F. ENTRETIEN AVEC M. AZIZ AKHENNOUCH, MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE MARITIME - MERCREDI 15 SEPTEMBRE 2010 À 10 HEURES

M. Aziz AKHENNOUCH, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime a tout d'abord exposé les deux axes stratégiques de la politique agricole marocaine :

Ø la transformation de l'agriculture en secteur productif. L'agriculture marocaine représente 18 à 25 % du PIB, elle occupe quatre millions d'actifs pour un million d'exploitations.

La modernisation de l'agriculture c'est :

- l'amélioration des rendements par l'utilisation d'engrais,

- la mécanisation,

- l'amélioration de l'environnement,

- l'irrigation économe en eau.

Ø L'adoption des standards européens afin d'élargir les circuits de commercialisation.

Pour ce qui est de la pêche, M. le ministre a souligné les lignes directrices de la politique du Maroc en la matière :

- lien entre exploitation et préservation de la ressource ;

- application des standards européens notamment sur les filets dérivants ;

- traitement par un interlocuteur unique dès l'arrivée au port de la marée ;

- développement de l'aquaculture avec un objectif de 200 000 tonnes en 2020.

Il a conclu en sollicitant l'aide de la France et de l'Europe en matière de recherche et de formation.

M. Christian CAMBON, président a, tout d'abord, souligné que le secteur agricole et des pêches était un des grands chantiers en cours au Maroc.

De plus, s'ajoute à ce bouleversement la dimension européenne avec les conséquences de l'obtention du statut de pays avancé auprès de l'Union européenne.

Enfin, la pêche est un secteur important du point de vue du Sahara marocain et du contrôle du prélèvement sur les ressources.

M . Claude JEANNEROT a indiqué qu'il était originaire du Doubs, département tout à la fois industriel et agricole. C'est l'automobile et aussi l'industrie fromagère dont la fruitière est le type même de l'agriculture solidaire.

Il s'est interrogé sur les attentes du Maroc en la matière, notamment après l'adoption des nouvelles règles de la politique agricole commune.

Enfin, M. JEANNEROT s'est aussi interrogé sur la coopération décentralisée en matière agricole ; il a cité l'exemple de la fromagerie d'Ouerzazate et de l'élevage de la vache montbéliarde dans cette région.

M. Jackie PIERRE a souhaité savoir s'il existait une agriculture biologique au Maroc.

Mme Bariza KHIARI a tout d'abord souligné la politique visionnaire d'équipement en barrages du Maroc sous le règne d'Hassan II. Cette politique porte, selon elle, aujourd'hui ses fruits à une époque de rareté de la ressource en eau.

Mme KHIARI a interrogé le Ministre quant à ses détracteurs qui soulignent régulièrement le pillage de la ressource piscicole au Sahara marocain.

Mme Catherine MORIN-DESAILLY a souhaité connaitre la situation de l'enseignement agricole au Maroc et la coopération qui pouvait exister dans ce secteur avec la France.

M. Jean-Pierre CHAUVEAU a évoqué la place de l'agroalimentaire dans son département. Il a souhaité connaître les projets du Maroc en la matière.

Enfin, eu égard au climat marocain, il s'est interrogé sur la gestion de la ressource en eau en agriculture.

M. Aziz AKHENNOUCH, ministre a souligné que le « Maroc agricole » devait être ouvert vers l'extérieur parce que cette politique ne pouvait qu'aider à la modernisation de ce secteur.

Il a également indiqué que les primeurs marocaines n'étaient pas des concurrents des primeurs français car ils arrivent sur le marché avant les primeurs français. Pour le ministre, les vrais concurrents de la France sont les primeurs espagnoles............ !

M. Jean-Pierre PLANCADE a ajouté que le vrai concurrent, c'est l'Espagne mais avec des travailleurs surexploités venant du Maroc...

M. Aziz AKHENNOUCH, ministre a ensuite précisé que le Maroc est aussi un pays de terroirs avec des produits comme l'argan, le miel, le safran. Actuellement, le Maroc a l'équivalent de six « AOC ». Ces produits sont un élément de lutte contre la pauvreté en milieu rural car ils sont souvent produits dans des régions difficiles.

A propos de la coopération décentralisée, M. le Ministre a également indiqué que c'était l'échelon pertinent pour le développement agricole.

Pour ce qui est de l'agroalimentaire, le plan « Maroc vert » vise à créer six agropoles dont deux ont été inaugurées en 2010.

M. le Ministre a ensuite souligné que l'agriculture biologique était encore à l'état embryonnaire.

Pour l'enseignement agricole, le projet du Maroc est la formation de 60 000 fils d'agriculteurs en formation alternée.

M. le Ministre a exposé la politique de gestion de l'eau du Maroc en rendant hommage à la politique de construction de barrages initiée par Hassan II. En 2010, ces barrages sont remplis à 90 % et permettent maintenant le transfert d'eau entre les régions marocaines.

Pour la pêche, M. le Ministre a souligné qu'il n'y avait pas de bateaux usines dans les eaux marocaines. Il a indiqué que le Maroc veillait à ne pas gaspiller cette ressource en préservant la ressource pélagique et en respectant les quotas de pêche.

MM. CAMBON et ATMOUN en compagnie de M. AKHENNOUCH, ministre


M. CHAUVEAU et M. AKHENNOUCH, ministre

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