Rencontre Djibouti, hub économique de la Corne de l'Afrique



Table des matières


Actes de la Rencontre
Djibouti, hub économique de la Corne de l'Afrique

Lundi 20 octobre 2008

Ouverture

Louis DUVERNOIS,
Sénateur, Président du Groupe interparlementaire France-Corne de l'Afrique

Je tiens d'abord à vous saluer et vous souhaiter la bienvenue au Sénat. Comme vous le savez, le Sénat vient de se renouveler et d'élire son nouveau Président en la personne de M. Gérard Larcher. L'action sénatoriale s'inscrit néanmoins dans la continuité et dans la durée. Je voudrais rappeler que le 2 mars 2006, ici même, nous avons réuni près de 200 dirigeants chefs d'entreprises autour de la thématique suivante : « Pour un renforcement de la Corne de l'Afrique ». Ce colloque, dont les actes sont disponibles sur le site du Sénat, avait rencontré un très grand succès.

Forts de cette expérience, nous avons souhaité poursuivre avec le soutien des autorités djiboutiennes cette opération. C'est dans ce cadre que ce matin nous sommes de nouveau ensemble. Cette rencontre a pour but de préparer dans les meilleures conditions un grand forum économique à Djibouti au début du mois de février 2009. Permettez-moi de vous lire un message que vous adresse notre nouveau Président M. Gérard Larcher, témoignant ainsi de l'intérêt que le Sénat et son nouveau Président élu porte à nos activités :

« Monsieur le Président et cher Collègue,

Je suis très heureux de savoir qu'à votre initiative doit se tenir un colloque sur Djibouti. Depuis un certain nombre d'années, Djibouti n'est plus seulement un haut lieu géopolitique et stratégique, il est en train de devenir un pôle de développement économique, non seulement pour la République djiboutienne, mais aussi pour un certain nombre de pays de la Corne de l'Afrique.

Porte d'entrée du Marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA) qui représente quelque 350 millions de consommateurs, mais aussi vers un certain nombre de pays de la Corne de l'Afrique et de la péninsule arabique, situé au carrefour de l'Océan Indien et de la Mer Rouge, une Mer Rouge dont le rôle économique et stratégique ne cesse de monter en puissance, Djibouti est un pays qui se caractérise par une sécurité dans une zone en proie à différents conflits. En concentrant votre colloque sur les aspects non seulement géostratégiques mais aussi financiers et économiques, vous marquez l'intérêt que le Parlement et l'ensemble des autorités portent à ce pays et à son avenir.

En vous remerciant de votre initiative, je souhaite que cette journée puisse apporter les compléments d'information qui favoriseront les investissements français à Djibouti. »

Mesdames et Messieurs, Messieurs les Ambassadeurs, mes chers Collègues,

A mon tour de vous exprimer ma fierté et le plaisir que j'ai d'ouvrir cette rencontre consacrée à « Djibouti, hub économique de la Corne de l'Afrique », sur laquelle se sont mobilisés un grand nombre d'intervenants : nos ambassades respectives de Djibouti en France et de France à Djibouti, nos amis d'UbiFrance et du MEDEF International, les Conseillers de l'Assemblée des Français de l'étranger - je salue la présence parmi nous d'André Massida, Conseiller du commerce extérieur et chef d'entreprise à Djibouti - , Kassar International - qui animera la table ronde - et encore beaucoup d'autres qu'il serait, hélas, trop long d'énumérer.

A tous, je tiens à dire un grand merci pour leur engagement dans un projet auquel Djibouti et les entreprises françaises ont beaucoup à gagner.

Aussitôt après mon élection à la présidence du Groupe interparlementaire France-Pays de la Corne de l'Afrique en 2002, j'ai pu mesurer le déficit de présence économique française dans cette région de l'Afrique, qui occupe pourtant une position géostratégique capitale.

C'est pourquoi, lors de la mission d'une délégation de notre groupe à Djibouti en mai 2004, j'ai lancé avec le soutien de notre Ambassade - notre Ambassadeur était à l'époque M. Philippe Selz que je salue - le projet d'un large forum économique destiné à valoriser toutes les potentialités d'un marché de 350 millions d'habitants, le Marché Commun d'Afrique Orientale et australe (ou « COMESA »), qui s'étend jusqu'aux frontières de l'Afrique du Sud.

Dans un deuxième temps, nous avons organisé, avec Ubifrance, un colloque ici même, en mars 2006, qui a réuni près de 200 participants.

Après une nouvelle mission à Djibouti fin 2006, nous avons également effectué une grande « tournée diplomatique et économique » dans le Golfe en 2007, à laquelle notre actuel ambassadeur, M. Dominique Decherf, s'est lui aussi activement associé ; je voudrais à cet égard tout particulièrement le remercier pour son engagement aux côtés de notre Groupe pour que cette journée et le prochain forum de février 2009 constituent des succès.

La rencontre d'aujourd'hui, représente l'avant-dernière étape - pour ne pas dire notre « répétition générale » ! - avant le forum proprement dit, qui devrait se tenir à Djibouti en début d'année prochaine.

Sans entrer dans le fond du débat et avant de céder la parole à M. Kassar qui va animer nos travaux ce matin, permettez-moi d'exprimer une conviction et de formuler un souhait.

