État civil :
Né le 16 octobre 1828
Décédé le 1er janvier 1882
Profession :
Avocat
Département :
Seine
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Fin de mandat le 1er janvier 1882 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

HÉROLD (FERDINAND), ministre, sénateur de 1876 à 1882, né à Paris le 16 octobre 1828, mort à Paris le 1er janvier 1882, fils du célèbre compositeur de musique, L.-J.-F. Hérold (1792-1833), fut dirigé par sa mère dans ses premières études, et par le professeur Valette dans celle du droit, à laquelle il s'adonna avec autant de zèle que de succès. Docteur en 1851, lauréat de la faculté, inscrit au barreau de Paris depuis 1849, il se distingua à la conférence des avocats, puis comme avocat au conseil d'Etat et à la cour de Cassation. Républicain, il rechercha surtout les causes politiques, dont plusieurs appelèrent sur lui l'attention. Activement mêlé aux sociétés libérales et démocratiques, il eut part, depuis 1857, à la direction du mouvement électoral parisien, et impliqué (1864) dans le procès des « Treize » avec Garnier-Pagès, Carnot et autres, il fut signalé par le ministère public comme un des principaux organisateurs de l'agitation que le gouvernement essayait de réprimer ; il fut condamné à 500 fr. d'amende. M. Hérold ayant conquis une importante situation de jurisconsulte, devint membre du conseil de son ordre qui le choisit en outre pour bibliothécaire. Avant la fin de l'Empire, en 1869, il tenta pour la première fois la fortune électorale dans la 3e circonscription de l'Ardèche, comme candidat indépendant au Corps législatif, et il réunit, après une lutte acharnée, 9,241 voix contre 14,708 données au candidat de l'administration, le marquis de la Tourrette, et 6,049 au comte Rampon, du tiers-parti. Resté seul en présence du candidat officiel, il obtint au second tour 12,285 voix contre 18,985. M. Hérold se joignit, dans la journée du 4 septembre, à ses amis du gouvernement de la Défense nationale dont il fut nommé d'abord l'un des secrétaires ; le lendemain, il fut promu secrétaire général du ministère de la Justice, ayant par délégation spéciale, en l'absence de Crémieux, la signature des affaires administratives. C'est à M. Hérold que l'on doit l'abrogation de l'article 75 de la Constitution de l'an VIII, la liberté de l'imprimerie, l'institution de la commission provisoire chargée de remplacer le conseil d'Etat, et le fameux décret du 5 novembre 1870, en vertu dnquel la promulgation des lois résulte de leur insertion au Journal officiel, Dès le 18 septembre, il avait pris l'initiative de l'établissement, au ministère de la Justice, d'une commission chargée d'étudier la réforme judiciaire. Le 1er février 1871, il fut nommé ministre de l'Intérieur par intérim en remplacement de Jules Favre. Jusqu'au 22 février, date à laquelle Ernest Picard vint le relever de ces fonctions, M. Hérold eut à renouer les premières relations du gouvernement central avec les départements occupés par l'ennemi. Porté sur une liste républicaine dans l'Ardèche, aux élections générales du 8 février 1871, il réunit, sans être élu, 29,687 voix sur 73,015 votants. Sa candidature modérée, adoptée par une fraction importante de la bourgeoisie parisienne, échoua encore dans la Seine aux élections complémentaires du 2 juillet, avec 67,144 voix sur 290.823 votants. M. Hérold était alors, depuis le 18 avril, membre de la commission provisoire que lui-même avait instituée à la place du Conseil d'Etat ; il ne fit point partie du conseil réorganisé en 1872, la majorité monarchiste de l'Assemblée nationale ayant écarté son nom. Le 1er décembre 1871, il fut élu conseiller municipal de Paris pour le quartier de Charonne (20e arrondissement), et fit partie, comme vice-président, du bureau du conseil. M. Hérold se prononça pour la candidature Rémusat contre Barodet (avril 1873), protesta avec ses collègues contre les tentatives de restauration monarchique (octobre de la même année), se déclara, un des premiers, le partisan systématique de la laïcisation des écoles et hôpitaux, et fut l'auteur, entre autres projets, d'une motion qui tendait