Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 4 août 1873
Décédé le 28 mars 1972
Profession :
Avocat
Département :
élu(e) par l'Assemblée Nationale

Elu le 19 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Non réélu(e))

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

PAUL-BONCOUR (AUGUSTIN, ALFRED, Joseph), né le 4 août 1873 à Saint-Aignan (Loir-et-Cher).

Député du Loir-et-Cher de 1909 à 1914.

Député de la Seine de 1919 à 1924.

Député du Tarn de 1924 à 1931.

Sénateur du Loir-et-Cher de 1931 à 1941.

Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 2 mars au 27 juin 1911.

Ministre de la Guerre du 3 juin au 18 décembre 1932.

Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères du 18 décembre 1932 au 31 janvier 1933.

Ministre des Affaires étrangères du 26 octobre 1933 au 30 janvier 1934.

Ministre de la Défense nationale et de la Guerre du 4 au 9 février 1934.

Ministre d'Etat, délégué permanent à la S.D.N. du 24 janvier au 4 juin 1936.

Ministre des Affaires étrangères du 13 mars au 10 avril 1938.

Joseph Paul-Boncour est né à Saint-Aignan, sur les bords du Cher, dans le sein d'une famille bourgeoise. Son père médecin, libre-penseur et républicain, sa mère née de souche normande, catholique et monarchiste, ont une vie simple et discrète. En 1884, Joseph Paul-Boncour entre au vieux collège de Pont-Levoy. La lecture de Jules Verne et du Journal des voyages crée en lui une vocation maritime et, en 1889, il part pour Saint-Brieuc où il compte préparer le concours d'entrée à l'Ecole navale, au collège Saint-Charles. Mais le côté mathématique de la préparation le rebute vite et il reprend, toujours en Bretagne, des études de lettres.

Puis c'est Paris, le quartier latin où il fait des études de droit, toujours pour satisfaire sa vocation maritime par le biais du commissariat de la marine. Il découvre le socialisme idéaliste de la Revue socialiste de Benoît Malon ; toutefois, les partis socialistes ne l'attirent pas : ils sont trop doctrinaires et aussi trop anticléricaux et trop antimilitaristes.

Ses nouvelles préoccupations politiques et sociales entraîneront Paul-Boncour, une fois licencié en droit, à délaisser la marine pour le nouveau doctorat de droit public et d'économie politique qu'il prépare en même temps qu'il fait son stage d'avocat. Avec quelques amis, il fonde à la Bourse du travail de Paris un conseil judiciaire qui plaide pour les grévistes. Il prend aussi contact avec le syndicalisme et peut étudier « les rapports de l'individu et des groupements professionnels » qui vont être l'objet de sa thèse de doctorat, publiée sous le titre Le fédéralisme économique, avec une préface de Waldeck-Rousseau.

Le 22 juin 1899, Waldeck-Rousseau devient président du Conseil et le restera jusqu'au 7 juin 1902. Paul-Boncour sera son secrétaire particulier. En 1902, il se marie, épousant à Paris Hélène Raffard dont il aura deux enfants.

En 1906, Clemenceau, arrivé au pouvoir le 25 octobre, recrée un ministère du Travail qu'il a confié à un socialiste dissident, Viviani. Celui-ci prend Paul Boncour à la fois comme directeur de cabinet et comme directeur du personnel. Outre la difficile organisation d'un ministère nouveau, Paul-Boncour aura à s'occuper particulièrement de la loi des retraites et du repos hebdomadaire.

Le 4 août 1907, il est fait chevalier de la Légion d'honneur comme avocat à la Cour d'appel et comme directeur du cabinet de Viviani.

Mais agir à l'ombre d'autrui ne lui suffit plus. Déjà, depuis le 1er mai 1904, il est conseiller municipal de Saint-Aignan (et il le restera jusqu'au 5 mai 1912) et le 24 janvier 1909 il sera élu au Conseil général du Loir-et-Cher où il siégera jusqu'au 14 décembre 1919.

Le 3 janvier 1909, il est élu député du Loir-et-Cher, sans concurrent, par 12.498 voix sur 19.504 inscrits et 14.344 votants. Ce mandat lui est confirmé lors du renouvellement de 1910. Le 24 avril, il est élu sans concurrent, par 10.889 voix sur 19.614 inscrits et 15.039 votants.