La conviction, tout d'abord : pour se maintenir dans le peloton de tête de pays qui comptent au sein d'un environnement mondialisé et de plus en plus concurrentiel, la France doit savoir tirer un meilleur parti de ses liens privilégiés avec quelques pays amis, ceux où son crédit de considération reste le plus élevé.

Djibouti et les États qui l'entourent figurent parmi ces pays et il serait vraiment dommage de ne pas nous en souvenir... Notre importante présence militaire dans la région en témoigne. L'emploi de la langue française au côté de l'enseignement de l'arabe dans le réseau scolaire à Djibouti est en outre un atout partagé, dans cette Corne de l'Afrique, et plus largement au sein de l'Afrique de l'Est majoritairement anglophone. Le Sommet de la francophonie a de nouveau souligné l'importance culturelle, économique, et géopolitique de l'usage du français au sein d'un vaste ensemble de plus de 60 pays au sein des cinq continents.

Un souhait ensuite : celui de pouvoir apporter notre contribution, non seulement à l'essor de nos entreprises dans cette partie de l'Afrique, mais aussi à la promotion économique de la République de Djibouti qui - je le souligne - a su préserver sa stabilité politique intérieure depuis son indépendance.

A tous je souhaite une excellente et fructueuse matinée.

Participant actuellement au Sommet de la francophonie, M. Alain Joyandet, Secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, m'a chargé de l'excuser. Il m'a confirmé qu'il serait des nôtres pour notre forum à Djibouti début février 2009, et nous a en outre fait parvenir ce sympathique message.

La vidéo du message d'Alain Joyandet est diffusée.

Alain JOYANDET,
Secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie

« Mesdames, Messieurs, en quelques mots, je souhaite saluer l'heureuse initiative du Sénateur, mon ami Louis Duvernois, Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Pays de la Corne de l'Afrique, qui vous réunit ce matin à l'occasion de ce colloque Sénat-Ubifrance-Medef International sur Djibouti. Seul Etat francophone de la Corne de l'Afrique, Djibouti est un Etat stratégique majeur, une porte ouverte idéale pour la conquête d'un marché régional de 350 millions de consommateurs. Son nouvel élan de croissance offre des opportunités importantes pour les entreprises françaises et pour renforcer l'influence de notre pays. Les relations entre la France et Djibouti sont des relations anciennes. Alors, à celles et ceux d'entre vous qui ne connaissent pas encore ce pays, je serais tenté de dire avec Jean-François Deniau, cet éternel amoureux de Djibouti et de Tadjoura - je cite - « j'aime le désert qui est le frère de la mer », car justement, Djibouti allie ces deux atouts, et bien d'autres encore, à la croisée des routes du commerce mondialisé. Votre rencontre d'aujourd'hui est également importante car elle prépare le grand forum économique France-Djibouti qui se tiendra début février 2009 à Djibouti. Nous nous retrouverons à cette occasion. Dans cette attente, je vous souhaite de fructueux travaux. Je vous remercie et vous souhaite une excellente journée. »

Dominique DECHERF
Ambassadeur de France à Djibouti

Mes premiers mots seront pour remercier le Sénateur Louis Duvernois pour son dynamisme inlassable, ainsi que le Chef de l'Etat de Djibouti, Son Excellence Ismail Omar Guelleh. C'est en effet, sur ses propositions, lors de sa visite à Paris le 11 décembre 2007 que nous sommes réunis aujourd'hui.

Le message est simple : vous inciter à voir par vous-même le dynamisme de Djibouti. Je reprendrai une citation d'un historien de Djibouti : « Les groupes français sont prêts à se mobiliser, à investir des millions de francs à Djibouti, à deux conditions : que leur engagement financier soit sécurisé par le pouvoir politique à une époque où personne ne croit à l'avenir de Djibouti ; que ces capitaux servent à planter des jalons essentiels pour ouvrir la voie de l'Ethiopie au négoce français, puis pour inscrire Djibouti dans une stratégie de la mondialisation ». Cette citation est ancienne, j'y ai simplement transformé « Côte française des Somalies » en « Djibouti », et « stratégie impériale » en « mondialisation » : ou la doit-on au Professeur Colette Dubois qui a rédigé ce propos dans les années 30, mais je constate que ces deux conditions sont toujours valables.

Depuis 2000, Djibouti s'est de nouveau réveillé. Quant au pouvoir politique, le Président Guelleh veut favoriser les partenariats français, et a d'ailleurs incité, lors de sa visite à Paris, à travailler en priorité sur le renforcement des liens économiques. Cette volonté s'est manifestée par un accord sur la promotion et la sécurisation des investissements français le 13 décembre 2007.

Personne ne croit à l'avenir de Djibouti écrivait-on dans les années 1930 : ce n'est plus le cas, au regard des investissements massifs réalisés notamment par Dubaï (700 M $ pour des investissements tels que le port et le palace Kempiski) et du concours des banques internationales. Le 7 octobre dernier, le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé le document sur la réduction de la pauvreté, document qui représente 700 M $ d'investissements publics de 2008 à 2013.

