Question de M. VIZET Robert (Essonne - C) publiée le 05/02/1987

M. Robert Vizet attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur la situation de l'Aérospatiale dont le rôle déterminant dans l'industrie aéronautique et spatiale française risque d'être mis en cause par la politique de la direction. Celle-ci, avançant des difficultés de compétitivité que la société nationale rencontrerait, propose tout simplement la suppression de 2 400 emplois. Le projet de réduction de personnel n'est pas acceptable, ni sur le plan social, ni sur le plan même du potentiel industriel de l'entreprise qui risque d'être affaibli considérablement alors qu'il existe des perspectives de développement des différentes productions. En effet, s'ajoutent au succès de l'A 320 les ventes de plus de 70 ATR 42 et ATR 72 et les possibilités de lancement de A 340 et A 330 qui compléteront utilement la gamme Airbus ainsi que dans le domaine des hélicoptères et des missiles. D'autre part, la recherche de coopération plus poussée avec d'autres firmes françaises, comme Dassault, Matra, et étrangères ouvre des perspectives intéressantes concernant les satellites, le lanceur Ariane, la station orbitale Colombus ainsi que la navette Hermès. Comment ne pas être étonné des lenteurs apportées à la conclusion d'un accord avec l'U.R.S.S. intéressant la vente de 1 000 ATR 72. Affaiblir le potentiel de l'Aérospatiale au nom de la rentabilité financière ne résout pas l'équilibre financier mais par contre liquide un des atouts de la France dans une industrie qui, aujourd'hui, lui permet d'être au tout premier rang dans la compétition internationale. L'Etat actionnaire se doit d'impulser une politique audacieuse dans ces domaines et de prendre ses reponsabilités financières. Il lui est donc demandé quelles mesures il compte prendre pour permettre, en concertation avec les représentants du personnel de l'Aérospatiale, de faire face aux besoins nationaux et de coopération internationale dans l'aéronautique et le spatial . - Question transmise à M. le ministre de la défense.

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Transmise au ministère : Défense


Réponse du ministère : Défense publiée le 09/04/1987

Réponse. -Les difficultés que connaît l'Aérospatiale sont dues, essentiellement, à l'extrême fragilité du marché des aéronefs civils et à l'âpreté de la concurrence dans ce secteur. Pour faire face à cette conjoncture et améliorer sa compétitivité, la société nationale se doit d'adapter son potentiel, quantitativement mais aussi qualitativement. Ainsi, une partie des départs de personnels évoqués pourrait être compensée au cours des prochaines années, si les perspectives commerciales en matière d'avions civils se confirment, par des embauchages de personnels possédant des qualifications adaptées aux technologies nouvelles. Cette nécessaire adaptation de l'entreprise aux fluctuations de son marché est d'ailleurs un gage du maintien à terme du niveau d'activité et donc du maintien de l'emploi.

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