Lors de sa réunion du 27 mai 2021, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a adopté ses conclusions sur l’audition publique organisée le 6 mai 2021 sur la recherche française en milieu polaire, présentées par Huguette Tiegna, députée, et Angèle Préville, sénatrice.

La recherche polaire joue un rôle-clé pour comprendre les défis auxquels est confrontée notre planète. En matière de changement climatique, les pôles sont à la fois les mémoires du climat passé et les principaux acteurs des évolutions climatiques et océanographiques actuelles et à venir. Les pôles sont également un réservoir précieux et fragile de biodiversité et un point d’observation d’écosystèmes terrestres et maritimes uniques. Confrontée à des conditions extrêmes, la recherche polaire est par ailleurs à l’origine de nombreuses innovations technologiques (RFID, robotique) et biomédicales (rôle de la sphéniscine, peptide produit dans le ventre du manchot, comme agent antibactérien).

La recherche française en sciences humaines et sociales subarctiques et arctiques s’appuie sur une longue tradition (sur les aspects socio-culturels, les langues, les religions, etc.). Elle porte sur des thématiques stratégiques telles que les enjeux géopolitiques ou les enjeux liés à la protection de l’environnement qui dépassent souvent les seules régions polaires et offrent aux décideurs politiques une base scientifique utile pour la prise de décision. Par ailleurs, la fascination qu’exercent les pôles en fait des vecteurs privilégiés pour renforcer le lien entre les citoyens et la recherche.

Reconnue au niveau international, l’excellence de la recherche française en milieu polaire est désormais menacée par l’insuffisance chronique des investissements aussi bien dans les programmes de recherche que dans les moyens logistiques nécessaires à celle-ci, alors même que d’autres Etats, notamment nos partenaires australien, allemand ou italien, investissent massivement dans leurs infrastructures.

Un effort financier et humain très significatif doit donc être consenti aujourd’hui, notamment en direction de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor, afin de moderniser nos installations (bases Dumont d’Urville et Concordia), d’acquérir un brise-glace de recherche et de porter des projets internationaux ambitieux sur des enjeux sociétaux majeurs. C’est à ce prix que la France restera une puissance scientifique polaire reconnue et sera légitime à poursuivre et intensifier sa politique de préservation environnementale des pôles et de soutien à la gouvernance partagée et pacifiée de l’Antarctique.

Un signal fort de l’engagement scientifique de la France en Antarctique est attendu par l’Office au moment où la France va présider la Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique du 14 au 24 juin 2021.

Cliquez ici pour consulter la synthèse des conclusions des rapporteures Huguette Tiegna, députée (Lot – La République en Marche) et Angèle Préville, sénatrice (Lot – Socialiste, écologiste et Républicain)

Le compte rendu de l’audition publique sera prochainement mis en ligne sur les pages de l’Office sur les sites internet de l’Assemblée nationale et du Sénat.

L’Office a eu l’occasion de s’intéresser à plusieurs reprises à la recherche française en milieu polaire. En 2007, il a publié un rapport sur la place de la France dans les enjeux internationaux de la recherche en milieu polaire. Il a également organisé plusieurs auditions publiques sur ce sujet en 2007, 2008 et 2011.



 L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques est présidé par Cédric Villani, député (Essonne - non inscrit) ; son premier vice-président est Gérard Longuet, sénateur (Meuse - Les Républicains).

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