La sécurité est en effet marquante à Djibouti, tant à l'intérieur - la stabilité politique - qu'à l'extérieur. Sur ce dernier point, deux exemples récents peuvent vous en convaincre. La tentative érythréenne de modifier les frontières au Nord a conduit à un déploiement des forces françaises à côté des forces djiboutiennes. La position djiboutienne a en outre été unanimement approuvée. S'agissant du problème de piraterie maritime en Somalie, la France a pris le leadership en agissant sur le terrain, mais aussi en faisant voter les résolutions 1816 et 1838 les 2 juin et 7 octobre dernier à l'ONU, afin que la Défense européenne intervienne. Il n'y a enfin aucune ambiguïté sur le renouvellement de l'accord de défense liant la France et Djibouti. La première condition me paraît donc remplie.

Quant à la deuxième condition - économique -, des experts plus compétents que moi vont vous la démontrer.

On évoque souvent la pression des Chinois en Afrique. Ils ne sont pas très présents à Djibouti en raison de l'absence de matières premières. En revanche, j'ai rencontré récemment l'Ambassadeur de l'Inde à Addis-Abeba, dont le pays s'inscrit dans le sillage des investissements arabes. Des partenariats triangulaires pourraient ainsi être conclus tant avec l'Inde qu'avec nos amis des pays du Golfe. Avec l'Inde, se manifeste réellement la situation de Djibouti comme carrefour entre Europe et Asie, autant qu'entre Afrique et monde arabe.

Yves GAZZO,
Chef de la représentation en France de la Commission européenne

Le pays évolue très bien dans un environnement géopolitiquement difficile. Djibouti a d'ailleurs parfois, dans le passé récent, contribué à résoudre certains conflits.

La lutte contre la pauvreté est soutenue par la Commission européenne. Le 10 ème FED prévoit ainsi 40 M € et se concentrera sur les problématiques d'eau, d'assainissement et d'énergie. Ces initiatives visent à créer un cadre favorable aux investisseurs. D'ailleurs, les installations de banques et les IDE sont en forte augmentation. Ces éléments créent un contexte positif. La Commission a par ailleurs décidé d'augmenter son niveau de représentation (élévation du bureau au rang de délégation). Djibouti s'intègre dans une optique plus large d'intégration régionale en tant que siège de l'IGAD et de port d'entrée sur l'Ethiopie. La BEI (Banque européenne d'investissement) a par ailleurs repris ses activités.

Si les Européens sont là pour soutenir la mise en place des infrastructures, physiques ou humaines, et contribuer à la sécurité, les investisseurs européens doivent parallèlement se montrer plus nombreux, afin de permettre le développement, non seulement de Djibouti, mais de l'ensemble de la région, voire d'instaurer les bases d'un commerce prometteur entre Europe et Asie.

Djibouti et le nouvel espace géoéconomique mondial

Aden Ahmed DOUALE,
Représentant du Gouvernement du port de Djibouti, Ancien Directeur du port et de l'aéroport de Djibouti

I. Les changements structurels de l'économie mondiale

Depuis 1990, les changements sont multiples :

• un réseau intégré : les populations, biens et informations se déplacent de façon continue à travers le monde.

• une nouvelle géographie : le raisonnement s'effectue désormais en régions et blocs commerciaux.

• une nouvelle économie, en raison de l'impact des nouvelles technologies et de la mondialisation.

II. L'impact sur le transport maritime international

Les blocs commerciaux ont développé une route maritime importante, dénommée Suez Express, au détriment du canal de Panama. Par ailleurs, la Chine est devenue le centre de gravité économique, et a contribué à l'explosion du trafic de conteneurs. L'Asie est devenue le coeur maritime du monde (2/3 du trafic mondial). Une augmentation de 186 % du commerce maritime mondiale est prévue d'ici les 20 prochaines années. En 2050, la Chine devrait par ailleurs devenir la première puissance économique du monde, l'Inde la 4 ème , ce qui renforcera l'importance de cette route, d'autant plus que les 5 ème et 6 ème générations de porte-conteneurs ne peuvent passer par le canal de Panama.

III. Comment Djibouti a relevé ces défis ?

Le port de Djibouti ne peut actuellement plus se développer du fait de la proximité de la ville. Le terminal à conteneurs est également saturé. En outre, des concurrents potentiels se sont développés, à l'image d'Aden et de Salalah (principal port de la région).

Le port de Djibouti étant un établissement public, l'objectif a été d'attirer un partenaire stratégique, DP World, aujourd'hui troisième opérateur mondial. Une nouvelle plateforme a ainsi pu être développée à Doraleh. Ce terminal pétrolier a l'avantage de présenter une capacité importante, des possibilités d'extension future, et de pouvoir stocker tous types de produits pétroliers et chimiques. Son tirant d'eau est de 18 mètres. Le terminal à conteneurs, opérationnel en décembre prochain, est prévu pour la 6 ème génération de porte-conteneurs, et fera de Djibouti un des plus grands ports d'Afrique, à l'instar de Tanger, et ce, dès la première phase du projet.

Djibouti est le port naturel d'entrée de la COMESA, marché de 350 millions d'habitants, et constitue également un noeud de télécommunications (câble sous-marin SEA ME WE 3 entre Europe et Asie). De nombreux projets sont également en cours. Enfin, les 7 pays de la Corne de l'Afrique ont développé un corridor circulaire régional. Ce projet devrait être exécuté par phases. Djibouti serait le hub principal de cette région, rôle renforcé par la présence de son port qui serait relié aux autres ports de la région.

Le marché et son potentiel en tant que plaque tournante géostratégique

André MASSIDA,
Chef d'entreprise, Conseiller du commerce extérieur

Je voudrais avant de débuter excuser l'absence du Président du Conseil du Commerce extérieur de la France à Djibouti M. Luc Beso, qui n'a pas pu être présent parmi nous aujourd'hui.

I. Géographie / Démographie

La population est de 700 000 habitants, pour une superficie de 23 700 km². La monnaie a une parité fixe avec le dollar. La République est indépendante depuis 1977. Les habitants, sont dans leur très grande majorité, musulmans sunnites. Djibouti se classe au 149 ème rang IDH sur 177.

II. Position géostratégique

Sur ce sujet, déjà largement développé, je rappellerai que le détroit de Bab El Mandeb constitue un véritable verrou sur la deuxième ligne maritime mondiale.

III. Economie

Il n'y a pas de marché financier ni de marché des changes (aucune règlementation des changes). Le Code d'investissement est favorable. Les zones franches permettent en outre de bénéficier d'avantages fiscaux. Le Code de travail a été réactualisé en 2005. Un système de TVA sera par ailleurs très prochainement mise en place, en remplacement de la TIC (taxe intérieure de consommation). Le Code de commerce est également en cours de révision.

Quant au secteur bancaire, il y a deux banques historiques : la Banque Indosuez Mer Rouge (BIMR- Groupe Crédit Agricole), et la Banque pour le Commerce et l'Industrie Mer Rouge (BCIMR-Groupe BRED Banque Populaire). Depuis 2006, de nouvelles banques ont obtenu leur agrément.

IV. Synthèse

Quelques faiblesses subsistent :

• pression inflationniste ;

• coût des facteurs et compétitivité extérieure ;

• endettement extérieur et dette publique ;

• faiblesse du tissu industriel et secteur des PME ;

• main d'oeuvre encore faiblement qualifiée, même si une nette amélioration est constatée depuis quelques années.

Djibouti dispose cependant de nombreux atouts tels que :

• positionnement géostratégique ;

• complexe portuaire de Doraleh :

• statut de hub régional et membre de la COMESA ;

• économie en croissance et tournée vers le développement ;

• soutien des institutions financières arabes ;

• présence miliaire française et américaine ;

• bonne sécurité des biens et des personnes ;

• Code des investissements favorable ;

• accords APPI (décembre 2007) ;

V. Grands projets et secteurs porteurs

Quant aux grands projets locaux, certains sont déjà achevés : le port pétrolier, le nouveau port vraquier, le palace Kempiski, le centre de quarantaine du bétail d'Ammerjog, la reprise du port de pêche DMMI, les projets industriels de la Compagnie Nouvelle de Commerce d'Ali Sabieh et l'usine d'eaux minérales SIEMAS.

D'autres grands projets sont en cours : l'achèvement du projet de Doraleh, la bretelle d'accès Doraleh et la réhabilitation de la RN1 vers l'Ethiopie (financement de l'UE), la réhabilitation de la voie ferrée Djibouti-Ethiopie, le raccordement de Doraleh au chemin de fer (financement de l'AFD), la route Tadjoura-Obock (financement koweïtien), les complexes immobiliers d'Haramous et du Héron, les voiries urbaines de Djibouti ville et l'assainissement/évacuation des eaux (financement de l'UE), la relance du projet de la cimenterie d'Ali Sabieh (capitaux indiens), ou encore l'exploitation du sel du lac Assal (société américaine).

Les grands projets à démarrer comprennent la construction d'une centrale électrique et d'une usine de dessalement sur le site de Doraleh, de nouveaux projets dans l'immobilier hôtelier et les centres commerciaux, la construction de 10 000 logements sociaux à Balbala, deux fermes éoliennes à Goubet et Arta, des études sur la géothermie au lac Assal. Enfin, le projet d'un pont entre Djibouti et le Yémen et la construction de deux villes-terminal, une côté djiboutien, une côté yéménite, a été annoncé cet été.

Les secteurs porteurs comprennent l'eau, les transports, l'énergie électrique (forts potentiels dans la géothermie, l'éolien et le solaire), la pêche, le tourisme (la richesse des paysages et le climat constituent à cet égard des atouts certains), les télécoms, le conseil et la formation.

David KASSAR
Président de Kassar international

Quels sont les avantages pour les investisseurs français de venir à Djibouti ? Ma question s'adresse à Mahdi Darar Obsieh.

Mahdi Darar OBSIEH,
Directeur de l'Agence nationale pour la promotion de l'investissement

Le climat des affaires va croissant à Djibouti et est renforcé par la position géostratégique du pays, son appartenance à des groupements économiques (COMESA, ACP), des accords de change préférentiels, une législation intéressante, et l'existence d'infrastructures et de télécommunications modernes. Des exonérations fiscales sont permises par le Code des zones franches. Les périodes d'exonération de 5 ou 10 ans peuvent en outre être renouvelables. Le Code de travail instaure par ailleurs un cadre de travail flexible, et une législation est en train d'être mise en place s'agissant de la protection de la propriété individuelle et de la lutte contre la corruption. Djibouti jouit également d'un régime monétaire currency board et d'une parité avec le dollar. Le taux d'inflation est désormais relativement bien maîtrisé. Enfin, les investisseurs disposent de la liberté de transfert des bénéfices et des capitaux.

Echanges avec la salle

Christian SAILLARD,
Chef des services économiques français pour l'Afrique de l'Est, en résidence au Kenya

Il me paraît évident que Djibouti est un hub maritime dans le cadre du COMESA. Cependant, les transports terrestres (routes et chemins de fer) à l'intérieur du COMESA me semblent balbutiants. Comment voyez-vous l'évolution à cet égard ?

Aden Ahmed DOUALE

Sont actuellement à l'étude des corridors d'intégration régionale routiers et ferroviaires qui mettront sans doute quelque temps à se mettre en place. Ces corridors relieront Djibouti au Sud Soudan, pour rejoindre les pays des Grands Lacs. Dans un premier temps, les marchandises seront transbordées par voie maritime.

Edouard BERLE,
Vice-président institutionnel de CMA-CGM

Nous nous réjouissons de la prochaine ouverture du terminal à conteneurs de Doraleh. Concernant notre activité à Doraleh, nous ouvrirons une desserte directe à partir du Havre et de Fos-Marseille.

François MEYNOT, Avocat en France et à Djibouti, Administrateur de SDTV

Je voudrais apporter le témoignage de mon expérience.

Créer une société en zone franche prend 3 à 5 jours. En outre, il y a une exonération totale d'impôt sur les sociétés et d'impôt sur les revenus et de charges sociales pour les expatriés. Les charges sociales pour les locaux sont réduites à 10 %. Enfin, le personnel est relativement qualifié.

Pour les investisseurs étrangers, Djibouti est une localisation idéale ; l'ouverture sur le marché éthiopien (84 millions d'habitants) y est particulièrement intéressante.

Un intervenant,
Natixis

S'agissant du financement de Doraleh, y a-t-il eu des couvertures de risques, en particulier politiques ?

Concernant les investissements, notamment en matière d'eau et d'électricité, y aura-t-il des appels d'offres internationaux ?

Je suis actuellement sollicité sur le financement d'une usine de dessalement d'eau de mer. A cet égard, le risque politique n'est actuellement pas prêt à être assumé par des investisseurs.

Aden Ahmed DOUALE

Pour Doraleh, notre partenaire stratégique, DP World, nous a permis de lever les fonds nécessaires (220 M $). Quant au terminal pétrolier (400 M $), nous avons eu la garantie de la MIGA. Dubaï s'est proposé pour garantir la mobilisation des fonds. L'AFD et la Banque africaine de développement ont notamment été sollicitées.

Un intervenant, Natixis

Si c'est le rôle de la Banque mondiale d'apporter ces garanties, qu'en est-il pour les projets futurs, notamment pour l'usine de dessalement d'eau de mer ?

Aden Ahmed DOUALE

Ce type de garanties peut être de nouveau sollicité.

Yves GAZZO

Les appels d'offres sont ouverts aux entreprises de l'UE et des pays ACP. Au niveau de la BEI, qui intervient à Djibouti, le risque politique n'est pas considéré comme important.

Patrice VANDEMME

Je m'exprime au nom de Pierre Marsal, avocat à Paris et à Bruxelles, qui travaille sur le projet d'infrastructure routière et ferroviaire entre l'Est et l'Ouest de l'Afrique, financée par le NEPAD avec le soutien de l'Afrique du Sud. Je suppose que les infrastructures de Djibouti sont en corrélation avec ce projet.

Aden Ahmed DOUALE

Il est vrai qu'un projet NEPAD a été initié par le Président du Sénégal pour réaliser la transversale Dakar-Djibouti. Un autre projet, qui se réalisera peut-être avant, vise à connecter Addis-Abeba à Nairobi, seul tronçon manquant entre Durban et Djibouti. Le projet du NEPAD est avant tout routier, et consiste à renouveler et interconnecter les routes. Cependant, la zone du Darfour reste problématique.

Un intervenant

Djibouti a adhéré à la MIGA, filiale de la Banque mondiale, et est membre de deux autres organismes de garantie des investissements régionaux, à savoir une filiale de la banque islamique, et un organisme panarabe. Le port de Doraleh est garanti par la MIGA et réassuré par la Banque islamique. Par rapport aux appels d'offres, Djibouti accueille tout opérateur privé qui serait intéressé.

Antoine BORDIER,
Directeur associé de BG environnement

Quelle est la situation des PME-PMI à Djibouti ?

Aden Ahmed DOUALE

Le secteur de l'environnement est très porteur actuellement à Djibouti, notamment pour répondre aux problématiques d'assainissement.

David KASSAR

La plupart des bailleurs de fonds financent la thématique du développement durable.

André MASSIDA

Pour répondre à la question de M. Bordier, il n'y a pas besoin de sponsors pour s'installer.

Aden Ahmed DOUALE

Il est également possible de s'installer en zone franche.

David KASSAR

Début février, le forum à Djibouti permettra également de répondre à toutes vos questions, notamment grâce à l'organisation de réunions thématiques par métier.

Les financements et instruments financiers à la disposition des entreprises

Stève GENTILI,
Président du Forum francophone des affaires, Président de la BRED-Banque populaire

Je voudrais vous faire part de l'expérience encourageante de notre Groupe et de mon optimisme sur l'avenir d'une finance plus morale.

Créé en 1987, le Forum francophone des affaires (FFA) réunit aujourd'hui des acteurs économiques situés sur tous les continents qui utilisent le français à un titre ou un autre dans leurs relations d'affaires. Ces acteurs estiment que les entités linguistiques et culturelles doivent être préservées. Le FFA est aujourd'hui considéré comme l'un des premiers réseaux d'entreprises international, et réunit des acteurs économiques, des organisations professionnelles et des entreprises appartenant à tous les secteurs d'activité. Nous avons mis en oeuvre une politique de partenariats qui nous permet de travailler en collaboration avec les acteurs institutionnels.

Considérant par ailleurs que l'action économique doit s'étendre au-delà des frontières linguistiques, nous avons également conclu des accords avec les pays lusophones, hispanophones et arabophones. La toute dernière édition des Assises de la francophonie économique, événement que nous organisons, vient de se terminer et a réuni plus de 500 chefs d'entreprises pour débattre de thèmes d'actualité.

Avec l'Organisation internationale de la francophonie, nous assurons par ailleurs la diffusion de la charte éthique des entreprises francophones. Nous participons également au programme « 1 000 stages en entreprises ». En 2009, Djibouti sera notre partenaire.

Présente à Djibouti depuis 2007, la BRED, en tant qu'actionnaire majoritaire de la BCIMR, au côté de la République de Djibouti (actionnaire à 33 %) et de la Banque de développement du Yémen, se félicite de sa position de première banque de Djibouti. En s'installant dans la Corne de l'Afrique, notre Groupe marque son intérêt pour les pays en développement comme relais de croissance. Djibouti est un territoire sur lequel l'histoire a écrit et effacé, puis réécrit un inlassable roman, celui des brassages de relations et de cultures. On se rappellera le mythe de Djibouti qu'ont créé, par leurs écrits, Rimbaud, Londres, Kessel ou encore Monfreid. Avec la réalisation du canal de Suez, projet soutenu par Napoléon III, Djibouti comme la corne de l'Afrique se sont ouverts au commerce international. Par la construction du chemin de fer Djibouti-Ethiopie, née de la volonté commune de la France et du Roi éthiopien pour permettre aux pays de la légendaire Reine de Saba un accès aux autoroutes du commerce international, Djibouti est devenu un carrefour d'échange entre l'Afrique, l'Orient et l'Europe.

Conscient de sa position stratégique et de son environnement de paix et de politiques structurelles favorables, Djibouti a mis en place un dispositif réglementaire offrant aux investisseurs des conditions satisfaisantes et des garanties suffisantes. La parité fixe avec le dollar, la libre circulation des capitaux et des marchandises, la présence d'une zone franche constituent un attrait certain pour ce pays. Des investisseurs comme la BRED ont fait le choix de ce pays francophone comme point d'ancrage de la région Est Afrique.

2007 restera pour notre Groupe l'année de la Corne de l'Afrique. Au niveau régional, par son total de bilan, notre filiale est en effet la plus grande entreprise française dans la Corne de l'Afrique. A travers cette filiale, la BRED participe déjà au développement économique des pays de la région. Notre filiale a préfinancé à hauteur de 6 M € l'interconnexion électrique entre Djibouti et l'Ethiopie, projet qui permettra de desserrer la contrainte énergétique. Avec l'AFD, la BCIMR participe à hauteur de 5 M $ au financement de Djibouti Telecom dans le câble sous-marin reliant l'Inde au Royaume-Uni. Eu égard aux spécificités des pays de cette région, notre filiale, qui représente les deux tiers du marché, assure au milieu des affaires les services de banque de détail et d'opérations de commerce international.

Notre banque est la seule à disposer d'un réseau d'agences tant dans la capitale qu'à l'intérieur du pays. Le total de crédits distribués s'élève à fin septembre 2008 à 118 M $. Enfin, pour faciliter le financement de certaines activités, la Banque a mis en place un partenariat afin de partager le risque de crédit aux entreprises avec l'AFD. Face aux risques de catastrophes naturelles, un crédit « sinistres » a été mis en place pour permettre aux clients de disposer d'une réserve financière à des conditions dérogatoires et dans un délai record. A l'image de la BRED, notre filiale se caractérise par la variété de ses métiers et la diversité des cultures de son personnel. L'expérience de la Corne de l'Afrique a été concluante tant en termes de résultats que de croissance.

La crise financière ne remet pas en cause notre développement à l'international. L'économie mondiale a d'ailleurs un besoin vital de la finance de marché. C'est le comportement des usagers de la finance qui doit être plus moral. La finance pourrait même sortir renforcée de cette crise, j'en suis convaincu, par l'adoption de nouveaux modèles. A court terme, l'important déficit du budget américain contribuera à entretenir la nervosité des marchés. Les Etats-Unis auront moins de latitude financière pour faire face à de nouvelles crises économiques et géopolitiques. Dans ce contexte d'environnement économique aléatoire, nous continuerons à renforcer notre efficacité opérationnelle, notre dynamisme et notre créativité. Nous poursuivrons notre recherche de relais de croissance à l'international. Pour preuve, la BRED a décidé de créer une banque au Laos, mais ceci est une autre histoire.

