"Le jeu économique a été pulvérisé du jour au lendemain avec la décision de la puissance publique de fermer une large partie de l’économie" a indiqué Antoine Frérot, Président de l’Institut de l’entreprise, aux sénateurs membres de la Délégation à la prospective et de la Délégation aux entreprises, respectivement présidées par Roger Karoutchi (LR - Hauts-de-Seine) et Elisabeth Lamure (LR - Rhône), qui l’ont auditionné jeudi 7 mai après-midi. "Il faut tout revoir et, dans un premier temps, sauver un maximum d’entreprises, notamment les petites entreprises et les personnes qui y travaillent".

"La France n’est pas comme la Belle au Bois-Dormant", qui se réveillerait facilement avec le déconfinement. "Avant le "Jour d’après", il y aura un long "Jour d’avec" le virus" a-t-il insisté.

Que faire pour limiter la durée de cette période et donc ses conséquences économiques et sociales ? Voici quelques-unes des propositions débattues avec les sénateurs :

- sauver les entreprises par la transformation de certains prêts en subventions et la remise de leur bilan dans l’état antérieur à la crise ;

- encourager la consommation ; ceci suppose que les Français reprennent confiance et que l’on sorte de la peur ;

- inciter les collectivités territoriales à redémarrer au plus tôt les travaux et chantiers de maintenance interrompus et à relancer les marchés publics ;

- créer des "comités de relance territoriale" ;

- prendre ses responsabilités : chaque décideur, dans les collectivités et les administrations comme dans les entreprises, doit prendre sans tarder ses responsabilités et les décisions nécessaires.

Pour Roger Karoutchi, Président de la Délégation à la prospective, "le retour de la puissance publique au centre du jeu sera incontournable".

Pour Elisabeth Lamure, Présidente de la Délégation aux entreprises et co-rapporteur d’une mission d’information en cours sur "l’entreprise responsable et engagée", "de nombreuses entreprises se montrent agiles et s’adaptent aux circonstances exceptionnelles". Sur la prise en compte de la RSE dans la crise actuelle, Antoine Frérot lui a répondu qu’il convenait en effet aussi de partager la conviction qu’une "entreprise est prospère lorsqu’elle est utile et non l’inverse". Ceci passe par une prise en compte équilibrée des intérêts de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise.

L’activité du Sénat se déroule dans le strict respect des conditions sanitaires dictées par la nécessité d’enrayer la pandémie du Covid-19.

Philippe PÉJO
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