Appartenance politique :
Groupe des Indépendants d'Outre-Mer
État civil :
Né le 12 mai 1916
Décédé le 10 février 1993
Profession :
Adjoint administratif
Département :
Cameroun
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 9 décembre 1958 (Cessation de mandat en application de l'ordonnance n°58-974 du 17 octobre 1958, relative au fonctionnement provisoire des pouvoirs publics)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

KOTOUO (Pierre-Marie)

Né le 12 mai 1916 à Goufan-Kiki (Cameroun)

Décédé le 10 février 1993 à Yaoundé (Cameroun)

Sénateur du Cameroun de 1955 à 1958

Pierre Kotouo est adjoint administratif principal des services civils et financiers du Cameroun quand il se présente, en 1952, aux élections partielles de l'Assemblée territoriale du Cameroun, dont il sera membre jusqu'en 1956. C'est ainsi qu'il commence sa carrière politique qui se poursuit au Conseil de la République où il est élu le 19 juin 1955. En tant que sénateur, Pierre Kotouo est l'intermédiaire chargé d'exposer au gouvernement français les revendications de ses compatriotes à une époque où le mouvement de décolonisation bat son plein. Il s'inscrit au groupe « Indépendants d'Outre-mer

Rassemblement démocratique africain » qu'il quittera en juin 1958 pour constituer avec huit autres sénateurs le groupe du « Parti du Regroupement africain et des fédéralistes » présidé par Emile-Derlin Zinsou.

Dès le lendemain de son élection au Palais du Luxembourg, il intervient sur la proposition de loi relative à la réorganisation des municipalités d'outre-mer. En juin 1956, après que la loi-cadre sur les territoires d'outre-mer fut promulguée, Pierre Kotouo répond aux déclarations du gouvernement : la métropole propose une réforme institutionnelle qui, selon son avis, ne correspond pas aux réalités politiques du Cameroun. Il présente donc un amendement qui réclame un statut d'autonomie interne, une Assemblée législative élue au suffrage universel, un gouvernement autonome présidé par le Haut Commissaire de la France et un référendum avant le 1" janvier 1958. Mais cet amendement est refusé. Pierre Kotouo propose alors un second amendement plus modéré qui ne demande qu'un large pouvoir de gestion dans les affaires internes. Celui-ci est à son tour repoussé. Pierre Kotouo regrette ce manque de souplesse : « le drame de la France, dit-il dans un discours le 7 juin 1956, est de ne pas savoir donner à temps. Elle attend toujours d'être débordée et doit, alors, donner davantage ». Il pense bien évidemment aux événements qui font saigner l'Afrique du Nord dans les mêmes années.

Il se charge donc, avec la franchise qui est la sienne, de rappeler au gouvernement français que l'autogestion est l'aboutissement des promesses que ce dernier a faites au peuple camerounais. Pierre Kotouo sait que l'idée d'une indépendance totale est présente chez ses compatriotes. Mais il préconise pour sa part d'acquérir progressivement l'autonomie et ainsi de ne pas rompre trop brutalement avec l'aide de la métropole. La présence de la France permet en effet d'éviter la misère dans un pays pauvre dont la fragile économie est touchée par la crise du café et du cacao.

Les 2 et 3 juin 1958, Pierre Kotouo vote les pleins pouvoirs au gouvernement de Gaulle et la modification de la Constitution de 1946.

Le 9 décembre 1958, le Sénat de la Ve République met fin aux mandats des trois sénateurs camerounais, constatant que le jeune Etat du Cameroun n'a pas répondu aux offres de maintenir des représentants en son sein.

La carrière de Pierre Kotouo se poursuit néanmoins. Il est ministre des affaires économiques dans le gouvernement de André-Marie Mbida, de mai 1957 à février 1958. Puis, au lendemain de l'indépendance du Cameroun, le 1er janvier 1960, il devient représentant de son pays auprès du Conseil économique et social de l'Organisation européenne du Marché commun. Le 11 janvier 1961, il est nommé chargé de mission au Cabinet de Charles Assale, Premier ministre. Il est maire de Bafia de 1961 à 1965. Au terme de ce mandat, il publie un document intitulé Nouveau statut du Cameroun.

C'est dans son pays que Pierre Kotouo termine sa vie. Il meurt le 10 février 1993 à Yaoundé et est inhumé à Kiki, son village natal des faubourgs de Bafia.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre KOTOUO

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