à la création d'un cimetière parisien à Méry-sur-Oise (avril 1874), et d'une autre qui réclamait une subvention de 300,000 francs (novembre 18-15) pour les établissements d'enseignement supérieur dans le département de la Seine. Le 30 janvier 1876, M. Ferdinand Hérold réunit aux élections sénatoriales, les suffrages des partisans de Thiers et des amis de Gambetta, et fut élu sénateur de la Seine par 105 voix (209 votants), au premier tour de scrutin, le 3e sur 5. Les deux derniers élus étaient Victor Hugo et M. A. Peyrat, Il prit place à la gauche républicaine du Sénat, et, après avoir donné sa démission de conseiller municipal, se mêla fréquemment aux débats, et présenta d'assez nombreuses propositions, notamment celle relative à la modification des articles 420 et 421 du code d'instruction criminelle. Adversaire du gouvernement du Seize-Mai, il vota contre la dissolution de la Chambre des députés et fut un des chefs de la résistance légale contre l'administration de MM. de Broglie et de Fourtou. On remarqua ensuite ses rapports sur l'organisation de nos théâtres lyriques et sur l'établissement des tramways. Le 25 janvier 1879, son expérience des affaires parisiennes le fit appeler aux fonctions de préfet de la Seine en remplacement de M. Ferdinand Duval. Le maréchal de Mac-Mahon n'avait signé qu'après une longue hésitation cette nomination, qui d'ailleurs, coïncida presque avec l'avènement de M. J. Grévy à la présidence de la République. M. Hérold entra, le 1er février, en relations avec le conseil municipal de Paris dont la majorité, sans le trouver d'accord avec elle sur beaucoup de points, eut souvent à s'applaudir de son aménité et de sa tolérance. Il donna une vive impulsion aux divers services de la préfecture, réforma dans un sens libéral les règlements du personnel administratif, prêta les mains à la transformation progressive des écoles congréganistes en école slaïques, apporta des restrictions aux attributions des aumôniers dans les hôpitaux, fit d'ailleurs annuler tous les voeux politiques émis par le conseil, notamment en faveur de l'amnistie plénière, conclut avec le Crédit foncier un traité dégrevant de sept millions le budget de la ville, etc. Ses opinions de libre-penseur et son attitude favorable à la « laïcisation » l'exposèrent plus d'une fois aux attaques du parti conservateur et surtout de la droite du Sénat, qui lui reprocha vivement, par exemple, la suppression des emblèmes religieux dans les écoles communales de Paris, Lors de la discussion provoquée au Sénat par l'exécution de cette mesure (décembre 1880), il reconnut que certaines brutalités avaient été commises, dit qu'il avait sévèrement puni les agents auteurs de scandales, mais que la mesure serait maintenue, « la vue du crucifix pouvant choquer les israélites et certains protestants. » Sur la motion de M. de Lareinty, le Sénat adopta, par 151 voix contre 82, un ordre du jour « regrettant l'acte qui a fait l'objet de l'interpellation ». M. Hérold se présenta, le 19 novembre 1881, comme candidat au fauteuil de sénateur inamovible vacant par le décès de M. Fourcand. Il échoua avec 117 voix contre M. de Voisins-Lavernière, candidat des droites et des républicains modérés, A sa mort, survenue le 1er janvier 1882, ses obsèques furent purement civiles. Outre sa thèse de doctorat : De la preuve de la filiation (1851), et sa collaboration au Manuel électoral de 1861, on a de lui des ouvrages estimés de droit et de jurisprudence, parmi lesquels : De la perpétuité de la proprieté littéraire (1862) ; Manuel de la liberté individuelle (1868) ; Un projet de loi électorale (1869) ; Notice sur M. Valette (1878), etc. Il a collaboré aussi au Siècle, à la Revue pratique de droit français, au Journal des Economistes, et au Dictionnaire, des contemporains de M. Vapereau.

Note de la division des Archives : Ferdinand Hérold est né à Neuilly-sur-Seine (sources : Archives des Hauts de Seine E_NUM_NEU62 page 45 acte 177 et Archives de Paris V4E 2582 page 2 acte 8).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ferdinand HEROLD

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr