colloque Libye 2006



Quelle présence en Libye ? Commerce courant : le rôle de l'argent

Ali GADDAH
Directeur, Carmode Vehicle Company (secteur automobile)

Je vous entretiendrai aujourd'hui de l'aspect concret des agences de commerce. Nous avons signé un contrat il y a dix ans, afin de pratiquer l'import/export. Le gouvernement libyen a été poussé à publier la loi régissant les agences de commerce car, pendant de nombreuses années, les biens étaient importés sans protection pour le consommateur : aucune garantie n'était prévue, ni service après-vente. En ce qui concerne PSA, nos usines en Libye ont commencé à se conformer à la loi de manière anticipée. Nous offrons donc déjà les garanties requises par les textes législatifs : ainsi, nous prévoyons un service après-vente et des garanties. A nos yeux, la loi libyenne relative aux agences de commerce ne soulève aucune difficulté. Le seul inconvénient réside dans le fait que notre activité dépend de la catégorie 1 (voitures) et que nous devons donc ouvrir 40 % du capital au public. En effet, le gouvernement vise une distribution équitable des richesses pour les Libyens. En conclusion, j'indiquerai donc que les compagnies françaises n'auront aucune difficulté à se conformer à la loi libyenne sur les agences de commerce : elles répondent déjà à des obligations similaires en Europe.

De la salle

Les entreprises trouvent-elles dans la population étudiante libyenne les compétences nécessaires ?

Jean-Marie JAY

Nous éprouvons certaines difficultés à embaucher les cadres dont nous aurions besoin, ceux-ci étant très sollicités, du fait de l'exigence d'emploi des Libyens formulée par les autorités.

De la salle

Bien souvent, les ingénieurs que nous recrutons parlent peu anglais : nous devons donc les former pour faciliter la communication.

Daniel POUYLEAU

J'aimerais faire remarquer que les PME ne disposent pas des mêmes moyens que les grands groupes français : nous portons donc des projets plus modestes et visons les partenariats.

Monsieur le Conseiller

J'aimerais signaler que nous sommes engagés dans une relation bilatérale très constructive avec le gouvernement libyen, et le Ministère de l'Agriculture en particulier. Une mission impliquant deux experts et débutant au mois de novembre devrait permettre d'identifier les besoins et filières en matière d'élevage, d'irrigation et de mise en valeur des sols. La prochaine édition d'Agro Libya devrait donc se révéler particulièrement riche.

Jean-Luc SIBIUDE

Les témoignages exprimés sont passionnants et correspondent à la réalité du terrain. Il convient avant tout de ne pas négliger les principes relatifs à la patiente et au contact humain. Aucune règle commune ne s'applique en matière de marchés : tout dépend principalement du client et de sa manière de fonctionner. Le succès tient surtout à la combinaison heureuse de différents éléments. La Libye offre de réelles opportunités pour les entreprises françaises, à condition que celles-ci sachent se montrer réactives et fassent preuve de flexibilité.

Michel CASALS

Rappelons les informations essentielles de cette journée. La Libye offre un environnement favorable pour la France : les sociétés françaises y bénéficient de vraies opportunités, malgré une concurrence rude. Ainsi, les entreprises que sont SIDEM, Alcatel, EADS, Nexans ou encore AREVA et le domaine agroalimentaire remportent des succès incontestables en Libye. Il est à noter à cet égard les retombées bénéfiques de notre diplomatie économique. L'évolution amorcée sur le marché libyen se poursuit, à un rythme mesuré certes. Force est de constater que le secteur privé se développe. Les partenaires libyens, au-delà du simple développement des échanges commerciaux, expriment une réelle demande de coopération, dans le domaine de l'énergie, notamment.

Certaines difficultés subsistent. Elles sont principalement liées aux changements d'organigramme fréquents dans certaines entreprises publiques, ce qui complique le suivi. La « libyanisation » pose également problème, tout comme certaines tracasseries administratives.

Enfin, il semble plus que jamais essentiel de partager l'information et de profiter des services offerts par UBIFRANCE, les missions économiques et les chambres de commerce. Des gains de parts de marché sont encore possibles.

Georges VAILLANT

C'est euphoriques que nous sortons d'une réunion comme celle-ci !

Partenaires publics et privés, il nous appartient, dans la conjoncture décrite, de poursuivre et d'amplifier nos efforts sur le marché libyen, en développant plus particulièrement les actions ciblées. Les missions maintenance, organisées depuis quatre ans par la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence, la mission économique et la Chambre de commerce franco-libyenne, ont été un succès à rééditer.

Du 2 au 7 décembre prochains, nous préparons avec la Chambre de commerce franco-arabe une mission santé et équipement hospitalier. Je vous invite à y participer.

BOI, organisateur du pavillon français de la Foire de Tripoli, nous offre un bel exemple de persévérance et professionnalisme.