Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains Indépendants d'Action Sociale
État civil :
Né le 5 février 1900
Décédé le 14 février 1980
Profession :
Propriétaire exploitant, agricole et forestier
Département :
Sarthe
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LUART (Ladislas du)

Né le 5 février 1900 à Paris

Décédé le 14 février 1980 à Paris

Sénateur de la Sarthe de 1968 à 1977.

Ladislas du Luart appartient à une très ancienne famille de la noblesse sarthoise. L'engagement au service de la collectivité y est une forme de tradition. Le père du futur sénateur et plusieurs de ses ancêtres ont présidé pendant de longues années aux destinées du village du Luart, dans le canton de Tuffé.

Bachelier, le comte du Luart effectue ses études supérieures à l'Université d'Oxford, en Grande-Bretagne. Il fait ensuite le choix de s'installer comme exploitant agricole et forestier à Coudrecieux, non loin du berceau de sa famille, à l'est du Mans. En 1934, Ladislas du Luart épouse Leila Hagondokoff. Issue d'une famille princière du Caucase, elle a quitté la Russie en 1917. Elle s'engage d'abord dans l'assistance aux blessés de guerre dès la guerre d'Espagne. Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, la comtesse du Luart organise une antenne médicale afin de venir en aide aux unités combattantes de la Légion étrangère, puis poursuit son oeuvre d'assistance au cours des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne de 1943 à 1945. Au moment du débarquement, son mari s'engage dans l'armée américaine comme officier interprète et suit les troupes du général Patton pendant la campagne d'Allemagne. Ladislas du Luart est à ce titre décoré de la Medal of freedom.

Ladislas du Luart retrouve sa propriété sarthoise à la Libération et demeure officier de réserve. Délégué cantonal du syndicat des exploitants agricoles, il est élu maire de Coudrecieux en 1951, puis conseiller général de Bouloire en 1964. Très attaché à son indépendance, il n'adhère à aucune formation politique mais se consacre aux problèmes locaux dans leur diversité : adduction d'eau pour les villages ou maisons isolés, soutien à l'artisanat, aménagement des routes et rénovation de l'habitat ancien.

Les élections sénatoriales de septembre 1968 se déroulent dans un contexte très particulier. Annoncée par le général de Gaulle dans son discours de Lille, le 23 avril 1966, la transformation par référendum du Sénat en une assemblée des collectivités locales et des intérêts économiques et sociaux a été relancée après la crise de mai 1968. Le chef de l'Etat n'a-t-il pas affirmé dans sa conférence de presse du 9 septembre 1968, que le Sénat « ne revêt plus, par la force des choses, qu'une importance politique et législative très limitée » ? Au début de l'automne 1968, Ladislas du Luart, qui figure sur une liste modérée, se présente aux suffrages des grands électeurs sarthois en « candidat indépendant pour la défense des collectivités urbaines et rurales et pour l'expansion économique et sociale ». Il se dit «fermement attaché » au Sénat en raison de son « action modératrice » et dénonce dans sa profession de foi une « centralisation administrative qui contrarie et paralyse trop souvent les initiatives ». Le maire de Coudrecieux critique à mots couverts la politique de coopération du pouvoir gaulliste, qui revient à « subvenir aux besoins de pays étrangers, le plus souvent ingrats » et manifeste une sensibilité très atlantiste. Ladislas du Luart est élu sénateur de la Sarthe par 567 voix sur 1 168 exprimées au second tour de scrutin le 22 septembre 1968.

Il s'inscrit au groupe des Républicains indépendants d'action sociale du Sénat et siège jusqu'en 1977 à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Le sénateur de la Sarthe prend fréquemment la parole en séance publique, mais ses interventions se caractérisent par leur brièveté. En matière agricole, Ladislas du Luart, qui appartient au groupe d'études sénatorial pour l'aménagement rural, regrette la priorité accordée à la productivité et aux régions céréalières au détriment du revenu des exploitations familiales qu'il conviendrait d'aider en priorité. Le 22 novembre 1968, il s'élève contre un projet d'augmentation des droits de succession qui s'apparente selon lui à une « spoliation de patrimoine ». Le sénateur de la Sarthe plaide en outre pour que la qualité de combattant soi accordée aux soldats du conflit algérien (11 décembre 1968).

Les interventions du maire de Coudrecieux dessinent l'image d'un élu attaché aux libertés individuelles et locales comme aux traditions. En juin 1970, il souhaite amender la loi « anti-casseurs » du garde des Sceaux René Pleven, afin de supprimer la Cour de sûreté de l'Etat créée en décembre 1962. Le sénateur de la Sarthe insiste en outre pour que les systèmes d'écoutes soient mieux encadrés afin de réserver l'enregistrement des conversations privées aux seuls dossiers touchant à la défense nationale. Président de la fédération des chasseurs de la Sarthe et coauteur d'une Histoire mondiale de la chasse publiée en 1970, Ladislas du Luart s'oppose à ce que l'attribution d'un permis de chasse soit conditionnée à un certificat médical plutôt qu'à un engagement sur l'honneur (16 avril 1975).

Le sénateur de la Sarthe figure au nombre des rares sénateurs qui refusent la fixation à dix-huit ans de l'âge de la majorité légale, contre vingt-et-un ans auparavant (28 juin 1974). Il vote contre la loi sur l'interruption volontaire de grossesse en décembre 1974 et la réforme du divorce en juin 1975. Sa dernière intervention au Sénat lui permet d'insister sur les dangers du cumul des mandats pour les membres de l'Assemblée des communautés européennes, dont la loi du 7 juillet 1977 prévoit l'élection au suffrage universel. Très sceptique à l'égard d'une institution régionale à laquelle il s'était opposé en juin 1972, Roland du Luart préside en sa qualité de doyen d'âge la première réunion du conseil régional des Pays de la Loire en 1976. Il réaffirme à cette occasion ses doutes vis-à-vis d'une collectivité territoriale « mal à l'aise dans ses frontières, mal assurée de ses ressources, indifférente au grand public ».

Vice-président du Conseil général de la Sarthe depuis 1970, le comte du Luart ne sollicite pas le renouvellement de son mandat à l'occasion des élections cantonales des 7 et 14 mars 1976. Il est en revanche réélu maire de Coudrecieux en mars 1971.

En février 1977, le sénateur de la Sarthe est grièvement blessé dans un accident de la route survenu dans son département d'élection. Septuagénaire, il ne se représente pas aux suffrages des grands électeurs à l'issue de son mandat sénatorial. Le 25 septembre 1977, son neveu Roland du Luart est porté par les grands électeurs sarthois à la Haute assemblée. Son suppléant est le maire de Solesmes, Arthur Salesky, déjà second de Ladislas du Luart en septembre 1968.

Le comte du Luart s'éteint peu après avoir fêté ses quatre-vingts ans. Il était officier du Mérite agricole.

Elu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe des Républicains Indépendants d'Action Sociale

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Ladislas du LUART

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