L'avocat est passé sans peine de l'éloquence judiciaire à l'éloquence parlementaire.

Tout dans son jeune passé le prédisposait à entrer à la commission du travail où son thème favori est la question sociale.

Le 2 mars 1911, pour succéder à Briand, le président Fallières fait appel à Monis qui, sur les conseils de Charles Berteaux, le prend dans son cabinet. A 38 ans, voici donc Paul-Boncour à la tête du ministère du Travail et de la prévoyance sociale. Son programme est simple : « appliquer la loi des retraites le 3 juillet 1911 ». Mais ce ne sera pas une petite affaire que d'obtenir du Conseil d'Etat le règlement d'administration publique, que d'expliquer au public, par l'entremise des quatre-vingt-six préfets, le nouveau mécanisme législatif, que de passer outre à l'hostilité d'une partie du patronat et d'une partie - la gauche - des socialistes. Et il fallut trois jours à la Chambre où Paul-Boncour batailla seul - Monis ayant été blessé dans l'accident d'aviation qui coûta la vie à Berteaux - pour obtenir la confiance du Parlement, Malheureusement quelques jours après, le 27 juin, le ministère démissionnait après moins de quatre mois d'existence. Mais rien ne pouvait empêcher Paul- Boncour de continuer sa campagne pour la loi des retraites. Il la fit a la Chambre et dans le pays dans de nombreuses interventions.

Cette campagne le prit même au point de lui faire refuser le poste de sous-secrétaire aux Beaux-arts qu'on lui offrait, en 1912, pour remplacer Dujardin-Beaumetz. Et c'était, certes, un grand regret pour lui, au nom de la généreuse réalisation à laquelle il s'était voué, que d'abandonner une activité qui eût flatté ses goûts et ses talents. Paul-Boncour avait en sa jeunesse, rêvé aussi d'être comédien et si le sort décida pour lui d'une toute autre carrière, il en garda toujours quelque nostalgie, il en garda toujours une vive empreinte, un certain comportement physique subtilement théâtral et le Conservatoire n'eut jamais de plus assidu et fervent témoin les jours où sont consacrés ses plus brillants élèves.

Mais on sent maintenant percer en lui un autre souci majeur et qui ne le quittera plus : celui de la défense du pays. On s en rendit compte notamment lors de la discussion de la loi de trois ans. Avec Messimy, il dépose même un contreprojet, dit des trente mois.

Aux élections de 1914, il est mis en ballottage au premier tour par les électeurs du Loir-et-Cher. Arrivant en tête avec 7.835 voix sur 16.578 votants, au second tour il est battu par Legros, du parti républicain démocratique, par 38 voix de différence.

Bientôt, c'est la guerre, Paul-Boncour fera au front les quatre ans, tantôt en ligne où il devint chef de bataillon, tantôt comme chef d'un service de renseignements. Ses qualités et son courage lui vaudront la Croix de guerre avec palmes et la Légion d'honneur à titre militaire.

En 1916, le spectacle même de la guerre l'a convaincu que, seule, une organisation de l'Europe et du monde peuvent empêcher la civilisation de sombrer et il croit que, seuls, le parti socialiste et son Internationale sont capables de tenter cette organisation. De Toul, il envoie son adhésion à la section de Saint-Aignan du parti socialiste.

En mars 1919 il est, avec Le Troquer et Ducos de La Haille, avocat de la partie civile au procès de Villain, l'assassin de Jaurès.

Il faut préparer les élections qui vont avoir lieu à la fin de 1919. Au congrès de juin, Paul-Boncour s'oppose vainement à la motion Bracke qui fait aller les socialistes seuls à la bataille. Lui-même est candidat sur la liste S.F.I.O. dans la 2e circonscription de la Seine qui comprend les Ier, IIe, IIIe, IVe, XIe, XIIe et XXe arrondissements et compte 221.732 inscrits. Le 16 novembre, il y a 168.047 votants et 162.449 suffrages exprimés. La liste conduite par Millerand et dite d'union républicaine, nationale et sociale, a huit élus dont Millerand avec 73.759 voix. La liste S.F.I.O. a trois élus : Paul-Boncour avec 52.073 voix, Pierre Dormoy avec 50.536, Blum avec 49.379. Il y a encore un élu sur la liste du comité d'action socialiste, avec 22.970 voix, Lauche.

