III. COMPTE RENDU DES ENTRETIENS DE LA DÉLÉGATION AVEC DES PERSONNALITÉS POLITIQUES

A. ENTRETIEN AVEC M. YONA YAHAV, MAIRE DE HAÏFA

Né en 1944 à Haïfa, diplômé de l'Université hébraïque de Jérusalem et de l'Université de Londres, avocat de profession, Yona Yahav a été élu maire de Haïfa en 2003, après avoir exercé différentes responsabilités politiques : il fut porte-parole de la ville de Jérusalem de 1974 à 1975 sous le mandat de Teddy Koleck, puis directeur de l'association pour le développement touristique de Haïfa et président de la société économique de Haïfa, premier adjoint du maire de Haïfa de 1993 à 1996 ; il a été élu député à la Knesset en 1999.

MM. Philippe Richert et Yona Yahav

Rappelant qu'il avait appuyé, alors qu'il était député, l'initiative pour un retrait unilatéral de l'armée israélienne du Sud-Liban en 2000, M. Yona Yahav, membre du parti travailliste, a indiqué qu'il avait soutenu son Gouvernement, même au prix d'importantes destructions, pendant la guerre qui a opposé Israël au Hezbollah l'été dernier.

En effet, il a fait observer que le Hezbollah avait construit un État dans l'État libanais, et que l'objectif de cet État terroriste était de détruire Israël. Plus de 300 roquettes sont tombées sur Haïfa pendant les 34 jours de conflit, paralysant la ville . L'explosion de chaque roquette, qui contient plus de 40 000 petites boulettes de métal, s'étend sur un rayon de plusieurs kilomètres.

Néanmoins, il a souligné que les choses avaient été rapidement prises en main par la municipalité, afin de redonner aux habitants un sentiment de sécurité, en leur montrant que tout était sous contrôle : ainsi, toutes les traces de destruction ont été effacées dans les 10 jours qui ont suivi le conflit ; les habitations détruites ont été entièrement rénovées. De fait, très peu de gens ont quitté la ville pendant la guerre.

Le bilan humain du conflit s'établit, pour la ville, à 13 morts, 50 blessés graves et 250 personnes traumatisées.

Les conséquences de ces traumatismes ne sont ressorties que plusieurs mois après la fin des hostilités : Haïfa est désormais dans une situation « post-traumatique » ; les hôpitaux ne désemplissent pas.

M. Yona Yahav a indiqué que le Hezbollah avait retrouvé sa force d'avant la guerre et qu'il représentait un danger redoutable, pas seulement pour Israël . C'est pourquoi il doit être combattu, en consolidant l'État central libanais. Relevant que le Hezbollah entravait les relations entre Israël et le Liban, il a compté sur l'influence de la France et sur son aide pour pouvoir rencontrer prochainement le maire de Beyrouth.

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