Michel JACQUIER,
Directeur général délégué de l'AFD (Agence française de développement)

L'aide publique au développement est un défi en perpétuelle évolution. Aujourd'hui, le mandat de l'Agence peut se caractériser par trois idées :

• conserver au coeur du mandat les objectifs de développement du millénaire ;

• favoriser la croissance économique en parallèle (les objectifs du millénaire en constituant d'ailleurs les conditions) ;

• contribuer à la préservation d'un certain nombre de biens publics mondiaux (lutte contre le réchauffement, biodiversité, lutte contre les maladies, ...).

Nous avons à disposition toute une série d'outils financiers, depuis le don jusqu'à la prise de garanties, en partenariat avec l'ensemble des acteurs. Les interventions de l'AFD représentent 4 Mds € par an, dont 3,2 Mds € à l'Afrique, en particulier en Afrique subsaharienne.

Notre première action est de travailler en partenariat avec les autorités locales sur l'environnement du secteur privé (formation, ...). Quant au financement, nous intervenons à travers PROPARCO, filiale de l'AFD dédiée au financement du secteur privé ou à travers l'Agence elle-même, pour monter un partenariat avec des entreprises privées pour servir des intérêts généraux. Nous sommes également présents sur le financement du secteur public marchand.

Le Président Sarkozy au Cap en février 2008 a annoncé une initiative de promotion des actions de la France pour le soutien au secteur privé en Afrique. Cette initiative portée par l'AFD repose sur trois piliers :

• le doublement des actions du Groupe de l'AFD vers le secteur privé

Le capital de PROPARCO a été triplé, ce qui permettra de développer une activité plus importante. PROPARCO pourra en outre s'adosser sur le bilan de l'Agence afin d'accroître la dimension des projets. L'objectif est d'atteindre 2 Mds € d'actions dans les cinq prochaines années.

• le développement de l'activité fonds propres

Nous avons le sentiment que nous devrions aller plus loin, et intervenir sur des « zones frontières » qui peuvent être géographiques ou thématiques, en particulier sur des secteurs plus difficiles (santé, éducation, énergies nouvelles). Nous pourrions être directement présents en matière d'interventions en fonds propres, ou, à travers des financements de fonds de garanties, pousser ces fonds vers ce type de thématiques.

• les garanties

L'outil ARIZ nous permet de garantir des crédits bancaires, et de réaliser des activités de fonds propres faites en faveur du secteur privé. Nous avons la volonté de constituer un portefeuille de l'ordre de 750 M € de garanties. Nous souhaiterions également élargir les conditions d'intervention de notre outil de garantie en mettant en place des systèmes de garanties de portefeuille afin d'inciter les banques à se diriger sur des clientèles plus morcelées, en garantissant la totalité de leurs interventions. L'objectif serait d'élever le plafond de garanties par projet à 2 M €.

Ces initiatives devraient permettre en Afrique, et à Djibouti, de multiplier les leviers d'action.

Ibrahim HAMADOU HASSAN,
Administrateur de la République de Djibouti, Directeur général adjoint de la Banque pour le Commerce et l'Industrie - Mer Rouge

Le secteur bancaire à Djibouti est un des secteurs les plus sains. Il représente 5 % du PIB, et 400 personnes dont 200 pour la BCIMR. Il bénéficie de la politique monétaire et du rôle assuré par la Banque de Djibouti. La convertibilité de la monnaie est d'ailleurs valable depuis 1949. Djibouti est par ailleurs une place financière sur-liquide, et le secteur tire profit de l'interconnexion en matière de télécommunications.

La BCIMR, dont la structure capitalistique est proprement régionale, est la première banque à Djibouti, et épaule ses clients dans l'ensemble des pays du COMESA. La BCIMR dispose d'un personnel très qualifié, même si certains secteurs d'activités de Djibouti connaissent encore des difficultés à cet égard. Notre système informatique est fiable (saisie à Djibouti et à Paris). Notre banque est par ailleurs leader dans le domaine de la monétique, et a participé à de nombreux grands projets. La BCIMR vous attend à Djibouti, terre de rencontres et d'échanges.

Yves RONSIN,
Direction Afrique, secteur des entreprises, Crédit Agricole

La BIMR est une banque présente à Djibouti depuis 1908. De par cette longue histoire, la BIMR connaît bien ses clients et les acteurs économiques du pays. La BIMR est ainsi la seule de notre réseau à être autorisée à travailler dans le secteur de l'informel (dossiers pour des particuliers sans compte bancaire). La BIMR dispose de 3 agences, bientôt 4. Les produits proposés sont classiques. Les crédits les plus usuels sont réalisés pour 3 à 5 ans. Depuis l'acquisition d'Indosuez par le Groupe Crédit agricole, on assiste cependant à un repositionnement plus généraliste : la clientèle de particuliers se développe ainsi progressivement. L'adossement au Groupe donne à la BIMR accès à 70 pays dans le monde où le Crédit agricole est directement présent, et impose une grande exigence en termes de procédures. Il permet le soutien des lignes métiers spécialisées. Enfin, il est ainsi possible d'engager des montants de crédits plus importants. La BIMR a une part de marché de 40 % sur les dépôts clientèle et les crédits, et est leader sur les engagements par signature.

La crise financière n'a pas d'impact direct sur l'activité de notre filiale. Les banques sont excédentaires en liquidités. La BIMR ne se refinance ni auprès de confrères ni auprès de la maison mère.