Dans l'ensemble du pays, c'est le bloc national qui l'emporte et jusqu'en 1924 les socialistes seront dans l'opposition. Pour sa part, Paul-Boncour accède aux commissions de l'armée et des affaires étrangères où il mène une opposition constructive. Au sein du groupe socialiste il est chargé des questions militaires et de la politique extérieure. Ce seront désormais ses grands champs d'action, d'ailleurs, dans son esprit, intimement liés. Car s'il croit par-dessus tout à la Société des Nations que le traité de Versailles vient de créer, c'est parce qu'il croit à la sécurité collective et à l'as-tance mutuelle et qu'il sait qu'en attendant la constitution d'une force au service de la Société des Nations, chaque pays doit pouvoir assurer sa défense. « Social-patriote », il reste évidemment au sein de la S.F.I.O. lors de la décision de Tours, en décembre 1920. Il participe alors, pour élargir le recrutement de son parti, à de nombreuses réunions où il est aux prises avec les communistes.

Se situant à la droite de la S.F.I.O., Paul-Boncour n'est pas à l'aise dans la fédération de la Seine qui est extrême gauche Aussi, lors des élections législatives de 1924, quitte-t-il volontiers sa circonscription parisienne pour le Tarn, où il entend succéder à Albert Thomas et à Jaurès. C'est ce qui arrive le 11 mai, où la liste du cartel des gauches comprenant deux radicaux et deux socialistes obtient 47.274 voix de moyenne (sur 97.627 inscrits, 84.238 votants et 82.755 suffrages exprimés), emportant aussi les quatre sièges au détriment des sortants de la liste Reille-Soult (31.845 voix) et des candidats communistes du bloc ouvrier-paysan (2.781 voix).

Le succès de la gauche donne à Paul-Boncour la possibilité d'agir. Le voici dès 1924 membre de la délégation française à la S.D.N. Il ne cessera plus d'être notre représentant à Genève, à l'exception de deux années après les élections de 1928, où la S.F.I.O. rejetée dans l'opposition lui demande de choisir entre elle et ses fonctions genevoises et où il choisit le parti.

1924, c'est l'année du protocole pour le nève et au Palais Bourbon. 1925, c'est l'année de Locarno ; il est rapporteur du règlement pacifique des différends internationaux : Paul-Boncour en traite à retraité à la Chambre. C'est aussi à Genève la session sur le trafic d'armes, c'est surtout les débuts des travaux de la commission chargée de préparer la conférence sur la réduction générale des armements. 1926, c'est l'année du conflit polono-lithuanien au sujet de Vilna ; Paul-Boncour va sur place se rendre compte de la situation : il sera pour les communistes « le soldat polonais ».

En outre, avocat, il plaide souvent à La Haye devant la Cour permanente de justice internationale. Ancien combattant, il ne perd pas de vue les problèmes militaires et rapporte, au cours de cette législature, la loi sur l'organisation générale de la Nation en temps de guerre. Il est membre (et même président) de la commission d'études du Conseil supérieur de la Défense nationale. Le loisir lui est cependant laissé d'écrire un ouvrage sur Lamennais, précurseur et martyr, paru en 1928.

En 1928, les élections législatives ont lieu au scrutin uninominal. Paul-Boncour se représente dans le Tarn, où il choisit la 2e circonscription (Albi). Le 22 avril, il est élu par 7.292 voix sur 13.114 inscrits, 10.391 votants et 8.414 suffrages exprimés, contre 1.122 à Maizière, candidat du bloc ouvrier-paysan.

Il retrouve sa place à la commission de l'armée et à la commission des affaires étrangères. Celle-ci l'élit président. En cette qualité, il intervient notamment sur la conférence de Londres relative au désarmement (1929), sur les accords de La Haye et sur l'acte général d'arbitrage (1930).

