Le gouverneur militaire Laborde est le premier à répondre. S'il arrive sur les lieux rapidement, il ne dit rien de son rôle pour la suite des événements.

Question : Que savez-vous relativement à l'incendie qui a éclaté dans la nuit du 27 au 28 courant et qui a détruit la salle des séances du Sénat ?

Réponse : J'étais couché, il était à peu près une heure et quart du matin ; je ne dormais pas, lorsque j'entendis crier par les soldats du poste de la cour : « Au feu ! Au feu ! le feu est dans le Palais ! » Je m'habillais rapidement. Au même instant, ma sonnette fut agitée fortement. C'était le surveillant Badin, du service de nuit, qui me donnait avis de l'incendie et qui fut au même moment dans tous les corridors prévenir toutes les personnes habitant le pavillon que j'occupe, en criant : Au feu ! Au feu !

Je descendis de suite pour me porter sur le foyer de l'incendie, et comme j'arrivais dans la salle, j'ai vu la coupole de la salle du Sénat en feu et immédiatement j'ai vu les sapeurs pompiers arriver, dresser leurs pompes, et attaquer l'incendie avec le plus grand courage ; mon appréciation est que sans la promptitude des secours apportés par les sapeurs pompiers, par la Garde de Paris et la Ligne , le désastre aurait pris des proportions immenses.

Q : Quelle est votre appréciation sur les causes qui ont amené l'incendie ?
R : je pense que le feu n'a pas été mis méchamment, mais qu'un tuyau ou un conduit servant à faire du feu peut avoir, à la longue, échauffé la partie de la charpente qui en était proche, et occasionné l'incendie ; à moins qu'un des nombreux ouvriers employés dans le Palais n'ait par malveillance placé une mèche ou un objet qui à la longue ait pu causer un incendie.

Je dois du reste des éloges à tout le service militaire aux officiers, aux soldats, aux adjudants, sous-adjudants et surveillants qui ont tous rempli leur devoir avec zèle et promptitude.

Après lecture faite de la déclaration qui précède, le comparant a signé.

Signé : A. Laborde

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