Colloque "Rencontres Russie 2006" (9 novembre 2006)



« Le plan Cap export Russie » :
les moyens mis en oeuvre pour vous aider à réussir en Russie

Jean-François COLLIN ,
Ministre conseiller pour les affaires économiques et financières,
Ambassade de France en Russie

Comme les intervenants qui m'ont précédé l'ont abondamment expliqué, les entreprises françaises doivent s'intéresser activement à ce grand pays qu'est la Russie, lequel présente bien des opportunités. A ce titre, le gouvernement français a d'ailleurs inscrit la Russie au rang de ses priorités, faisant d'elle l'un des cinq pays pilotes du dispositif Cap export. Les outils traditionnellement mis à la disposition des exportateurs français par le gouvernement seront ainsi renforcés, ce qui ne manquera pas de faciliter la coopération, sur le terrain, et contribuera à renforcer, à terme, la présence française en Russie.

Sans doute convient-il de souligner, par ailleurs, l'intensité du dialogue politique entre la France et la Russie, au cours de la période récente. Depuis le mois de septembre, cinq ministres de la République au moins se sont ainsi rendus à Moscou et le Président Poutine est venu à Paris.

S'agissant des relations économiques entre nos deux pays, Ubifrance et la mission économique s'attachent à informer et à mobiliser les entreprises françaises sur les opportunités qui s'offrent à elles sur le marché russe. A cet égard, nous sommes évidemment très intéressés par votre avis sur le contenu et l'utilité des documents que nous éditons.

De manière générale, nous souhaitons développer une présence collective des entreprises françaises en Russie, pour contrer des concurrents souvent beaucoup plus agressifs que nous. Ces derniers ont en effet su tirer parti, depuis longtemps déjà, des actions collectives menées par leurs représentations nationales et les acteurs économiques issus de leur giron, lesquels n'hésitent pas à se présenter sous la bannière nationale, en toutes circonstances.

Les entreprises françaises - qui sont relativement peu présentes dans les salons professionnels organisés en Russie - se montrent quant à elles encore très réticentes à agir dans un cadre collectif. Ainsi, les stands de nos entreprises nationales qui sont représentées dans le cadre de ces manifestations sont souvent une juxtaposition de stands fermés, alors que les Italiens ou les Allemands n'hésitent pas à délivrer un message beaucoup plus collectif, via une présence en open-spaces.

Pour autant, et en dépit de toutes ces réserves, on a dénombré, au cours de la période qui vient de s'écouler, 16 participations collectives sur des salons russes, lesquelles ont rassemblé 460 entreprises.

Dans un avenir proche, nous souhaitons accroître notre présence dans les régions de Russie. C'est ainsi que nous ouvrirons très prochainement un consulat dans la ville d'Ekaterinbourg ; un collaborateur de la mission économique ira également s'installer dans cette ville. Nous avons par ailleurs l'intention d'organiser des opérations spécifiques et ciblées dans les villes de Nijni-Novgorod, Novossibirsk, Rostov-sur-le-don et Krasnodar. Le renforcement de notre action dans les régions de Russie constitue en effet un élément déterminant du plan Cap export Russie.

Ce renforcement est d'autant plus nécessaire que si nous sommes actuellement peu présents dans les régions de Russie, les régions françaises sont quant à elles quasiment absentes de ce pays. Il conviendrait par conséquent de remédier à cet état de fait dans les plus brefs délais, pour contrer nos concurrents allemands particulièrement offensifs dans cette région du monde. Il devient en effet difficile de se promener dans une grosse ville russe de province sans croiser le représentant d'un länder allemand, alors que nombreux sont les responsables régionaux de notre pays qui n'ont encore jamais mis les pieds en Russie.

Outre un renforcement de notre présence régionale, nous souhaitons développer, avec nos homologues russes, des partenariats avec les pôles de compétitivité récemment mis en place dans notre pays.

Nous souhaitons promouvoir ainsi une autre image de la France que celle en demi-teinte actuellement véhiculée en Russie. En effet, si la France bénéficie certes d'un a priori plutôt positif en Russie, elle souffre en revanche d'une méconnaissance totale du potentiel technologique et industriel dont elle pourrait faire bénéficier un pays traversant actuellement une phase de modernisation intense. Forts de ce constat, nous avons initié une campagne visant à renforcer l'image technologique de la France en Russie, afin que la collaboration entre nos deux pays ne se limite pas à des secteurs historiques tels que la conquête spatiale.

Plus généralement, il convient de favoriser le dialogue entre les milieux économiques français et russes, d'autant que l'inaccomplissement de plusieurs opérations industrielles, au cours de la période récente, n'a pas manqué de nourrir, de part et d'autre, des incompréhensions. Dans un tel contexte, il est essentiel que les grands patrons de nos deux pays puissent se rencontrer pour dialoguer. A cet égard, la mise en place d'un forum économique favorisant des rencontres régulières entre les acteurs économiques de nos deux pays serait la bienvenue.