Parallèlement, il assied son influence locale dans le Tarn en entrant au Conseil général, qui le porte à sa présidence le 28 octobre 1932. C'était se préparer des voies sénatoriales.

En effet, à propos de la Défense nationale, Paul-Boncour se heurte de plus en plus durement à son parti. Jusqu'au point où, le congrès de Tours de 1931 étant revenu à la vieille formule « pas un homme, pas un sou pour l'armée de l'Etat bourgeois», Paul-Boncour se décide à quitter la S.F.I.O.

Il avait l'intention de se présenter dans le Tarn à l'élection partielle destinée à remplacer le sénateur Vieux, décédé. Mais entre-temps eut lieu à Blois une autre élection partielle destinée à remplacer un autre sénateur décédé, Gauvin. Le 13 septembre 1931, au premier tour, il obtient 71 voix, alors qu'il n'est pas candidat. Olivier, qui est socialiste et maire de Blois se désiste alors en faveur de Paul-Boncour, ainsi que Froger, d'étiquette républicaine et socialiste, conseiller général. Aussi, au second tour, Paul-Boncour arrive-t-il en deuxième position, avec 192 voix, derrière Persil qui en a 228 et devant Boudin 177. Boudin, conseiller général radical-socialiste, se retire en invoquant la discipline républicaine. Au troisième tour, Paul-Boncour obtient 342 voix sur 618 suffrages exprimés, battant Persil qui n'a que 260 voix.

Démissionnaire de la Chambre, il entre au Sénat le 20 novembre 1931. L'année suivante, lors du renouvellement triennal du 16 octobre 1932, il est réélu dès le premier tour par 492 voix sur 620 suffrages exprimés, tandis que les deux autres sénateurs du Loir-et-Cher ne sont élus qu'au troisième tour, Pichery avec 418 voix et Boudin, 375.

Tout de suite, il est membre de la commission des affaires étrangères. Revenu à Genève, il préside en 1932 le conseil qui s'occupe de l'affaire de Mandchourie, où la Société des Nations connaît son premier échec grave. Il prend part avec Tardieu, puis avec Herriot, à la conférence du désarmement.

II devient ministre de la Guerre dans le 3e cabinet Herriot et le restera jusqu'au 18 décembre 1932.

Herriot étant tombé en décembre sur la question des dettes à l'Amérique, le président Lebrun demande à Paul-Boncour de former le nouveau gouvernement. La S.F.I.O. consultée veut bien lui accorder son soutien, mais non sa participation. Il hésite, mais Lebrun insistant, il forme son cabinet le 18 décembre 1932, prenant pour lui le portefeuille des Affaires étrangères et confiant à Chéron celui des Finances. Le ministère tomba au bout de quarante jours, sur un certain article 6 d'un texte financier qui, au nom de l'égalité de tous dans les sacrifices, augmentait les impôts de 5 % (28 janvier 1933).

Mais Paul-Boncour conservera encore un an le portefeuille des Affaires étrangères, d'abord dans le 1er cabinet Daladier (31 janvier - 26 octobre 1933), ensuite dans le 1er cabinet Sarraut (26 octobre - 26 novembre 1933), enfin dans le 2e cabinet Chautemps (26 novembre 1933 - 30 janvier 1934).

Son action a tendu, d'abord, à réduire la tension avec l'Italie. Ensuite il essaye, alors qu'il en est temps encore, de mettre sur pied le pacte à quatre malgré les réserves de la Petite Entente et de la Pologne. Malheureusement, ce pacte ne sera jamais ratifié, le départ de l'Allemagne de la Société des Nations l'ayant rendu caduc d'avance. Paul-Boncour remet aussi en chantier l'organisation danubienne. Pour lui, l'important c'est que la France ait le plus d'alliés possibles face à la montée hitlérienne. D'où sa politique vis-à-vis des pays d'Europe centrale, de l'Italie et aussi de la Russie. De même, il s'attache à améliorer nos relations avec les Etats-Unis.

En ce qui concerne la Sarre, il est partisan du maintien du régime international. Il considère, en effet, la question sarroise comme un « abcès de fixation » qui peut nous éviter avec l'Allemagne des ennuis bien plus graves.

