Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 29 septembre 1903
Décédé le 9 janvier 1991
Profession :
Contremaître-mécanicien
Département :
Puy-de-Dôme

Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

MONTPIED (Gabriel)

Né le 29 septembre 1903 à Clermond-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Décédé le 9 janvier 1991 à Cébazat (Puy-de-Dôme)

Sénateur du Puy-de-Dôme de 1952 à 1958

Gabriel Montpied n'est venu à la politique qu'après la seconde guerre mondiale. Auparavant, orphelin de la guerre 1914-1918, il avait effectué son service militaire en occupation en Allemagne, dans l'artillerie puis dans l'infanterie. Contremaître-mécanicien de profession, il s'engage dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, devenant l'un des principaux chefs des maquis auvergnats. Chef régional « R6 », il est nommé lieutenant-colonel FFI puis préside le comité départemental de Libération du Puy-de-Dôme. Cette activité lui vaut de recevoir la médaille de la Résistance avec rosette, la croix de guerre avec deux palmes, la médaille commémorative de la Libération, ainsi que d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire. Il deviendra plus tard officier d'académie, chevalier de la santé publique et chevalier du mérite social, pour ses activités de président de la fédération hospitalière de France, de vice-président de la fédération hospitalière internationale et de président d'honneur de l'union des sociétés de secours mutuel du Puy-de-Dôme. Gabriel Montpied fut également l'un des fondateurs de la caisse chirurgicale mutualiste.

Nommé maire de Clermond-Ferrand le 27 août 1944, il est élu conseiller municipal et maire le 29 avril 1945. Il restera maire de cette ville pendant vingt-neuf années. Egalement élu conseiller général du Puy-de-Dôme dans le canton de Clermont-Nord le 24 avril 1955, il siègera au conseil général jusqu'en 1973 et le présidera de 1964 à 1970.

Le 18 mai 1952, Gabriel Montpied est élu au Conseil de la République sur la liste SFIO. Il interviendra relativement rarement à la tribune de la Haute Assemblée. Après son élection, il est nommé membre de la commission de la famille, de la population et de la santé publique, de la commission du travail et de la sécurité sociale (à laquelle il participera jusqu'en 1958), et du conseil supérieur de la mutualité. Il dépose cette année un rapport au nom de la commission du travail sur la proposition de loi complétant les dispositions de la loi du 29 juillet 1950 pour étendre le bénéfice de la sécurité sociale aux aveugles de la Résistance. Il intervient dans la discussion du projet de loi relatif au budget de l'éducation nationale pour 1953, et y dépose un amendement indicatif, qu'il retire, relatif à la transformation en faculté de l'école de médecine de Clermont-Ferrand.

En 1953, nommé membre titulaire de la commission de l'intérieur et membre suppléant de la commission de la famille et de la commission des moyens de communication, Gabriel Montpied devient également membre - il le restera jusqu'en 1956 - de la commission de coordination chargée de suivre l'élaboration et la mise en oeuvre du deuxième plan de modernisation et d'équipement. Il intervient dans la discussion de la proposition de loi relative aux hôpitaux de Marseille.

En 1954, membre suppléant de la commission de la famille, de la commission de l'intérieur et de la commission des moyens de communication, il intervient dans la discussion du budget du ministère de la santé publique et de la population pour 1955.

En 1955, membre titulaire de la commission de l'intérieur, membre suppléant de la commission de la famille et de la commission des finances, Gabriel Montpied n'intervient qu'une fois, lors de la discussion du projet de loi portant organisation générale de la défense nationale.

Nommé au surplus membre suppléant de la commission de la reconstruction, il monte à la tribune du Conseil de la République en 1955-1956 pour exposer au ministre de la défense nationale et des forces armées le cas d'un jeune homme dispensé du service militaire, ses deux parents étant morts pour la France, mais qui vient néanmoins d'être rappelé sous les drapeaux, sans pouvoir bénéficier de l'application des dispositions d'exemption prévue pour les cas spéciaux.

En 1956-1957, à nouveau membre titulaire de la commission de l'intérieur et de la commission du travail, il est nommé membre suppléant de la presse, de la radio et du cinéma. Il pose une question orale au ministre des affaires économiques et financières, lui réclamant la suppression de la contribution forfaitaire versée aux commissaires de police pour assistance aux opérations d'exhumations, réinhumations et translations de corps. Il expose par ailleurs au ministre d'Etat chargé de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports le cas d'un professeur d'histoire de la musique qui n'a pas été rémunéré depuis août 1953, et lui demande de prendre toutes les mesures utiles pour remédier à cette situation.

En 1957-1958, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à maintenir, en faveur des militaires appelés à servir en Algérie et maintenus sous les drapeaux au-delà de la durée légale, et des militaires rappelés, les soldes perçues jusqu'à ce jour.

Gabriel Montpied vote contre le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs, le 2 juin 1958.

Ve République

MONTPIED (Gabriel)

Né le 29 septembre 1903 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Décédé le 9 janvier 1991 à Cébazat (Puy-de-Dôme)

Sénateur du Puy-de-Dôme de 1959 à 1974

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 468-469)

Réélu au Palais du Luxembourg le 26 avril 1959, Gabriel Montpied réintègre le groupe socialiste dont il faisait déjà partie sous la République précédente. Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale dès 1959, il le reste jusqu'à son départ du Sénat et en est le secrétaire à partir de 1962.

