Appartenance politique :
Groupe du Rassemblement du Peuple Français
État civil :
Né le 15 février 1894
Décédé le 17 octobre 1967
Profession :
Ingénieur
Département :
Aube

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

ALRIC (Gustave)

Né le 15 février 1894 à Toulouse (Haute-Garonne)

Décédé le 17 octobre 1967 à Paris (13e)

Conseiller de la République Sénateur de l'Aube de 1946 à 1958

Après des études secondaires à Toulouse, Gustave Alric est admis à l'Ecole centrale de Paris, puis, major de sa promotion, devient ingénieur des arts et manufactures. Pendant la première guerre mondiale, il sert dans l'artillerie ; sa conduite au front lui vaut la croix de guerre, la médaille de Verdun, et, en 1933, la croix de la Légion d'honneur à titre militaire. Dès avant la guerre, Gustave Alric s'est fixé à Troyes où il exerce les fonctions d'ingénieur, puis de gérant dans une société industrielle textile, les établissements Poron, où il demeurera pendant plus de 35 ans. Il milite au Parti républicain et social de l'Aube (PRSA) dont il devient le vice-président. Au début de la deuxième guerre mondiale, Gustave Alric est officier à l'état-major du général Juin, puis il entre dans la Résistance.

Le 8 décembre 1946, il est élu conseiller de la République de l'Aube, sur la liste du Parti républicain de la liberté (PRL). Il est réélu, le 7 novembre 1948, sur la liste du RPF, puis le 19 juin 1955, sur la liste des Indépendants et paysans.

Membre de la Commission des finances, de 1949 à 1958, membre de la Commission de la défense, de 1947 à 1958, rapporteur à plusieurs reprises du budget de l'Industrie et du Commerce, Gustave Alric fait aussi partie de nombreuses sous-commissions, et notamment de la sous-commission relative à la gestion des entreprises nationalisées. Dans ses interventions à la tribune, il témoigne d'une connaissance approfondie des phénomènes économiques et monétaires, qu'il analyse souvent de façon originale, et livre le fruit de son expérience professionnelle et de ses réflexions personnelles sur la gestion des entreprises et la place que doivent y tenir la recherche et l'innovation technique. Il insiste sur la nécessité d'associer le personnel à la direction des entreprises. Convaincu de la nécessité d'une union européenne, Gustave Alric avait participé, dès 1947, à la fondation du groupe fédéraliste parlementaire ; de 1953 à 1958, il est membre de la Commission de coordination et de contrôle chargée de suivre l'exécution du Traité de communauté européenne du charbon et de l'acier ; de 1954 à 1958, il est également membre suppléant à l'Assemblée Consultative du conseil de l'Europe ; enfin, en mars 1958, il est élu délégué représentant la France à l'Assemblée unique des Communautés européennes.

Parallèlement à son mandat parlementaire, Gustave Alric assume de très nombreuses fonctions dont certaines sont étroitement liées à sa profession : président technique de l'Ecole française de bonneterie à Troyes, membre de l'Institut textile de France, administrateur de la Société des ingénieurs civils, membre du comité directeur national de l'Union des ingénieurs et techniciens de la Résistance, qui s'est fixé comme tâche, à la Libération, d'appliquer le programme économique et technique du conseil national de la Résistance. Gustave Alric est également conseiller de l'enseignement technique, membre du conseil de l'Ecole centrale, et, en 1954, il est nommé membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique et du progrès technique.

Ve République

ALRIC (Gustave)

Né le 15 février 1894 à Toulouse (Haute-Garonne)

Décédé le 17 octobre 1967 à Paris (XIIIe)

Conseiller de la République puis sénateur de l'Aube de 1946 à 1967

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome I, p. 375-376)

Inscrit au groupe des Républicains indépendants, Gustave Alric vote les pleins pouvoirs au gouvernement du général de Gaulle et approuve la révision constitutionnelle les 2 et 3 juin 1958. Il siège alors à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation, dont il est membre depuis 1949.

