6. L'AMBASSADE DE FRANCE

M. Philippe FAURE, Ambassadeur de France au Maroc, a organisé un déjeuner à sa résidence pour permettre aux membres de la délégation de rencontrer les différents chefs de service de l'Ambassade, les Consuls Généraux de Rabat et de Casablanca, les délégués élus de l'Assemblée des Français de l'Etranger, ainsi qu'un certain nombre de personnalités Françaises parmi lesquelles le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie et le Président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France.

Des échanges extrêmement intéressants ont pu avoir lieu et les membres de la délégation ont ainsi eu la possibilité de poser des questions sur les points soulevés lors des réunions précédentes par les élus marocains, notamment celui des visas, de l'enseignement français au Maroc et de la culture du cannabis.

a) Les visas

Monsieur le Consul général, pour répondre aux différents aspects présentés par les élus marocains sur la difficulté d'obtention des visas, indique que pour l'année 2004, sur 200.000 demandes, 160.000 ont été honorées. De façon générale, il précise que tous les dossiers présentés complets ont reçu une réponse positive. S'agissant des dossiers refusés, il confirme qu'après quelques vérifications, ceux-ci n'étaient pas conformes ou avaient des origines complexes qui ne permettaient pas légalement la délivrance de visas.

b) La culture du Cannabis

S'agissant du problème de la drogue, Monsieur le Commissaire Divisionnaire, attaché de sécurité intérieure, également présent au déjeuner, fait état de l'action concertée et de la coopération parfaite avec les autorités marocaines. Il indique que l'enquête sur le cannabis au Maroc réalisée au cours de l'été 2003 par l'ONUDC confirme que le Maroc est encore le premier producteur de cannabis. 70 à 80% du cannabis consommé dans l'espace Schengen proviendrait du Maroc.

Les superficies cultivées sont estimées à 134.000 hectares générant une production annuelle de cannabis brut évaluée à 47.400 tonnes soit une production potentielle de résine de 3.080 tonnes. Compte tenu des saisies opérées (735 tonnes en Europe de l'Ouest et 66 tonnes au Maroc, soit 25 % de la production potentielle), on estime que 2.300 tonnes de cannabis sont commercialisées clandestinement.

Une grande partie de la population du Rif - région particulièrement reculée, pauvre et difficile d'accès du Maroc - exploite le cannabis qui représente pour elle la seule source de revenu.

Le gouvernement Marocain s'emploie activement à tout mettre en oeuvre pour diminuer chaque année de manière significative le nombre d'hectares consacrés à cette culture. Parmi les solutions envisagées, figurent bien entendu le développement de la culture de produits de substitution mais également le vaste projet d'aménagements touristiques le long de la côte - aménagements qui pourraient générer de nombreux emplois et des activités rémunératrices.

Il faut souligner que la culture du cannabis au Maroc ferait vivre aujourd'hui environ 800.000 personnes soit 2,5 % de la population totale du Maroc.

Le trafic à destination des grands pays consommateurs se fait en majeure partie par voie maritime au départ des ports de Tanger et de Nador mais aussi des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en direction de l'Espagne - enclaves utilisées par les trafiquants comme lieu de transit, de stockage et de redistribution du cannabis. Le trafic par voie routière se développe également : des quantités importantes de drogue sont régulièrement trouvées par les services marocains dans des cachettes aménagées dans des véhicules légers ou des autocars de tourisme qui font la navette entre le Maroc et les pays de l'Union européenne.

L'action répressive des autorités marocaines n'est plus utilisée que dans les cas de débordements et de troubles graves à l'ordre public. Elle a pris récemment une nouvelle tournure plus dynamique (importantes saisies réalisées tant sur le port de Casablanca que de Tanger - presque 50 tonnes depuis le 1 er janvier 2004) et semble maintenant s'attaquer aux producteurs et aux filières locales.

La DGSN, consciente de la nécessité de dynamiser nos échanges dans ce domaine a accepté la délocalisation de notre officier de liaison stupéfiants à Tanger, épicentre du trafic notamment en ce qui concerne les ressortissants français interpellés au Maroc. Plus d'une centaine de ressortissants français sont incarcérés au Maroc, la plupart dans la prison de Tanger, pour des affaires liées au trafic de stupéfiants. La mise en place de l'ODL à Tanger permet de mieux « traiter » la partie française de ces réseaux (identification des donneurs d'ordre et des intermédiaires, meilleure connaissance des modus operandi).

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