III. LE TRAVAIL LÉGISLATIF

A. L'INITIATIVE

Le Gouvernement défend généralement ses projets de loi à la Chambre une fois par semaine.

Tout député peut déposer une proposition tendant à l'adoption d'une loi nouvelle ou à l'amendement d'une loi en vigueur. Les motions peuvent être déposées en début de session, tandis que les motions budgétaires peuvent être déposées à l'automne lors de l'examen du projet de loi de finances.

B. LE RÔLE DES COMMISSIONS

Les commissions jouent un rôle prépondérant dans le travail parlementaire. L'opinion de la Chambre repose, de fait, sur les conclusions du travail effectué au sein de celles-ci. La Chambre compte, outre la Grande commission qui sera évoquée plus loin, 14 commissions spécialisées (Finances, Lois, Affaires étrangères, Administration, Transports et Communications, Loi constitutionnelle, Agriculture et Forêt, Défense, Education et Culture, Affaires sociales et Santé, Commerce, Travail et Egalité, Environnement, Futur).

Parmi celles-ci, la délégation a été particulièrement intéressée par le rôle de la commission du Futur dont l'activité s'apparente, en France, à celle de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques ou à celle du Groupe sénatorial de Prospective.

La commission des Finances comprend 21 membres, les autres 17. La composition des commissions est fixée une fois pour toutes en début de législature. Elle correspond aux rapports de force politiques prévalant à la Chambre. Chaque député peut appartenir à deux commissions au plus. Les commissions se réunissent une à quatre fois par semaine, selon le volume des affaires à traiter. Les réunions se font à huis clos.

Chaque commission désigne son président et son vice-président. Dans la mesure où les présidents de commission sont membres de la Conférence des présidents, la répartition permet qu'ils représentent le plus grand nombre de groupes parlementaires dans le respect des rapports de force entre les groupes.

Un représentant de l'opposition peut assumer la présidence d'une commission. C'est actuellement le cas du parti du Centre, s'agissant de la Grande commission, de la commission des Finances, de celle de l'Agriculture et de celle de l'Administration.

Pour l'élaboration de ses travaux, la commission écoute l'avis d'experts et demande celui de fonctionnaires ou des autres commissions. Pour se familiariser davantage avec un dossier, les commissions organisent visites et voyages d'étude.

Les projets gouvernementaux, comme les propositions présentées par les députés, sont renvoyés en commission. Une grande majorité de projets gouvernementaux sont examinés. Quant aux propositions des députés, elles passeront d'autant plus aisément le filtre de la commission qu'elles correspondront à des thèmes soutenus par le Gouvernement.

Lorsqu'ils renvoient en commission les projets ou propositions de lois, les parlementaires peuvent émettre des recommandations à la commission compétente. Celle-ci étudie le projet, tâche dont la durée moyenne est de 2 à 4 mois. A l'issue de l'audition des experts et de la discussion générale, la commission décide de la teneur du projet de loi point par point. Le travail de la commission donne lieu à un rapport expliquant la position adoptée par celle-ci. Les parlementaires dont la position diffère de celle de la commission peuvent faire mentionner, en annexe du rapport, leur avis divergent. C'est sur la base du rapport de la commission compétente que le projet de loi est examiné en séance plénière.

Les rapports et les procès-verbaux des commissions sont publics.

C. L'EXAMEN EN SÉANCE PLÉNIÈRE

1. La procédure

Le vote des lois constitue, bien entendu, l'activité la plus importante des députés. Depuis la récente réforme constitutionnelle, il s'opère en deux lectures .

En première lecture, le projet de loi donne lieu à un débat général. Le projet peut être éventuellement envoyé à la Grande commission , organe original parmi les institutions finlandaises, dont le rôle sera précisé plus loin.

Chaque article est alors approuvé un par un, sur la base du rapport de la commission spécialisée et -au besoin- de celui de la Grande commission. Les propositions d'amendement font l'objet d'un vote.

Ensuite le projet est approuvé ou rejeté en deuxième lecture.

