Appartenance politique :
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
État civil :
Né le 26 décembre 1909
Décédé le 29 juillet 1975
Profession :
Pharmacien
Département :
Tarn-et-Garonne

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LACAZE (Jean)

Né le 26 décembre 1909 à Luchon (Haute-Garonne)

Décédé le 29 juillet 1975 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) (*)

Sénateur du Tarn-et-Garonne de 1952 à 1958

Jean Lacaze naît le 26 décembre 1909 à Luchon. Il commence ses études au collège de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et les poursuit au lycée Gambetta de Toulouse, avant d'obtenir son doctorat de pharmacie à la faculté de cette même ville.

En 1935, à 26 ans, il s'installe avec son épouse comme pharmacien à Grisolles et ne quitte plus ce pays d'adoption, situé aux confins des départements du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne.

Comme pour beaucoup d'hommes politiques de cette génération, c'est la guerre de 39-45 qui décide de son avenir : mobilisé en 1939 comme chef d'ambulance médicale d'armée, l'Occupation le trouve à Grisolles où il participe activement à la Résistance. Il commande en effet la IIe compagnie de l'armée secrète du Tarn-et-Garonne, mais son activité clandestine le signale à l'attention de l'occupant. La Gestapo l'arrête le 6 mai 1944, un mois avant le débarquement allié, et il est déporté au camp de Neuengamme jusqu'en juin 1945. De cette longue et dure épreuve de sa vie, Jean Lacaze garde un souvenir inaltérable qui marque sa conduite en maintes circonstances, l'incitant à prêter fidèlement secours à ses anciens camarades.

Alors qu'il n'est pas encore revenu de camp de concentration, ses amis, rendant hommage à ses souffrances de patriote, posent sa candidature aux élections municipales qui suivent la Libération. Il est élu sans difficulté conseiller municipal de Grisolles et adjoint au maire. Plus tard, ses camarades de déportation le désignent comme président d'honneur de la fédération départementale des déportés et internés de la Résistance. En février 1949, il reçoit la croix de guerre et la croix de chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.

A la mairie, il seconde avec compétence le maire et conseiller général, Joseph Marceillac, et prend en charge la réalisation de l'adduction d'eau à la ferme de toutes les communes du canton.

Le 18 mai 1952, Jean Lacaze se présente avec succès aux élections au Conseil de la République sur une liste radicale socialiste et du rassemblement des gauches républicaines.

Au Palais du Luxembourg, il est nommé successivement membre des commissions de l'éducation nationale, de la famille, de la justice, de l'agriculture, des affaires économiques des affaires étrangères et des affaires culturelles.

Jean Lacaze est un parlementaire actif qui contribue grandement à faire évoluer la législation en mettant ses compétences au service des débats : il prend ainsi part, en qualité de rapporteur, à la discussion d'un projet de loi concernant l'ordre des pharmaciens dans les territoires d'outre-mer en 1953, et, en 1954, à la discussion relative à l'exercice de la médecine dans ces territoires. Lors de la session de 1955, il dépose un projet de loi et une proposition de résolution sur les « quantum » céréaliers prévus par le plan économique de 1953.

Les questions relatives à la santé publique restent néanmoins son domaine de prédilection : il intervient ainsi en tant que rapporteur, dans la discussion sur la proposition de loi tendant à l'organisation du service de santé scolaire et universitaire en novembre 1955 ainsi que dans la discussion sur les modifications à apporter au code de la santé publique en février 1957. Par ailleurs, il dépose, en 1956, une proposition de loi sur l'exercice des droits de partie civile par les fédérations départementales de chasseurs.

Le 2 juin 1958, Jean Lacaze vote contre l'octroi des pleins pouvoirs au gouvernement du général de Gaulle.

Il est réélu au Sénat le 8 juin 1958 et y siègera jusqu'à sa mort. Elu pendant 31 ans au conseil municipal, pendant 22 ans à l'assemblée départementale, par ailleurs administrateur de la société anonyme des journaux La Dépêche et Le Petit Toulousain, éditrice de La Dépêche du Midi, Jean Lacaze s'éteint le 29 juillet 1975.

(*) Note de la division des Archives du Sénat : Décédé le 29 juillet 1975 à Grisolles (Tarn-et-Garonne)

Ve République

LACAZE (Jean, Joseph, Bertrand)

Né le 26 décembre 1909 à Luchon (Haute-Garonne)

Décédé le 29 juillet 1975 à Grisolles (Tarn-et-Garonne)

Conseiller de la République puis sénateur de Tarn-et-Garonne de 1952 à 1975

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome 5, pp. 17-18).

