Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
État civil :
Né le 21 décembre 1915
Décédé le 9 juin 2000
Profession :
Attaché de Préfecture
Département :
Setif-Batna
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GUEROUI (Mohammed)

Né le 21 décembre 1915 à Guelma (Algérie)

Décédé le 9 juin 2000

Sénateur de Sétif-Batna de 1959 à 1962

Mohammed Gueroui voit le jour le 21 décembre 1915 à Guelma, en Algérie. Après avoir obtenu le diplôme d'études des Médersas, il devient attaché de préfecture : il est employé à la sous-préfecture de Khenchela.

Il s'engage aussi en politique. Candidat malheureux aux élections à l'Assemblée algérienne dans la circonscription de Guelma (1953), il est élu vice-président de la délégation spéciale de Khenchela en 1958.

Le 31 mai 1959, ce sympathisant de l'Union nouvelle pour la République (UNR), favorable au maintien de la présence française en Algérie alors que la guerre ravage ce territoire depuis quatre ans et demi, se porte candidat aux élections sénatoriales dans la circonscription de Sétif-Batna. Il se présente à la deuxième place sur la « liste UNR et de soutien à l'action du général de Gaulle », conduite par Claude Dumont, fondateur du Comité de salut public du 13 mai 1958 et directeur adjoint de la Sûreté nationale en Algérie. Cette liste arrive en tête du premier tour avec 379 des 787 suffrages exprimés, devançant la liste d'« Union républicaine et d'Action sociale » (265 voix) dirigée par le sénateur sortant et maire de Bougie Jacques Augarde. Au second tour, réunissant 475 des 741 suffrages exprimés contre 266 à la liste d'Union républicaine, la liste UNR remporte les cinq sièges à pourvoir dans la circonscription. M. Gueroui devient ainsi sénateur de Sétif-Batna.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de l'UNR et siège à la commission des affaires économiques.

Durant son mandat, il oeuvre principalement à l'amélioration de la situation des musulmans algériens. En 1960, il est élu membre du conseil supérieur de la promotion sociale en Algérie.

Il intervient également à plusieurs reprises en séance publique en 1959 pour plaider la cause des musulmans algériens. En octobre 1959, il demande au ministre de l'Industrie et du Commerce Jean-Marcel Jeanneney que les musulmans algériens démunis de toutes ressources puissent bénéficier de prêts d'honneur ou de bourses pour venir en métropole apprendre un métier.

Le 26 novembre 1959, il prend la parole lors de la discussion du projet de loi relatif à la promotion sociale en Algérie pour défendre son sous-amendement tendant à réserver une priorité dans les emplois de l'État aux personnels en exercice depuis deux ans, destinée aux musulmans d'Algérie qui ont fait preuve de leur compétence mais ne sont pas titulaires des diplômes requis : « En adoptant le texte que nous proposons, nous apporterons ensemble, estime-t-il, la preuve que nous désirons loyalement permettre aux musulmans d'Algérie de prendre part à la gestion du pays sans aucune restriction, ni arrière-pensée » 1. Puis, le même jour, il intervient dans la discussion du projet de loi instituant un régime de publicité foncière dans les départements algériens pour regretter l'insuffisance de ce texte : M. Gueroui préconise « un projet plus vaste, qui engloberait l'ensemble du territoire et auquel viendrait s'ajouter une réforme totale et complète du régime foncier en Algérie »2.

Le 10 décembre 1959, sur un tout autre sujet, il déplore que la consommation du poisson reste inaccessible à la plupart de « la grande masse musulmane » 3 en raison de son coût élevé. Le 29 décembre suivant, il appelle à étendre les bénéfices de la loi sur les rapports entre l'État et les établissements d'enseignement privés aux médersas qui enseignent la langue arabe. À ses yeux, cette extension permettrait aux musulmans algériens de « constater qu'ils sont enfin traités sur un pied d'égalité »4 avec les chrétiens. M. Gueroui appelle également à rendre obligatoire l'enseignement de l'arabe « dans tous les établissements publics et à tous les degrés » 5. Enfin le 30 décembre 1959, lors de la discussion du projet de loi organique portant promotion exceptionnelle des Français musulmans dans la magistrature, il exprime ses inquiétudes quant au sort réservé au personnel subalterne des mahakmas.

Il vote, le 3 février 1960, en faveur de la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie.

Son mandat de sénateur prend fin le 4 juillet 1962, en application de l'ordonnance adoptée la veille à la suite de l'indépendance de l'Algérie.

Après celle-ci, il s'installe en France où il lance, en 1988, un appel à ses « concitoyens musulmans » pour les inviter à voter en faveur de Jacques Chirac à l'élection présidentielle. Il s'éteint le 9 juin 2000 dans sa quatre-vingt-cinquième année.

1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 26 novembre 1959, p. 1218.

2 : Ibid., p. 1222.

3 : Ibid., séance du 10 décembre 1959, p. 1641.

4 : Ibid., séance du 29 décembre 1959, p. 2051.

5 : Ibid.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Elu le 31 mai 1959
Fin de mandat le 4 juillet 1962 (cessation de mandat (en application de l'ordonnance n°62-737 du 03-07-1962 consécutive à l'indépendance de l'Algérie))

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Mohammed GUEROUI

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