Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 14 octobre 1919
Décédé le 5 octobre 2016
Profession :
Agriculteur
Département :
Manche
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

TRAVERT (René)

Né le 14 octobre 1919 à Réville (M anche)

Décédé le 5 octobre 2016 à Cherbourg (Manche)

Sénateur de la Manche de 1968 à 1992

René Travert voit le jour le 14 octobre 1919 à Réville, dans la Manche. Il reste fidèle jusqu'à son dernier souffle à cette petite commune normande bordée par la mer, située au nord-est du Cotentin. Dès l'âge de quatorze ans, il devient aide familial dans l'importante exploitation agricole de ses parents à Réville. Puis, en 1940, à son retour du service militaire effectué dans la Marine, il en prend la tête. Eleveur renommé de chevaux et de bovins normands, ses animaux remportent de nombreux premiers prix dans des concours agricoles.

Parallèlement à la carrière d'éleveur qu'il poursuit jusqu'en 1986, il s'engage dans la vie politique locale. Elu conseiller municipal de Réville en 1945, comme son père l'avait été avant le second conflit mondial, il est adjoint au maire à compter de 1953. Il est ensuite élu maire de Réville en 1977 sous l'étiquette des républicains indépendants. Réélu en 1983, il administre sa commune natale jusqu'en 1989. Il représente également le territoire du Val-de-Saire au Conseil général de la Manche : élu conseiller général du canton de Quettehou en 1955, il siège sans interruption au sein de l'assemblée départementale jusqu'en 1994. Il est également conseiller régional de Basse-Normandie de 1973 à 1986.

René Travert voit sa carrière politique locale couronnée par un mandat parlementaire. Il fait en effet son entrée au Palais du Luxembourg le 17 juin 1968 en remplacement du sénateur républicain indépendant de la Manche Henri Cornat, dont il était suppléant depuis 1965, décédé brusquement la veille. Il conserve ensuite ce siège de sénateur de la Manche à deux reprises. Le 22 septembre 1974, candidat sur la liste des Indépendants, il est réélu dès le premier tour, remportant 1 248 des 1 483 des suffrages exprimés, devancé par les deux autres sénateurs sortants Léon Jozeau-Marigné et Michel Yver. Aux élections sénatoriales du 25 septembre 1983, les grands électeurs de la Manche le reconduisent également dès le premier tour avec 986 des 1 513 suffrages exprimés, le premier magistrat de Réville, candidat de l'Union de l'opposition, est réélu comme les deux autres sortants, Jean-François Le Grand et Jean-Pierre Tizon.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe sénatorial de l'Union des républicains et des indépendants. Pendant la plus grande part de son mandat, il siège à la commission des affaires économiques : il en est membre quelques mois en 1968 puis de 1974 à 1992. Il appartient également à celle des affaires sociales de 1968 à 1974.

Si le sénateur de la Manche se montre assidu à la Haute Assemblée, il fait preuve de discrétion et ne prend que rarement la parole en séance publique. Élu d'un département rural, lui-même exploitant, il se préoccupe principalement des questions agricoles. Cet éleveur de trotteurs normands présente ainsi en 1976 un rapport au nom de la commission des affaires économiques sur le projet de loi relatif à la reproduction des équidés portant abrogation de plusieurs articles du code rural. Passionné par la génétique et fondateur d'un centre d'insémination artificielle à Réville, il justifie cette abrogation en présentant son rapport le 29 avril 1976 par « la nécessité d'une mise à jour d'une réglementation qui n'est plus adaptée aux nécessités de l'amélioration génétique du cheptel équin ni aux conditions d'un élevage moderne ». Il défend le projet de loi présenté par le gouvernement de Jacques Chirac, estimant qu'il permettra un meilleur contrôle des animaux reproducteurs et la mise en oeuvre d'« une politique efficace d'amélioration de la race ».

Il dépose également en 1974 un amendement au projet de loi de finances qui vise à prolonger une disposition fiscale en faveur des sociétés coopératives agricoles. De même en 1980 présente-t-il un amendement au projet de loi de finances relatif à l'application de la déduction fiscale aux entreprises agricoles. En 1991, il cosigne une proposition de loi visant à reconnaître d'intérêt général la préservation des paysages ruraux.

Par-delà les questions agricoles, il se fait l'avocat du développement de son département. En 1983, lors de l'examen du budget des Transports, il est le porte-parole des trois sénateurs de la Manche pour déplorer le manque de liaisons routières et ferroviaires entre Paris et le Cotentin. Afin de mettre fin au « splendide isolement » de son territoire, il plaide en faveur de la prolongation de l'autoroute A13 ainsi que de l'électrification de l'ensemble de la voie ferrée Cherbourg-Caen-Paris. En 1987, il exprime par ailleurs son refus de voter le budget des Postes et télécommunications en raison du projet de déclassement du bureau de Poste de sa commune. Le maire de Réville prend aussi la parole en 1992 avant le vote d'ensemble sur le projet de loi relatif aux conditions d'exercice des mandats locaux, exprimant notamment sa satisfaction devant l'instauration d'un nouveau régime de retraite des élus locaux.

Il vote la loi portant création et organisation des Régions en 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982 et la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988. Il se prononce en revanche contre la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1975, la loi portant réforme du divorce en 1975 et celle portant abolition de la peine de mort en 1981. Il s'abstient sur la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992.

Vingt-quatre ans après avoir fait son entrée au Palais du Luxembourg, René Travert ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections sénatoriales du 27 septembre 1992. Il continue cependant à siéger au Conseil général de la Manche jusqu'en 1994. À cette date, il ne se représente pas aux élections cantonales et se retire de la vie politique. Il avait déjà renoncé au mandat de maire de Réville en 1989. Il s'éteint le 5 octobre 2016, à quelques jours de son quatre-vingt-dix-septième anniversaire. Il était chevalier de la Légion d'honneur et officier du Mérite agricole.

Sources :

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.

Who's who in France (plusieurs éditions).

Devenu Sénateur le 17 juin 1968 (en remplacement de M. Henri CORNAT, décédé)
Elu le 22 septembre 1974
Réélu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 1er octobre 1992 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de René TRAVERT

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