l’amendement n° 70 et je renonce à mon temps de parole sur cet article, ce qui fera gagner du temps à la Haute Assemblée.

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Bravo !

M. le président. L'amendement n° 119, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Mission « Action extérieure de l'État »

Modifier comme suit les annulations de crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

 

+ (majorer l'annulation de)

-(minorer l'annulation de)

+ (majorer l'annulation de)

-(minorer l'annulation de)

Action de la France en Europe et dans le monde

Rayonnement culturel et scientifique

25 000

 

25 000

Français à l'étranger et affaires consulaires

 

 

 

TOTAL

 

25 000

 

25 000

SOLDE

- 25 000

- 25 000

La parole est à M. le ministre.

M. Éric Woerth, ministre. Suivant en cela Mme Nathalie Goulet, je ferai également gagner du temps au Sénat en disant que cet amendement comme le suivant no 120 ainsi que l’amendement n° 121, qui viendra en discussion plus tard, sont des dispositions techniques de réimputation de crédits.

M. le président. J’appelle donc en discussion ces deux autres amendements présentés par le Gouvernement.

L'amendement n° 120 est ainsi libellé :

Mission « Administration générale et territoriale de l'État »

Modifier comme suit les annulations de crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

 

+ (majorer l'annulation de)

-(minorer l'annulation de)

+ (majorer l'annulation de)

-(minorer l'annulation de)

Administration territoriale

 

 

 

 

Vie politique, cultuelle et associative

10 000

 

10 000

 

Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur

 

 

 

 

TOTAL

10 000

 

10 000

SOLDE

10 000

10 000

L'amendement n° 121 est ainsi libellé :

Mission « Relations avec les collectivités territoriales »

Modifier comme suit les annulations de crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

 

+ (majorer l'annulation de)

-(minorer l'annulation de)

+ (majorer l'annulation de)

-(minorer l'annulation de)

Concours spécifiques et administration

15 000

15 000

TOTAL

15 000

15 000

SOLDE

15 000

15 000

Quel est l’avis de la commission ?

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. La commission émet un avis favorable sur ces trois amendements.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 119.

(L'amendement est adopté.)

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 120.

(L'amendement est adopté.)

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 121.

(L'amendement est adopté.)

M. le président. L'amendement n° 22, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Mission « Écologie, développement et aménagement durables »

Modifier comme suit les ouvertures de crédits supplémentaires :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

 

+

(majorer l'ouverture de)

-

(minorer l'ouverture de)

+

(majorer l'ouverture de)

-

(minorer l'ouverture de)

 

Infrastructures et services de transports

 

 

 

 

Sécurité et circulation routières

 

 

 

 

Sécurité et affaires maritimes

 

 

 

 

Urbanisme, paysages, eau et biodiversité

 

 

 

 

Information géographique et cartographique

 

 

 

 

Prévention des risques

 

 

 

 

Énergie et après-mines

 

 

 

 

Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer

 

 

 

 

Démonstrateurs et plateformes technologiques en énergies renouvelables et décarbonées et chimie verte

 

300.000.000

 

300.000.000

Transport et urbanisme durables

300.000.000

 

300.000.000

 

Véhicule du futur

 

 

 

 

TOTAL

300.000.000

300.000.000

300.000.000

300.000.000

SOLDE

0

0

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Cet amendement porte sur un transfert de 300 millions d’euros vers le programme « Transport et urbanisme durables ».

Monsieur le ministre, il a pour objet de vous questionner de façon tout à fait pressante à propos du lancement du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe.

M. Jean Arthuis, président de la commission des finances. Très important !

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Dans sa sagesse, la commission Juppé-Rocard a estimé que les infrastructures de transport n’étaient pas porteuses de croissance potentielle. Admettons-le ! Mais cela n’a évidemment rien de certain.

Il n’en reste pas moins que le développement de nos territoires dépend, dans une très large mesure, de leur désenclavement par rapport aux grands courants d’échanges européens et que la plurimodalité des transports de marchandises, sur laquelle il est convenu de faire des discours avec des trémolos dans la voix, n’avancera véritablement que si les efforts d’investissement de la puissance publique et de ses partenaires sont suffisants.

Je rappelle, monsieur le ministre, que le projet Seine-Nord Europe représente un devis de l’ordre de 4,2 milliards d’euros. Une part de 2,3 milliards d’euros serait traitée dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le début de la réalisation, qui s’étalerait sur un certain nombre d’années, est prévu pour les années 2012-2013.

Le maître d’ouvrage de la liaison est Voies navigables de France, VNF, qui a besoin de lancer le dialogue compétitif entre les entreprises. Deux groupements sont intéressés. Les travaux qu’ils doivent effectuer pendant une durée d’environ dix-huit mois permettront de mieux qualifier les solutions techniques et économiques nécessaires pour cette part de l’ouvrage, qui englobe, en particulier, plusieurs plateformes multimodales.

Grâce au péage qui seront acquittés par les usagers, le projet Seine-Nord Europe aura une certaine rentabilité. L’État doit participer par le biais de l’AFITF, l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, et l’Union européenne a donné un accord ferme de participation. Restent les collectivités territoriales. À cet égard, le ministre d’État Jean-Louis Borloo, dont on connaît l’énergie et l’entregent, a su obtenir, au mois de mai dernier, l’accord des présidents des conseils régionaux, qui ont signé un protocole pour 500 millions d’euros. Aujourd’hui, sur un devis total de 4,2 milliards d’euros dont l’estimation, antérieure à l’appel d’offres, n’a pu être révisée par les participants pour tenter de trouver des économies – ce n’est pas du tout impossible ! –, manquent 300 millions qui seraient imputés aux départements traversés et à ceux de l’Île-de-France.

Je vous le dis tout net, monsieur le ministre, je comprends la position des présidents des conseils généraux, qui ne s’empressent pas de donner une réponse favorable. En effet, en l’état actuel, quelle que soit leur tendance, ils ont sans doute une visibilité financière à long terme perfectible.

Comme tous les conseils généraux en question sont présidés par des personnalités de même tendance politique, conditionner le lancement du dialogue compétitif à leur accord complet au plan de financement, c’est naturellement se condamner à ne rien faire.

Pour ma part, j’ai entendu le Président de la République dire, le 3 février 2009 : « Le dossier Seine-Nord Europe dormait profondément et durablement et n’avait d’ailleurs aucune chance, sans le Grenelle de l’environnement, de s’en tirer. […] L’État n’attend pas, l’État avance. »

Il ajoutait, le 29 avril 2009 : « Avec la décision de réaliser le canal Seine-Nord Europe inscrite dans le Grenelle de l’environnement, le bassin de la Seine sera désenclavé dès 2015. »

Le 12 juin 2009, il affirmait : « Au nom de la crise et des déficits, je ne couperai pas dans les investissements de la France ». C’est d’ailleurs le constat que nous pouvons faire avec le présent projet de loi de finances rectificative. Il précisait : « C’est vrai pour les TGV, c’est vrai pour le canal Seine-Nord Europe. Tout le monde vantait le transport fluvial et, depuis vingt ans, pas un coup de pioche pour le canal Seine-Nord. À quoi cela sert-il de faire des discours vibrants sur les transports écologiques si l’on n’en tire aucune conséquence ?

M. Bruno Sido. On ne fait plus rien, alors !