Appartenance politique :
Membre de la Formation des Sénateurs Radicaux de Gauche rattachée administrativement au groupe de la Gauche Démocratique
État civil :
Né le 29 août 1910
Décédé le 2 octobre 2004
Profession :
Enseignement supérieur
Département :
Hautes-Pyrénées
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BILLERES (Sylvain, Edouard, René)

Né le 29 août 1910 à Ger (Hautes-Pyrénées)

Décédé le 2 octobre 2004 à Ger (Hautes-Pyrénées)

Député des Hautes-Pyrénées de 1946 à 1973

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1974 à 1983

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé des relations avec les Assemblées et de la fonction publique du 12 novembre 1954 au 23 février 1955

Ministre de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports du 22 juin 1956 au 13 juin 1957

Ministre de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports du 13 juin 1957 au 14 mai 1958

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome II, p. 381-384)

Sollicité par le président Coty le 9 mai 1958, René Billères se refuse à tenter de former un gouvernement. De même, il confiera avoir refusé certaines approches gaullistes pour participer au premier gouvernement du général de Gaulle, en juin 1958. A la tête de l'Education nationale de janvier 1956 à mai 1958, René Billères clôt donc ici sa carrière ministérielle. Après avoir approuvé l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle et la Constitution de la Ve République, puis conservé son siège de député des Hautes-Pyrénées en 1958 (au second tour, il l'emporte largement sur le candidat de l'Union pour la nouvelle République Fourcade et la communiste Toujas), René Billères se fait rapidement l'avocat d'une « cure d'opposition » pour le Parti radical, nourrie d'un jugement de plus en plus sévère sur l'action du gouvernement de Michel Debré. Bien que catholique pratiquant, ses sentiments laïques sont heurtés par la loi Debré sur l'enseignement privé, et il participe activement à la campagne du Comité national d'action laïque. Candidat malheureux en 1961 à la présidence du Parti radical contre Maurice Faure (devant lequel il accepte finalement de s'effacer), René Billères entame alors l'un des grands oeuvres de sa vie politique, auquel il consacrera l'essentiel de son énergie au cours de cette décennie : favoriser l'union de la gauche, fondée sur une unité d'action étroite entre socialistes et radicaux. Très hostile à la réforme constitutionnelle de l'automne 1962 instituant l'élection du président de la République au suffrage universel, il profite de la campagne référendaire du Cartel des « Non », puis de la campagne législative (au cours de laquelle l'ensemble des voix de gauche contribue à sa nette réélection au second tour) pour faire avancer son projet.

Après l'échec de la tentative de Gaston Deferre, il soutient ardemment la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1965, et profite de cette dynamique pour conquérir la présidence du Parti radical en septembre 1965 au congrès de Lyon : il devient alors, avec Guy Mollet et François Mitterrand, l'une des trois principales voix de la gauche non communiste dans le débat politique national. Au cours de sa présidence, il contribue de manière décisive à la création de la Fédération des gauches démocrate et socialiste (FGDS) en janvier 1966, et plaide inlassablement pour que son parti ne se coupe pas des évolutions de cette fédération (intégration croissante des composantes dans une structure commune, dialogue avec le Parti communiste). Son activité politique nationale et sa tâche d'animation de cette structure priment alors sur son activité parlementaire, même si sa voix se fait entendre pour interpeller le Gouvernement. Désertant la commission de l'Education nationale, qu'il avait présidée de 1948 à 1954 (avant d'entrer au Gouvernement), membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales pendant la majeure partie des années 1960, il ne présente en effet aucun projet de loi, réservant ses interventions aux grands débats au cours desquels il interpelle le Gouvernement, notamment à l'occasion de débats portant discussion de motions de censure (il vote celles d'octobre 1962 et d'avril 1966). Animateur de la campagne nationale de la FGDS en mars 1967, il est ainsi l'un des orateurs de la gauche parlementaire en mai 1968 : lors du débat sur la motion de censure du 21 mai 1968, il interpelle le Premier ministre Georges Pompidou, son ancien condisciple à l'Ecole normale supérieure, accusant le gouvernement « de ne vouloir entendre aucun conseil, aucun avertissement », et estimant que « la censure est aussi dans la rue ». Le retournement de la fin du mois, et l'effondrement de la gauche parlementaire lors des élections législatives de 1968 conduisent à l'éclatement de la FGDS, et donc à l'effondrement du projet que René Billères portait de longue date. Après avoir un temps défendu la fusion du Parti radical et de la Section française de l'internationale ouvrière (SFIO) dans un nouveau Parti socialiste, il abandonne la présidence de son parti à Maurice Faure en septembre 1969, et se met ostensiblement en retrait de la vie politique nationale : il n'interviendra plus à la tribune de l'Assemblée nationale.