Aurélie CARIA,
Chef de service Soutiens publics, Ubifrance

L'aide SIDEX (Soutien individualisé à la démarche export) d'Ubifrance à destination des PME-TPE a essentiellement deux finalités :

• la prospection de nouveaux marchés.

Dans le cadre d'une mission de prospection individuelle, l'aide consiste en une prise en charge à hauteur de 30 % du billet d'avion international, ainsi que d'un forfait journalier par personne de 150 euros et 50 euros de frais de déplacement en France. Cette aide est limitée à une personne par entreprise.

• La finalisation d'un contrat

Cette aide devient plus importante en cas de finalisation d'un contrat. Elle se porte à hauteur de 50 % du billet d'avion international pour deux personnes, et comprend également le forfait journalier évoqué.

Cette aide est particulièrement souple, une entreprise pouvant déposer un dossier jusqu'à sept jours avant son départ à l'étranger.

Je vous invite à consulter le site internet d'Ubifrance qui vous permettra d'obtenir davantage d'informations, les coordonnées des responsables, et de connaître les autres aides proposées.

Les avantages offerts aux entrepreneurs

Jean-Claude NAPIAS,
Président de la Commission Afrique orientale et Océan Indien

Le CIAN est une organisation professionnelle française dédiée au continent africain. Nous avons eu l'idée de créer un baromètre. L'opinion des personnes opérant sur place prévaut en effet souvent sur les discours officiels et le contenu des textes législatifs. Un sondage comprenant 38 questions a ainsi été soumis auprès d'opérateurs installés en Afrique. Ces questions concernent les infrastructures, les aspects juridiques, sociaux, le coût des facteurs de production ou encore le développement durable. Au total, près de 500 entreprises implantées en Afrique ont répondu. Ce sondage, qui n'a toutefois pas la prétention de remplacer une étude approfondie, est renouvelé chaque année. Ses résultats figurent dans notre rapport annuel ainsi que sur notre site internet. Le baromètre pays par pays n'est en revanche pas rendu public.

Pour Djibouti, je n'ai reçu, malgré mes relances, que quelques réponses. Je remercie toutes les personnes qui m'ont aidé dans cette initiative. Ayant reçu trop tardivement ces quelques réponses qui ne peuvent par ailleurs être considérées comme suffisamment représentatives, je ne les ai pas intégrées à l'étude. Néanmoins, elles m'ont permis de dégager quelques points faibles et points forts.

S'agissant des points faibles, je citerai les éléments suivants :

• réseau routier/ferré ;

• délais de paiement de l'administration, délais de procédure ;

• secteur informel assez important ;

• chômage et pauvreté ;

• énergie, même si de nombreux progrès sont actuellement réalisés ;

• formation.

Les points forts suivants sont ressortis :

• télécommunications ;

• secteur portuaire ;

• droit foncier ;

• sécurité des personnes et des biens ;

• fiabilité relativement satisfaisante des partenaires.

Enfin, je citerai quelques points que je qualifierai de « singuliers » :

• absence de harcèlement fiscal ;

• niveau acceptable de corruption ;

• droit foncier/sécurité.

Je terminerai par les mots de Jean-François Deniau cités lors de la visite du Président Guelleh en France « Vous savez où est le bout du monde ! Djibouti, c'est après ! ».

Echanges avec la salle

Un intervenant, Lafarge

Je souhaiterais obtenir quelques éléments concrets sur les chemins de fer.

Aden Ahmed DOUALE

Le chemin de fer actuel a été mis en concession. Une part importante de ce chemin de fer est réhabilitée par l'Union européenne. S'agissant du projet de bretelle de raccordement avec le terminal à conteneurs, l'étude a été financée par l'AFD. La Banque mondiale a également été approchée pour réaménager 300 km de chemins de fer. Nous nous intéressons surtout à la réponse du partenaire koweïtien Al Ghanim qui pourrait financer un prolongement du chemin de fer entre Addis-Abeba et Juba.

Un intervenant

Quels sont les taux pratiqués pour les crédits aux particuliers ?

David KASSAR

Le forum prévu en février permettra sans doute de répondre à ce type de questions.

Compte tenu de l'heure avancée, je remercie les intervenants, ainsi que le Sénateur Duvernois, Son Excellence Dominique Decherf, Son Excellence Rachad Farah - qui vient de nous rejoindre directement de l'aéroport -, Yves Gazzo, ainsi que les différents intervenants.

Louis DUVERNOIS

Je voudrais m'associer à l'ensemble de ces remerciements, et souligner à quel point le Sénat a été heureux de vous accueillir. Je salue le soutien d'Alain Joyandet et du nouveau Président du Sénat Gérard Larcher. Je souhaite remercier Ubifrance, partenaire pour l'ensemble de nos rencontres économiques, le MEDEF International - et en particulier M. Philippe Gautier, pour son soutien -, le Forum francophone des affaires, l'Ambassade de France à Djibouti, l'Ambassade de Djibouti à Paris. Enfin, je voudrais saluer tout particulier, André Massida, mon collègue à l'Assemblée des Français des l'étranger, chef d'entreprise, et également Conseiller du commerce extérieur. Je vous remercie de votre participation.

Document rédigé par la société Ubiqus - Tél. 01.44.14.15.16 -
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