Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 17 novembre 1929
Décédé le 25 octobre 2016
Profession :
Ingénieur
Département :
Nouvelle-Calédonie
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

CHERRIER (Lionel)

Né le 17 novembre 1929 à Nakéty-Canala (Nouvelle-Calédonie)

Décédé le 25 octobre 2016 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie)

Sénateur de la Nouvelle-Calédonie de 1974 à 1983

Lionel Cherrier voit le jour le 17 novembre 1929 à Nakéty, près de Canala, en Nouvelle-Calédonie. Il effectue ses études secondaires à Nouméa, au collège du Sacré-Coeur puis au lycée La Pérouse. Bénéficiaire d'une bourse, il part étudier en métropole en 1949. Élève à l'École supérieure de chimie de Marseille, il obtient un diplôme d'ingénieur chimiste ainsi qu'un brevet en agronomie générale et tropicale. Il est également diplômé de l'École supérieure d'organisation scientifique du travail de Marseille.

De retour en Nouvelle-Calédonie en 1956, il devient directeur du laboratoire du service des Mines. A compter de 1957 il est directeur général de la Société de culture et de transformation des oléagineux (SCTO) à Nouméa. Il prend part à la fondation de l'huilerie-savonnerie d'Ouvéa et participe à la création de la Jeune chambre économique de Nouvelle-Calédonie.

Parallèlement à ses activités professionnelles, il s'engage dans la vie politique. Il fait partie des fondateurs de deux formations politiques calédoniennes, l'Union démocratique en 1968 puis l'Entente démocratique et sociale en 1971. Cette même année, il devient conseiller territorial de la Nouvelle-Calédonie en remplacement d'Henri Lafleur, démissionnaire. Réélu en 1972, il siège à l'Assemblée territoriale jusqu'en 1975.

Lionel Cherrier représente en outre la Nouvelle-Calédonie au Parlement en métropole à partir de 1974. Il en est en effet proclamé sénateur le 14 octobre 1974 en remplacement d'Henri Lafleur, disparu la veille, dont il était le suppléant depuis le 22 septembre précédent. Il quitte ensuite, en mars 1975, l'Assemblée territoriale afin de se consacrer pleinement à son mandat sénatorial.

Il ne délaisse pas pour autant entièrement la vie politique calédonienne. Membre du Rassemblement pour la Calédonie à sa création en 1977, il quitte ce mouvement dès l'année suivante. Ce centriste, favorable à l'autonomie de la Nouvelle-Calédonie, adhère à l'Union pour la démocratie française à compter de 1978 et fonde en 1979 la Fédération pour une nouvelle société calédonienne ainsi que le Parti républicain calédonien. Il est de nouveau élu conseiller territorial le 1er juillet 1979 mais ne siège que deux semaines à l'Assemblée territoriale.

Au Sénat, il s'apparente au groupe des républicains indépendants de 1974 à 1977 puis s'inscrit à celui de l'Union des républicains et des indépendants de 1977 à 1983. Membre de la commission des affaires sociales de 1974 à 1977, il siège ensuite de 1977 à 1983 à celle des lois, dont il est secrétaire en 1982 et 1983. Il est également nommé membre du conseil de surveillance de la caisse centrale de coopération économique en 1975 et vice-président du groupe sénatorial de la mer à partir de 1976.

Consacrant une grande part de son activité sénatoriale à sa circonscription, il rapporte plusieurs projets de loi relatifs à la Nouvelle-Calédonie : concernant l'intégration des fonctionnaires du cadre de complément de la police calédonienne dans la police nationale (1977), les modes d'élection de l'Assemblée territoriale et du Conseil de Gouvernement (1979) ou la modification du régime communal dans l'archipel (1979). Il présente aussi en 1982 une proposition de loi visant à y étendre le régime d'épargne logement.

C'est avant tout en faveur d'une plus grande autonomie de la Nouvelle-Calédonie qu'il prend la parole au Palais du Luxembourg : il souhaite, comme il le déclare en 1982, que ce territoire puisse gérer « ses propres affaires internes et ne soit plus tributaire d'un pouvoir centralisateur situé à 20 000 kilomètres et totalement ignorant des véritables réalités locales. » Il approuve donc les réformes qui accroissent l'autonomie de l'archipel et renforcent les institutions territoriales : le projet de loi relatif à son organisation en 1976, soumis par le secrétaire d'État aux Départements et territoires d'outre-mer Olivier Stirn, puis la proposition de loi relative à la composition et à la formation de l'assemblée territoriale calédonienne en 1977 qui augmente notamment la représentation de la population mélanésienne. En revanche, c'est précisément par refus d'une « politique centralisatrice excessive, menée depuis Paris » qu'il combat en 1982 le projet de loi autorisant le gouvernement à promouvoir les réformes nécessitées par la situation dans l'archipel. Il participe ensuite en 1983 à la table-ronde de Nainville-les-Roches sur l'évolution de la Nouvelle-Calédonie qui réunit tous les acteurs politiques du territoire.

Il exprime également ses inquiétudes sur la situation économique d'un territoire en proie à une crise à partir de 1973. Il attribue ces difficultés aux lois Billotte de 1969, qui ont notamment transféré l'exploitation minière à l'État. Il appelle ainsi à l'augmentation de la subvention budgétaire en faveur de la Nouvelle-Calédonie, à l'extension de sa zone maritime économique à une limite de deux cent milles, à l'implantation d'une usine de production de nickel métal ou à l'amélioration de sa desserte aérienne afin de développer le tourisme.

Attentif aux problèmes qui concernent les territoires d'outre-mer, il est rapporteur pour avis sur leur budget de 1980 à 1983. Il rapporte aussi des textes législatifs sur le statut des îles Wallis-et-Futuna (1978), sur la modification du régime communal en Polynésie française (1980) et sur l'organisation d'une souscription nationale en faveur de cette dernière, ravagée par plusieurs cyclones (1982).

Il vote la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 (loi Veil), la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1981 (loi Peyrefitte), la loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (loi Deferre) et la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982.

Il brigue le renouvellement de son mandat sénatorial aux élections du 25 septembre 1983. Candidat de la Fédération pour une nouvelle société calédonienne, il est battu dès le premier tour, recueillant 114 des 319 suffrages exprimés contre 173 à Dick Ukeiwe, le candidat du Rassemblement pour la Calédonie dans la République.

Cette défaite met un terme à sa carrière politique active. Il retrouve alors ses fonctions de dirigeant de la SCTO jusqu'en 1991 avant de devenir ingénieur conseil au Bureau Icodev. Il s'éteint le 25 octobre 2016 à l'âge de quatre-vingt-six ans, à Nouméa.

Sources :

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections ; comptes rendus des séances.

Who's who in France.

Sénateur le 14 octobre 1974 (en remplacement de M. Henri Lafleur, décédé)
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (non réélu)

Secrétaire de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Lionel CHERRIER

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