Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Née le 29 juin 1895
Décédée le 11 juillet 1976
Profession :
Journaliste
Département :
Gard

Elue le 7 novembre 1948
Fin de mandat le 19 juin 1955 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

CRÉMIEUX (Suzanne)

Née le 29 juin 1895 à Paris

Décédé le 11 juillet 1976 à Paris

Sénateur du Gard de 1948 à 1955

Fille de Fernand Crémieux, qui fut député, puis sénateur radical du Gard pendant plus de trente ans, jusqu'à son décès, en 1928, Suzanne Crémieux passe son enfance dans ce département, et accomplit ses études à Remoulins.

Mariée en 1916 à Robert Servan-Schreiber, co-directeur avec son frère Emile du journal Les Echos, qu'ils avaient fondé en 1908, elle se consacre elle-même au journalisme, et s'engage en 1924 dans les rangs du parti radical : entrée au comité directeur en 1928, elle en devient secrétaire, puis, après guerre, vice-présidente.

Elle s'attache également à la défense de nombreuses causes d'intérêt général, et préside ainsi, notamment, l'Aide médicale aux étudiants, l'Union pour le suffrage des femmes, le Centre national d'information sociale, qu'elle a fondé en 1928, et la Mutualité médicale du Gard.

Déléguée auprès de la Société des Nations au début des années 30, elle entre en 1938 au cabinet de Marc Rucard, ministre de la santé publique dans le cabinet Daladier ; elle s'occupe particulièrement des problèmes de la protection maternelle et infantile.

Lors de la déclaration de guerre, elle est chargée, à ce titre, de l'évacuation des enfants de la région parisienne.

Après la signature de l'armistice, elle s'embarque sur le Massilia avec le groupe de parlementaires qui cherchent à gagner l'Afrique du Nord, et est appréhendée en même temps qu'eux.

Elle parvient néanmoins à rejoindre le Maroc, où elle séjourne durant les hostilités, puis regagne la France à la Libération.

Elle renoue alors avec la vie publique, où elle jouit de la grande influence qu'elle a acquise avant guerre. Ainsi, selon le Midi Libre : « son rôle politique sous la IIIe République, pour n'être point officiel, n'en fut pas moins efficace. Son salon était fréquenté par l'élite intellectuelle, aussi bien que par les grands noms de la politique ».

Candidate malheureuse dans le Gard aux élections législatives du 10 novembre 1946, elle se présente sans plus de succès aux élections sénatoriales du 8 décembre suivant ; sous l'étiquette radical-socialiste, elle ne remporte que 47 voix sur 836 suffrages exprimés.

Mais, lors des élections suivantes, en novembre 1948, elle compose avec Edgar Tailhades, candidat SFIO, une liste d'Union Républicaine et Socialiste, qui remporte les deux sièges à pourvoir ; elle-même est élue au deuxième tour, avec 531 voix sur 926 suffrages exprimés.

Membre du groupe du RGR, elle siège à la Commission de la France d'outre-mer, et à la Commission du suffrage universel, dont elle est élue vice-présidente en 1951 ; elle occupe cette fonction jusqu'à la fin de son mandat.

En 1950, elle rédige, au nom de la Commission de la France d'outre-mer, un rapport d'information sur la situation sanitaire et sociale en Afrique occidentale française et dépose, en 1951, une proposition de résolution invitant le Gouvernement à renforcer le contrôle des denrées alimentaires, qui est discutée en décembre.

L'année suivante, elle prend part aux discussions sur l'aide aux victimes des inondations dans le midi de la France, ainsi qu'à celles sur les budgets du travail et de la sécurité sociale, et de la santé publique et de la population pour 1953.

Elle intervient également dans le débat sur la situation économique, sociale et politique des territoires d'outre-mer.

Aux élections du 19 juin 1955, elle se présente comme précédemment sur la même liste qu'Edgar Tailhades, qui est élu au premier tour. Mais Suzanne Crémieux est victime, au second tour, de la candidature imprévue de Paul Béchard, qui remporte le second siège à pourvoir ; elle-même recueille alors 447 voix sur 938 suffrages exprimés.

Après son départ du Conseil de la République, elle siège, jusqu'en 1958, à l'Assemblée de l'Union française.

Ve République

CRÉMIEUX (Suzanne)

Née le 29 juin 1895 à Paris

Décédée le 11 juillet 1976 à Paris

Sénateur du Gard de 1948 à 1955 puis de 1959 à 1976

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 226)

Battue en 1955 aux élections au Conseil de la République après avoir siégé au Palais du Luxembourg pendant sept ans, Suzanne Crémieux se représente le 26 avril 1959, à l'occasion du premier scrutin sénatorial de la Ve République. Candidate sur une liste d'Union républicaine conduite par le sénateur-maire socialiste de Nîmes Edgar Tailhades, elle retrouve son siège dès le premier tour de scrutin : les grands électeurs gardois lui accordent 526 voix sur 1 034 suffrages exprimés. Radicaux, républicains populaires, gaullistes et indépendants ont en effet apporté leur soutien à sa liste pour faire obstacle à celle du parti communiste. Suzanne Crémieux est ainsi l'une des cinq femmes à faire son entrée dans le nouveau Sénat.