Les autres textes soumis au Parlement ne font l'objet que d'une lecture unique qui, selon la qualité et l'étendue du sujet, peut nécessiter une ou plusieurs sessions. On y trouve la discussion de divers rapports ainsi que des décrets et décisions du Gouvernement dont l'approbation est la prérogative de la Chambre.

Les lois ordinaires, régissant la vie quotidienne des citoyens sont approuvées à la majorité simple.

Quant aux lois constitutionnelles, elles portent sur quatre thèmes : forme de Gouvernement ; Assemblée parlementaire ; droit du Parlement de vérifier la légalité des actes des membres du Conseil des ministres et du Chancelier de la Justice dans l'exercice de leurs fonctions ; Haute Cour de Justice. Toute proposition concernant l'adoption d'une loi constitutionnelle ou à caractère constitutionnel requiert une majorité qualifiée. En général, les lois constitutionnelles sont d'abord approuvées à la majorité simple, puis laissées en suspens jusqu'à la session suivant les élections. Après les élections, elles sont définitivement adoptées par la nouvelle Chambre à la majorité des deux tiers.

Un projet de loi peut également être déclaré urgent, en séance plénière, par une résolution ayant réuni au moins les cinq sixièmes des votes. Il est finalement adopté par la Chambre à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés.

L'examen du budget est, chaque année, l'apanage de chacune des commissions permanentes, selon son domaine de compétence. Le budget est examiné en séance plénière en décembre. Il donne lieu à une centaine de votes successifs sur les divers chapitres.

2. Le fonctionnement de la salle des séances

Les députés débattent en séance plénière dans la salle des séances.

En règle générale, les députés se réunissent ainsi le mardi à 14 heures et le vendredi à 13 heures.

Tous les députés sont tenus d'assister aux séances plénières et les absences doivent être motivées . Les députés peuvent aussi suivre les travaux en séance plénière depuis leurs bureaux personnels grâce à des haut-parleurs.

Vus du siège du président de la Chambre, les partis de gauche sont assis à sa gauche, les centristes au milieu et les partis de droite à droite. L'attribution des sièges dans la salle des séances est faite sur proposition du Secrétariat général de la Chambre. A l'intérieur des groupes, les députés les plus expérimentés et les plus anciens siègent généralement au premier rang, comme au Parlement anglais.

Sur le plateau siègent le président de la Chambre (en cas d'empêchement celui-ci est remplacé par le premier ou le second vice-président) et le Secrétaire général du Parlement qui remplit aussi les fonctions de conseiller juridique du président de la Chambre. Le greffier, autre fonctionnaire siégeant sur le plateau, veille à ce que les députés prennent la parole dans l'ordre annoncé. Le plateau est bordé à gauche par un espace réservé au Gouvernement et à droite par un espace pour les interprètes. Les sténographes de la Chambre se tiennent autour de la table ronde située devant le plateau.

Un député dispose, en principe, d'un temps de parole illimité ; il est cependant recommandé aux intervenants montant à la tribune de ne pas parler plus de dix minutes. Tout député a le droit, sans quitter son siège, de prendre la parole pendant deux minutes. Lorsqu'il s'agit d'une proposition officielle ou, par exemple, d'une intervention formulée au nom d'un groupe parlementaire, le temps de parole imparti est porté à quinze minutes.

Le pupitre de chaque député est équipé de boutons de réservation pour ses interventions, d'un microphone, d'un écran indiquant l'ordre du jour et les différentes interventions prévues à la tribune, et de trois boutons de vote : le vert est pour le « oui », le rouge pour le « non », le jaune pour l'abstention. Les mêmes signaux lumineux sont reproduits sur un grand tableau de distribution des voix, faisant apparaître comment chacun a voté. Le résultat chiffré des votes apparaît également au mur. Pour l'élection de personnes où l'arbitrage de situations de ballottage, les députés se servent d'un bulletin de vote.

Les débats de séance sont enregistrés et donnent lieu à l'établissement de procès-verbaux imprimés. La transcription des procès-verbaux est disponible dès le jour suivant à la bibliothèque de la Chambre.

La tonalité des débats est marquée par la sobriété des orateurs, par l'attention portée à leurs propos et par le caractère mesuré des réactions.

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