Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Né le 2 juillet 1917
Décédé le 21 mai 2007
Profession :
Commerçant
Département :
Eure-et-Loir
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

POIRIER (Raymond)

Né le 2 juillet 1917 à Luisant (Eure-et-Loir)

Décédé le 21 mai 2007 au Coudray (Eure-et-Loir)

Sénateur d'Eure-et-Loir de 1980 à 1989

Raymond Poirier voit le jour pendant la Grande Guerre, le 2 juillet 1917, à Luisant, petite commune située dans la proche banlieue sud-ouest de Chartres, à laquelle il va rester très attaché. Fils d'un menuisier, il obtient le certificat d'études primaires puis exerce brièvement le métier d'ajusteur-tourneur. En 1938, il quitte sa commune natale pour aller accomplir ses obligations militaires au Mans. Il se trouve ainsi sous les drapeaux lorsque le second conflit mondial éclate. Fait prisonnier au printemps 1940, il passe cinq ans de captivité en Allemagne. Il ne retrouve Luisant qu'en 1945, après la cessation définitive des hostilités.

À son retour d'Allemagne, il apprend qu'il a été élu au conseil municipal de Luisant au printemps 1945 alors qu'il se trouvait encore prisonnier. Réélu en 1947, il devient ensuite premier adjoint au maire en 1953. Parallèlement à son engagement public, il continue d'exercer une activité professionnelle. Après avoir été monteur de crics hydrauliques, il vend des fruits et légumes sur les marchés avant de s'établir comme épicier à Luisant.

De sensibilité centriste, il est élu maire sans étiquette de sa commune natale en 1959. Constamment reconduit par ses administrés, il préside pendant trente-six ans aux destinées d'une cité qui connaît une forte expansion démographique, passant de quelque 1 500 à 6 500 habitants. Il est également élu conseiller général du canton de Chartres-Sud-Ouest en 1973. Réélu deux fois, il siège jusqu'en 1992 au Conseil général d'Eure-et-Loir et y exerce les fonctions de secrétaire.

Il préside l'association des maires d'Eure-et-Loir de 1975 à 1989 et siège au Conseil régional du Centre ainsi qu'à la communauté d'agglomération de Chartres. Il est également administrateur de 1976 à 1997 du quotidien La République du Centre, dont il vice-préside le conseil d'administration à partir de 1994.

Fort de son implantation dans l'Eure-et-Loir, Raymond Poirier brigue un fauteuil sénatorial le 28 septembre 1980. Candidat isolé, il recueille 263 des 948 suffrages exprimés au premier tour. Au second tour, il est élu sénateur avec 522 des 941 suffrages exprimés contre 419 au maire socialiste de Vernouillet, Maurice Legendre.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès, devenu celui de l'Union centriste à partir de 1983. Il siège à la commission des affaires sociales de 1980 à 1985 puis à celle des affaires culturelles de 1985 à 1989.

Titulaire de la Croix du Combattant, il se soucie tout particulièrement du sort des anciens combattants au cours de son mandat sénatorial. Il rapporte ainsi des textes sur l'indemnisation d'infirmités contractées dans certains lieux de captivité ou d'internement (1983) et sur l'attribution du bénéfice de la campagne double aux fonctionnaires anciens combattants d'Afrique du Nord (1984). Il dépose également, en 1988, une proposition de loi visant à accorder aux prisonniers des camps du Vietminh pendant la guerre d'Indochine le statut de déporté et d'interné. Il déplore régulièrement l'absence ou la faiblesse des revalorisations des pensions de guerre des anciens combattants.

Élu d'une région céréalière, il intervient souvent sur les questions agricoles : les prêts accordés aux jeunes agriculteurs, les dotations en faveur de l'enseignement privé agricole (1981), la création d'offices d'intervention (1982), la fiscalité agricole (1987), les quotas laitiers, le secteur céréalier (1988) et l'adaptation de l'exploitation agricole à son environnement économique et social (1989).

Le maire de Luisant se préoccupe aussi des collectivités locales. Il prend la parole sur la loi Defferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (1981), qu'il vote en 1982, sur les centres de gestion, sur la réforme de la dotation globale de fonctionnement (1987), sur la fonction publique territoriale (1988) et sur la fiscalité directe locale (1989).

Il s'exprime en outre sur des sujets variés : le fonds spécial de grands travaux (1982), le congé parental d'éducation (1983), les difficultés des hôpitaux, la politique culturelle et le financement des grands équipements culturels parisiens (1985), le statut de la Nouvelle-Calédonie (1987), la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs ou l'enseignement de la danse (1989). En 1987, il dépose une proposition de loi organique avec plusieurs collègues visant à assurer la représentation des retraités au Conseil économique et social.

Raymond Poirier vote la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982 et la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988.

Il sollicite le renouvellement de son mandat aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989. Malgré l'investiture nationale de l'Union pour la défense de la démocratie, il perd son siège dès le premier tour : en ne lui accordant que 190 des 1 094 suffrages exprimés, les grands électeurs d'Eure-et-Loir ne le placent qu'en quatrième position. Il est ainsi distancé par le président du Conseil général et député Martial Taugourdeau, élu dès le premier tour sous l'étiquette du Rassemblement pour la République avec 582 voix, ainsi que par le sénateur sortant Jean Grandon, candidat UDF dissident, et le conseiller municipal UDF de Nogent-le-Rotrou, Patrick Huguet.

À l'issue de cet échec, qui constitue la seule défaite électorale de sa longue carrière politique, Raymond Poirier abandonne la présidence de l'association des maires d'Eure-et-Loir. Il conserve toutefois son fauteuil de maire de Luisant jusqu'en 1995, date à laquelle il décide de ne pas se représenter. Membre du conseil municipal de sa cité natale durant un demi-siècle, il lui consacre un ouvrage, Luisant au fil du temps, en 1999.

Officier de la Légion d'honneur et chevalier de l'ordre national du Mérite, il se retire définitivement de la vie politique en 2001 au terme de son mandat de conseiller à la communauté d'agglomération de Chartres. Il s'éteint le 21 mai 2007, à quelques semaines de son quatre-vingt-dixième anniversaire, au centre hospitalier du Coudray, des suites d'une longue maladie.

Elu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 1er octobre 1989 (non réélu)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe Union Centriste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Raymond POIRIER

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