État civil :
Né le 4 juin 1846
Décédé le 10 février 1917
Profession :
Préfet
Département :
Aisne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 juillet 1886
Elu le 7 janvier 1894
Elu le 4 janvier 1903
Elu le 7 janvier 1912
Fin de mandat le 10 février 1917 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

SÉBLINE (CHARLES-NICOLAS), membre du Sénat, et à Saint Pellerin (Manche) le 4 juin 1846, commença ses études au lycée de Coutances, les acheva à Paris au lycée Saint-Louis, et devint, très jeune encore, secrétaire de Léonor Havin, directeur du Siècle. Après le 4 septembre 1870, à vingt-quatre ans, il fut nommé secrétaire général du département de la Manche. Il remplit ensuite les mêmes fonctions dans le département de l'Eure, puis dans celui de l'Aisne, et fut nommé, peu de temps après, préfet des Pyrénées-Orientales, puis préfet de Vaucluse. Le gouvernement du Seize-mai le révoqua. Réintégré dans l'administration en 1877, M. Sébline fut appelé à la préfecture de l'Aisne. Il exerçait encore ces fonctions lorsque, les électeurs sénatoriaux du département ayant été convoqués pour donner un successeur à M. de Saint-Vallier décédé, il fut désigné comme candidat par un groupe de républicains. Le 4 avril 1886, il fut élu sénateur par 973 voix (1,368 votants), contre 394 à M. Sandrique. Mais le scrutin fut annulé par le Sénat pour une double raison: d'abord parce que l'élu, préfet démissionnaire, n'avait pas cessé ses fonctions depuis six mois entiers ; en second lieu, parce qu'il n'avait pas atteint l'âge de quarante ans fixé par la loi. Le 16 mai de la même année, M. Sébline se représenta : il fut réélu par 984 voix (1,349 votants), contre 364 à M. Sandrique. La première des deux conditions se trouvait alors remplie ; mais il s'en fallait de quelques jours que la seconde le fût également: l'élection fut de nouveau cassée. Un troisième scrutin (11 juillet 1886) donna à M. Sébline 1,021 voix (1,244 votants), contre 214 à M. Sandrique, et l'ex-préfet de l'Aisne fut, cette fois, admis à siéger. Il prit place au centre gauche, parla (mars 1887) contre la convention commerciale conclue avec la Grèce, et vota pour la nouvelle loi militaire, et, en dernier lieu, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse; il s'abstint sur la procédure de la haute cour contre le général Boulanger.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

SÉBLINE (CHARLES, NICOLAS), né le 4 juin 1846 à Saint Pellerin (Manche), mort le 10 février 1917 à Aulnoye (Nord).

Sénateur de l'Aisne de 1886 à 1917.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 292.)

Elu pour la première fois au Sénat lors d'une élection partielle de 1886, Charles Sébline fut réélu sénateur de l'Aisne à chaque renouvellement. Le 7 janvier 1894, il l'emportait au premier tour par 777 voix sur 1.363 votants, venant derrière deux autres sortants : Malézieux, 1.025 voix et Leroux, 833, mais devant Macherez qui, au second tour, battra le quatrième sortant, Waddington, par 730 suffrages contre 530.

Le 4 janvier 1903, Sébline est réélu également au premier tour avec ses trois colistiers, mais cette fois-ci en tête avec 866 voix sur 1.339 votants, Macherez en a 815, Malézieux 742, Gentilliez 703, Hanotaux et sa liste sont largement devancés.

Le 7 janvier 1912, il est encore réélu au premier tour, avec les trois autres sortants sur une liste dite de la gauche radicale. Touron arrive en tête avec 794 voix sur 1.326 votants, suivi d'Ermand 749. Sébline 744 et Gentilliez 734. Ils l'emportent ainsi sur une liste radicale-socialiste.

Une cruelle infirmité interdisait à Sébline d'accéder à la tribune du Sénat. Bien qu'il ne pût ainsi parler que de sa place et brièvement, il aimait à intervenir dans les débats, de façon parfois passionnée, mais toujours précise. On put ainsi l'entendre sur les sujets les plus variés : police rurale et administrative, trésoriers-payeurs généraux, travail des femmes et des enfants dans l'industrie, conciliation et arbitrage entre patrons et ouvriers, chemin de fer d'Orléans, assistance médicale gratuite, boissons hygiéniques, instituteurs, prestations, accidents du travail, mandats des conseillers généraux, pensions de retraite, chambre de commerce, calamités agricoles, propriété rurale, police sanitaire des animaux, évaluation des propriétés non bâties, patente, contrat d'association, recrutement de l'armée, construction d'office des maisons d'école, repos hebdomadaire, assistance aux vieillards et aux infirmes, H.B.M., prévention du mouillage des vins, emploi de la céruse, suppression des économats, codification des lois ouvrières, exploitations forestières, régime des aliénés, impôt sur le revenu, etc..

En 1904, il avait demandé à interpeller le gouvernement sur la course, dite marche de l'armée. Il avait souvent parlé dans les discussions budgétaires et s'était fait une spécialité des questions douanières. Il avait d'ailleurs été nommé secrétaire de la commission générale des douanes en 1890. Il fut aussi secrétaire d'autres commissions : armée, 1893, enfants mineurs et femmes, récompenses à décerner à l'occasion de l'exposition universelle de Chicago (1894), finances (1896). La commission des douanes l'avait porté à sa vice-présidence en 1896 et 1897 et à sa présidence en 1900. Secrétaire provisoire en 1891, il avait été élu secrétaire du Sénat en 1892 et en 1893. Son infirmité lui fit décliner cette charge à partir de 1894.

La dernière intervention publique de Charles Sébline fut, en 1914, sur le budget de l'Agriculture. La guerre venue, après Charleroi, il estima qu'il était de son devoir d'attendre l'ennemi parmi les populations qu'il administrait (il était maire de Montescourt-Lizerolles) et qu'il représentait au parlement depuis trente ans. Il quitta donc Paris pour Montescourt. Hélas ! il y fut vite dépouillé de toute autorité par l'occupant qui le déposséda même de sa maison où sa présence fut seulement tolérée. Il y vécut dans les conditions de plus en plus pénibles jusqu'au 10 février 1917. Ce jour-là, sa maison fut minée et l'ennemi l'emmena de force comme otage. Il ne sortit de chez lui que pour voir sauter sa maison et pour aller mourir de fatigue et de froid dans la petite gare d'Aulnoy alors que le train qui le conduisait en déportation entrait dans la station. Il avait 71 ans.

Sa mort ne fut connue à Paris qu'un mois et demi après et c'est le 15 juin 1917 que le président Antonin Dubost prononça son éloge funèbre. Le Sénat, unanime, décida, sur proposition d'Ernest Monis, d'ériger le buste de Charles Sébline dans la galerie de la salle des séances. L'exécution du buste fut confiée au sculpteur Gauquié, auteur du monument de Watteau dans le Luxembourg.

Charles Sébline était officier de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique et commandeur de la Couronne d'Italie.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles SEBLINE

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