5. LA RÉGION DE RABAT-SALÉ-ZEMMOUR-ZAER

Le jeudi 27 avril au matin, après une visite de courtoisie à M. le Wali de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, M. Hassan AMRANI, qui après avoir rendu hommage à Mme Paulette Brisepierre pour son remarquable travail auprès des Français de l'étranger et plus particulièrement pour les résidents marocains, nous fait part de son optimisme pour l'avenir du Maroc, pays jeune et libéral, pratiquant l'économie de marché. Il se félicite, par ailleurs, du partenariat France-Maroc qu'il qualifie de très réussi et qui permet au Maroc d'acquérir une meilleure connaissance de l'emploi tant au point de vue quantitatif que qualitatif.

Il a ensuite souligné l'importance accordée par les autorités de la région à la coopération bilatérale dans les domaines des investissements, de la formation et de la scolarisation, notant que la proximité du Maroc avec l'Europe est un facteur positif de nature à contribuer au renforcement de cette coopération.

Il a également passé en revue les différents projets en cours de réalisation tels que l'aménagement de la vallée de l'oued Bouregref et de la corniche qui rehausseront la ville de Rabat au rang des grandes capitales mondiales, laissant au Président de la Région, M. Abdelkebir BERKIA, le soin de présenter ses projets dans le détail.

Les membres de la délégation ont tour à tour souligné l'importance de la coopération entre les deux pays, appelant à mettre en oeuvre une stratégie d'action commune pour consolider les liens franco-marocains. Ils ont également mis l'accent sur la nécessité de développer le transport maritime qui renforcera la coopération économique entre les pays riverains de la méditerranée.

Au siège du Conseil régional de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, la délégation française a visité une remarquable exposition de photographies au Hall du Conseil régional de Rabat comprenant d'anciennes photos de monuments historiques de la capitale et des plans élaborés par des architectes qui ont participé au concours.

M. Abdelkébir Berkia, Président du Conseil, a exposé ensuite à la délégation française l'expérience marocaine en matière de régionalisation et évoqué, à cette occasion, les réalisations accomplies par la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer dans le domaine de la coopération internationale. Il a ajouté, à ce sujet, que des rapports d'amitié ont été établis avec plusieurs pays d'Europe, d'Amérique et du monde arabe.

Il précise ensuite le projet d'aménagement du fleuve Bouregreg retraçant la belle histoire de Rabat digne des mille et une nuits en précisant que Rabat & Salé sont un binôme exceptionnel par sa dualité, sa complicité, ses déchirures et ses rivalités. Deux villes, à la fois unies et séparées par un seul et même fleuve, puissant, mythique, qui ne demande qu'à raconter la légende à la fois douce et tourmentée de Rabat, « Capitale aux deux rives ».

Le fleuve Bouregreg, site de nécropoles préhistoriques, romaines, mérinides, étape sur la route des Phéniciens, veille sur les deux villes soeurs, encore aujourd'hui.

Ribat Al Fath. Tel fut le nom que Abd El Moumen, fondateur de la dynastie Almohade, choisi pour ce lieu auquel il donna une dimension religieuse et guerrière, en combattant les hérétiques et en y rassemblant ses troupes sur le chemin de la conquête de l'Espagne.

Yacoub El Mansour ambitionnera de faire de Rabat une cité grandiose, capitale de son empire de Castille à Tripoli.

A partir de 1610 et pendant un demi-siècle, Rabat alors dénommée Salé le Neuf, accueillere une forte population andalouse, les « Hornachos » et les « Moriscos », et deviendra le siège de la « République des deux Rives », reconnue par l'Europe pour sa forte activité commerciale et ses pirates de légende.

Avec le Protectorat, le Général Lyautey qui voyait en Rabat le « Washington marocain », en fera un véritable laboratoire urbain, conçu par une équipe d'architectes et de paysagistes pionniers, qui poseront les jalons d'un nouvel urbanisme marocain.

C'est ce Rabat, riche d'un patrimoine culturel et historique unique en son genre que le Conseil régional du tourisme ambitionne d'aménager sans le dénaturer pour le proposer au marché international du tourisme.

Car au delà du mythe Rabat, voilà une région qui réunit toutes les conditions préalables pour devenir, à moyen terme, une destination touristique de choix parmi les destinations du Royaume.

Car la région de Rabat, c'est, précise-t-il, aussi 1910 kilomètres carrés de superficie, une façade atlantique de près de 55 km depuis les limites de Kénitra, jusqu'à Skhirat, en passant par Témara, et des villes toutes aussi exotiques qu'authentiques, dotée de richesses naturelles et d'une bio diversité exceptionnelle.

Le projet conçu par la région, permettra de « réaliser » le potentiel existant par le réaménagement des berges du Bouregreg. Il est de nature à renforcer l'infrastructure de base et à propulser les secteurs productifs pour accompagner la croissance urbanistique de la capitale pour :

- placer la ville de Rabat au rang des grandes capitales

- moderniser l'urbanité de l'agglomération et sa périphérie

- requalifier l'espace bâti de Rabat, Salé, Skhirat, Témara

- Pallier au déficit en matière d'habitat

- Renforcer l'infrastructure de base

- Créer une plate forme pour drainer plus d'investissements et ce, par la propulsion des secteurs productifs pour accompagner la croissance urbaine de la capitale.

Ce projet, mûrement réfléchi, indique M. le Président, a été conçu en partie grâce à la coopération décentralisée de partenariat avec de nombreuses régions d'Europe et plus particulièrement celle de Rhône-Alpes, avec qui cette coopération, souligne M. Berkia, est ancrée dans une longue tradition d'amitié.

Elle a permis des échanges historiques entre les deux régions qui s'expriment aujourd'hui par la présence de nombreuses PME-PMI « rhône-alpines », qui ont trouvé au Maroc un espace de développement à la hauteur des ambitions communes.

Cette coopération entre nos deux régions se traduit aussi dans les partenariats universitaires et de recherche, qui rapprochent nos concitoyens, mobilisant les compétences et capacités d'innovation des femmes et des hommes de nos territoires, dans une perspective de développement solidaire et durable.

En matière de développement économique, d'aménagement du territoire, de formation des jeunes, mais aussi de préservation des ressources d'un remarquable environnement, notre dynamique d'échanges ouvre la voie à de nouvelles coopérations. Je pense particulièrement à l'association avec la région italienne du Piémont qui vient conforter l'élan commun que nous avons su impulser.

De son côté, la délégation a exprimé son admiration pour le développement que connaît le Maroc dans divers domaines, soulignant l'importance d'un échange fructueux d'expériences à même de rapprocher les pays du Nord et ceux du Sud.

Elle souhaite que la zone du Maghreb puisse devenir une région qui freine l'émigration africaine vers l'Europe, notamment pour la mise en place d'une formation continue, pour que le savoir-faire français puisse servir aux jeunes marocains à créer des entreprises dans leur pays.

Elle s'enquiert enfin sur le régime fiscal dévolu aux Régions. C'est un financement par l'Etat qui reverse une cote part des taxes établies sur les villes, la chasse, le permis de conduire et dont le contrôle s'effectue par le Conseil régional.

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