Question de M. RUFIN Michel (Meuse - RPR) publiée le 14/08/1986

M.Michel Rufin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le nombre important d'illettrés en France. Ce phénomène reste en effet préoccupant notamment dans les milieux les plus défavorisés et parmi les appelés du contingent. C'est pourquoi il lui demande s'il envisage de prendre de nouvelles mesures pour remédier à cette situation, lourde de conséquences, tant au niveau individuel que national.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 15/01/1987

Réponse. -Le ministre de l'éducation nationale est pleinement conscient de la gravité du phénomène de l'illettrisme qui affecte une proportion non négligeable de la population française, particulièrement les catégories sociales les plus défavorisées. Il est certain que la réduction de l'illettrisme des adultes nécessite d'abord, en amont, une meilleure efficacité du système scolaire qui a pour mission de dispenser un enseignement de qualité à tous les élèves. Les mesures prises récemment pour atteindre cet objectif sont nombreuses et variées : amélioration de la formation des instituteurs qui est portée à quatre ans après le baccalauréat dès cette année, développement de la préscolarisation, mise en place de zones prioritaires, promotion de la lecture par l'implantation de bibliothèques dans les écoles et les collèges, importance accordée aux apprentissages de base dans les nouveaux programmes des écoles et des collèges, accélération de la rénovation des collèges afin de mettre en place une pédagogie différenciée, adaptée aux difficultés individuelles, création à la rentrée 1986 dans tous les établissements secondaires d'un dispositif d'aide à l'orientation destiné à tous les jeunes s'apprêtant à quitter le système scolaire à un niveau inférieur à celui du baccalauréat. La décentralisation des responsabilités, notamment la définition d'un nouveau statut des directeurs d'école, facilitera la mise en oeuvre de ces mesures, avec les adaptations nécessaires aux réalités locales. Toutefois, la lutte contre l'illettrisme dépasse le problème de l'échec scolaire. C'est un fait social qu'il faut considérer dans sa globalité et dont le traitement n'incombe pas au seul ministre de l'éducation nationale. C'est pourquoi il a été créé un groupe interministériel (le groupe permanent de lutte contre l'illettrisme) ayant vocation à promouvoir des actions concertées dans divers domaines, tels que la promotion de la lecture, l'organisation de formations de base, l'insertion professionnelle et sociale. Le ministère de l'éducation nationale collabore activement aux travaux de ce groupe : il contribue ainsi au financement du bulletin périodique du groupe permanent de lutte contre l'illettrisme, à la production d'outils pédagogiques, à la mise en place de sessions de formation.

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