C. DES PARTENARIATS INTER-COLLECTIVITÉS POUR DES PROGRAMMES PLUS INTÉGRÉS

Il est remarquable de noter que les initiatives locales, loin d'être lancées individuellement, sont de plus en plus souvent coordonnées et se traduisent par des programmes pluriannuels.

Les collectivités unissent leurs moyens, se rassemblant au sein de partenariats : cela leur permet de mettre en oeuvre des projets plus ambitieux, plus globaux, que leur seule capacité financière ne saurait exécuter.

Les relations de Bourg-Lès-Valence avec la ville de Talin illustrent la pertinence des actions communes qui structurent de plus en plus cette coopération décentralisée : forte d'une connaissance intime -et donc des besoins- de son partenaire arménien par l'ancienneté de leur relation, la commune drômoise a facilité l'opération de collecte des ordures menée à Talin avec la région Rhône-Alpes : ce projet a bénéficié des capacités financières nécessairement plus importantes de la région qui a abondé celles du syndicat intercommunal compétent.

Les interventions conjointes des collectivités rhodaniennes à Erevan est un exemple remarquable : par ce biais, ont été réalisés des projets ambitieux que n'aurait pu assumer seule l'une d'entre elles, fut-elle une métropole.

La coordination des actions permet de rationnaliser les moyens humains, matériels et financiers mis en oeuvre.

C'est le cas éminent du programme mutualisé réunissant le département de l'Isère et les communes de Grenoble, Romans et Vienne. Comme le remarque un des partenaires, cette plateforme « permet une action plus forte, plus dynamique, sur une échelle de territoire plus pertinente et renforce une cohérence indispensable ».

M. Guy Collet, maire-adjoint de Bagneux, s'est appuyé sur l'exemple de sa commune, active à Vezdanor, pour souligner, au cours de la réunion tenue au Sénat le 14 septembre 2011, l'importance de coordonner et d'agréger les coopérations : les besoins de son partenaire arménien excédant largement les capacités à l'échelle communale, Bagneux s'est alliée à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour répondre à la demande de Vezdanor et mettre sur pied l'intervention de psychologues dans les jardins d'enfants.

De son côté, M. Philippe Kaltenbach, vice-président de la région Ile-de-France, a observé que celle-ci disposait de moyens humains et financiers qui lui permettait de se constituer en support pour les collectivités franciliennes. C'est pourquoi la région, à cette fin, va prochainement recruter un agent pour constituer cet appui.

Mentionnant le projet du Plessis-Robinson pour 2011-2012 d'aider, dans sa collectivité partenaire (Arapkir), à la création d'un laboratoire d'analyses médicales, son maire, M. Philippe Pemezec a souligné l'intérêt à élargir cette coopération à d'autres collectivités françaises.

La tenue d'assises sur la coopération décentralisée les 7 et 8 octobre 2010 à Erevan, a joué un rôle utile en ce qu'elle a permis tout à la fois, en présence des partenaires, l'expression des demandes arméniennes et l'évaluation de leur ampleur, le recensement des besoins sur le sol arménien et des disponibilités des collectivités françaises.

Enfin, l'abondement, par le ministère des affaires étrangères, du budget de certains projets renforce cette capacité à agir.

A cet égard, M. Pierre Pougnaud, conseiller à la délégation pour l'action extérieure des collectivités territoriales, notant la montée en puissance de la coopération interrégionale, a mentionné la mise en place -par le ministère- d'un programme d'appui à la coopération thématique des collectivités territoriales -PACT 2-. Ce nouvel instrument vise à valoriser les compétences et le savoir faire des collectivités par la délivrance d'un label « expertise internationale » ; il permet aussi de financer la mise en oeuvre de missions de coopération thématique soit sur initiative de la collectivité, soit sur demande du ministère.

Rappelons également que les projets de coopération décentralisée peuvent bénéficier, sous certaines conditions, de financements européens lorsqu'ils interviennent en partenariat avec une collectivité d'un autre Etat-membre de l'Union.

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Les succès de la coopération décentralisée ne sont plus à démontrer.

Parvenue à l'âge adulte, celle-ci emprunte les voies d'une plus grande efficience pour « faire mieux et plus » dans un pays -comme l'Arménie- aux besoins encore immenses.

Les demandes aujourd'hui formulées par les collectivités arméniennes nous le rappellent, comme celle du maire d'Erevan en matière de planification urbaine. La formation des personnels territoriaux est un autre chantier important pour conforter l'administration locale.

De nouveaux projets sont en cours, d'autres seront mis en place dans les prochains mois.

Présent à la réunion du 14 septembre 2011, l'ambassadeur d'Arménie en France, M. Viguen Tchitetchian, a indiqué qu'un bilan des actions interviendrait le 2 novembre prochain pour préparer la coopération de 2013.

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