Le 26 avril 1959, aux élections à la première Haute Assemblée de la V e République, il se représente, avec François Patenôtre, aux suffrages des grands électeurs aubois sur une liste des Républicains indépendants et paysans qui remporte les deux sièges à pourvoir. Gustave Alric est réélu au second tour du scrutin avec 363 suffrages sur 750 exprimés, soit 48,4 % des voix, malgré une perte significative de plus de douze points en raison du maintien de la candidature du président de la section nationale des fermiers de France, Pierre Labonde, qui enregistre 25% ; le candidat de l'union des gauches obtenant quant à lui 25,8%, contre 39% lors de la consultation du 19 juin 1955.

Les élections sénatoriales du 23 septembre 1962 sont, dans l'Aube, nettement plus favorables au Centre national des indépendants et paysans, qui voit réélire, dès le premier tour du scrutin, ses deux sortants : Gustave Alric rassemble alors sur son nom 380 des 737 suffrages exprimés, soit 18 de plus que ceux requis pour la majorité absolue.

Au Sénat, il accède à la vice-présidence de la commission dont il était membre sous la IV e République ; il y demeurera jusqu'à la fin de son mandat en 1967. A ce titre, il est désigné, à partir de 1960, à une dizaine de reprises pour faire partie des commissions mixtes paritaires concernant en particulier la promotion sociale et la fiscalité en ce qui concerne l'imposition des entreprises et des revenus des capitaux mobiliers ainsi que l'intégration fiscale des communes fusionnées et surtout les différents projets de loi de finances et de finances rectificatives débattus tout au long de cette période. Gustave Alric retrouve également ses mandats de délégué à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe et à l'Assemblée parlementaire européenne, où il préside jusqu'en 1966 la délégation française ainsi que la commission de politique commerciale et de coopération économique avec les pays tiers, et les conserve sans discontinuer jusqu'à son décès. Comme le soulignera le président Gaston Monnerville dans son éloge funèbre prononcé le 26 octobre 1967, il « se flattait d'être le seul Français qui fut à la fois membre de l'Assemblée parlementaire européenne, du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale ce qui lui permettait, disait-il, d'étudier et de comparer le fonctionnement de la grande et de la petite Europe ».

Au Palais du Luxembourg, Gustave Alric continue à s'affirmer comme l'un des grands spécialistes parlementaires des questions européennes et industrielles. Il présente trois rapports et avis et intervient à de nombreuses reprises au nom de la commission des finances, principalement comme rapporteur spécial du budget de l'industrie ou celui des armées.

Rapporteur pour avis de la commission des finances sur les projets de loi autorisant l'approbation d'un accord douanier tarifaire européen et portant ratification de décrets relatifs aux droits de douane d'importation, il insiste, le 12 juillet 1961 à la tribune de la Haute Assemblée, sur la nécessité de déterminer directement les producteurs utilisant le mieux la main d'oeuvre et les matières premières et de favoriser leur développement afin d'éviter les concurrences déloyales au sein de l'Europe des Six. Il se livre alors à une longue réflexion sur le rôle joué en la matière par les cours des changes monétaires et les cours relatifs internes et reprend, sur ce dernier point, le fameux exemple des chaussures et des bicyclettes pour illustrer sa théorie sur la puissance exportatrice d'un pays, qu'il exposa pour la première fois en 1947, « résultant non d'une spécialisation particulière mais de l'existence de deux secteurs économiques de productivité très inégale ». Plus tard, au cours de la dernière mission d'information qu'il aura à présider, au Japon, Gustave Alric aura la satisfaction d'y voir appliquer ce qui sera plus tard appelé le « dualisme économique ».