Quand à l'automne 1972, certains élus radicaux font sécession en acceptant de signer le programme commun de gouvernement de la gauche, désormais ouvert aux communistes, René Billères en fait logiquement partie, et contribue à la fondation du Mouvement des radicaux de gauche (MRG). Cependant, la déception et la volonté de prendre du champ par rapport à la vie politique nationale semblent primer : en 1973, il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de député, même s'il a la satisfaction de voir l'un de ses proches, François Abadie, entrer au Palais Bourbon. Cette première retraite est de courte durée : profitant de la non reconduction des sénateurs sortants Pierre Bourda et Pierre Mailhe, René Billères rejoint Hubert Peyou sur la liste du MRG pour les élections sénatoriales de septembre 1974 : il est élu avec à peine 50 voix d'avance au second tour. La Haute Assemblée constitue la dernière étape de la carrière politique de René Billères, qui s'y montre peu actif. Membre de la commission des affaires culturelles, il n'intervient à la tribune qu'à une dizaine de reprises, privilégiant deux thèmes, les besoins en investissements publics de son département, et les questions touchant l'Education nationale, en particulier le budget dont il avait su, ministre, obtenir une substantielle augmentation. Si ses votes soutiennent certaines évolutions portées par des gouvernements de droite (comme le projet de loi relatif à l'interruption volontaire de grossesse, le 14 décembre 1974), ils traduisent néanmoins bien plus souvent son statut d'opposant à Valéry Giscard d'Estaing : il vote par exemple contre le projet de loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, le 2 février 1981. Membre du bureau du MRG, il se signale principalement par son opposition à la candidature de Michel Crépeau en 1981, appelant au vote en faveur de François Mitterrand dès le premier tour. La victoire de ce dernier constitue, dans une certaine mesure, l'aboutissement d'un projet de long terme auquel René Billères avait voué ses efforts. Le 14 mai 1983, René Billères annonce son retrait définitif de la vie politique, et abandonne en septembre suivant son siège de sénateur à François Abadie.

Homme de parti, porteur d'un projet politique d'envergure nationale, René Billères a connu une carrière politique paradoxale. Jamais battu lors d'une élection nationale après son élection comme député (il avait connu la défaite aux élections législatives de 1936, puis à celles pour la première Assemblée nationale constituante d'octobre 1945), il a en revanche rencontré plusieurs revers lors de consultations locales, échouant à conquérir la mairie de Tarbes en 1959, ou à récupérer le siège de conseiller général de Lannemezan en 1967, après la mort du docteur Baratgin. Cependant, son incontestable fidélité à son projet d'union de la gauche lui a permis de bénéficier de l'ensemble des voix de gauche, et donc d'être l'un des rares radicaux renforcés par le passage du scrutin proportionnel au scrutin majoritaire. A compter de sa retraite, René Billères ne livre que de rares témoignages sur sa longue carrière politique, et s'éteint dans son village natal de Ger, en 2004.

René Billères était commandeur des Palmes académiques, des Arts et lettres et du Mérite sportif, Croix de guerre 1939-1945, et Chevalier de la Légion d'honneur.

Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)

Ministre
Député

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre de la Formation des Sénateurs Radicaux de Gauche rattachée administrativement au groupe de la Gauche Démocratique

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de René BILLERES

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