Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
État civil :
Né le 30 avril 1911
Décédé le 22 juillet 1971
Profession :
Propriétaire exploitant
Département :
Ille-et-Vilaine
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

HALGOUET (Roger, Marie du)

Né le 30 avril 1911 à Paris (Seine)

Décédé le 22 juillet 1971 à Saint-Just (Ille-et-Vilaine)

Sénateur d'Ille-et-Vilaine de 1959 à 1971

La famille du vicomte Roger de Poulpiquet du Halgouët appartient à la noblesse bretonne. D'extraction chevaleresque, son origine remonte à 1395. Elle bénéficie ensuite des honneurs de la cour. La région de Redon, au sud du département d'Ille-et-Vilaine, est sa terre d'élection. Par mariage, une autre ascendance, sans être aussi illustre et ancienne, se rajoute et elle est bien connue parmi les capitaines d'industrie. Le baron Théodore de Gargan et son épouse Marguerite de Wendel sont les arrières-grands-parents de Roger du Halgouët qui se rattache, par eux, aux maîtres de forge des bords de la Fentsch. Sous la IIIe République, la famille du futur sénateur acquiert plusieurs mandats électifs en Ille-et-Vilaine. Après être sorti de l'Ecole polytechnique et avoir servi dans l'artillerie, son grand-père Maurice devient maire de Renac puis conseiller général et député de Redon de 1895 à sa mort en 1919. Le fils de ce dernier, Yves, est élu maire de Saint-Just en 1912. Il est tué au Mont-Blond le 30 avril 1917 alors qu'il était capitaine adjudant-major au 70e régiment d'infanterie.

Son fils Roger, qu'il laisse orphelin, continue cette tradition de service à la fois politique et patriotique. Après des études au collège Stanislas à Paris, le jeune homme reprend le domaine du Val où il devient propriétaire exploitant. Engagé volontaire au 1er régiment de chasseurs à cheval d'Alençon le 15 octobre 1931, il quitte l'uniforme en 1933 avec le grade de brigadier-chef. Les héritages familiaux prennent alors le relais. Membre du comité de surveillance de la Société Les Petits-fils de François de Wendel et Cie, il est aussi administrateur des Ets J. J. Carnaud et Forges de Basse-Indre. Passionné par les équidés, membre du Jockey Club et de la Société pour l'encouragement pour l'amélioration des races de chevaux, il noue d'utiles relations lorsqu'il préside, de 1955 à 1970, les sociétés des courses de Saint-Malo et de Redon. En mai 1936, il est élu conseiller municipal de Saint-Just dont il devient maire un mois plus tard. Maréchal des logis de réserve (15 décembre 1933), il est rappelé à l'activité le 1er septembre 1939 au 12e Groupes de reconnaissance de corps d'armée (GRCA). Il est démobilisé le 30 juillet 1940 au terme de la campagne de France. Resté maire de son village pendant l'Occupation, il adopte une attitude exempte de toute critique. Et c'est de sa commune qu'il lance, après la guerre, sa carrière politique. En septembre 1954, Roger du Halgouët est élu conseiller général du canton de Pripiac. Il modernise cette région et il s'investit dans son travail d'élu local en tant que président du syndicat d'électricité de Pripiac, du syndicat des eaux de Port-de-Roche, du comice agricole et des anciens combattants de Pripiac. Ces indéniables atouts dans le jeu politique dans le pays d'entre Aff et Vilaine lui permettent de briguer un mandat national.

Aux élections du 2 janvier 1956, Roger du Halgouët échoue à devenir député sur une liste d'Union des républicains indépendants. Ce n'est que partie remise. Le 26 avril 1959, il est élu sénateur au second tour de scrutin. Il recueille 665 voix sur 1 447 suffrages exprimés. Sa liste d'Union républicaine, qui allie l'Union pour la nouvelle république (UNR) aux Indépendants, passe devant des concurrents de gauche (Parti communiste français, Union républicaine démocratique et laïque présentée par le Parti socialiste SFIO) et du centre (Entente républicaine et liste non politique de défense des intérêts ruraux). Cette élection est accueillie avec satisfaction dans l'arrondissement de Redon, où la famille du Halgouët jouit de l'estime générale. Le 23 septembre 1962, le sénateur sortant se voit accorder un nouveau mandat au second tour. Sa liste d'Union républicaine, de l'UNR et indépendants et paysans recueille, devant trois concurrents, un score amélioré avec 732 voix sur 1 425 suffrages exprimés.

A la Haute assemblée, Roger du Halgouët s'inscrit naturellement au groupe UNR le 30 avril 1959. Ce groupe devient l'Union des démocrates pour la Ve République en 1967 puis l'Union des démocrates pour la république (UDR) en 1968. Il appartient, à partir du 6 mai 1959, à la commission des affaires économiques et du plan. Le 26 novembre 1959, il est élu juge suppléant à la Haute Cour de justice. Les 17 novembre 1964, 15 novembre 1965 et 21 novembre 1968, il est élu juge titulaire à cette même cour. A partir de 1965, il est secrétaire du Sénat. Quatre thèmes se dégagent de son activité parlementaire. Le connaisseur du monde agricole et rural rapporte ou intervient dans la discussion de plusieurs projets de loi. Il prend souvent la parole pour amender les projets de loi de finances. Il soutient résolument la politique gaulliste. Enfin, à partir de 1968, son action se réduit à cause de la maladie.

