II. LA MODERNISATION ÉCONOMIQUE DU PAYS

Depuis les années 2000, le Maroc s'est résolument engagé dans une politique de modernisation économique qui accompagne la modernisation politique engagée avec la politique de réconciliation nationale puis l'adoption de la Constitution de 2001.

Cette politique de modernisation économique est illustrée par trois choix majeurs : une politique d'investissements forte, l'encouragement des investissements étrangers et une stratégie globale d'ouverture aux marchés.

A. UNE POLITIQUE FAVORISANT LES INVESTISSEMENTS STRUCTURANTS

En deux décennies, le Maroc s'est modernisé grâce à sa politique d'investissement public, avec ou sans partenariat privé. Les routes et les ports ont été les premiers secteurs concernés avec la construction d'autoroutes (2 000 km à ce jour) ou de ports comme Tangermed. Les équipements collectifs et les nouveaux quartiers ont suivi. Le niveau de vie d'une majorité de citadins s'est accru notamment sur la zone côtière atlantique autour de Casablanca, Rabat et Tanger.

Cette politique a été mise en place par des ingénieurs formés en France ou aux États-Unis, dans les plus grandes écoles ou universités. L'objectif est de développer sept grands pôles urbains et économiques (Casablanca-Rabat-Kenitra, Tanger, Oujda, Meknès, Marrakech, Agadir et Beni-Mellal). Puis ont suivi les plans structurants, tels que les plans solaires et éoliens, qui devraient permettre de réduire l'impact des fluctuations du cours du pétrole.

B. L'INCITATION AUX INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS :
LA PRIORITÉ EUROPÉENNE

Après deux décennies de protectionnisme, le Roi Hassan II avait décidé en 1980 d'ouvrir le Maroc vers l'extérieur, en priorité vers l'Europe. Le tourisme et le textile ont profité de cette nouvelle politique. Le Roi Mohammed VI a continué cette politique en faisant le pari d'adapter le Maroc à la concurrence internationale et européenne.

Depuis les années 2000, le Maroc a développé une politique constante d'encouragement des investissements étrangers (4 milliards de dollars en 2015), notamment en faisant évoluer sa législation fiscale et commerciale avec, par exemple, la fin de la « marocanisation » des investissements. Il s'est par ailleurs lancé dans une politique de privatisation dans le domaine des télécommunications avec Vivendi ou de l'automobile avec Renault. En 2015, le secteur de la sous-traitance a enregistré une forte croissance - plus 20 % par rapport à 2014 - et son champ d'action s'est élargi aux nouvelles technologies et à l'aéronautique. Ce secteur rassemble maintenant des centaines d'entreprises européennes souvent associées à des entreprises marocaines principalement installées à Tanger, Casablanca, Kenitra et Rabat.

Les investissements étrangers ne sont plus liés aujourd'hui, comme à l'origine, aux privatisations. Cette politique a été favorisée par un environnement politique stable, la proximité du Maroc des centres de décisions européens et un coût modéré de la main d'oeuvre.

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