Conseiller de la République depuis 1952, Jean Lacaze est facilement réélu sénateur de Tarn-et-Garonne le 26 avril 1959. Candidat du Parti républicain radical et radical socialiste, il l'emporte dès le premier tour par 269 voix sur 492 suffrages exprimés face aux listes du Parti communiste, de la SFIO, de l'UNR et des Indépendants et paysans. Il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique dont il devient le vice-président jusqu'en octobre 1964. Il appartient, durant son mandat, à plusieurs commissions : affaires économiques et plan (6 mai 1959), affaires étrangères, défense et forces armées (6 octobre 1962), affaires culturelles à partir du 6 octobre 1965.

Elu d'un département rural, Jean Lacaze concentre son action dans le domaine de l'agriculture. Il participe à la discussion générale du projet de loi de programme relatif à l'équipement agricole, et dépose une proposition de loi tendant à modifier le décret relatif à l'organisation du marché du vin, afin de rétablir certaines dispositions de la loi concernant les prestations d'alcool vinique. Il intervient également dans la discussion du projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre certains fléaux sociaux, et six questions orales avec débat sur les problèmes agricoles.

Face aux grandes orientations fixées par le pouvoir gaulliste, Jean Lacaze adopte une attitude plutôt hostile. Il émet un vote négatif sur le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs demandés par le Gouvernement le 2 juin 1958, et s'abstient volontairement lors du vote du projet de loi modifiant l'article 90 de la Constitution. De nouveau, à l'inverse de la majorité de son groupe, il refuse au Gouvernement de légiférer par ordonnance à la suite des troubles algérois. Il vote également contre la création des régions, et s'abstient sur le projet de loi d'orientation du commerce et de l'artisanat. En revanche, il vote en faveur de toutes les mesures libérales proposées par les majorités politiques du début de la Ve République : projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux, proposition de loi relative à la régulation des naissances, projet de loi fixant à dix-huit ans la majorité, projet de loi relatif à l'interruption volontaire de la grossesse, et projet de loi portant réforme du divorce).

Figurant parmi les sénateurs non inscrits à partir du 7 octobre 1964, il est réélu sans difficulté lors du renouvellement du 22 septembre 1968. Présenté par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, il passe au premier tour avec 318 voix sur 522, malgré la présence de candidats SFIO. Son dernier mandat est marqué par une plus grande réserve. Il adhère, en juin 1971, au groupe de l'Union des sénateurs non inscrits à un groupe politique mais il demeure dans l'opposition. Une santé déclinante explique un ralentissement de son activité sénatoriale à partir de 1961 ainsi que plusieurs délégations de vote à son collègue tarn-et-garonnais Adrien Laplace, à la fin de 1974.

Après avoir respectivement exercé les fonctions de conseiller municipal de Grisolles (élu en 1945 alors qu'il était encore déporté au camp de Neuengamme en Allemagne), puis d'adjoint au premier magistrat, il devient maire de cette commune en 1959. Il est à l'origine de la création d'installations sanitaires, d'un centre de secours et d'une zone industrielle, et travaille en faveur du traitement des eaux et de l'électrification des écarts. Conseiller général de Tarn-et-Garonne depuis le 4 juin 1961, il est réélu le 24 septembre 1967 devient membre de droit du conseil régional de Midi-Pyrénées en 1973. Son activité politique locale et sa longue carrière sénatoriale sont soulignées lors de son éloge funèbre prononcé au Sénat par le président Alain Poher, le 7 octobre 1975. Ce dernier ajoute des propos très personnels pour terminer son portrait : « Le Sénat n'oubliera pas Jean Lacaze. Vous excuserez votre président d'ajouter qu'il perd, en cette douloureuse circonstance, un très vieil ami. » Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'économie et des finances, Christian Poncelet, présent à la séance, associe le Gouvernement à l'hommage. Il souligne le passé d'ancien combattant du sénateur décédé, évoque sa « santé affaiblie par sa longue déportation », avant d'ajouter que « les rigueurs de sa déportation le rendaient tout particulièrement attentif aux misères sociales. » En signe de deuil, la séance est suspendue pendant quelques minutes.

Personnalité radicale importante, secrétaire du bureau national du parti républicain radical et radical socialiste de 1962 à 1964, puis de 1968 à 1972, Jean Lacaze était administrateur de la société anonyme des journaux La Dépêche et Le Petit toulousain, éditrice du quotidien La Dépêche du Midi. Le collège public de Grisolles porte son nom. Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire depuis le 28 février 1949, il était titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et avait accompli la campagne de France en tant que chef d'ambulance militaire.

Elu le 28 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 29 juillet 1975 (décédé)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean LACAZE

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