L'année 1960 illustre bien le travail de l'élu breton. Il rapporte le projet de loi relatif au remembrement des propriétés rurales, à certains échanges et cessions d'immeubles ruraux et à l'écoulement des eaux d'irrigation. Le lendemain, il rapporte le projet de loi relatif au remembrement des propriétés rurales. Dans cette loi du 2 août 1960, il défend le projet gouvernemental qui ouvre la voie à une agriculture moderne, intensive et tournée vers le marché européen. Il suit ce dossier sur la durée. Dans le projet de loi de finance pour 1962, il demande une augmentation de crédits pour que les services du génie rural accélèrent le remembrement en Ille-et-Vilaine (24 novembre 1961). Il réitère le 15 novembre 1963 lorsqu'il plaide en faveur d'une aide pour les opérations de remembrement et de vulgarisation agricole. Cela ne l'empêche nullement de prendre, pour d'autres productions, des mesures protectrices. Il rapporte la proposition de loi qui tend à interdire la vente de salmonidés sauvages le 10 novembre 1961 et le projet de loi portant ratification du décret du 15 mai 1961 modifiant les droits de douane d'importation. Ce texte élève les taxes pour le pentoxyde de vanadium, les débris d'aluminium et le papier journal. Le défenseur de la race chevaline fait adopter le 16 janvier 1963 un amendement au projet de loi portant réforme de l'enregistrement, du timbre et de la fiscalité immobilière. A l'article 10, il ajoute au texte initial, à propos de la vente publique des animaux, l'inscription à un livre généalogique tenu ou approuvé par le ministère de l'agriculture. Le 20 octobre 1965, il intervient lors de la discussion de l'article 4 de la loi portant réforme du chiffre d'affaires.

Ses prises de parole lors de la discussion de plusieurs projets de loi de finance sont toujours brèves. On y lit un engagement auprès de la société rurale traditionnelle qui constitue un univers cher à l'élu de l'ouest. Les établissements catholiques font l'objet d'une attention particulière. Le 21 novembre 1961, un effort financier pour les équipements sportifs et les questions pédagogiques d'Ille-et-Vilaine est demandé à l'occasion de la mise en application de la loi du 31 décembre 1959 sur l'aide à l'enseignement privé. Roger du Halgouët ne cesse aussi de défendre les sociétés de course au Sénat. Il s'oppose le 13 novembre 1963 à une taxation supplémentaire sur le tiercé qui menace le redressement de l'institution des courses et l'élevage. Il amende, un an plus tard, l'article 17 du projet de loi de finance pour 1965 relatif à la même imposition. Le 15 novembre 1966, il dépose un amendement (rejeté) à l'article 15 du projet de loi de finance tendant à limiter à l'année 1967 l'affectation au budget général des bénéfices sur centimes des sociétés parisiennes de course et d'autre part, à inviter le Gouvernement à ne pas procéder à ce prélèvement jusqu'à la mise en application, le 1er janvier 1968, de la réforme des taxes sur le chiffre d'affaires. Enfin, le chasseur défend l'article 13 du projet de loi de finances pour 1969, relatif au permis de chasse et à la réparation des dommages causés aux cultures par les grands gibiers (22 novembre 1968).

Membre de la majorité parlementaire et du comité central de l'UNR-UDT (Union démocratique du travail) en 1962-1963, Roger du Halgouët vote plusieurs textes importants proposés par le pouvoir gaullien. Il est favorable, le 3 février 1960, au projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Il approuve, le 11 mai 1965, la réforme des régimes matrimoniaux. En revanche, fidèle à sa conscience et à son éducation, il ne prend pas part au vote, le 5 décembre 1967, lorsqu'est discutée la proposition de loi relative à la régulation des naissances.

A partir de la fin de 1968, l'activité du sénateur de l'Ille-et-Vilaine se réduit. Souffrant d'« un mal inexorable supporté avec lucidité et courage » (éloge funèbre du 2 octobre 1971), Roger du Halgouët concentre son énergie à exercer ses fonctions de secrétaire du Sénat. Ce « collègue pourtant si assidu » s'écarte peu à peu du travail législatif. En mars 1971, il renonce à se présenter à la mairie de Saint-Just. Son fils Gaël lui succède en juin. Très fatigué, Roger du Halgouët s'éteint le 22 juillet dans son village, à quelques semaines de l'expiration de son mandat. Son suppléant Paul Porteu de La Morandière lui succède. Son éloge au Sénat remémore des qualités humaines très appréciées au palais du Luxembourg : une « amicale et disponible courtoisie jamais altérée » qui fait de lui un « gentilhomme », une « silhouette pleine de distinction, de jeunesse et de dynamisme ». Son oeuvre est citée et il a été « plus attaché aux réalisations concrètes qu'aux brillants discours. » Le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Louis Tinaud associe le Gouvernement à cet hommage en des termes significatifs (« mon ami comme le vôtre ») et met en avant son « sens de la mesure, son idée du devoir, sa conception du patriotisme. » En signe de deuil, l'élection du président du Sénat est repoussée d'une demi-heure afin que le doyen d'âge puisse recevoir la famille du défunt. Roger du Halgouët était chevalier du mérite agricole.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 23 septembre 1962
Fin de mandat le 22 juillet 1971 (décédé)

Secrétaire du Sénat

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Roger DU HALGOUET

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