Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 1er juillet 1922
Décédé le 18 mars 1976
Profession :
Viticulteur
Département :
Marne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

COLLERY (Jean, Gaston)

Né le 1er juillet 1922 à Ay-Champagne (Marne)

Décédé le 18 mars 1976 à Ay-Champagne (Marne)

Sénateur de la Marne de 1970 à 1976

Après des études secondaires au collège des frères Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle à Reims-Momignies, Jean Collery retourne dans son village natal et devient chef vigneron dans l'exploitation viticole de ses parents. Requis par le Service du travail obligatoire (STO) en 1943, il doit partir pour l'Allemagne, à Wiener-Neustadt. Lors de la déroute de 1945, il profite du relâchement de la surveillance allemande pour s'échapper de son cantonnement avec un groupe de déportés du travail, et parvient à rejoindre l'armée soviétique victorieuse. Arrivé à Minsk, il peut enfin obtenir son rapatriement en France.

Il fonde alors une section de « Jeunes Paysans » chargée de former les cadres des exploitants agricoles. A la mort de son père, il reprend la tête de l'exploitation familiale pour produire et commercialiser des vins de Champagne. C'est également l'époque où débute sa carrière politique, avec son élection au conseil municipal d'Ay sous étiquette MRP (Mouvement républicain populaire), en 1947. Il consacre alors une grande part de son temps aux affaires de sa commune, où son esprit civique est particulièrement apprécié. Après onze ans passés au service de sa municipalité, il est élu conseiller général de la Marne en 1958, puis maire d'Ay en 1959. Il conserve ces mandats jusqu'à sa mort. Egalement membre de droit du Conseil régional de Champagne-Ardenne à partir de 1974, il siège à la commission de développement économique régional (CODER), et préside la Caisse d'Epargne d'Ay, ainsi que la commission cantonale du Centre d'étude et de liaison pour l'aménagement de la Marne (CELAM).

Parce qu'il est reconnu pour ses qualités d'administrateur au niveau local, Jean Collery est contacté par Roger Menu, maire d'Epernay, pour être son suppléant lors des élections sénatoriales du 26 septembre 1965. Le maire sparnacien meurt cinq ans après son élection, et Jean Collery lui succède au Palais du Luxembourg, le 20 août 1970. Il s'inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP), et devient membre de la commission des affaires sociales en 1970, puis des affaires culturelles à partir de 1971. Il y demeure après sa réélection du 22 septembre 1974.

Lors de l'examen des projets de loi de finances, son passé de déporté du travail l'amène tout naturellement à prendre la parole sur les crédits consacrés aux anciens combattants et aux victimes de guerre (en 1970, 1971 et 1973), pour formuler des observations sur les personnes ayant été requises par le STO : « Je dois être une des rares personnes de votre Assemblée à ne pas être tellement fière de ses exploits pendant la dernière guerre. Je suis un de ceux qui, devant leurs enfants, au cours d'une discussion, ne savent pas encore dire ce qu'ils étaient, parce que les parlementaires de leur pays n'ont pas encore voulu reconnaître que nous étions tout simplement des victimes de la déportation du travail. Croyez bien, monsieur le ministre, que nous ne revendiquons aucun titre de gloire. Nous avons toujours eu beaucoup d'admiration pour nos anciens combattants et du respect pour les souffrances que nos frères déportés politiques ou résistants ont subi. Mais ce n'est pas notre faute si nous avions de dix-sept à trente ans en 1942 ou 1943, si notre nom figurait sur les listes que nos employeurs remettaient aux Allemands ou si, tout simplement, le Gouvernement s'était mis d'accord avec l'occupant pour lui fournir 600 000 jeunes des classes 1940, 1941 et 1942 pour faire fonctionner sa machine de guerre. Nous ne sommes pas partis « volontairement », comme certains se plaisent à le dire. Une fois que l'ordre nous était donné de partir pour l'Allemagne, nous ne recevions plus de tickets d'alimentation, et nous n'avions plus le droit de circuler en France. Une fois arrivés dans les usines allemandes, suivant l'exemple et les conseils de nos aînés prisonniers de guerre, nous avons saboté le travail et démoralisé aussi bien les soldats que les civils, remplissant notre rôle de vrais Français. C'est pourquoi je vous demande, monsieur le ministre, de [...] reconnaître officiellement notre titre de « victimes de la déportation du travail et réfractaires », seule appellation conforme à la vérité historique » (21 novembre 1970).

Au-delà de ces préoccupations, l'essentiel du travail législatif de Jean Collery porte sur l'environnement et la qualité de la vie. Il est nommé rapporteur pour avis sur ces budgets de 1972 à 1975. Il dépose également deux avis sur ce thème, l'un consacré au projet de loi portant création du Conservatoire de l'espace littoral (1974), l'autre au projet de loi relatif à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux (1975). Ce souci constant de préserver le cadre de vie de l'Homme l'amène aussi à assumer les fonctions de président du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, en 1974.

Jean Collery consacre encore une part non négligeable de son temps aux sujets d'ordre économique et social. Auteur d'une proposition de loi portant amélioration de la situation des rentiers viagers (1975), il intervient aussi sur le projet de loi portant création de la prime de mobilité des jeunes (1972), sur le projet de loi en faveur des personnes handicapées (1975), ainsi que sur les textes relatifs à la limite d'âge des fonctionnaires d'Etat (1975), et aux conditions d'accès à la retraite de certains travailleurs manuels (1975). Ce souci constant d'améliorer les conditions de vie de ses concitoyens lui vaut d'être nommé chevalier du Mérite social.

Egalement chevalier du Mérite agricole, il prouve son intérêt pour le monde rural en prenant part à l'examen du projet de loi portant modification du statut du fermage (1975), et du texte relatif à l'organisation interprofessionnelle agricole (1975).

Pendant ces six années passées au Sénat, Jean Collery vote pour la loi portant création et organisation des régions (1972), pour la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), pour la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité (1974), pour la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse (1975), et pour la loi portant réforme du divorce (1975).

Agé de 53 ans, il trouve brutalement la mort dans un accident de la route, alors qu'il circule dans sa circonscription pour se rendre à la préfecture de Châlons-sur-Marne. Alain Poher, président du Sénat, prononce son éloge funèbre le 6 avril 1976.

Devenu Sénateur le 20 août 1970 (en remplacement de M. Roger MENU, décédé)
Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 18 mars 1976 (décédé)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean COLLERY

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