Hommage aux victimes des attaques terroristes dans l'Aude

M. Gérard Larcher, président du Sénat .  - (M. le Premier ministre, ainsi que Mmes et MM. les ministres et Mmes et MM. les sénateurs se lèvent.) Vendredi dernier, notre pays a été frappé une nouvelle fois par de lâches attaques terroristes à Trèbes, à Carcassonne, dans le département de l'Aude.

Le bilan est lourd : quatre personnes décédées et plusieurs autres blessées.

J'adresse, au nom du Sénat tout entier, mes pensées, mes condoléances aux familles des quatre disparus : ils s'appelaient Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame.

J'adresse également ma solidarité et mes pensées aux blessés - dont certains sont encore hospitalisés - et à leurs familles.

Les conditions du sacrifice du colonel Beltrame ont suscité une vague d'émotion dans tout le pays : cet officier est mort en héros en se livrant au terroriste, en échange de la vie d'une femme. Cet acte de courage, d'abnégation, de fidélité à son serment, doit rester dans nos mémoires. « Le tombeau des héros est le coeur des vivants », écrivait André Malraux. Demain matin, la Nation lui rendra hommage, l'hommage de son courage.

Au nom du Sénat tout entier, je souhaite également, à travers son exemple exceptionnel, rendre hommage et exprimer notre gratitude à l'égard de nos forces de sécurité. Leur action pour protéger les Français est remarquable.

Ces attaques nous rappellent le haut degré de menace qui pèse sur notre pays. Face à cette menace, nous devons rester vigilants, unis et déterminés à poursuivre le combat contre le terrorisme islamiste, à défendre les valeurs de la République et lutter sans relâche, sans concession aucune, nulle part et en toutes circonstances, contre toutes les manifestations de haine.

Avant cela, Monsieur le Premier ministre, voulez-vous prendre la parole ?

M. Édouard Philippe, Premier ministre .  - Au nom du Gouvernement, je m'associe à l'ensemble de vos propos. Notre Nation a été frappée dans une petite ville, sur un parking, dans un supermarché. Plusieurs Français ont ajouté leur nom à la liste bien trop longue de nos concitoyens, victimes d'attaques visant à nous terroriser, à nous faire perdre notre attachement à la République.

À cette occasion, les forces de sécurité, l'ensemble des services de l'État, les élus locaux ont montré leur vrai visage, incarné par Arnaud Beltrame. Je veux dire mon admiration et l'humilité qu'inspire son courage.

Face à cette menace, nous ne devons renoncer à rien ; ni à lutter pied à pied, ni à demeurer ce que nous sommes et à continuer de croire à ce en quoi nous croyons. C'est dans cet esprit que le Gouvernement agit.

M. le président.  - Je vous invite à observer, dans un instant, un moment de recueillement en hommage aux victimes de ces attaques.

Le colonel Beltrame avait le visage des gardes républicains qui nous rendent honneur à la présidence et veillent à notre sécurité : il était ici, il y a quelques années. Derrière le visage de ces gardes, nous voyons le sien. C'est pourquoi, nous venons de lui rendre hommage à la caserne Tournon, tout près d'ici.

(M. le Premier ministre, ainsi que Mmes et MM. les ministres et Mmes et MM. les sénateurs observent une minute de silence.)

M. le président.  - Merci.