En 1959, il s'adresse au ministre des Anciens combattants et victimes de guerre pour demander que l'âge de la retraite des déportés soit avancé. Il exhorte Raymond Triboulet à ne pas tarder à prendre cette mesure car, s'il ne reste que 18 000 intéressés sur 38 000, c'est que « chaque jour la mortalité augmente dans des proportions considérables [...] en raison de leur déchéance physique ». Il dénonce par avance l'éventuel calcul immoral, pour en limiter les coûts, qui ferait repousser la décision.

En séance publique, il intervient dans de multiples domaines, sans qu'il se soit véritablement spécialisé dans l'un d'eux. Ainsi, début décembre 1959, il prend la parole lors de la discussion du projet de loi de finances à propos des transports publics. Il s'inquiète en effet auprès du ministre Robert Buron de l'avenir du personnel ferroviaire concerné par la modernisation de la ligne Bastia-Ajaccio. A la fin du même mois, il porte la contradiction au Premier ministre Michel Debré à propos des rapports entre l'Etat et les établissements d'enseignement privés. Soutenu par son groupe et par l'extrême-gauche, sans obtenir de réponse claire, il dénonce l'éventualité que les enfants de moins de six ans percevraient une allocation rétroactive pour les années 1951 à 1955 s'ils étaient inscrits dans des écoles privées, alors que ceux scolarisés dans des écoles laïques n'en auraient pas.

Le 16 novembre 1960, lors de la discussion du projet de loi de finances, c'est à propos des ressources locales qu'il prend la parole. Alors que le débat porte sur la création d'une taxe sur les machines à sous, au bénéfice des budgets communaux, et dans l'optique de préserver la jeunesse, le maire de Clermont-Ferrand fait part de sa propre expérience locale. Il fait remarquer à la droite et aux sénateurs du MRP qu'il existe d'autres moyens de lutter contre l'amoralité de jeunes. Il explique ainsi comment il a fait fermer les établissements qui dépassent le cadre de l'amusement occasionnel et termine son intervention en misant sur la prévention en recommandant de donner « aux communes plus de possibilités financières pour que celles-ci puissent construire des terrains de jeux et de sport ».

Au début du mois de décembre 1961, Gabriel Montpied demande des explications à Jacques de Maupeou sur les dispositions de son projet de loi tendant à rendre obligatoire l'avis du ministère des affaires culturelles avant la délivrance du permis de démolition des immeubles ayant plus de cent ans d'âge. Dans la rapide modernisation urbaine que connait la France, et localement chaque commune, depuis l'après-guerre, cette loi n'est pas anodine pour Gabriel Montpied. Comme la majorité de ses collègues du Sénat, il en partage l'esprit, c'est-à-dire la préservation du patrimoine. Cependant, c'est justement en élu local, avec la connaissance de nombreux cas pratiques, qu'il pointe les problèmes de l'interaction avec les monuments historiques. Il s'inquiète de potentiels blocages nés de constructions appartenant à des propriétaires aux moyens financiers limités, qui seraient alors coincés entre l'interdiction de la démolition, l'incapacité de la rénovation et l'impossibilité de la vente. C'est dans la même posture d'élu local que le 13 décembre 1961, il intervient à propos du projet de loi relatif au droit de préemption dans les zones à urbaniser en priorité et dans les zones d'aménagement différé. Il s'insurge ainsi contre d'éventuels profits exorbitants réalisés par certains propriétaires.

Le 3 février 1960, dans le contexte difficile de la guerre d'Algérie, Gabriel Montpied s'abstient lors du vote de la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en vertu de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. En 1965, il vote la loi réformant les régimes matrimoniaux et, en 1967, la loi Neuwirth sur la régulation des naissances. En 1972, il vote contre la loi portant création et organisation des régions. Il s'abstient lors du vote de la loi Royer visant à préserver l'artisanat et le petit commerce en 1973. En 1974, il est favorable à l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans.

Dans la première partie des années 1970, Gabriel Montpied s'éloigne progressivement de ses responsabilités politiques. En mars 1973, alors qu'il a 69 ans, il cède son siège de maire de Clermont-Ferrand, qu'il occupait depuis 1944, à Roger Quilliot, tout en restant conseiller municipal jusqu'en 1977.

Alors qu'il avait constamment été réélu au 1er tour depuis 1955 aux élections cantonales, il ne se représente pas en septembre 1973. Il s'éloigne ainsi d'une assemblée départementale qu'il avait présidée de 1964 à 1970. Entré en décembre 1973 au Conseil régional en qualité que parlementaire, il n'y reste que jusqu'en septembre 1974 puisqu'il décide de ne pas se représenter à la Haute assemblée. Ici encore, la filiation avec Roger Quilliot est complète puisque le tout nouveau maire de la capitale régionale est élu.

Gabriel Montpied s'éteint au tout début de 1991 dans sa 87e année.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Gabriel MONTPIED

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