État civil :
Né le 5 janvier 1854
Décédé le 16 juillet 1920
Profession :
Professeur
Département :
Cantal
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 4 janvier 1903
Elu le 7 janvier 1912
Fin de mandat le 16 juillet 1920 ( Décédé )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

LINTILHAC (EUGÈNE, FRANÇOIS, LÉON), né le 5 janvier 1854 à Aurillac (Cantal), mort le 16 juillet 1920 à Neuilly (Seine).

Sénateur du Cantal de 1903 à 1920.

Dernier des six enfants d'une famille de commerçants modestes, Eugène Lintilhac fit ses études au collège de sa ville natale. Orphelin de bonne heure, il dût entrer comme répétiteur au lycée Saint-Louis pour continuer ses études en Sorbonne. Agrégé de lettres, il enseigna la rhétorique au lycée Hoche de Versailles puis au lycée Jeanson-de-Sailly et au lycée Saint-Louis de Paris. Reçu docteur ès lettres à 26 ans il fut, au début du siècle nommé maître de conférences à la Faculté des lettres de la capitale. Quelques années plus tard, étant déjà sénateur, il devait obtenir la licence en droit.

Son entrée dans la vie politique se situe en 1898 lorsque Leygues, nommé ministre de l'Instruction publique, l'appela auprès de lui comme chef de cabinet. En 1903, ayant repris sa liberté, il fut choisi par ses compatriotes du canton de Laroquebrou pour siéger au Conseil général du Cantal, qui, en 1905, en fit son président, fonction qu'il conserva pendant de longues années. Entre-temps, il s'était présenté sans succès à la députation, lors l'élection partielle de 1890, dans l'arrondissement de Saint-Flour.

Il eut plus de succès au Sénat lors du renouvellement triennal de 1903. Candidat républicain radical, il fut élu le 4 janvier au premier tour avec 307 voix sur 577 votants, battant le sénateur sortant Baduel (républicain), qui n'obtint que 205 suffrages. Alors commença une carrière parlementaire qui devait être longue puisqu'il conserva son siège jusqu'en 1920, ayant été réélu le 7 janvier 1912, au premier tour, avec 322 voix sur 572 votants contre 245 à Charmes, sénateur sortant (modéré) et 241 à Hugon, ancien député (gauche radicale).

Carrière longue menée de front avec une activité littéraire féconde. Collaborateur de journaux et revues dont La Revue des Deux Mondes, critique dramatique, conférencier, historien, essayiste, il publia des études sur la culture grecque, sur les félibres, sur les problèmes de l'enseignement, sur l'art oratoire ; plusieurs de ses oeuvres furent couronnées par l'Académie française : Lesage, Beaumarchais et ses oeuvres, Précis historique et critique de la littérature française. Son Histoire générale du théâtre en France fit autorité.

Carrière laborieuse encore. Dès son entrée au Sénat, Lintilhac s'était inscrit au groupe de la gauche démocratique, dont quelques années plus tard il fut vice-président. Travailleur infatigable il fît partie de nombreuses commissions spéciales et de plusieurs commissions permanentes : commissions des finances, affaires étrangères, chemins de fer, enseignement supérieur, départements libérés, Alsace et Lorraine - au sein desquelles il participa efficacement à l'examen et à la rédaction d'une foule de textes législatifs : sur les autorisations de congrégations, sur l'enseignement, sur les lois ouvrières, sur les réunions publiques, sur les pensions, sur la protection de la santé publique, etc... Il fut souvent chargé « de rapporter » sur des textes importants concernant en particulier le divorce, les opérations électorales, la sincérité du vote, l'enseignement supérieur ; pendant plusieurs années la commission des finances lui confia la présentation des rapports sur les crédits budgétaires de l'instruction publique, de l'Imprimerie nationale, de l'agriculture, des beaux-arts, de l'intérieur. En 1910, il s'inscrivit au groupe interparlementaire de la prévoyance sociale de l'enfance et de l'adolescence et quelques années plus tard il fut nommé membre du conseil supérieur des retraites ouvrières.

La consécration de cette activité féconde, Lintilhac la trouva dans la confiance que lui manifestèrent ses collègues lorsque, le 11 janvier 1910, ils le portèrent à la vice-présidence. A la vérité, c'est surtout l'orateur qui honorait leur tribune que les sénateurs avaient voulu distinguer.

C'est surtout dans les grands débats politiques, dans les discussions techniques aux implications philosophiques ou culturelles que Lintilhac déploya les trésors de son éloquence et de sa vaste érudition. A cet égard, il convient de citer le discours qu'il prononça le 6 novembre 1903 lors de la discussion de l'abrogation de la loi Falloux sur la liberté de l'enseignement.

Autre discours notable, celui qu'il prononça le 6 décembre 1905 pour expliquer les raisons pour lesquelles il voterait pour l'ensemble du projet de loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat.

Grand discours encore, le plus éloquent peut-être, celui qu'il fit, le 11 décembre 1906, en faveur de la translation des cendres de Zola au Panthéon.

Pendant toute la période antérieure à la guerre, il avait soutenu la politique du bloc des gauches.

Pendant la guerre, il déposa et fit voter à l'unanimité des sénateurs, un ordre du jour approuvant la politique de Briand (1916) ; il vota, l'année suivante, la confiance au cabinet Ribot.

Lintilhac venait à peine d'achever son oeuvre maîtresse, Vergniaud, le drame des Girondins, qu'une mort brutale vint le surprendre en son domicile de Neuilly, le 16 juillet 1920.

Eugène Lintilhac était chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique, officier de la Couronne d'Italie, commandeur du Nichan Iftikhar, commandeur de l'Ordre de Salomon.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Eugène LINTILHAC

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