Mais cette politique, qui avait été en gros celle d'hommes comme Briand et Herriot, sera abandonnée après février 1934.

A la chute de Chautemps, Daladier forme son 2e cabinet et lui demande de reprendre le ministère de la Défense nationale « pour défendre la République ». Ministre cinq jours, du 4 au 9 février 1934, après la démission de Daladier, il retourne à son cabinet d'avocat et à son fauteuil de sénateur. Il dépose, avec son vieil ami Jouvenel, une motion tendant à la constitution au Sénat d'une commission de réforme de l'Etat. Sa motion est votée mais ne connaîtra pas de réalisation.

C'est à la condition expresse de conserver sa délégation permanente à la Société des Nations que Paul-Boncour accepte d'entrer dans le 2e cabinet Sarraut (24 janvier - 4 juin 1936) comme ministre d'Etat. En effet, il est alors président d'un groupe relativement important, l'union socialiste et républicaine qui compte 65 membres et qui sera l'aile gauche de la majorité appelée à soutenir le gouvernement Sarraut. Ce parti comprend notamment les néo-socialistes comme Marquet, Déat, Renaudel, Varenne et Ramadier, qui ont quitté la S.F.I.O. en 1933 ; comme Paul-Boncour lui-même.

Le ministère Sarraut ne prend pas part à la préparation du Front populaire qui gagne les élections avril mai 1936. Mais il doit gérer les affaires jusqu'au 1er juin, date à laquelle la nouvelle Chambre entre en fonction. Et les affaires sont pressantes : Rhénanie, Ethiopie, finances, occupations d'usines. Paul-Boncour s'efforce de traiter de son mieux les Affaires étrangères dont il assure l'intérim pendant la maladie de Flandin. Mais il ne fera pas partie du 1er cabinet Blum car il veut garder les Affaires étrangères et on ne lui offre qu'un ministère d'Etat. Il conserve néanmoins son poste à Genève.

Il revient aux Affaires étrangères en 1938, dans le 2e cabinet Blum.

Pour faire une autre politique, Daladier, successeur de Blum, élimine Paul-Boncour et prend Georges Bonnet. Et c'est Munich.

Après septembre 1939, Paul-Boncour prend part aux nombreuses réunions tenues par la commission des affaires étrangères du Sénat pendant la « drôle de guerre ». Il se heurte souvent à Laval, surtout à propos de l'Italie. Il bataille en faveur de la Pologne. Il rentre à la commission de l'armée le 25 avril 1940, à la place de Laurent.Eynac, devenu ministre. Il est, à Genève, à la tête de la délégation française qui va s'occuper, pour la dernière réunion de la Société des Nations, du conflit russo-finlandais : il obtient qu'on condamne et l'agression soviétique et l'agression allemande contre la Pologne, cause première du conflit.

Mais c'est la débâcle. Paul-Boncour quitte Paris le 10 juin pour Tours, puis pour Bordeaux où, prévenu par Pomaret, il évite de justesse l'embarquement sur le Massilia. Il quitte Bordeaux le 29 juin pour Vichy. Il est convaincu qu'il faut donner les pleins pouvoirs à l'homme qui a pris la responsabilité de l'armistice, mais il est hostile à ce que ces pouvoirs soient constituants. Au nom du groupe des anciens combattants du Sénat, il va le dire au maréchal Pétain, avec Taurines, Dormann et Jacquy, dans une entrevue du 6 juillet. Taurines et trente autres sénateurs - dont Paul-Boncour - déposent un contre-projet au texte de Laval, mais celui-ci empêchera qu'il vienne en discussion. Et le 10 juillet, à l'Assemblée nationale, Paul-Boncour n'aura d'autre ressource que de voter contre le projet de loi constitutionnelle. Il est l'un des « 80 ». Il en deviendra le Président.