Réélue par la suite à deux reprises, elle conserve son siège jusqu'à sa mort : le 23 septembre 1962, elle se présente cette fois sur une liste distincte de celle d'Edgar Tailhades. Tête de liste du Parti républicain radical et radical socialiste et de l'Entente démocratique, Suzanne Crémieux est réélue au second tour avec un nombre de voix sensiblement égal à celui de 1959 grâce au report des voix des communistes en sa faveur : contrairement aux socialistes, les radicaux ont accepté l'accord sur un programme proposé par le parti communiste pour lutter contre les projets constitutionnels du général de Gaulle. Suzanne Crémieux obtient ainsi 529 voix sur 1 030 suffrages exprimés, après avoir recueilli 323 voix sur 1 039 suffrages exprimés lors du premier tour. Edgar Tailhades est à son tour reconduit. Lors du scrutin suivant, le 26 septembre 1971, les deux sénateurs sortants, font de nouveau liste commune, comme en 1959. Conduisant la liste démocrate et socialiste, Suzanne Crémieux est reconduite, tout comme Edgar Tailhades : après avoir obtenu 526 voix sur 1 150 suffrages exprimés au premier tour, elle est réélue au second tour avec 607 voix sur 1 126 suffrages exprimés.

Militante radicale depuis 1924, elle s'inscrit naturellement au groupe de la Gauche démocratique du Sénat. Suzanne Crémieux occupe du reste d'importantes fonctions au sein du parti républicain radical et radical-socialiste. Secrétaire de son bureau national de 1961 à 1963, elle en est élue en novembre 1965 vice-présidente honoraire, puis devient en décembre 1970 membre de son comité directeur. Au Palais du Luxembourg, elle siège au sein de la commission des affaires culturelles de 1959 jusqu'à son décès. En séance publique, si elle s'exprime sur des sujets très variés tels que le remembrement des propriétés rurales, l'immersion de déchets radioactifs ou les quantités de vins d'Algérie importées, elle intervient surtout à propos des questions sociales : la réforme des régimes matrimoniaux en 1959, la lutte contre certains fléaux sociaux en 1960, la politique gouvernementale en matière sociale en 1961, les fonctions d'assistante sociale en 1965, le fonds national de garantie des calamités agricoles en 1967 ou l'interruption volontaire de grossesse en 1974. C'est par-dessus tout au service de l'enfance, et plus particulièrement de l'enfance inadaptée, qu'elle offre son expérience et son énergie. Nommée membre titulaire de la commission chargée de la surveillance et du contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence, elle occupe sans discontinuer le poste de vice-président du groupe sénatorial de l'enfance inadaptée.

Suzanne Crémieux s'investit plus généralement au service de tous ceux qui souffrent. Elle est ainsi membre du conseil supérieur permanent de l'hygiène sociale au ministère de la Santé publique et préside le comité du Gard de la Ligue nationale contre le cancer. Ce dévouement inlassable lui vaut la cravate de commandeur de la Santé publique, la médaille de vermeil des épidémies et la médaille de l'Académie de médecine, distinctions qui s'ajoutent à la croix de chevalier de la Légion d'honneur acquise dès avant la guerre.

Soucieuse de rendre plus étroits les liens entre les parlements et de développer de meilleures relations entre les hommes, Suzanne Crémieux préside le groupe d'amitié franco-britannique du Sénat. Egalement membre du comité franco-britannique, elle est nommée en juin 1972 « Dame de l'Empire britannique ». A partir de 1973, elle appartient parallèlement au groupe interparlementaire pour le développement des relations franco-soviétiques.

Elle vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en 1960, pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967, pour la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, pour la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et pour la loi portant réforme du divorce en 1975. Elle se prononce en revanche contre la loi portant création et organisation des Régions en 1972 et contre la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973.

Touchée par une longue et cruelle maladie qu'elle affronte avec un grand courage, Suzanne Crémieux s'éteint à Paris, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1976, à l'âge de quatre-vingt-un ans. Cette « Grande Dame », selon les mots du président du Sénat Alain Poher dans son éloge funèbre prononcé le 5 octobre 1976, aura profondément marqué la Haute assemblée au cours de son séjour de près de trois décennies au Palais du Luxembourg. Elle fut en effet une parlementaire à part entière, n'ayant eu pour seul autre mandat que celui de conseiller régional de Languedoc-Roussillon à partir de 1973.

Elle est remplacée au Sénat par le républicain indépendant Maurice Fontaine, maire d'Aigues-Mortes.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Suzanne CREMIEUX

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