La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées et la délégation aux droits des femmes du Sénat condamnent le retrait de la Turquie de la convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes, annoncé samedi 20 mars. Ce texte impose aux 34 gouvernements signataires d’adopter une législation réprimant les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes et aux filles, y compris le viol conjugal et les mutilations génitales féminines.

Pour Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, "cette décision va à contre-courant de la volonté d’apaisement avec les pays de l’Union que la Turquie tentait d’afficher ces dernières semaines. Au-delà des discours, cette décision montre que la Turquie continue à prendre le contre-pied des positions européennes sur les dossiers concrets".

Comme le Conseil de l’Europe qui, par la voix de sa secrétaire générale, a déploré "une nouvelle dévastatrice (…) qui compromet la protection des femmes en Turquie, dans toute l’Europe et au-delà", la délégation aux droits des femmes considère qu’il s’agit là d’un coup porté aux droits des femmes et au mouvement international contre les violences faites aux femmes, qui doit être fermement dénoncé.

Pour Annick Billon, présidente de la délégation aux droits femmes, "cela nous rappelle hélas que rien n’est acquis et que, malheureusement, les droits des femmes reculent dans de nombreux pays".

La délégation aux droits des femmes apporte son soutien inconditionnel aux femmes turques qui manifestent à travers le pays pour défendre leurs droits et demander à leur gouvernement d’appliquer le traité du Conseil de l’Europe.

Christian CAMBON (Les Républicains - Val-de-Marne) est président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

La délégation aux droits des femmes est présidée par Annick BILLON (Union centriste - Vendée).

Juliette ELIE et Jean-Christian LABIALLE
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