État civil :
Né le 27 juillet 1849
Décédé le 25 avril 1929
Profession :
Avocat
Département :
Vaucluse
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 1er juin 1890
Elu le 4 janvier 1891
Elu le 23 janvier 1900
Elu le 3 janvier 1909
Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Non réélu )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

GUÉRIN (EUGÈNE), né le 27 juillet 1849 à Carpentras (Vaucluse), mort le 25 avril 1929 à Paris.

Sénateur de Vaucluse de 1890 à 1920.

Ministre de la Justice du 5 avril au 2 décembre 1893 et du 30 mai 1894 au 17 janvier 1895.

Eugène Guérin est fils de négociant. II fait ses études au lycée de Grenoble, puis monte à Paris pour s'inscrire à la faculté de droit. Ses études juridiques sont brutalement interrompues par la guerre de 1870. Il s'engage dans les mobiles de Vaucluse et y combat l'invasion, participant aux campagnes de la Loire et de l'Est.

La guerre terminée, il achève ses études et passe son doctorat en droit. Reçu avocat, il s'inscrit en 1875 au barreau de Paris, puis à celui de sa ville natale.

Très vite, la vie publique l'attire. Dès 1875, il se présente aux élections municipales, avec succès. Il est tour à tour conseiller municipal, adjoint au maire et maire de Carpentras. Cinq ans après, il entre au Conseil général de son département qui, avant la fin de son mandat, l'élève à la vice-présidence.

C'est l'époque du boulangisme. Dans sa région, Eugène Guérin est à la pointe du combat contre les menées réactionnaires. Or, il se trouve que le seul sénateur à avoir rejoint les rangs boulangistes est celui de Vaucluse, Alfred Naquet, que l'échec du général Boulanger contraint à donner sa démission.

Une élection partielle étant nécessaire, Eugène Guérin s'y présente, le 1er juin 1890. Au troisième tour de scrutin, il obtient 245 voix contre 177 à M. Capty, son adversaire le mieux placé, sur 448 votants. Ce succès est confirmé quelques mois plus tard puisque, aux élections sénatoriales normales du 4 janvier 1891, il recueille 417 voix sur 451 votants.

Au sein de la Haute Assemblée, Eugène Guérin milite activement pour les idées de gauche. Sa formation intellectuelle explique qu'il s'intéresse plus particulièrement aux questions juridiques. En 1892, puis en 1893, la confiance et l'estime de ses collègues lui valent un poste de secrétaire du Sénat.

Ce poste, il y renonce le 6 avril 1893 car, depuis la veille, il est garde des Sceaux dans le premier cabinet Charles Dupuy. Ses fonctions ministérielles prennent fin au mois de décembre de là même année et c'est Antonin Dubost qui lui succède au ministère de la Justice. Il retrouve ainsi son fauteuil au Sénat et, en février 1894, il intervient, comme parlementaire cette fois, sur des textes de loi concernant la révision des procès criminels et correctionnels et les indemnités aux victimes d'erreurs judiciaires.

Le 31 mai 1894, le cabinet Casimir Périer est renversé. Eugène Guérin, au cours du deuxième ministère Dupuy, retrouve son portefeuille de la Justice, qu'il conservera jusqu'au 17 janvier 1895.

C'est dans ses fonctions ministérielles qu'il donnera réellement la mesure de ses compétences, de son autorité et de son talent oratoire. S'il représente ès qualités le gouvernement devant les Chambres pour toutes les questions d'ordre juridique, s'il s'occupe des affaires courantes, comme le budget de son département ministériel ou le mouillage et l'alcoolisation des vins, son nom reste attaché au vote d'un projet de loi contre les menées anarchistes.

La Chambre des députés y consacre quinze séances passionnées et houleuses. Avec Charles Dupuy, il fait front au parti socialiste et à certains éléments du parti républicain. Article par article, amendement par amendement, il se défend de présenter une loi d'exception ayant pour but de restreindre la liberté de la presse ou celle des individus et finit par emporter un vote favorable. Enfin, c'est sous son ministère que le conseil de guerre de Paris condamna le capitaine Dreyfus, point de départ d'une affaire qui déchira les Français pendant des années.

Le 28 janvier 1900, il fut réélu sénateur, au premier tour, par 364 voix sur 440 votants. Inscrit aux groupes de la gauche républicaine et de l'union républicaine, il fut élu par ses pairs vice-président de la Haute Assemblée de 1905 à 1908 et vice-président de la haute cour en 1906.

Le 3 janvier 1909, c'est toujours au premier tour qu'il est réélu, par 297 voix sur 442 votants.

Les élections sénatoriales du 11 janvier 1920 lui sont fatales et mettent un terme à sa carrière politique.

Il meurt à Paris, loin de la vie politique, le 25 avril 1929.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Eugène GUERIN

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