Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 1er mars 1924
Décédé le 8 mai 2013
Profession :
Directeur des centres de formation des personnels communaux
Département :
Aube
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

DAVID (Jean)

Né le 1er mars 1924 à Lambézellec (Finistère)

Décédé le 8 mai 2013 à Paris

Sénateur de l'Aube de 1978 à 1980

Jean David, fils d'un ingénieur de la marine employé à l'arsenal de Brest, voit le jour le 1er mars 1924 à Lambézellec, commune limitrophe de la cité du Ponant.

Après avoir fréquenté l'école communale de sa commune natale, il étudie au lycée de Brest. En 1943, les bombardements alliés le contraignent à quitter la ville et à se réfugier à Rennes où il étudie au lycée Chateaubriand. Il rejoint la Résistance à la fin de l'année 1943 : engagé dans le réseau Vengeance, il vient en aide aux aviateurs alliés abattus. En 1944, il rejoint le maquis de Plésidy-Saint-Connan, dans les Côtes-du-Nord. Il prend ainsi une part très active à la libération de Guingamp le 7 août 1944. Il continue ensuite à participer aux combats jusqu'à la capitulation allemande et joue notamment un rôle décisif dans l'arrestation de deux nazis en fuite. En récompense de son action combattante, il reçoit la Croix de guerre 39-45 et la médaille de la Résistance. Le général américain Jacob Devers lui remet aussi la Bronze star medal.

Après la guerre, il reprend ses études et obtient une licence de philosophie à la faculté des sciences et des lettres de Rennes. Il se lie alors avec le philosophe Emmanuel Mounier. Malgré sa disparition dès 1950, le fondateur de la revue Esprit et du mouvement personnaliste le marque profondément.

Également diplômé d'études supérieures de droit, Jean David débute une carrière dans l'administration en 1951 comme rédacteur à la mairie de Brest. Il est ensuite nommé secrétaire général de la mairie de Conflans-Sainte-Honorine, dans la banlieue nord-ouest de Paris, en 1958. À partir de 1969, il occupe les mêmes fonctions à Troyes, dans l'Aube, auprès d'Henri Terré, puis de son successeur Robert Galley à partir de 1972. Il rejoint ensuite le Centre de formation des personnels communaux, créé en 1972 : il en est le directeur adjoint de 1974 à 1977 puis le directeur en 1977 et 1978.

Il s'engage aussi dans la vie politique. Le sénateur de l'Aube Henri Terré, dont il est le secrétaire général à la mairie de Troyes, le choisit ainsi comme suppléant lors des élections sénatoriales du 26 septembre 1971. Aussi, lorsqu'Henri Terré met fin à ses jours le 13 octobre 1978, Jean David lui succède-t-il dès le lendemain au Sénat. Il échoue néanmoins par la suite à conquérir le canton de Soulaines-Dhuys aux élections cantonales de mars 1979, se retirant dès le premier tour.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès que préside le sénateur du Val-d'Oise Adolphe Chauvin. Il est par ailleurs membre de la commission des affaires culturelles.

Il consacre une part importante de son action à la Haute assemblée à un domaine qui lui est très cher, celui de l'édition. Parallèlement à sa carrière professionnelle, Jean David n'a en effet cessé depuis les années 1950 de faire oeuvre d'écrivain. Il est ainsi l'auteur de nombreux romans : Les Passes du silence (1954), distingué par le prix Fénéon en 1955, Les Fausses libertés (1955), Le Crépuscule du matin (1956), Les Survivants (1958), La Rose et l'Immortelle (1961), Paroles à la mer (1962), Assassin (1965), couronné par le prix Bretagne de littérature, Le Retour d'Ostende (1969) et L'Effraction (1977), primé par l'Académie française. Il publie également un essai, La Gauche coupable (1960).

Il n'est donc guère surprenant qu'il intervienne à plusieurs reprises au Sénat au sujet du statut de l'écrivain. Il intervient notamment à propos de la protection des droits du créateur littéraire en 1978, lors de l'examen du budget de la culture. De même, il s'exprime en 1979 sur le mode de calcul des droits d'auteur. La même année, il pose une question orale au ministre de la culture et de la communication Jean-Philippe Lecat sur la politique gouvernementale à l'égard des écrivains. Il l'interpelle de nouveau en 1980 à propos d'une loi-programme sur la lecture publique qu'il appelle de ses voeux.

Plus largement, il s'intéresse à toutes les questions culturelles. Ainsi, au cours de la discussion du budget de la culture en 1978, il évoque aussi bien la protection du patrimoine que l'enseignement musical ou la nécessité d'une politique de la culture en direction de la jeunesse. Il interpelle en outre le ministre de la culture et de la communication au sujet de la préservation du musée des monuments français du palais de Chaillot en 1979 et de la préparation d'une loi-programme sur la musique en 1980.

Son action à la Haute assemblée ne se limite toutefois pas à la culture. Il intervient par exemple en 1979 sur un sujet qu'il connaît bien, celui des secrétaires généraux de mairies. Jean David, qui a exercé cette fonction à Conflans-Sainte-Honorine et à Troyes, défend alors la singularité de leur fonction, qu'il juge menacée par le projet de loi pour le développement des responsabilités des collectivités locales. Également soucieux des questions familiales, il pose deux questions orales à ce sujet en 1979 : l'une sur l'absence de revalorisation des prestations familiales, l'autre sur les initiatives gouvernementales prises à l'occasion de l'année internationale de l'enfant proclamée par les Nations unies. Il pose par ailleurs une question orale au ministre de l'industrie André Giraud toujours en 1979 sur le développement de l'innovation industrielle.

Deux ans seulement après son arrivée au Palais du Luxembourg, il choisit de ne pas se porter candidat aux élections sénatoriales du 28 septembre 1980. Il justifie sa décision dans un article féroce publié dans Le Monde des 27-28 septembre 1980, au titre évocateur, « Adieu au théâtre ». Il y critique vivement la faible place accordée au Parlement dans le système politique français : à ses yeux, le Parlement « n'est pas le lieu d'une décision » mais « celui d'une parade ». Par la suite, en 1981, il publie un essai, Chroniques pour servir à la déposition du prince, dans lequel il prononce un réquisitoire contre Valéry Giscard d'Estaing qu'il assimile à un roi et contre lequel il appelle à voter à l'élection présidentielle.

Sa carrière politique a donc été éphémère. Retiré de la vie publique, il continue à publier des romans : Bonsoir, Marie-Josèphe (1983), distingué en 1985 par le prix Louis Guilloux, La République des Orgueilleux (1988) et Dimanche en habit léger (1994). Récompensé en 1984 par le grand prix des écrivains bretons, il est également membre du conseil permanent des écrivains et du comité de la société des gens de lettres. Il est en outre chroniqueur littéraire à l'hebdomadaire VSD.

Officier de la Légion d'honneur, cet homme au parcours très singulier, au sein duquel la politique n'a finalement représenté qu'une parenthèse, s'éteint le 8 mai 2013 à Paris, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.

Sénateur le 14 novembre 1978 (en remplacement de M. Henri TERRE, décédé)
Fin de mandat le 1er octobre 1980 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean DAVID

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