INTRODUCTION

Créé en 1996, le groupe sénatorial d'amitié France-Vanuatu Iles du Pacifique ne s'était encore jamais rendu dans le Pacifique. Ce projet de voyage, évoqué lors de la visite en France, en novembre 1999, de Donald KALPOKAS, alors Premier ministre du Vanuatu, s'est concrétisé à l'occasion d'un déplacement effectué du 9 au 19 septembre 2000.

Peuplé d'environ 200 000 habitants, l'archipel du Vanuatu s'étend sur 80 îles et îlots de l'arc mélanésien. Sa colonisation a été marquée par une rivalité franco-britannique et s'est achevée en 1906 par la création d'un Condominium commun.

Indépendant depuis 1980, le Vanuatu a connu une relative stabilité politique marquée par une prépondérance anglophone jusqu'en 1991 et un retour à une francophonie relative depuis cette date. Le Vanuaaku Pati a dominé la vie politique de 1980 à 1991 et depuis 1998. Mais les divergences au sein de ce parti ont mené à une instabilité politique. Depuis le 31 novembre 1999, un gouvernement de coalition de cinq partis a été mis en place. Ce gouvernement est fragile, les partis qui le composent ayant des intérêts divergents et le Premier ministre n'étant pas le chef du parti le plus important de la coalition.

L'économie est vulnérable et le pays dépend largement de l'aide internationale. Principalement agricole, l'archipel est tributaire du marché du copra et victime de nombreux cyclones, dont deux en 1999.

L'éducation a été dominée par les élites anglophones durant les premières années de l'indépendance. Cependant, la nette amélioration des relations avec la France fait que la francophonie n'est plus ouvertement contestée. Preuve en est de la nomination d'un ministre de l'éducation francophone.

Cette harmonie est due à plusieurs facteurs : d'une part, la France permet au Vanuatu de rééquilibrer ses relations diplomatiques, la présence de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande étant jugée trop présente dans l'administration ; d'autre part, l'inscription du Vanuatu parmi les pays de la zone de solidarité prioritaire a permis à la France de montrer qu'un lien particulier unissait les deux pays.

C'est pourquoi la Nouvelle-Calédonie a un rôle très important à jouer. Le contentieux qui existait entre la France et le Vanuatu, concernant la Nouvelle-Calédonie, a disparu. La proximité géographique, la communauté d'histoire et les ressemblances ethniques et culturelles des deux îles, l'emploi commun de la langue française, ouvrent des perspectives de développement qui se concrétisent déjà dans de nombreux domaines.

C'est dans ce contexte qu'une délégation du groupe sénatorial France-Vanuatu - Iles du Pacifique, conduite par son Président M. Guy CABANEL et composée notamment des sénateurs de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, s'est rendue au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie du 9 au 19 septembre 2000.

La délégation s'est arrêtée deux jours en Nouvelle-Calédonie où elle a souhaité se rendre compte de l'atout que représente ce territoire français dans le Pacifique et l'influence qu'il y exerce. Elle a été accueillie et accompagnée durant son séjour par M. LOUECKHOTE. Le déplacement s'est poursuivi au Vanuatu, but de son voyage.

La délégation a eu des entretiens en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, avec M. Thierry LATASTE, Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, M. Jean LEQUES, Président du gouvernement et maire de la ville de Nouméa, M. Jean WANABO, Président du Sénat coutumier, M. Pierre BRETEGNIER, deuxième Vice-président de la province sud, et M. Rock WAMYTAN, président du FLNKS. Elle a visité le CREIPAC (Centre de Rencontres Echanges Internationaux du Pacifique), que préside M. LOUECKHOTTE, et le Centre culturel Tjibaou. Elle s'est rendue à Ouvéa, île dont est originaire M. LOUECKHOTE. Ces entretiens ont permis de se rendre compte de l'importance des échanges sur les plans économique, social et culturel que représente la Nouvelle Calédonie dans la région.

A Port-Vila, capitale du Vanuatu, la délégation s'est entretenue avec M. Paul REN TARI, Président du Parlement, assurant l'intérim du Président de la République, M. James BULE, Vice-Premier ministre, ministre du commerce et du développement de l'entreprise, en charge du commerce extérieur, M. Jacques SESE, ministre de l'éducation, M. Edward NATAPEI, chef de l'Opposition. Elle a visité le lycée francophone de Montmartre, l'Ecole française ainsi que l'Alliance française de Port-Vila et rencontré des Français de l'étranger.

A Erakor, la délégation a été accueillie par M. Maxime CARLOT-KORMAN, ancien Premier ministre, ministre des Terres, de la Géologie et des Mines. Elle a été reçue par le Chef suprême d'Erakor au cours d'une cérémonie de bienvenue et a assisté dans le village voisin à un programme culturel retraçant les traditions de l'archipel.

Dans l'île d'Espiritu Santo, les parlementaires ont visité une usine d'huile de copra à Luganville, après avoir été reçus par M. John LUM, Président de la province de Sanma, et le maire de Luganville. Ils ont été invités à déjeuner par M. DOLACINSKI, délégué du CIRAD du Vanuatu, et ont visité la station de recherche agronomique du Centre agronomique de recherche et de formation du Vanuatu (CARFV), le collège maritime, l'Alliance française et le chantier de l'aéroport de Santo.

Au retour, la délégation s'est arrêtée à Auckland, puis à Los Angeles où elle a été reçue à dîner par Mme Josseline de CLAUSADE, Consul général de France à Los Angeles.

La délégation sénatoriale tient à exprimer sa plus vive gratitude à S. Exc. M. Patrick AMIOT, Ambassadeur de France au Vanuatu, ainsi qu'à ses collaborateurs, et tout particulièrement à M. Patrick BUZAUD, Premier conseiller à l'Ambassade de France, et M. Emiliano BOULETARE, secrétaire général du Parlement, qui se sont occupés de l'organisation pratique de cette mission. Leur concours précieux a permis le déroulement parfait et enrichissant des travaux de la délégation.

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