Bibliographie :

Jeanne VIGOUROUX, Joseph PAUL-BONCOUR, 1873-1972, Saint_Aignan-Noyers-Paris-Genève, La Paix pour passion, auto édition, Bordeaux, janvier 2018.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

PAUL-BONCOUR (Joseph)

Né le 4 août 1873 à Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Décédé le 28 mars 1972 à Paris

Député du Loir-et-Cher de 1909 à 1914

Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 2 mars 1911 au 27 juin 1911

Député de la Seine de 1919 à 1924

Député du Tarn de 1924 à 1931

Sénateur du Loir-et-Cher de 1931 à 1941

Ministre de la Guerre du 3 juin 1932 au 18 décembre 1932

Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères du 18 décembre 1932 au 31 janvier 1933

Ministre des Affaires étrangères du 26 octobre 1933 au 30 janvier 1934

Ministre de la Défense nationale et de la Guerre du 4 au 9 février 1934

Ministre d'Etat, délégué permanent à la Société des Nations du 24 janvier 1936 au 4 juin 1936

Ministre des Affaires étrangères du 13 mars 1938 au 10 avril 1938

Conseiller de la République élu par l'Assemblée nationale de 1946 à 1948

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VII, p. 2618)

Après la Libération, Joseph Paul-Boncour devient président de l'association des « Quatre-vingts », du nom de ces parlementaires qui, le 10 juillet 1940, ont refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En 1949, il est fait chevalier de la Légion d'honneur au titre de la Résistance.

Dès la fin de la guerre, Joseph Paul-Boncour reprend une activité politique. Elu membre de l'Assemblée consultative provisoire en novembre 1944, l'ancien ministre des Affaires étrangères est nommé à la commission chargée de ces questions. A ce titre, il intervient, en décembre 1944, dans le débat sur le Traité d'alliance et d'assistance mutuelle franco-soviétique de Moscou.

Sous la IIIème République Joseph Paul-Boncour était membre de la délégation française à la Société des nations (SDN). Le gouvernement de la IVème République l'envoie donc représenter la France dans les conférences internationales qui posent les bases de l'Organisation des Nations-Unies : en 1944, à Dumbarton Oaks, en 1945 à San Francisco, puis à Londres.

Ayant échoué à se faire élire conseiller de la République du Loir-et-Cher le 8 décembre 1946, battu de 7 voix par Jacques Boisrond, candidat du PRL, il est élu conseiller de la République le 19 décembre 1946 par l'Assemblée nationale, en application de la loi du 27 octobre 1946. Joseph Paul-Boncour rejoint alors le groupe SFIO. Il est nommé membre de la commission du règlement, de la commission des affaires étrangères et de la commission de la défense nationale.

L'ancien chef de bataillon de la première guerre mondiale, et résistant sous l'occupation, s'intéresse de près aux questions militaires : en 1947, il intervient ainsi dans la discussion du projet de loi relatif aux crédits militaires du deuxième trimestre de 1947, et dans la discussion du budget militaire de 1947. Le conseiller de la République socialiste y dénonce la disproportion « évidente » entre les dépenses effectuées et les résultats obtenus, et le trop grand nombre de généraux et d'états-majors. Il déplore également la crise de recrutement et le manque de techniciens nécessaires à une armée moderne. « C'est l'Armée rouge que nous devons imiter », lance-t-il alors dans un mouvement lyrique, en citant en exemple la proportion considérable de spécialistes, ou le temps consacré à l'apprentissage d'armes modernes dans l'armée soviétique. Joseph Paul-Boncour regrette, enfin, l'hésitation de l'armée française à incorporer largement les officiers des Forces françaises de l'intérieur (FFI), formés à l'école de la Résistance.

Joseph Paul-Boncour participe également aux débats relatifs aux affaires étrangères, comme en 1947, sur le traité de paix avec l'Italie. En 1948, c'est lui qui rend hommage à la délégation parlementaire britannique en visite au Sénat.

En novembre 1948, figurant sur la liste d'Union républicaine dans le Loir-et-Cher qui n'obtient aucun élu, Joseph Paul-Boncour perd son mandat parlementaire et se retire de la vie politique active.

En 1953, il est fait commandeur de la Légion d'honneur, et en 1961, grand officier de cet ordre.

Il meurt le 28 mars 1972 à Paris.

Bibliographie :

Jeanne VIGOUROUX, Joseph PAUL-BONCOUR, 1873-1972, Saint_Aignan-Noyers-Paris-Genève, La Paix pour passion, auto édition, Bordeaux, janvier 2018.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Joseph PAUL-BONCOUR

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