Comme rapporteur spécial du budget de l'industrie, Gustave Alric porte, entre 1959 et 1966, une attention constante à la situation du textile et de l'artisanat, à l'aide à la recherche technique appliquée, au calcul du taux d'expansion ainsi qu'aux problèmes de la coordination de l'énergie qu'il n'aborde jamais sans en mesurer les conséquences au niveau des intérêts nationaux et européens. Concernant la production d'électricité d'origine nucléaire, s'il n'a de cesse de souligner la nécessité à terme de son développement à l'échelle industrielle, Gustave Alric, qui est du reste membre de la commission de l'énergie au Parlement européen, considère toutefois l'électronucléaire comme un domaine où subsistent encore trop d'inconnues autant sur le plan technique qu'économique et financier pour lancer des programmes engageant complètement l'avenir énergétique de la France. Le 21 juillet 1959, par exemple, lors de la discussion de la loi de programme relative à l'équipement économique général, il plaide en faveur du développement des sources d'énergie nationales et voit adopter son amendement réduisant les crédits destinés au lancement de trois centrales nucléaires à Chinon pour obtenir, en contrepartie, un nouvel examen du projet de construction de l'usine marémotrice de la Rance. L'expérience devait finalement lui donner raison et c'est donc sous son impulsion que fut sauvé ce projet, qui semblait à l'époque définitivement condamné comme non rentable. Inaugurée en 1966 par le général de Gaulle, l'usine de la Rance est encore aujourd'hui la seule au monde à fonctionner à l'échelle industrielle.

Gustave Alric est par ailleurs partisan d'une prudence analogue en ce qui concerne l'expérimentation atomique dans le domaine militaire. Intervenant dans la discussion du projet de loi de finances rectificative, il précise, le 18 juillet 1962, la position de son groupe parlementaire des Républicains indépendants sur la force de frappe et le développement de l'usine de Pierrelatte : « il faut avoir l'arme la meilleure quand la nécessité se présente. N'allons nous pas, pour avoir une assurance illusoire contre un risque qui deviendra probablement illusoire dans un avenir relativement proche, perturber profondément le reste de l'économie du pays ? (...) Si nous devons réaliser une force atomique et un développement atomique dans les divers domaines il est mauvais d'attendre les réalisations pour les apporter à l'Europe ».

Toujours sur le plan militaire, Gustave Alric, qui assura sous la IV e République la vice-présidence de la sous-commission chargée du suivi et du contrôle de l'emploi des crédits affectés à la défense nationale, est rapporteur spécial de l'ancien budget des forces françaises d'outre-mer rattaché à la section commune depuis la disparition du ministère. En 1959, il demande que soit modifiée l'organisation de ces forces et de les rattacher à l'armée métropolitaine afin de réaliser des économies puis insiste, par la suite, sur le rôle exceptionnel que la France doit tenir en matière de coopération militaire dans les pays de la Communauté.

Enfin, le résumé de l'activité parlementaire de Gustave Alric demeurerait incomplet, si l'on ne mentionnait pas les autres thèmes qu'il aborde, par voie d'amendements, en 1966 : les comités d'entreprise, le statut des agents de change ou encore la prolongation d'activité de certains fonctionnaires.

Parallèlement à son activité parlementaire, Gustave Alric continue à remplir bien d'autres responsabilités dans l'industrie du textile. Outre la présidence technique de l'Ecole française de bonneterie de Troyes, le directeur des établissements Poron et administrateur des ateliers de construction Lavalette est membre de l'Institut textile de France et siège au comité de contrôle du fonds d'encouragement à la production textile. Membre du conseil de l'Ecole centrale des arts et manufactures dont il fut major de sa promotion, il siège au conseil supérieur de la recherche scientifique et du progrès technique. En tant qu'ancien résistant, il appartient également au comité directeur national de l'Union des ingénieurs et techniciens de la Résistance.

Au cours de ses deux derniers mandats sous la Ve République, le sénateur de l'Aube accorde, après la semaine des barricades, les pleins pouvoirs au gouvernement en Algérie le 4 février 1960 et se prononce en faveur de la réforme des régimes matrimoniaux le 13 juillet 1965.

La mort vient interrompre sa carrière politique le 17 octobre 1967 à l'âge de soixante-treize ans. Officier de la Légion d'honneur à titre militaire, Croix de guerre 1914-1918 et médaillé de Verdun, Gustave Alric s'était également vu décerner la médaille de vermeil du Travail pour récompenser les trente-cinq années passées à la tête des établissements Poron.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Gustave ALRIC

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